vendredi 28 novembre 2025
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Trophée Jules Verne. Sodebo au large du Brésil + 67 nm

Sodebo Ultim - Skipper : Thomas Coville (FRA) Trophée Jules Verne 2020 Photo: Vincent Curutchet / Sodebo

Sodebo Ultim 3 a pu reprendre un peu d’avance ce mardi matin et navigue le long du Brésil a plus de 20 nds.

Le passage de l’équateur, lundi à 12h45 après 5 jours 9 heures et 50 minutes de mer, aura été accueilli avec soulagement par l’équipage après un Pot-au-noir complexe. Mais aussi avec un peu d’émotion pour le « bizuth » du bord, Corentin Horeau, pour qui c’était une première. « J’aurais pu le passer une première fois sur la Transat Jacques Vabre en 2015 avec Nicolas Troussel en Class40, mais nous avions abandonné, ce qui nous avait privés d’équateur. Ce n’était donc que partie remise. Maintenant, après cette première, j’ai hâte de passer les autres échéances du tour du monde, et notamment les fameux caps, Bonne-Espérance, Leeuwin, et le Cap Horn. »

Le programme du jour à bord de Sodebo Ultim 3, qui progresse à environ 20 nœuds de vitesse moyenne depuis la sortie du Pot-au-noir dans un alizé modéré de sud-est ? « Descendre le plus vite possible vers le sud le long du Brésil, puis négocier au mieux le passage de l’anticyclone pour faire un temps pas mal au Cap des Aiguilles (le point le plus méridional de l’Afrique du Sud, qui marque l’entrée dans l’Océan Indien) », répond le marin de La Trinité-sur-Mer.

Qui se réjouit de la « super ambiance » à bord, essentielle pour que tout le monde soit focalisé sur la performance :

« On a désormais trouvé notre rythme, on sent que tout le monde est plus à l’aise sur ses quarts ; la nuit dernière (de dimanche à lundi), nous étions tous un peu KO parce que nous avions pas mal bossé dans le Pot-au-noir, ce n’est en plus pas évident de dormir la journée, il fait très chaud à l’intérieur. Mais tout va bien, nous n’avons pas de grosse casse, juste un peu de bricolage, et dans ce cas, on a notre McGyver (le boat-captain François Duguet), qui, dès qu’il y a un peu de moins de vent, sort la caisse à outils. »

Le prochain objectif météo, après la descente des côtes brésiliennes, va être le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, situé au milieu de l’Atlantique Sud, avant le Grand Sud d’ici quelques jours. « Quand on n’y a jamais été, il y a forcément de l’appréhension, on se pose plein de questions, c’est normal. On va voir à quoi ça va ressembler, j’ai hâte. En tout cas, je suis à fond ! », sourit Corentin Horeau.

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Vendée Globe. Kevin Escoffier raconte son sauvetage

A bord de Yes We Cam, Kevin Escoffier a pu échanger avec la direction de course et Jean-Jacques Laurent le patron de PRB pour leur dire qu’il était sain et sauf. Il raconte comment il a du quitter son bateau en quelques secondes avant qu’il ne coule. Il sera resté 9 heures dans son radeau de survie avant d’être récupéré par Jean.

Le récit de Jacques Caraes directeur de course


Kevin Escoffier a joint son équipe à terre à 8h00 ce matin et a fait le récit de sa terrible avarie et de son sauvetage exceptionnel réalisé par Jean Le Cam cette nuit au sud ouest du Cap de Bonne Espérance.

LE RÉCIT DE KEVIN :

« C’est surréaliste ce qui s’est passé. Le bateau s’est replié sur lui-même dans une vague à 27 nœuds. J’ai entendu un crac mais honnêtement, il n’y avait pas besoin du bruit pour comprendre. J’ai regardé l’étrave, elle était à 90°. En quelques secondes, il y avait de l’eau partout. L’arrière du bateau était sous l’eau et l’étrave pointait vers le ciel. Le bateau s’est cassé en deux en avant de la cloison de mât. Il s’est comme replié. Je vous assure, je n’exagère rien… il y avait un angle de 90° entre l’arrière et l’avant du bateau.

