
Benjamin Dutreux skipper d’OMIA-Water Family pointe après 30 jours de course à la 5ème place. Une superbe performance pour le Vendéen.
«A ce niveau du Vendée Globe, au bout d’un mois de course, c’est assez incroyable d’avoir onze bateaux en 800 milles dans l’océan Indien, avec autant de disparité dans les générations » analysent les consultants météo Sébastien Josse et Christian Dumard. Entre LinkedOut (2e) et OMIA-Water Family (5e), deux bateaux qui ont douze ans d’écart, il n’y a que 200 milles. C’est vraiment rien ! C’est moins d’une journée de nav’». Lire la suite
Pour autant Benjamin sait que tout peut arriver et choisit la prudence et «fait le dos rond». Marqué par l’attente du sauvetage de Kevin Escoffier et les différents abandons en particulier celui de Sébastien Simon. Car Séb, n’est pas un concurrent comme les autres pour Benjamin. Séb c’est son meilleur ami et confident dans la vie. Ancien coloc d’études, ils ont fait leurs armes ensemble sur La Solitaire du Figaro et ont gravi les échelons en même temps. Benjamin et Sébastien communiquent beaucoup depuis le début de la course. Certainement pour se donner du courage et partager des moments qu’eux seuls peuvent comprendre… Sébastien a demandé à Benjamin de terminer cette course un peu pour lui aussi…
Bilan d’un mois à bord d’OMIA – WaterFamily par Benjamin Dutreux
“Je me suis éclaté sur ce premier mois de course. J’ai pu régater au contact de beaux bateaux et se retrouver avec un tel classement à ce moment de la course, c’est incroyable pour un petit budget et une petite équipe comme la nôtre. Je ne pensais pas être dans ce classement. Je ne pensais rien en fait. Mais c’est surtout d’avoir été en tête après 3-4 jours de course et se tirer la bourre avec le roi Jean, là je n’y croyais pas, c’était génial. Bon après, il est très vite parti ! Mais c’est vrai que ça représente quelque chose de fort de se dire « j’ai été leader du Vendée Globe » ! Oui c’est quelque chose de fort…
J’aborde ce nouveau mois avec plus de recul, un peu moins à l’attaque d’un point de vue compétition. Le bateau et le marin commencent à fatiguer, il faut faire attention. Et nous allons quand même naviguer dans des endroits particuliers. J’essaie quand même de m’agripper au groupe de bateaux avec lequel je suis, bien qu’ils soient plus rapides. C’est un bon challenge !
Malgré tout il y a des moments où je me demande quand même ce que je fous là au milieu de nulle part dans une mer démontée, à devoir se bouger pour sortir dehors alors qu’il fait froid et humide pour régler les voiles ! Mais tout ça crée des moments d’accomplissement et de satisfaction énormes ! C’est aussi là qu’on se rend compte de l’immensité de l’océan et de notre monde. Cela ne fait que renforcer mon engagement auprès de la Water Family. Aujourd’hui c’est la journée mondiale du climat, aidez-nous à agir à la source. Les générations futures sont la clé !