Parcours atypique pour la première

Solidaire du Chocolat
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Ce ne sont pas seulement 5 000 milles à parcourir, c’est d’abord un golfe (de Gascogne), puis un océan (Atlantique), ensuite une mer (des Caraïbes) et de nouveau un golfe (du Mexique) ! Soit quatre phases, quatre stratégies, quatre rythmes, quatre relances. Car à chaque tranche de parcours correspondra une situation météorologique, plus ou moins perturbée par la proximité des côtes, la température de l’eau, l’humidité ambiante… Et pour chaque tandem, ces quatre morceaux de « gâteau » n’auront pas la même saveur : parce que le soleil cogne fort au large du Mexique, parce que les alizés sont plus au moins établis à l’approche des Antilles, parce que la grande houle océanique et le brassage dépressionnaire rendent la mer dure ou coopérative, parce que le « dégolfage » jusqu’au cap Finisterre incite à la veille permanente en raison du trafic maritime. Passer d’un stade à l’autre, gérer ces transitions qui ne sont pas seulement météorologiques mais aussi psychologiques, s’adapter à l’évolution temporelle et accepter les choix des autres concurrents sans douter, voilà quelques-unes de spécificité de cette Solidaire du Chocolat.

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Dilemme avant même le coup de canon

Sur cette transat entre Saint-Nazaire et Progreso, il y a d’ailleurs des options à prendre avant même le départ puisque les duos ne peuvent emporter que huit voiles : le dilemme touche à l’embarquement d’une trinquette (petite voile d’avant), d’un spinnaker ou d’un gennaker. Car si chaque duo va logiquement se positionner en fonction de la météo prévue, ce qui est relativement aisé pour la première semaine de course où les prévisions sont claires, il y a près d’un mois de mer et il est donc impossible de savoir à quelle sauce les Class’40 seront mangés. Il faut donc s’attendre à une dispersion de la flotte en plusieurs groupes avant même d’atteindre la longitude des Açores, l’île de Florès (la plus au Nord-Ouest de l’archipel) étant à laisser à tribord. Il y aura donc au moins une, voire plusieurs dépressions à négocier. Mais si par effet d’entonnoir, tous les tandems vont de l’autre côté de l’Atlantique, converger ensuite vers l’île de Saint Barthélemy (à laisser à tribord), il y a encore beaucoup de route et beaucoup de rebondissements possibles.
 
Des habitués du Class 40
 
Côté coureurs, la très grande majorité des tandems accumule déjà une grosse expérience de ces voiliers, certains avec en plus un cursus en monocoque Imoca 60’ ou en 50 pieds (Bernard Stamm, Patrice Carpentier, Giovanni Soldini, Richard Tolkien, Miranda Merron…), d’autres plusieurs saisons en Figaro (Olivier Krauss, Pietro d’Ali, Marc Lepesqueux…), d’autres un palmarès en Mini Transat (Armel Tripon, Yvan Noblet, Benoît Parnaudeau, Adrien Hardy, Tanguy de Lamotte…). Presque tous ont déjà effectué des transats, en course ou en convoyage.
 
Derniers réglages

Le prologue qui se déroulera cet après-midi devant Saint-Nazaire sera l’occasion d’un dernier round d’observation pour les vingt-quatre bateaux inscrits à la première édition de la Solidaire du Chocolat. Les duos pourront embarquer jusqu’à quatre équipiers ou invités pour ce parcours de 14 milles dans le chenal de sortie de la Loire pour aller contourner la bouée cardinale Sud Euler, le départ étant donné à 15h30 devant la jetée Est dite du Télémarégraphe. Les bateaux devront sasser dès 13h30 pour sortir avec la marée montante et revenir à 18h00 pour la parade dans le bassin du commerce.