Monter d’un cran dans l’organisation de stages collectifs en Ultime en solitaire et vérifier la faisabilité d’un tel dispositif : tel était l’enjeu du tout premier stage mis en place spécifiquement pour les Maxi à l’initiative du Pôle Finistère, les 30 et 31 mars puis 1er avril derniers, à Port-la-Forêt.
« Au départ, cette session d’entraînement devait avoir lieu un jour plus tôt mais les dates ont été modifiées en raison des mauvaises conditions météo. Malgré tout, nous avons composé avec du vent plutôt soutenu mais tout s’est très bien passé », a commenté Christian Le Pape, Directeur du Pôle qui a rassemblé Macif de François Gabart et Sodebo Ultim de Thomas Coville. « Le but de ces trois jours était avant tout d’observer les manières de faire et de ne pas faire. Il se trouve que tout a très bien fonctionné entre Thomas et François. L’un comme l’autre ont démontré que leur niveau de maîtrise permettait de faire de vraies comparaisons sur des parcours réduits. Même par 20-25 nœuds de vent et avec plusieurs manœuvres à enchaîner, ils ont réussi à rester au contact. Cela a donc prouvé que ces stages Ultimes étaient réalisables. D’ailleurs, l’idée de recommencer à d’ores et déjà été validée », a précisé Le Pape qui, pour cette première, avait fait appel à l’expertise de Sébastien Col.
Les IMOCA en conditions réelles de course
Dans la foulée de ce stage réservé aux Ultime, les 4, 5 et 6 avril, les IMOCA avaient rendez-vous à leur tour en baie de Port-la-Forêt, pour un bloc de trois jours d’entraînement. « Pour eux, il s’agissait d’une remise en jambe classique de début de saison, même à 25 jours seulement d’un évènement majeur de leur calendrier, en l’occurrence The Transat », a indiqué Christian Le Pape. Lors de ce rassemblement, trois 60 pieds étaient présents : Banque Populaire d’Armel Le Cléac’h, PRB de Vincent Riou, et Safran de Morgan Lagravière. «Nous avons appliqué le même dispositif que celui mis en place pour les Ultimes. Nous avons lancé un côtier le premier jour pour valider la procédure et les outils, et le lendemain, nous sommes partis pour 24 heures de mer avec des entraîneurs embarqués », a précisé le cadre technique, assisté alors de Jeanne Grégoire et de Pascal Bidégorry. « Nous avons proposé aux coureurs des parcours variés, tout en nous assurant qu’ils retrouvent les conditions réelles des premières 24 heures d’une transatlantique ». Après avoir beaucoup axé le travail sur des comparatifs de vitesse l’an passé, il s’agit à présent d’avoir une approche globale : respect des routages, manœuvres, échanges de traces et d’images sur les plans de voiles… « Au final, c’est très riche et cela permet aux marins de gagner du temps », a déclaré le Directeur du Pôle Finistère Course au Large, avant de rappeler à juste titre qu’au bout du compte, comme toujours sur une épreuve telle que le Vendée Globe, ce sera l’homme qui fera la différence.
Figaro : une Transat AG2R – La Mondiale sous le signe de la glisse
Les coureurs Ultime et IMOCA du Pôle ne sont pas les seuls à être sur le pont en ce mois d’avril. Partis de Concarneau il y a maintenant dix jours, les sociétaires de la structure engagés dans la 13e édition de la Transat AG2R – La Mondiale ont connu une entame de course éprouvante. Les conditions de mer et de vent musclées ont mis à rude épreuve les organismes et les machines., à commencer par la paire Charlie Dalin – Yoann Richomme (skippers Macif), victime d’un démâtage le 8 avril dernier, alors qu’elle occupait la troisième position. « C’est toujours beaucoup de tristesse de voir l’un des favoris quitter la course prématurément. Les fortunes de mer font néanmoins partie du jeu. En revanche ce qui est positif, c’est que les coureurs du Pôle sont aux avant-postes. Ça régate au contact. C’est intéressant même si, depuis le départ, il n’y a véritablement eu qu’une petite option stratégique. Cela signifie que c’est la glisse qui prime. Il faut faire avec, parvenir à aller vite longtemps. C’est l’un des points que nous avons travaillé cet hiver », a noté Christian Le Pape « Les leaders vont devoir descendre très sud pour rester dans les alizés profonds. Dans les prochains jours, l’on va assister à une succession de changements de trajectoires. Dès lors, il faudra surveiller les écarts en latéral entre les bateaux. La gestion des grains conditionnera également la réussite à Saint-Barth. A coup sûr, nous aurons des surprises… », a assuré Christian Le Pape. A suivre donc.