Il y a pourtant plus de 250 milles d’écart latéral entre les leaders, Tanguy de Lamotte et Adrien Hardy (Initiatives-Novedia) et leurs nouveaux dauphins, Giovanni Soldini et Pietro d’Ali (Telecom Italia). Et pourtant, ces deux équipages devraient converger vers la même zone ce mercdredi et se retrouver à une distance très similaire par rapport au but… En effet, pendant que les premiers font de l’Ouest dans un régime de Sud-Ouest de plus de vingt nœuds, les seconds peuvent piquer au Sud-Ouest dans un flux de Nord-Ouest de plus de trente nœuds. C’est toute la particularité de ces dépressions qui à quelques centaines de kilomètres près, proposent des conditions très différentes. Et tant que les leaders n’auront pas franchi ce front froid, tant qu’ils n’auront pas toucher la bascule franche du vent, ils vont perdre du terrain.
Au port d’Horta
Pour Thierry Bouchard et Oliver Krauss (Mistral Loisirs-Pole Santé Elior), la course est terminée alors qu’ils échappent à cette nouvelle dépression très mauvaise du côté des Açores : ils sont arrivés en milieu de nuit à Horta, une marina très bien protégée qui va leur permettre de voir passer des grains à plus de quarante nœuds au large. Car plus les voiliers sont au Nord, plus le vent est violent. De fait, la situation ne va pas être des plus confortables pour les Chiliens Felipe Cubillos et Daniel Bravo Silva (Desafio Cabo de Hornos) et pour Jacques Fournier et Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty) qui sont les plus proches de l’archipel açorien. Mer très forte, pluies diluviennes, brises en rafales au programme jusqu’à la fin de la journée.
Quant à Damien Seguin et Armel Tripon (Cargill-MTTM) et à Bernard Stamm et Bruno Jourdren (Cheminées Poujoulat), ils sont revenus dans le match à l’occasion de cette nouvelle dépression : moins de quarante milles d’écart par rapport aux premiers et une position intermédiaire leur permet de voir l’avenir avec le sourire. Les quatre premiers Class’40 sont donc en passe de se retrouver à quelques dizaines de milles les uns des autres, en ayant fait le break face au peloton.
À l’Est, rien de nouveau
Les Canaries auront été le piège des défenseurs de la route Sud car il est encore loin le temps des alizés. La bonne nouvelle pour les deux Class’40 en pointe, c’est qu’ils ont enfin réussi à s’extirper de l’archipel et donc à bénéficier d’un flux de Nord-Est moins perturbé, alors que Mike West et Paul Worswick (Keysource) n’ont pas encore réussi à parer l’île de Fuerteventura. Progressivement les vents vont se renforcer au fur et à mesure que David Consorte et Arnaud Aubry (Adriatech) et Erik Nigon et Marc Jouany (Axa Atout Cœur pour Aides) vont se rapprocher du Cap Vert en longeant le côtes mauritaniennes. Mais il leur faudra patienter encore jusqu’à la fin de la semaine pour attraper ces fameux alizés et obliquer enfin sur la route directe vers les Antilles. Notons qu’il y a plus de 10° d’écart en latitude entre ce groupe Sudiste et les partisans du Nord, soit plus de 600 milles en latéral.