Certes, cette édition du Fastnet fut longue, à tel point que le trajet aller jusqu’au fameux phare eût presque mérité le sobriquet de « Slownet »… Il a donc fallu prendre patience, jouer avec chaque maigre risée, avant de pouvoir enfin profiter du formidable potentiel de vitesse du Pogo 40 au portant. « Après le Fastnet, nous devions aller virer une marque positionnée dans le sud, et certains bateaux, qui avaient doublé le rocher après nous, ont avalé cette fameuse marque avant que nous n’y parvenions ! C’était disons plutôt… mistouflard », explique ce matin Patrice Carpentier. « Le vent est néanmoins rentré peu après, et nous avons mis du charbon : sous grand spi, VM Matériaux déboulait et nous ne cessions de doubler d’autres concurrents ! Parfois, Géry et moi-même nous mettions à l’intérieur, et les autres équipages voyaient notre 40’ les passer avec aisance, sous pilote », souligne le navigateur non sans malice. Joint brièvement hier soir alors que le duo n’était plus qu’à 20 milles de l’arrivée, Patrice prenait manifestement un plaisir intense à faire parler la puissance du plan Finot-Conq, pour parvenir à Plymouth en 46ème position en temps réel. « C’est bien ce seul juge de paix qui compte pour nous, car avec notre handicap, le temps compensé n’est pas significatif (VM Matériaux termine 53ème en IRC 0 avant jury, ndlr). La remontée a été très efficace, car nous sommes arrivés environ 9 minutes après le Jumbo 40 Shere Khan, qui nous avait précédé de 5 heures au Fastnet… Notre classement en temps réel est satisfaisant – il y avait tout de même près de 300 bateaux – et Géry a pu se rendre compte du potentiel du Pogo 40 . » Le compère de Patrice a en effet l’intention de se porter acquéreur d’un exemplaire de ce plaisant coursier, qu’il mènera notamment en solo, « et courir en double, cela équivaut quasiment à être deux solitaires à bord », ajoute Patrice, « l’expérience est concluante pour lui. Et même si c’est anecdotique, terminer premier duo en temps réel est une satisfaction. »
VM Matériaux prend dès ce matin la route du retour vers La Trinité, « si toutefois nous parvenons à sortir du port, note le skipper, car il y a un monde fou et nous sommes à couple avec au moins 5 autres bateaux ! J’espère que nous nous retrouverons bientôt pour d’autres aventures. »