Tabarly et Delahaye à la lutte dans l’alizé

Erwan Tabarly Nacarat 2011
DR

A peine plus de mille milles, c’est la distance qu’il reste aujourd’hui à parcourir aux seize solitaires en route vers les Antilles, avant de goûter à l’accueil des habitants de Fort-de-France. Dans quelques jours, six, sept, huit peut-être, le suspense sera levé. Mais d’ici là, tout reste à faire et à l’image de ce que disait Jeanne Grégoire (Banque Populaire) ce jeudi midi : "rien n’est impossible!". Avec des vitesses moyennes qui de jour en jour se chargent de confirmer le caractère express de cette Transat Bénodet – Martinique, les figaristes ont l’air fermement décidés à réduire les distances, rompre leur solitude au plus vite et faire voler en éclats le record d’une traversée à bord d’un monotype.

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Dans un régime d’alizés induisant une navigation au portant dans un vent d’Est- Nord-Est soufflant 25 à 30 nœuds, tout juste quelques grains sont-ils venus animer le tableau de la nuit passée et rappeler aux marins que dans ces conditions la vigilance est plus que jamais de mise afin d’éviter de subir les effets contradictoires de ces phénomènes. Depuis ce matin, l’ambiance est à la stabilité sur la flotte et aux plaisirs de la glisse sous spi.

Erwan Tabarly s’affiche en solide leader dont la sérénité naturelle explose chaque jour davantage. Ayant su tirer parti d’un meilleur angle et de plus de pression ces dernières heures, il domine son sujet avec 230 milles parcourus sur ces dernières 24 heures. Brillant dauphin dont le talent ne cesse de se confirmer, Fabien Delahaye a quant à lui opéré un léger décalage dans l’Ouest. Une petite dissidence dont le Normand se demandait ce midi si elle allait porter ses fruits. En sixième position, Romain Attanasio (Savéol) a lui choisi une route un petit peu plus au Sud que ses concurrents, et évite la file indienne. Une inspiration qu’il conviendra de suivre d’un œil intéressé dans les prochaines heures. A observer de très près également les écarts existants entre le premier et le petit groupe des deux voire trois poursuivants directs que sont Thomas Rouxel, Nicolas Lunven (Generali) et Jeanne Grégoire, tant les effets, parfois désastreux, des grains qui choisissent de donner un coup de pouce ou une punition, peuvent venir réduire un matelas de milles à néant.

Coup d’arrêt ce week-end?

Si les journées d’aujourd’hui jeudi et demain vendredi, sont manifestement placées sous le signe de l’équilibre, c’est davantage la suite qui pose question et laisse place à quelques incertitudes. Ainsi, les conditions idéales devraient-elles se trouver dissipées par les effets d’une dépression orageuse qui s’installe à mi-chemin entre les Antilles et les Bermudes, entraînant une rupture d’Alizés. Les nerfs des uns et des autres devraient donc être soumis à rude épreuve à mesure que le vent s’affaiblira et que les grains se multiplieront. Les plus avancés dans l’Ouest devraient être les premiers à butter dans le phénomène, imités peu après par leurs poursuivants. De quoi relancer sérieusement la donne dans la dernière ligne droite et alors que débutera une impitoyable et usante chasse aux nuages et aux accélérations. Tout reste à faire.

Le pointage de 19h ce jeudi:

1 Erwan Tabarly NACARAT à 1109 milles du but
2 Fabien Delahaye PORT DE CAEN OUISTREHAM à 9,0 milles
3 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 13,4 milles
4 Nicolas Lunven GENERALI à 16,6 milles
5 Jeanne Grégoire BANQUE POPULAIRE à 38,3 milles

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