Vendée Globe. En approche de la tempête

hoto envoyée depuis le bateau Prysmian Group pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 13 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Giancarlo Pedote)

Alex Thomson mène la flotte ce matin qui commence à rentrer au coeur de la tempête Thêta. Derrière lui, Jean Le Cam tient la distance. Pour les 10 premiers la journée s’annonce périlleuse. Les casques lourds vont être de sortie.

- Publicité -

Dans la nuit, les bateaux ont accélérer direction le sud à l’image de Thomas Ruyant ou Nicolas Troussel à la vacation ce matin : . ” On a 20/25 nœuds, le bateau va vite et la mer n’est pas trop formée, c’est plutôt agréable. Je suis sous code zéro et un ris dans la grand-voile, avec un J3 en staysail.” Mais à l’approche du coeur de la dépression, ils ont diminué la voilure.

Je suis passé sous petit gennaker, je viens de prendre un ris, le vent commence à forcir petit à petit. Je marche à 19 nœuds, le vent est très irrégulier. On commence à sentir les bonnes bouffes de Thêta dans les voiles. Parfois, ça accélère fort. Le plus dur sera de trouver la limite pour aller empanner. L’objectif est de  ne pas prendre trop de risques. Dès que les claques seront trop fortes, j’empannerai pour gagner dans l’Ouest jusqu’à ce que ça mollisse un peu. Ce sera une journée costaud au programme avec des empannages dans du vent fort et ça, c’est un peu chaud… ” souligen Benjamin Dutreux.

Il faut réduire la voilure et anticiper les vents forts. Charlie Dalin, prudent s’est décalé le plus à l’ouest. Le temps de laissé passer un peu la dépression. Thomas joint hier soir : « On est allé vite du côté des Açores. J’ai vu l’île de Santa Maria. J’étais vraiment très près de Charlie (Dalin), parfois à moins d’un mille. On a tous hâte de dépasser cette dépression Theta pour toucher les alizés. Ce début de course nous a tous cueilli à froid. Il a fallu être rigoureux dans toutes les manœuvres, dans tous les gestes du bord. Personne n’a été épargné par de petits bobos techniques plus ou moins graves. Je gère les miens un par un, en rythme avec les conditions de mer et de vent.  Je suis en capacité de porter toutes mes voiles mais il me faudra sans doute intervenir dans le mât. On va tourner autour de Theta aujourd’hui. L’état de la mer nous empêchera d’aller très vite. Les foilers dernière génération n’ont pas encore vraiment fait parler la poudre, et du coup les voiliers à dérives droites s’en tirent très bien. D’une manière générale, je suis impressionné par le niveau de la flotte. Ca navigue fort, ça navigue bien! »

Pendant que les leaders s’apprêtent à mettre les casques lourds, l’ambiance est différente en milieu et en queue de peloton. Dans le Nord-Est et jusqu’à la proximité des Açores, une partie de l’armada traverse une zone de vent plus faible. Les écarts risquent donc de se creuser au fil de cette 5e journée de mer.

Fabrice Amédéo, reparti le 10 novembre au soir des Sables d’Olonne après son arrêt technique, est quant à lui en train de tirer des bords tout près des falaises du Nord de l’Espagne.

Enfin, au milieu du golfe de Gascogne, Jérémie Beyou poursuit sa route vers les côtes françaises à vitesse modérée. Il est à un peu moins de 300 milles de la Vendée.