Transat Jacques Vabre. Arrivée d’Actual, Antony Marchand et Thierry Chabagny cinquièmes

Anthony Marchand et Thierry Chabagny ont franchi en cinquième position la ligne d’arrivée en baie de Fort-de-France de la 16ème édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Le temps de course d’ Actual Ultim 3 est de 16 jours, 20 heures, 22 minutes et 43 secondes. Il a effectué les 7500 milles du parcours entre Le Havre et Fort-de-France à la vitesse de 18,55 noeuds sur l’orthodromie (route directe).
Il a en réalité parcouru 9211 milles à la vitesse moyenne de 22,78 noeuds (sur l’eau). Son écart au leader Banque Populaire XI est de 2 jours, 10 heures, 7 minutes

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Anthony : Oui, c’est le bonheur d’arriver après 9000 milles. La Route du café, c’était l’équivalent de deux transats pour les ULTIM, un tiers de tour du monde. Ce n’est pas anodin de passer autant de jours à 100% sur ces machines-là.

Thierry : 16 jours en ULTIM d’affilée, c’est un peu du jamais vu. Pour moi en double, c’était une première, une expérience magique grâce à Anthony et au Team Actual. Sur le fil du rasoir autant de temps, c’est prenant, chaque seconde se vit pleinement et forcément quand on arrive ici, il y a un peu de relâchement.

Anthony : Nous n’avons rien à regretter. On a poussé la machine à 100%, on s’est battu jusqu’au bout. Après, faire quatrième ou troisième, ça aurait été mieux c’est sur. Mais on termine cinquième d’une belle manière. Je ne pense pas qu’il y a beaucoup d’endroits où on a des regrets, aussi bien stratégiquement que sur la marche du bateau. On n’avait pas eu beaucoup de temps pour tester les nouveaux foils. Là, on a vu qu’ils étaient costauds et on continue d’apprendre à bien les régler. On sent qu’il ya du potentiel et que ça nous fait avancer plus vite. Ce n’est que du positif, ça rebooste la machine.

Pendant toute la course, j’ai ressenti beaucoup de responsabilité. Vis à vis du partenaire, de la quinzaine de personnes de l’équipe. On te donne les clefs d’une grande machine comme ça et je suis content de l’avoir ramené comme on l’a fait, sans gros pépin même si on a tapé quelque chose de dur sur la dérive à 100 milles de l’arrivée

Je me projète encore plus sur le Tour du monde. Ces plateformes sont fiables, faites pour abattre des milles, naviguer. A part des petits pépins, on ne déchire pas de voiles, on ne démâte pas, il n’y a pas de fissure… J’ai hâte de me reposer, mais hâte aussi d’y aller !

Thierry : Est ce que le bonhomme est fait pour faire ça ? Moi, je me suis posé la question de faire un tour du monde, mais je ne dois pas être câblé comme Anthony…

Anthony : Tu serres un peu les fesses mais je n’ai jamais eu peur sur le bateau.

Et on ne naviguera pas de la même manière non plus en solitaire. Là, jusqu’à 30 noeuds de vent, tu as tout dessus, grand gennaker, GV haute, J2 en stay sail…

Thierry : On retiendra de cette course le départ qui était sur des chapeaux de roue. On partait à fond la caisse sans trop savoir où  passer au raz Blanchard. Deux heures avant, tu es à l’hotel et après tu te retrouves à la barre du truc, lancé à fond, je commençais déjà à regretter un peu (rires). … Pour Antho, tout semblait aller bien alors je me suis dit, allons-y ! Tu te concentres sur les manoeuvres, tu essaies d’anticiper et trouver la bonne mesure pour naviguer en sécurité sans se faire décrocher. Le passage de l’île de l’Ascension était aussi assez fort. C’est tellement petit sur la carte que dès que tu dézoomes, ça disparait. Au final, l’île était assez jolie à regarder. Ça n’a duré qu’une demi-heure, une heure, mais c’était sympa de trouver un caillou paumé comme ça au milieu de rien qui n’intéresse personne. Et puis l’arrivée, bien sur, franchir la ligne, retrouver les odeurs de la terre et ce relâchement.

Anthony : La course a consacré de magnifiques vainqueurs. Ils ont très bien navigué, on est content pour eux. La bagarre était belle avec SVR Lazartigue, on suivait ça sur l’écran, c’était passionnant. C’est bien aussi pour la classe car ça régate (…)

A mes côtés, Thierry était la personne parfaite pour faire cette course. Tout a toujours été fluide. Nous sommes complémentaires, assez synchro sur la manière de naviguer. Sur la ligne, je lui ai dit que j’étais heureux de l’avoir fait avec lui et je lui ai même fait un bisou sur le front !