« Pas folichon » : c’est ainsi que Thomas Rouxel (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) résume la situation ce matin. De fait, depuis hier soir, le vent n’a cessé de faiblir petit à petit pour s’effondrer littéralement. Entre deux et trois nœuds : voilà ce que touchent actuellement les leaders au pointage de 5 heures. Un vent faible, instable de surcroît, qui passe de nord-est à est et oblige les solitaires à empanner régulièrement. Des conditions limites pour tenir le spi d’autant que la mer reste formée. Certains comme Nicolas Lunven (Generali), progressent carrément sous génois, bien que vent arrière. Tous, en tous les cas, sont particulièrement concentrés sur la bonne marche de leur bateau, focalisés sur les réglages. Cela leur laisse, une nouvelle fois, peu de temps pour se reposer et recharger les batteries d’autant qu’ils doivent également observer avec attention la suite des événements.
Et pour cause, la situation sur l’Atlantique actuelle est loin d’être limpide. Les incertitudes demeurent quant à l’évolution de la dépression qui se creuse au sud des Açores. Son déplacement reste aléatoire. Elle va néanmoins engendrer un retour de conditions météo plus favorables avec un vent d’est modéré. Un flux que les concurrents les plus à l’ouest devraient être les premiers à toucher, mais pas avant ce soir ou cette nuit.
Ils ont dit :
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « On approche de la dorsale donc le vent tourne du Nord-Est à l’Est. On a empanné avec Thomas (Rouxel) pour faire route, quelques heures, bâbord amure. Le vent a molli fortement depuis le début de nuit et là, on a entre 3 et 4 nœuds de vent. J’ai réussi à engranger des siestes quand il y a avait peu de vent et que j’étais bien calé. J’ai du dormir quatre fois 20 min. J’ai les idées claires maintenant, j’ai bien récupéré du manque de sommeil depuis le départ ! Hier, j’ai bien mangé aussi. Je regarde les modèles, c’est positif mais ça évolue beaucoup. Les pressions et les fronts bougent dans tous les sens donc ce n’est pas super clair. J’attends les premiers modèles du matin mais l’objectif c’est d’avancer, de faire du sud-ouest. Je ne vois pas comment les sudistes vont contourner la dépression mais je m’occupe de moi-même, j’ai déjà assez de boulot comme ça. »
Nicolas Lunven (Generali) : « Ce n’est pas très nerveux depuis quelques heures. C’est un peu pareil pour tout le monde, donc c’est rassurant. J’ai toujours Erwan (Tabarly) qui n’est pas loin, c’est bien d’avoir un bon cheval de bataille pour ne pas trop s’endormir ! On une dépression qui arrive de l’Atlantique nord et qui a tendance à descendre et faire une route vers les Canaries donc elle va passer devant nous. L’idée c’est d’attraper les vents portants au-dessus de cette dépression mais la position exacte de la dépression et son évolution sont un peu aléatoires, rien n’est précis. J’ai une idée générale mais j’attends les précisions. ».
Thomas Rouxel (Bretagne Crédit Mutuel Performance) : « Ce n’est pas violent du tout. Il y a 2,8 nœuds de vent actuellement, ce n’est pas l’idéal pour dormir…. On a tiré un bon bord bâbord en début de soirée et depuis on essaie de tirer des bords pour avancer un peu mais ce n’est pas évident. On réussit à tenir le spi mais c’est la limite. Ce n’est pas folichon ! La suite ? Ca va être mou jusqu’à ce soir, voire cette nuit. Après, c’est hyper incertain. »
Classement de 5h
1 Gildas Morvan CERCLE VERT à 2740,6 milles
2 Nicolas Lunven GENERALI à 0,1 mille
3 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 1,5 mille
4 Erwan Tabarly NACARAT à 2,1 milles
5 Romain Attanasio SAVEOL à 18,3 milles