Record de l’Atlantique en catamaran de sport pour Pierre-Yves Moreau et Benoît Lequin!

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Pierre-Yves Moreau et Benoit Lequin sont allés au bout de leurs ressources physiques et morales. Epuisés mais heureux, ils ont mis pied à terre hier soir en Guadeloupe, à Pointe à Pitre. Ils améliorent le record des Italiens Andréa Gancia et Mattéo Miceli de 50 heures 32 minutes et 45 secondes.

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Pierre-Yves Moreau et Benoit Lequin étaient partis le mercredi 28 novembre, de Dakar, sur les chapeaux de roue. Lors des deux premiers jours de navigation, le catamaran du tandem Lorientais affichait des vitesses de pointe à plus de 15 nœuds et une moyenne au dessus des 10 nœuds. Bien calés tribord amure dans les alizés de Nord-Est, les skippers du multicoque « Archi-Factory / Octo Finances » ne pouvaient pas espérer un meilleur départ dans leur quête du record de la traversée de l’Atlantique, sur un catamaran non habitable de 20 pieds. La vie à bord s’est alors peu à peu installée : prise de quart de 1 à 2 heures à la barre, pendant que l’autre se reposait sur une petite tente montée sur le banc au vent, préparation de lyophilisés froids et bonne humeur affichée lors des premières vacations. Les choses se sont ensuite compliquées après le contournement de l’archipel du Cap Vert. Eole et la mer, si dociles les premiers jours, avaient décidé de poser des problèmes au duo. Le vent a en effet tourné pour pousser le catamaran au vent arrière, une allure plus instable. Il a aussi molli et surtout la houle était beaucoup moins propice à de longs surfs sauvages.

Deux chavirages avant l’arrivée

Les méninges du routeur slovéne, Jure Jelman, ont alors tourné à plein régime afin de proposer une nouvelle stratégie aux deux Bretons. Empannages sur empannages, la vitesse moyenne tombait à moins de 10 nœuds. Commencent les inquiétudes concernant la chasse au record de 13 jours détenus par les Italiens, la fatigue à bord du bateau « à deux pattes » se faisant sentir. Heureusement, les Alizés sont revenus à la normale et les milles ont pu être enchaînés les derniers jours. Petit souci de déssanilisateur réglé avec l’aide de Sébastien Roubinet, l’aventurier de « Babouche », réparation d’un hauban trois jours avant l’arrivée et… patatras : samedi 8 décembre, Pierre-Yves et Benoit annoncent qu’ils ont chaviré. Un grain prenait de cours Benoit à la barre et « Archi-Factory / Octo Finances » chavirait. Deux hommes à la mer à 300 milles de Pointe à Pitre, une heure pour ressaler grâce à un astucieux système prévu avant de partir et les deux marins pouvaient relancer la machine. Rebelote 24 heures avant l’arrivée avec cette fois-ci Pierre-Yves aux manettes… Enfin, la délivrance hier dimanche soir à 21 heures 48 minutes et 32 secondes, avec au bout d’eux-mêmes le record de la traversée de l’atlantique sur un petit catamaran de la taille d’un engin de plage…

Ils ont dit :

Pierre-Yves Moreau : « La dureté de ce record nous a vraiment surpris. Nous avons été heureux de naviguer sur ce voilier mais la performance a été très dure à accomplir. Sur ce genre de petit bateau, nous sommes livrés à nous-même. Il faut faire particulièrement attention au niveau de la sécurité. On a tout de même eu des coups de vent à plus de 40 nœuds. Et puis la gestion des vagues a été très importante, beaucoup plus qu’on le croyait. Elles cassent la vitesse du bateau et les hommes qui sont à bord. Elles laissent très peu de répit. Tu ne peux jamais dormir ! Malgré la complexité de cette tentative, nous sommes ravis de battre ce record. C’est une aventure complète. Tout à commencé il y a deux ans, il a fallu réaliser le catamaran de nos propres mains puis traverser l’Atlantique dans des conditions extrêmes… »

Benoit Lequin : « C’est magique. Il y avait de nombreux bateaux pour nous accueillir. Quel bonheur de battre ce record ! Nous sommes super contents de notre voilier. Nous avons mis plus d’un an à le construire et il a bien tenu la route. C’est une superbe expérience qui nous donne des idées d’amélioration pour l’avenir. J’espère que notre record sera battu car nous sommes prêts à repartir! Les derniers jours ont été difficiles. Nous avons d’ailleurs à nouveau chaviré la nuit dernière, cette fois, Pierre-Yves était à la barre ».