Jérémie Beyou, très marqué, a raconté pour la première fois ses problèmes survenus à bord de son IMOCA Charal qui ont été un difficile enchainement et qui l’oblige aujourd’hui à rentrer aux Sables. Il devrait y arriver le 14 novembre au matin où son équipe fera un état des lieux du bateau pour envisager d’éventuels réparations. Jérémie Beyou a encore le temps de revenir, de réparer si cela est réparable et de repartir avant le 18/11, date de fermeture de la ligne. C’est un vrai coup de tonnerre sur ce Vendée Globe avec le grand favori qui rentre au port. Pour le skipper et son équipe, c’est encore plus dur avec tout l’engagement qui a été mis sur ce projet dès 2018. Pourvu que Jérémie Beyou puisse repartir.
Armel Le Cleac’h qui était l’invité du Vendée Globe TV a réagi aux propos de son ami d’enfance : ” C’est dur d’entendre Jérémie comme cela. Je le comprends. Cela a été une série noir, un problème technique qui entraine d’autres en série. Il réalise maintenant. Il est en état de choc. Cela fait 4 ans qu’il travaille pour gagner le Vendée Globe et là tout s’écroule. Son équipe va faire le point sur son bateau. D’ici là il va pouvoir réfléchir. Sa cloison de barre d’écoute, c’est du structurel. Il faut voir si cela est réparable. “
“ C’est sûr qu’il y a pire dans la vie, notamment dans les événements qui nous entourent. Maintenant, quand tu es sportif de haut niveau, tu ne vis que pour ton objectif. Et moi, mon objectif c’était de gagner le Vendée Globe, et je suis 100 % dedans depuis quatre ans. Je ne vois rien de tout ce qu’il y a tout autour, donc forcément, quand ça s’arrête brutalement c’est super violent. C’est pour ça que j’ai mis tant de temps à faire demi-tour, parce que passer le front avec le bateau dans cet état, cela a produit des dommages collatéraux, mais je ne voulais pas y croire. C’est sûr que le réveil est un peu dur.
Je me réveille de quatre ans de préparation, pour essayer de gagner le Vendée… et ça, c’est fini !
En fait au début de la journée, j’ai arraché ma cadène de renvoi de point d’écoute de voile d’avant. Donc ça a explosé la cloison de barre d’écoute, ça a déchiré le pont, à tribord. Et, pendant que j’étais à l’intérieur du bateau, en train d’inspecter, j’ai touché un truc avec le safran, qui s’est à demi relevé. J’ai donc un trou dans le bord d’attaque de mon safran (gouvernail). Du coup, comme le vent fort arrivait, soit je faisais demi-tour tout de suite, soit je continuais. Avec l’équipe, on a décidé que le safran allait tenir le front. je me suis débrouillé pour brêler (attacher) une écoute, comme je pouvais. Le front est passé très vite. De 45 nœuds d’un bord, à 45 noeuds de l’autre. J’ai empanné la bastaque (câble retenant le mât sur l’arrière), mais avec tous les éclats de carbone, cela a fait exploser le câble courant. Je me suis retrouvé sans bastaques. Je venais aussi de casser mon aérien (girouette), juste avant. Du coup là, j’ai dû faire demi-tour… Je pense arriver aux Sables d’Olonne le samedi 14 au matin. Après, je ne sais pas réellement l’étendue des dégâts, je ne sais pas encore jusqu’où la cloison est atteinte.
Je me réveille de quatre ans de préparation, pour essayer de gagner le Vendée… et ça c’est fini. C’est parti tout ça… Je n’ai rien vu de ce qui s’est passé autour pendant quatre ans. Mon papa a été hospitalisé pour un AVC une semaine avant le départ, et j’ai dû occulter tout ça. Forcément tout m’éclate à la figure. Je ramène le bateau et je verrai après… Je ne peux pas dire si je repartirai. je ne sais pas encore… »
Armel Le Cleac’h qui était l’invité du Vendée Globe TV a réagi aux propos de son ami d’enfance : ” C’est dur d’entendre Jérémie comme cela. Je le comprends. Cela a été une série noire, un problème technique qui entraine d’autres en série. Il réalise maintenant. Il est en état de choc. Cela fait 4 ans qu’il travaille pour gagner le Vendée Globe et là tout s’écroule. Son équipe va faire le point sur son bateau. D’ici là il va pouvoir réfléchir. Sa cloison de barre d’écoute, c’est du structurel. Il faut voir si cela est réparable. “