Je n’ai rien eu le temps de faire. J’ai juste pu envoyer un message à mon équipe « Je coule. Ce n’est pas une blague. MAYDAY ».

Entre le moment où j’étais sur le pont en train de régler les voiles et le moment où je me suis retrouvé en TPS, il s’est passé même pas deux minutes. Ça a été d’une rapidité extrême.

Je suis sorti du bateau, j’ai enfilé comme j’ai pu la TPS (combinaison de survie).  J’ai vu de la fumée, l’électronique qui cramait. Tout s’éteignait.  Le seul reflexe que j’ai eu a été d’attraper le téléphone pour envoyer ce message et prendre la TPS que je ne matosse jamais. J’ai voulu prendre le grab bag (sac de survie) mais je n’ai pas réussi car l’eau montait.

J’ai pris le bib (radeau de survie) à l’arrière. Le bib avant n’était pas accessible, il était déjà trois mètres en dessous de l’eau. L’eau était dans le cockpit jusqu’à la porte.

J’aurais voulu rester un peu plus longtemps à bord mais je voyais bien que tout allait très vite et puis je me suis pris une déferlante et suis parti à l’eau avec le radeau.

A ce moment-là, je n’étais pas du tout rassuré… Tu es dans un radeau avec 35 nœuds de vent. Non, ce n’est pas rassurant. J’ai seulement été rassuré quand j’ai vu Jean. Mais le problème, c’était de savoir comment faire pour monter à bord avec lui.

On s’est dit 2-3 mots. C’était Verdun sur l’eau. Il a été contraint de s’éloigner un peu puis après, j’ai vu qu’il restait sur zone. Je suis resté dans le radeau jusqu’au petit matin.

Je ne savais pas si la météo allait mollir suffisamment pour permettre une manœuvre. Il était à 2 mètres de moi, il m’a envoyé la frite avec un lien mais c’était dur d’arrêter le bateau. Finalement, j’ai réussi à attraper un tube, une barre pour monter à bord. Il y avait encore de la mer, environ 3,50 mètres. C’est une épreuve dans ces conditions de monter à bord d’un 60’, d’autant plus quand tu es contraint dans tes mouvements par la TPS. Sincèrement, heureusement que je suis en forme physique car je vous assure que ce n’est pas simple.

Quand je me suis retrouvé à bord avec Jean, nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a dit « Putain, t’es à bord ! C’était chaud ! ». Et moi, je lui ai dit « Je te nique ta course, tu faisais une super course ». Il m’a répondu, « C’est pas grave, la dernière fois c’est moi qui avait mis à plat la course de Vincent ».

Pour l’instant, je n’ai aucune idée pour la suite. On va voir avec la direction de course.  Là, j’ai bien dormi 2 heures, me suis reposé, j’ai mangé. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le bateau. Je l’avais renforcé, j’ai tout fait, je n’ai pas de regret par rapport à ce que j’ai fait. »

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Vendée Globe. Le récit de Jean Le Cam du sauvetage de Kevin Escoffier

Enorme soulagement cette nuit lorsqu’à 2h18 heure française, le team PRB a été informé du sauvetage de Kevin Escoffier par Jean Le Cam.

« J’arrive sur zone. e vois Kevin Escoffier dans son radeau et le lui dis, comme j’ai la position nickel, je reviens, on ne va pas faire n’importe quoi. J’avais deux ris dans la grand-voile, grand-voile seule. Mais avec 32 nœuds et la mer qu’il y avait, ce n’était pas fastoche pour manœuvrer. Je reviens là où je l’avais quitté et personne ! Je suis revenu au moins 5 ou 6 fois. Ça fait un virement de bord à chaque fois avec des aléas de droite et de gauche, avec la mer qu’il y avait, marche arrière à chaque fois… Je me suis dit maintenant tu restes en stand-by et on attendra le jour. Après je revire de bord et je me dis que peut-être la nuit, avec les lumières, je le verrai mieux que le jour. À un moment, j’étais debout sur le pont, je vois un flash, une lumière qui apparaît dans une vague. Une apparition ! Je me dis c’est pas vrai. Je continue et plus je continuais et plus il y avait d’apparitions. Et puis là tu vois de plus en plus la lumière alors tu dis c’est bon. Tu passes du désespoir au truc dingue. Et là je me mets au vent et je vois Kevin. Il me dit « tu reviens ? » Je lui dis non, je ne reviens pas. On le fait tout de suite. Je lui balance la bouée rouge en forme de banane et il arrive à l’avoir. Au final on a réussi. Il a accroché la barre de transmission et là c’était gagné. Et là bonheur ! »

