La fin de cet Océan Indien en sa partie australe s’annonce plus agréable. Toujours calé en deuxième position derrière Charlie Dalin, Thomas Ruyant se fait philosophe, heureux de sa 2e position préservée. Au pointage de 9h00 ce vendredi, LinkedOut revient sur le leader, Charlie Dalin, avec 134 milles de retard..
« Je navigue sur mon foil tronqué et ce sont des conditions où il me manque cruellement ! Mais bon, c’est comme ça et ça va durer jusqu’à la fin du tour… Je ne me plains pas mais je perds environ 20% du potentiel du bateau sur ce bord tribord amures. Dans la brise, ça se ressent un peu moins, mais dans certaines conditions comme en ce moment, ce sont cinq nœuds supplémentaires qui partent en fumée. Il y a encore de la mer, mais c’est dans le bon sens : la houle pourrait me faire démarrer pour que le foil soit efficace. »
Avec 134 milles de débours ce matin sur le leader, Thomas est plus que jamais à l’affût, prêt à exploiter la moindre défaillance d’Apivia. Il voit dans ses rétroviseurs la menace Bestaven se préciser. Le skipper de Maitre Coq traverse l’Indien comme une fusée, sur une trajectoire plus efficace que celle de LinkedOut revenu de son perchoir au nord de la flotte pour contourner la dépression de ces derniers jours. Un resserrement des trajectoires au sein du groupe leader est attendu et c’est bien aligné que les 6 protagonistes de tête devraient franchir dimanche la longitude du Cap Leeuwin, à la pointe occidentale de l’Australie.
Les mots de la nuit :
« Le dernier obstacle a été passé il y a 24 heures… Ça fait du bien quand on sait que devant nous, ce sont plutôt des conditions assez « cool ». Ça permet aussi de régler les petits soucis du bord, de prendre du temps un peu pour moi, de bien manger : j’ai bien dormi cette nuit. Le vent est encore un peu irrégulier, mais j’ai du ciel bleu ! En tous cas, ça fait du bien une petite pause parce que depuis le début de l’océan Indien, on a été vraiment servi en météo. J’ai eu deux lattes de grand-voile à changer hier : j’étais sans GV pendant 2-3 heures, mais c’est allé assez vite parce que j’avais l’expérience de 2016. Il y a toujours des trucs à faire sur ces bateaux, de l’entretien, mais je suis opérationnel et LinkedOut aussi.
Là, tactiquement, je fais du Sud-Est pour me repositionner devant mes concurrents, mais je n’ai pas trop le choix car j’ai pour l’instant du vent d’Ouest ! Je me dirige vers la ZEA qu’a priori, nous allons tous longer pendant un petit moment… Mais c’est un peu le bord obligatoire aussi. Les conditions de navigation à venir sont chouettes parce qu’il n’y a pas de coup de vent de prévu, si ce n’est un petit passage en arrière d’une dépression, et encore : ça peut changer et le « timing » aussi. Mais ce que je vois jusqu’à la Nouvelle-Zélande, ce n’est que du tribord amures ! Ça ne m’arrange pas des masses… Mais je fais avec : j’essaye de trouver le bon fonctionnement du bateau avec mon foil bâbord abîmé.
Et on va quand même assez vite vers l’Est et le décalage horaire est important : chaque jour, on est « jetlagé » ! Il faut arriver à suivre le rythme du soleil pour bien dormir… »