Une avance qui ne cesse de croître

Première séance d`entraînement Spindrift Racing
DR

Avec une VMG, constamment au dessus de 30 noeuds, Spindrift 2 va en 48 heures avaler plus d’un tiers des 3 880 milles du parcours. Son avance théorique sur l’actuel détenteur du record sur cette Route de la Découverte (Groupama 3 et Franck Cammas en 2007), ne cesse de croître (232 milles ce matin) sous l’effet conjugué d’une plus grande vitesse, mais aussi d’une route pour l’heure plus directe que celle empruntée par son adversaire virtuel. Conformément aux estimations envisagées avant le départ par les hommes (et femme) de Spindrift 2, ces deux premières journées en Atlantique pourraient être propices à l’augmentation de leur avance sur le record, avec cet alizé certes encore un peu instable en direction, mais soufflant de manière toujours aussi soutenue à plus de 25 noeuds.

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« On est bien lancés pour deux jours en tribord amure à pleine vitesse », confirme Yann Guichard. « Nous aurons peut-être quelques petits empannages « de recadrage » à effectuer, afin de ne pas trop se rapprocher du coeur de l’anticyclone, et demeurer dans la bonne pression de l’alizé. Notre passage aux Canaries s’est déroulé sans encombre, malgré des dévents que nous avons ressentis à plusieurs reprises quand le vent est passé de 27-28 noeuds à 7-8 noeuds. On a pu arrondir notre route au sud de l’archipel sans avoir à empanner. Une économie de travail très appréciée tant cette manœuvre à bord du plus grand trimaran du monde peut s’avérer délicate dans du vent fort, et sur une mer toujours difficile. »

L’état de la mer est encore aujourd’hui le facteur limitant de la vitesse, pourtant déjà élevée du trimaran. « Nous avons, chose rare sur Spindrift 2, choisi hier de ballaster, non pas pour éviter les enfournement, mais pour faciliter le passage dans la mer. » explique Yann. Tout l’équipage est entré de plain pied dans le rythme du record et de la vie océanique. La veille aux hommes et au matériel est permanente. « Nous essayons de solliciter le matériel le moins possible « précise Yann, « particulièrement les voiles et le gréement. Le jeu consiste à demeurer en phase avec les éléments, à appuyer quand l’angle au vent, et l’état de la mer le permettent, et de lever le pied quand cette conjonction est moins favorable. » Reposé, soumis à l’inconfortable régime de la forte chaleur à l’intérieur du bateau, et des embruns permanents sur le pont, l’équipage de Spindrift 2 sait qu’il mange en ce début de record son pain blanc. « Groupama avait en 2007 connu un début de parcours difficile avant de finir très fort, et nous sommes surtout concernés par les zones de transition à venir en milieu de parcours. Il faut donc s’attendre à ce que notre avance du jour stagne, voire, diminue », prévient Guichard.

Aux abords des Canaries