Le récit de Jacques Caraes, directeur de course

« Il est à bord avec Jean ! On vient de le voir ». Quelques mots rapides sans plus de détail ont surgi au cœur de la nuit. Un immense soulagement pour l’ensemble du team, la famille de Kevin et tous les acteurs du Vendée Globe en mer, mais aussi à terre. Les heures depuis le dernier message envoyé de Kevin juste avant qu’il n’embarque d’urgence à bord de son radeau de survie ont été interminables. Tout a été mis en œuvre pour retrouver le Malouin ballotté dans son radeau de survie à la frontière avec l’océan Indien, à 600 milles dans le Sud-Ouest du cap de Bonne-Espérance.

« Il est à bord avec Jean ! On vient de le voir ». Quelques mots rapides sans plus de détail ont surgi au cœur de la nuit. Un immense soulagement pour l’ensemble du team, la famille de Kevin et tous les acteurs du Vendée Globe en mer, mais aussi à terre. Les heures depuis le dernier message envoyé de Kevin juste avant qu’il n’embarque d’urgence à bord de son radeau de survie ont été interminables. Tout a été mis en œuvre pour retrouver le Malouin ballotté dans son radeau de survie à la frontière avec l’océan Indien, à 600 milles dans le Sud-Ouest du cap de Bonne-Espérance.

Kevin a pour l’heure uniquement été aperçu à bord de YesWeCam! via une vidéo en direct car Jean Le Cam avait branché son système vidéo durant toutes les opérations de recherche. Personne n’a encore pu échanger avec le skipper de PRB qui est juste apparu souriant, emmitouflé dans sa combinaison de survie aux côtés de Jean Le Cam.

© Jean-Marie Liot / Alea / VG2020 Jacques Caraës, le directeur de course raconte  : « Nous avions renvoyé Jean sur une position reçue par le CROSS Gris Nez, position émise par la balise de détresse du bord EPIRB. La simulation de dérive de Météo France correspondait aussi à cette trace. Jean a fait route à 00h15 TU (1h15 heure française) sur notre ordre pour rejoindre ce point à vitesse réduite. Il n’a trouvé personne à la position donnée. Il a ensuite repris sa route au Sud-Est pendant trois-quarts d’heure – une heure.
Alors qu’il progressait à 1,5 nœuds dans un vent de 20-25 nœuds sous voilure très réduite (3 ris dans la grand-voile et sans moteur), il a disparu de l’écran et nous l’avons entendu parler. On ne voyait plus personne. Puis, quelques minutes après 1h06 TU, soit 2h06 heure française (heure à laquelle il a dû précisément récupérer Kevin à son bord), Jean est redescendu à la table à cartes, puis nous avons vu Kevin arriver dans son dos en combinaison de survie. Ils sont apparus quelques secondes, en forme tous les deux avant que la vidéo ne coupe. Il va bien. Tout le monde va bien. Ils se remettent ! »
.

Le 6 janvier 2009, lors du Vendée Globe, Vincent Riou alors skipper de PRB, avait sauvé Jean Le Cam au large du cap Horn. Cette fois, le “Roi Jean” réussit à son tour à sortir d’un très mauvais pas Kevin Escoffier. Histoire incroyable d’un sauvetage hors norme dans une course décidément extra-ordinaire !

L’ensemble du Team PRB remercie sincèrement Jean Le Cam et les trois autres skippers, Boris Herrmann, Yannick Bestaven et Sébastien Simon qui se sont investis de manière héroïque et sans relâche pour retrouver Kevin, ainsi que la direction de course, le CROSS Gris Nez et le MRCC Cape Town, qui ont remarquablement mené les opérations de recherche.

