Veolia a bel et bien perdu son bulbe de quille !

Roland Jourdain - Veolia Environnement
DR

Après son avarie de quille ce matin, Roland Jourdain poursuit ce soir sa progression en direction des Açores à 9-10 nœuds de moyenne au près avec seulement 3 ris dans la Grand Voile. Les conditions sur zone se sont renforcées avec 30 nœuds de vent de secteur Nord – Nord Ouest et une mer qui commence à se former…  

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Cette dernière partie de parcours n´aura pas été très clémente pour Veolia Environnement. Entre les soucis techniques, conséquence directe de la collision du bateau avec un cétacé le 8 janvier dernier et les aléas météos au passage du Pot-au-Noir et de l´anticyclone des Açores, Bilou mange son pain noir pour maintenir sa 2ème place au classement de ce Vendée Globe. Si hier, il faisait preuve de philosophie à l´égard des aléas rencontrés et des caprices d´Eole, ce matin c´est une toute autre course qui s´est engagé pour lui.

Vers 5h (heure française), après avoir entendu un bruit anormal sur le bateau, Bilou a d´abord pensé à sa cloison de pied mât fissurée. Après inspection, sa réparation à base de plaque de monolithique de carbone et de fagot de lattes assemblées pour consolider la partie affaiblie n´a, pour l´heure, pas montré de signes de faiblesse. C´est en décidant de reprendre sa route que le bateau s´est alors mis à giter de manière anormale. La quille est donc touchée reste à savoir à quelle hauteur ? Est-ce le bulbe qui, contrairement à l´avis général, peut se désolidariser sans faire chavirer le bateau, ou est-ce le voile de quille, au-dessus du bulbe qui serait cassé ?

Les ballasts pour tenter de stabiliser

 

Ce dont on est sûr ce soir, c´est que Veolia Environnement a bel et bien perdu son bulbe de quille. Le bateau est donc maintenu stable avec les ballasts avant et milieu plein de manière à maintenir un centre de voilure très bas. Ce qui reste à définir par contre concerne la hauteur de la casse qui pourrait avoir eu lieu à la jonction entre le bulbe et la quille ou plus haut sur le voile de quille… Pas question pour le moment de pencher le bateau pour tenter de voir quelque chose ce qui risquerait de le faire chavirer, ni même pour Roland, de prendre le risque de plonger à cause de l´état de la mer.

Si la première réaction du marin est de poursuivre sa route jusqu´aux Sables d´Olonne, il est bien entendu que Roland ne prendra aucun risque démesuré. Pour l´heure, pas besoin pour lui de se dérouter puisque l´archipel des Açores se trouve de toute façon à 600 milles sur sa route. D´ici là, en fonction de la météo à venir et de l´état de la mer, toutes les situations sont envisagées pour assurer sa progression.

 

 

Roland Jourdain, joint par son équipe cet après-midi :

 

« Je ne m´explique pas comment je n´ai pas chaviré. Quand j´essaie de regarder sous le bateau, je ne vois rien… Normalement, je devrais voir quelque chose mais je ne vais pas plonger non plus dans ces conditions car il y a pas mal de houle quand même. Par contre, ce que je sais, c´est que quand je mets de la toile, le bateau penche, donc il y a bel et bien un problème sur la quille. Dans les heures qui viennent, il va falloir continuer de jauger la situation selon l´état de la mer et la météo à venir pour voir comment je vais pouvoir progresser et comment je suis à l´aise. Je ferai tout pour aller aux Sables sauf si l´état de la mer ne me le permet pas et me fait prendre des risques pour moi. Il faudrait juste un petit coup de pouce du destin et une météo normale pour que je boucle la boucle. »