Dans l’ensemble, les concurrents de la Transat B to B ont accueilli avec un réel soulagement la décision de la direction de course de réduire le parcours à la porte de sécurité. De Marc Guillemot qui saluait un acte de marin avant tout, à Vincent Riou estimant que c’était une décision difficile à prendre mais courageuse, tous les navigateurs qui ont franchi la ligne ont tenu dire à quel point ils étaient en accord avec la direction de course. A situation météorologique sur le golfe de Gascogne exceptionnelle, l’organisateur se devait de répondre par des mesures claires, même si elles pouvaient paraître peu orthodoxes.
De l’avis même des coureurs, cette Transat B to B aura été un excellent galop d’essai avant le prochain Vendée Globe. Car, on aura beau dire que le premier objectif était de ramener les bateaux à bon port en bon état, tous ont convenu que l’aiguillon de la compétition les avait poussés à reculer leurs limites. On a beau vouloir préserver le matériel, aucun compétiteur n’accepte de se laisser prendre une vingtaine de milles dans une journée. De François Gabart (MACIF), encore tout étourdi de sa première victoire sur le circuit Imoca, à Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), heureux d’avoir été confronté à son avarie de hook et d’avoir su la résoudre en mer en passant par Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) qui avouait avoir dû se mettre dans le rouge par moments pour rester en lutte pour la première place, tous en retirent des enseignements précieux dans la perspective de l’année à venir.
Lorient va accueillir la flotte
Pour l’heure, les navigateurs temporisent au sud du 42ème parallèle. Mike Golding (Gamesa) a carrément affalé sa grand–voile, quand d’autres navigateurs ont préféré continuer à naviguer à vitesse lente sous grand-voile seule à trois ris. Vincent Riou, quant à lui, se dirige vers le port de Sanxenxo, au nord de Vigo, pour réparer son fleet qui ne lui permet plus de recevoir de données météo, et embarquer pour l’occasion un ou deux équipiers pour convoyer le bateau jusqu’à Lorient. Les autres concurrents devraient faire route de conserve pour une arrivée prévue dimanche.
Rappel du classement général provisoire (avant jury) :
– 1er François Gabart (MACIF), arrivé le 15 décembre à 00h 11mn 30s
– 2ème Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) arrivé à 03h 08mn 10s
– 3ème Vincent Riou (PRB), arrivé à 06h 30mn 20s
– 4ème Mike Golding (Gamesa), arrivé à 09h 58mn 00s
– 5ème Marc Guillemot (Safran), arrivé à 12h 33mn 00s
– 6ème Alex Thomson (Hugo Boss), arrivé à 16h 43mn 00s
Ils ont dit :
François Gabart (MACIF) : « Cette victoire est d’autant plus belle que je n’étais pas certain de pouvoir partir avec les autres. Pour toute l’équipe, je n’ai pas de regret à avoir mis les bouchées doubles pour la réparation du bateau. C’est étonnant cette ligne d’arrivée ; en fait ça fait un petit sas de décompression qui n’est pas si mal.Des fois les choses vont un peu vite quand on arrive sur la terre ferme, ce sera bien d’avoir ce petit moment… »
Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) : "Jusque là, je n’avais pas eu vraiment l’occasion de m’entraîner en solitaire sur ce bateau. C’est positif pour la suite. Parfois, on se met dans le rouge sans vraiment le vouloir, parce qu’il y a les classements qui tombent et qui nous mettent de la pression. C’est totalement différent d’un convoyage : on a la fatigue, le stress qui s’accumulent, donc on en tire au final beaucoup plus d’enseignements."
Vincent Riou (PRB) : « Je suis bien content d’être dans le 42ème nord. On a du soleil et quand je vois les nuages au nord, et le vent que j’ai déjà sur zone, je me dis que c’était la bonne décision de nous arrêter là. François, on savait qu’il était bon, il a fait une très belle trajectoire. En tous les cas, ça fait vraiment plaisir de voir du sang neuf arriver, ça va tirer tout le monde vers le haut, c’est super. »




















