Thomas Coville ne lâchera rien

The Transat bakery. Prologue. St Malo. France Pictures of the start of the Prologue race close to the shore and city this evening Image licensed to Lloyd Images

L’épilogue du duel Gabart / Coville touche à sa fin. Après une semaine de course intense, les deux pilotes ne sont plus qu’à 24h de l’arrivée. Une fin qui ne sera pas de tout repos et où tout peut arriver. « La vraie Transat Anglaise, c’est maintenant ! » raconte Thomas Coville qui met toute son énergie à grappiller le moindre mille qui le sépare de François Gabart qui possède 100 milles d’avance. « J’ai clairement ralenti le bateau. Cela ne m’arrive pas souvent, mais il y a des moments comme celui là, où tu arrives à la fin du course, tu es en tête… et il ne faut pas prendre de risques de casser quelque chose à bord.» raconte à la vacation François Gabart

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L’arrivée sur New York paraît compliquée et semée d’embûches avec notamment un dernier front à passer, qui plus est, au près – c’est-à-dire contre le vent – dans une mer casse-bateau. Derrière ce front, il faudra négocier jusqu’à la ligne avec une grosse bulle de vents faibles et erratiques. Après sept jours en solitaire, un manque de sommeil conséquent et une fatigue qui s’accumule, les dernières heures de course seront d’autant plus intenses et physiques. Les deux Ultim sont attendus demain.

Les conditions météo ont changé, comment se passe la vie à bord ?
« Depuis hier, c’est très physique ! La mer est forte, toute cabossée, ça tape bien et on navigue au près dans du vent fort. Au moment où je parle, Sodebo Ultim’ s’élève de toute sa hauteur, l’étrave décolle, la dérive sort carrément de l’eau et quand ça retombe, c’est impressionnant comme ça tape et ça vibre ! J’ai très peu dormi, jusqu’au bout ce sera très physique ! Sur les dernières heures, on est dans des conditions pas forcément les plus adaptées aux multicoques. Le près dans du vent fort, c’est difficilement maniable surtout quand tu rencontres un front avec une ligne de rafales de vent. Il faut les anticiper et c’est toujours un peu stressant. A terre, on ne se rend pas vraiment compte à quel point c’est physique sur ces bateaux ! J’ai dû aussi renvoyer le 1er ris dans la grand-voile. C’est un gros exercice et c’est très engageant. Finalement, je m’en suis sorti tout seul comme un grand et avec le bon timing. C’est pour moi une petite satisfaction et je me dis que, quand même, il faut avoir « la caisse » ! »

Comment vas-tu vivre tes dernières heures de course ?
« Quand tu es un compétiteur, tu joues pour la gagne. On fait un beau duel depuis une semaine avec François. Il reste encore un front à passer, il faut être prudent, faire attention au bateau, surtout ne rien casser. Une petite erreur peut vite arriver. Dans la nuit dernière, c’était un peu la folle cavalcade, et on est revenu sur Macif… Il peut encore se passer des choses, alors je ne veux rien lâcher, ce n’est pas le moment ! »