Un des pires « pot au noir » de l’histoire de l’épreuve

Financière de l`Echiquier Thomas Normand
DR

Cette impressionnante zone d’instabilité orageuse a élu domicile sur la route des solitaires depuis le passage dans la chicane capverdienne. Les spécialistes la divisent en deux parties, dont les limites peuvent s’observer à la lecture seule de la cartographie de la course. Des îles du Cap Vert à la position de Marie Duvignac (Christophe Josse Paris), c’est une mer désordonnée, balayée par des rafales à plus de 50 nœuds sous les grains, suivie de surprenantes périodes de calmes plats qui ont cueilli cette nuit et pour la durée de cette journée de lundi les concurrents en course sur cette zone. La casse matérielle vient ponctuer ces pénibles épisodes, et on attend des nouvelles plus précises de Fabienne Robin (Horoquartz) ou Scott Cavanough (brainchild.org.au).

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La masse orageuse en provenance de Sierra Leone bloque l’établissement de l’alizé aux abords immédiats de l’équateur et oriente les vents au Sud, voire Sud/Sud-Ouest. La tête de flotte navigue ainsi au près, un coup sur bâbord, un coup sur tribord, en tentant de gagner vers le sud, sous un plafond bas et chargé où éclatent ici et là de violents et pernicieux orages. La route vers les alizés de Sud-Est est pour l’heure barrée par une nouvelle zone d’instabilité orageuse appelée à se renforcer dès mercredi matin. Au menu, pour la tête des deux flottes Série et Protos qui y évolueront, des grains, de la pétole, du vent erratique en force et en direction. Le chemin vers l’équateur est encore long et on peut d’ores et déjà affirmer que les concurrents de l’édition 2011 de la Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 connaissent un des pires « pot au noir » de l’histoire de l’épreuve.

Thomas Normand en embuscade

Dans cette journée à haute tension nerveuse, l’esprit de compétition demeure bien présent et les trajectoires des leaders témoignent de la lucidité des solitaires à conserver dans ce marasme météorologique lucidité et pertinence dans les choix de route. David Raison (TeamWork Evolution) tente de glisser à coups de virement de bords calculés entre ses deux adversaires de plus en plus présents et le Brésil. Thomas Normand (Financière de l’Echiquier) et Bertrand Delesne (Zone Large) ont profité de ce recalage à l’Ouest du leader pour lui reprendre une bonne vingtaine de milles, réduisant leurs déficits respectifs à 11 et 29 milles au pointage de la mi-journée. Le flux de Sud-Ouest qui sévit encore sur zone peut, à la faveur d’un nouveau virement de bord, ramener Thomas Normand encore un peu plus près de David Raison.

Benoit Mariette (Odalys Vacances) et Vincent Kerbouriou (CGGVeritas) ne se quittent plus. Ils se sont laissés toute la nuit glisser dans le Sud-Est avant de virer ce matin dans le refus. Ils ont ainsi, et pour un moment seulement, décramponné deux autres prétendants au sacre Bahianais, Clément Bouyssou (Douet Distribution) et Davy Beaudart (Innovea Environnement) qui avaient eux choisi de déclencher leur virement à l’Ouest en début de soirée.

Classement Prototypes à 12h00
1. David Raison (747 – TeamWork Evolution) à 1 274,17 de l’arrivée
2. Thomas Normand (787 – Financière de l’Echiquier) 10,99 milles du leader
3. Bertrand Delesne (754 – Zone large) à 28,79 milles du leader

Classement Série à 12h00
1. Benoit Mariette (599 – Odalys Vacances) à 1 403,36 milles de l’arrivée
2. Vincent Kerbouriou (435 – CGGVeritas) à 4,12 milles du leader
3. Clément Bouyssou (514 – Douet distribution) à 5,06 milles du leader