Sebastien Josse retrouve la première place

Sebastien Josse - BT
DR

Ce n’est "que" le 21e changement de leader en moins de 27 jours de course ! Du jamais vu ! Inimaginable sur n’importe quelle course au large, et notamment sur les précédents Vendée Globe. Mais le plateau exceptionnel au départ répond aux attentes suscitées. Et la météo instable déroule un scénario hitchcockien où le suspense jette chaque jour un coup de projecteur sur le talent de ces marins. Semaine après semaine, jour après jour, minute après minute, sans la moindre relâche, les solitaires du Vendée Globe doivent remettre sur le métier leur ouvrage. Une tension permanente exacerbée par le bruit infernal des chocs avec les vagues et l’angoisse d’une casse rédhibitoire. La moindre erreur est sanctionnée sur le champ. Un pilote qui décroche, une voile qui tombe à l’eau, et voilà une dizaine de nautiques qui s’envolent. Plus facile de perdre des milles que d’en gagner. Michel Desjoyeaux (Foncia) en sait quelque chose, lui qui bataille depuis trois semaines pour revenir sur le groupe de tête à cause d’un fichu capuchon de ballast. 10e à seulement 118 milles du leader – et à seulement 16 milles de Mike Golding (Ecover) – Mich’ Desj’ a réalisé un incroyable retour en tête que peu de monde imaginait possible. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), 15e, peut lui aussi garder espoir. En 24h, il a encore repris plus de 100 milles sur les premiers (558 milles de retard ce matin).

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L’éternelle valse des positions
Les classements se suivent et se ressemblent dans leur inconstance. Par rapport à vendredi soir, Roland Jourdain (Veolia Environnement) a repris trois places (8e à 5e). Sébastien Josse, 1er, Yann Eliès (Generali), 2e, Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2), 4e, et Jean Le Cam (VM Matériaux), 8e, remontent d’une place quand Vincent Riou (PRB), 7e en perd une. Loïck Peyron désormais 3e, Armel Le Cléac’h (Brit Air), 6e, et Mike Golding (Ecover), 9e en perdent deux. Ces classements en perpétuel mouvement prouvent à quel point la lutte est intense. En revenant vers le groupe du milieu, Loïck Peyron cède donc le leadership et laisse Armel Le Cléac’h se démarquer seul au nord de la flotte. Les traces des sillages, leurs angles entre eux et les différentes vitesses laissent à penser que les configurations de voiles, synonymes de la cylindrée du moment, varient d’un bateau à l’autre. Avec un incroyable 19,8 nœuds de moyenne sur la dernière heure, Sébastien Josse déboule juste 4 à 5 nœuds plus vite que ses trois premiers poursuivants ! Dans un environnement aussi hostile que les mers du sud, certains n’hésitent pas à passer la cinquième…

Classement à 5h00 :
1- Sébastien Josse (BT) à 17493 milles de l’arrivée
2- Yann Eliès (Generali) à 30,8 milles
3- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 47,8 milles
4- Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 57,1 milles
5- Roland Joudain (Veolia Environnement) à 68,4 milles