Sébastien Josse, toujours leader.

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L’abandon de Michel Desjoyeaux (Foncia) suite à la percussion d’un cétacé, a provoqué un élan de solidarité de la part des solitaires qui savent à quel point ils sont susceptibles de se retrouver dans la même configuration : une telle avarie est totalement imprévisible et même si elle peut paraître anodine puisqu’elle ne touche pas l’intégrité du bateau, elle est définitive puisque le voilier perd au moins un tiers de son potentiel contre le vent en l’absence de dérive. Voir un concurrent faire demi-tour alors qu’il était en situation de mettre la pression jusqu’à l’arrivée, surtout lorsque le marin n’est autre qu’un vainqueur de presque toutes les courses en solitaire, n’est pas un moment agréable…

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Non, rien de rien…
On pourra le regretter, mais l’océan Atlantique offre un visage pour le moins inattendu : en lieu et place d’un train de dépression qui défile, qui défile, de Terre-Neuve à l’Islande, c’est un temps de limace, un rythme d’escargot, un pas de sénateur qui prédomine sur des flots pour le moins paisibles, voir carrément lissés. A voir les photos envoyées par les solitaires, on comprend mieux pourquoi ils se posent tant de questions sur la bonne voie vers Boston… Pour l’instant, Sébastien Josse (BT) tient toujours la corde et son décalage au Sud de la flotte porte ses fruits : il conserve plus de vingt milles d’avance sur Vincent Riou (PRB) qui suit la même route mais creuse l’écart sur les trois autres concurrents, Loïck Peyron (Gitana Eighty) un peu plus au Nord, Yann Eliès (Generali) qui suit l’orthodromie à 120 milles plus au Nord, et Armel Le Cléac’h (Brit Air) qui, légèrement retardé par le passage de la dorsale hier, ne bénéfice pas encore ce vendredi matin du même flux d’air.

Pour les poursuivants, le paysage est contrasté !
Marc Guillemot (Safran) et Yannick Bestaven (Cervin EnR) arrivent encore à s’en sortir mais pour Samantha Davies (Roxy) et Arnaud Boissières (Akena Vérandas), c’est l’arrêt buffet, le stop total, le néant, le rien de rien ! Sans vent, pas de carburant pour les voiles, pas de vitesse et donc pas de progression pour sortir du trou… Il faut tout simplement attendre que les calmes se déplacent avant d’espérer repartir à des allures plus raisonnables ! L’air de rien, quand il n’y a rien dans l’air, il ne sert à rien de brasser de l’air…

Il n’y a plus qu’à patienter pour que la dépression qui pointe son centre sur les bancs de Terre-Neuve commence à réorganiser le champ de pression atlantique et génère un flux plus régulier de secteur Sud-Ouest. C’est en vue mais reste à savoir à quelle heure est programmée ce changement de décor ! A tout le moins, les leaders peuvent toucher ce nouveau vent en fin d’après-midi mais leurs poursuivants devront patienter au moins six heures de plus : les écarts devraient donc s’accroître au détriment du peloton…Mais à suivre, ce sont des vents forts avec une mer formée qui vont sérieusement secouer les solitaires !