Un jeu assez complexe pour les Class 40

Ambiance Saint-Malo Route du Rhum 2010
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Si Damien Grimont (Monbana) reçoit les précieux conseils de Dominic Vittet, si Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty) consulte Dominique Conin, si Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Nicolas Troussel (CMB) font équipe avec le Centre d’Entraînement de Port-La-Forêt, du côté de la petite clique des skippers réunis au sein de Lorient Grand Large, dont Tanguy de Lamotte (Novedia/Initiatives), Yvan Noblet (Appart City) et Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) c’est aux côtés d’Yvan Mercier de Météo France qu’ils épluchent les fichiers météo.

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Si les analyses peuvent diverger, une certitude l’emporte à moins de 48 heures du départ : c’est complexe, voire tordu ! « Deux anticyclones ferment la porte pour descendre dans le Sud », explique Patrice Bougard (Kogane). Même son de cloche de la part de Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty) : « Les conditions attendues pourraient nous emmener sur une route assez Nord. Et qui dit route Nord, dit progression au près. De quoi s’attendre à mener un bateau qui cogne dans les vagues, avec un gréement qui souffre. » Et le skipper d’ajouter : « Ce n’est pas un problème ! S’il faut planter des pieux dans la mer pendant plusieurs jours, on le fera ! La seule appréhension, c’est la casse. Il va falloir trouver, comme toujours, le juste équilibre entre pousser son bateau au maximum et préserver son matériel. Une situation d’équilibre qui est toujours difficile à négocier : si on ne casse pas, on se dit que l’on n’a pas assez appuyé sur le champignon, et si on casse, c’est la fin... »

Quant à Yvan Noblet (Appart City), il concède aussi que la partie n’aura rien de facile, qu’il faudra volontiers jouer au yoyo pour laisser le golfe de Gascogne dans les tableaux arrières. « Pour l’instant, on risque de partir avec un flux de sud-est assez mou. On sera à l’avant d’une dépression qui devrait nous cueillir dès la sortie de la Manche. Nous pouvons alors attendre des vents de nord-ouest de 25 nœuds au moins. Cela nous permettra de descendre. Puis derrière la dépression, nous retrouverons des vents de sud-ouest qui vont nous contraindre à remonter ». Voilà pour les premières heures de course… Au-delà, c’est encore l’inconnu. Le train de dépressions automnales circule assez Nord, et les concurrents vont rapidement se retrouver dans une situation plutôt anticyclonique qui les obligera à trouver la porte pour contourner les systèmes.