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Vendée Globe. Charlie Dalin leader au cap de Bonne Espérance

Charlie Dalin a passé la longitude du cap de Bonne-Espérance et navigue seul en tête dans des conditions de mer et de vent difficiles. Derrière Thomas Ruyant tente de suivre le rythme et a réduit un peu son retard.

À plus de 200 milles de la zone où PRB a subi des dégâts considérables, Charlie Dalin (Apivia) continuait sa route vers l’océan Indien, dans l’impossibilité de revenir sur ses pas, tout comme Thomas Ruyant (LinkedOut) à plus de vingt milles en avant de la position de l’accident. L’état de la mer s’était en effet profondément dégradé en fin de journée de lundi avec plus de cinq mètres de creux, et le vent s’est renforcé à près de trente nœuds avec des rafales à plus de 40 nœuds. Charlie Dalin a passé le cap de Bonne Espérance à 00h11’ (heure française) après 22j 09h 51’ de mer.

Derrière, Thomas Ruyant souffre aussi de conditions “velues” et doit trouver le bon rythme avec son bateau avec les vagues et son foil cassé.

En arrivant sur l’Afrique du Sud, cette première dépression australe du Vendée Globe s’est en effet réactivée, tandis qu’une deuxième perturbation pointe déjà ses vents forts le long de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) ce mardi dans le Sud du cap de Bonne-Espérance… Normalement, la tête de course ne devrait pas être impactée par cette nouvelle dépression. En revanche, dès vendredi, de hautes pressions se glissent sous l’Afrique du Sud, ce qui pourrait ralentir sensiblement le deuxième peloton, actuellement au large de l’Uruguay.

Il faudra donc patienter quelques temps avant de connaître la situation à venir des quatre monocoques IMOCA qui se sont détournés pour porter assistance à Kevin Escoffier. Car la course autour du monde en solitaire et sans escale continue avec désormais un leader Charlie Dalin, largement en tête devant Thomas Ruyant, tandis que Louis Burton (Bureau Vallée 2) a pris la troisième position provisoire avec sa route très Sud. Un choix risqué mais payant. C’est désormais une succession de dépressions qui va caractériser la traversée de l’océan Indien jusqu’au Sud de la Tasmanie…

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Vendée Globe. Clarisse : C’est une aventure !

Photo envoyée depuis le bateau Banque Populaire X pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 28 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Clarisse Cremer)

Clarisse est allé chercher du vent très sud pour avancer à bonne allure vers le cap de Bonne Espérance. Elle pointait à 1la 7e place ce mardi à 990 milles du leader Charlie Dalin. Mais elle a pu aller non loin de l’ile de Gough island. Son récit.

“Le Vendée Globe est une compétition, aucun doute là-dessus. Autrement je pense que je ne motiverais jamais à changer de voile au milieu de la nuit, renvoyer un ris au milieu d’une sieste ou troquer une après-midi tranquille contre une série d’empannages … Et je suis d’ailleurs depuis le début en perpétuel ajustement pour trouver le bon compromis entre le mode compétition et le mode préservation de mon intégrité physique et de celle du bateau. Car l’objectif est avant tout de terminer.

Mais le Vendée Globe c’est aussi une aventure ! Faire le tour de la planète ce n’est pas rien, et quand l’occasion se présente, aller découvrir une petite île perdue cela ne se refuse pas ! C’était mon état d’esprit hier en approche de Gough Island. Mon frère, passionné de géographie et d’ornithologie, m’avait envoyé tout un petit topo sur l’île et ses habitants. J’apprends alors que les Gallinules et Rowetties sont deux espèces endémiques de l’île et partagent leur de caillou avec une poignée de scientifiques sud-africain tenant une station météo. Banco, il est convenu qu’au passage j’essaierai de les joindre par radio.

