Une météo tordue au large du Portugal

Jeanne Grégoire/Gérald Véniard
DR

Hier, les partisans de l’option au large avaient pris l’avantage grâce à des vents plus soutenus et un peu moins instables que leurs concurrents. Ce vendredi, Jean-Paul Mouren et Paul Meilhat (Groupe SNEF), Armel Tripon et Franck Le Gal (Gedimat), Ronan Treussart et Yannick Le Clech (Lufthansa) ou encore Miguel Danet et Damien Cloarec (Concarneau – Saint Barth) sont contraints de tirer des bords, au près, sous l’influence d’un front froid et d’une perturbation située à l’Ouest et perdent peu à peu du terrain.

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Au pointage, ce sont désormais les « centristes » qui occupent les avant-postes. Ceux-ci, qui se trouvent sur la bordure de la dorsale, bénéficient d’un angle favorable pour gagner rapidement vers le Sud. « Nous sommes ravis mais nous restons prudents. C’est vrai que ça se présente bien mais les bateaux partis à terre peuvent combler leur retard en 48 heures si, d’aventure, ils touchent le flux de Nord Nord-est attendu. Dans ce cas, toute notre avance actuelle pourrait fondre à zéro au passage de la porte aux Canaries » a expliqué Gérald Veniard (Banque Populaire), leader au classement depuis 11 heures ce matin.

En effet, aujourd’hui, alors que ce fameux point de passage obligatoire à La Palma est distant de 500 milles – soit quatre jours de navigation – les routages laissent à penser que les écarts entre les partisans du centre et ceux de l’option près des côtes portugaises pourraient être assez faibles.

Vers un nouveau départ ?
Pour l’heure, à l’Est, Nicolas Lunven et Jean Le Cam (Generali) Yann Eliès et Jérémie Beyou (Generali – Europ Assistance), Nicolas Troussel et Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne), continuent de manger leur pain noir. Une bulle sans vent les a considérablement ralentis. Résultat : ils accusent plus de 120 milles de retard sur la tête de la flotte. « On a eu moins de vent que ce que prévoyaient les fichiers. On reste confiant mais forcément, la tension monte d’un cran » a avoué Thomas Rouxel, à la vacation de midi.

Ils ont dit

Yannick Bestaven, co-skipper de Save The Rich : “ Il y a des moments qui sont mieux que d’autres, c’est pareil pour tout le monde ! On essaye de tricoter entre la flotte à l’Est et ceux qui se sont envolés vers le Sud. Ce n’est pas évident, on ne peut pas dire pour qui ça va payer ! Dimanche à l’heure de la messe on y verra plus clair ! »

Paul Henri Schipman, skipper de Maisons de l’Avenir – Urbatys : « On est allé à l’Est en pensant que ca allait passer, mais en fait ça ne passe pas du tout. On vient de recevoir le fichier de positions, ça va être très compliqué pour nous. On était tellement persuadé que ça devait le faire … mais tout le monde peut se tromper ! On a choisi de faire un investissement à long terme… Si on récupère du souffle ce sera à partir du cap St Vincent. »

Eric Peron , skipper Macif 2009 : « On s’arrache les cheveux ! On ne comprend pas trop ce qui se passe, la météo nous joue des tours ! C’est dur mais on essaie de faire tourner la machine, ce n’est pas simple pour tout le monde. J’espère que le jeu va s’ouvrir après la Palma car je ne voudrais pas que ce soit le même classement jusqu’à l’arrivée. »

Thomas Rouxel, co-skipper de Crédit Mutuel de Bretagne : « Ca ne se passe pas génial, on a moins de vent que ce qu’on attendait … On a fait le choix d’aller vers l’Est pour ne pas traverser la dorsale. Si ça doit payer, c’est d’ici deux jours. Moralement, ce n’est pas très drôle! »

Classement de 19 heures
1 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire / Gérald Véniard à 3094,6 milles de l’arrivée
2 GROUPE BEL Kito De Pavant / Sébastien Audigane 5,3 milles
3 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 5,7 milles
4 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 6,4 milles
5 GEDIMAT Armel Tripon / Franck Le Gal à 10,9 milles