Photo envoyée depuis le bateau Banque Populaire X pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 29 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Clarisse Cremer)

A l’origine j’avais prévu de passer de l’île, eh oui elle culmine à 900 mètres de haut, méfiance ! Mais c’était sans compter sur un petit renforcement du vent, une petite variation en direction qui me contraignent finalement à passer sous le vent. Optimiste je me dis qu’une île de 10 km de long ne doit pas vraiment embêter une brise de 20 nœuds.

Et c’est là que l’aventurière et la compétitrice ne se sont pas bien entendues du tout ! A peine arrivée proche de l’île, BIM l’ indique 7 nœuds … su-per ! Le devent de l’île existe bel et bien ! Ça repart une vingtaine de minutes plus tard, joie de courte durée car s’en suivent deux bonnes heures de pétrole tourbillonnante avec des vents à 2-3 nœuds et à 360 degrés. Clarisse compétitrice (et rêvant d’une bonne nuit de sommeil) s’énerve et trépigne de cette bêtise digne d’un débutant, Clarisse aventurière se réjouit de pouvoir admirer plus amplement l’île joliment éclairée par une agréable pleine lune ! Deux objectifs, deux ambiances intérieures !

Quitte à être empelotée, autant décrocher la et faire ce qui était prévu : appeler la station météo pour discuter un peu !

Énorme déception devant l’absence de réponse, il est vrai qu’en heure locale il était aux alentours de minuit … j’espère au moins qu’ils ont bien dormi, eux !

30 milles de perdus plus tard (sur mon routage qui est ma route théorique), me voilà repartie, un peu plus fatiguée, assez énervée tout de même, mais avec une image qui ne s’effacera jamais de ma mémoire : celle de Gough Island sombre et attachante au milieu de la nuit, un endroit que je ne reverrai sans doute jamais… et ça ça n’a pas de prix ! Enfin si, 30 milles 😉”

Photo envoyée depuis le bateau Banque Populaire X pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 28 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Clarisse Cremer)

« Clarisse est à sa place »

Tenant du titre du Vendée Globe, Armel Le Cléac’h observe avec attention la course de Clarisse. « Durant la première semaine, elle a joué la carte de la prudence, de la préservation du bateau, le temps de rentrer dans sa course. Elle a aussi vécu quelques péripéties et réalisé l’ampleur de la tâche », analyse Armel. « Depuis, elle a pris son rythme, on la sent beaucoup plus à l’aise même si une forme d’appréhension se fait sentir à l’approche des mers du Sud, ce qui est normal. Clarisse change de braquet, elle attaque la haute montagne. Le bateau est en bon état, elle semble en forme. Sportivement, je pense qu’elle est à sa place et qu’elle remplit ses objectifs. »

« Un de Sainte-Hélène fidèle à sa réputation »

Armel, qui a bouclé trois Vendée Globe, connaît très bien les difficultés du parcours. « L’ de Sainte-Hélène n’est jamais simple à négocier et il a été fidèle à sa réputation », dit-il. « Comme souvent, il a fallu faire le grand tour par l’Ouest. C’est un chemin un peu long mais cela permet de profiter de conditions sympathiques un peu plus longtemps avant d’attaquer les mers du Sud. Clarisse risque de se faire prendre par une zone de haute pression dans les heures à venir. Elle attrapera la suivante pour filer vers Bonne-Espérance et l’océan Indien. »

« D’expérience, l’océan Indien est le plus dur »

Les conditions ont déjà bien changé pour Clarisse qui navigue désormais par 40° de latitude Sud. Des moments très rudes l’attendent. « D’expérience, l’océan Indien est le plus dur », prévient Armel Le Cléac’h. « Les dépressions sont jeunes, nerveuses et virulentes. Les vents sont très forts et changeants. La de vent derrière le front est brutale. Cela lève une mer hachée et chaotique. Avant les Kerguelen, Clarisse pourra descendre plus au Sud. Les températures seront alors encore plus glaciales. Tout le monde va avoir son lot de coups de vents. On va voir comment Clarisse prend ses marques dans ces mers inconnues. »

Alimentation, vêtements : une vie à bord à adapter

L’arrivée dans des mers plus froides et hostiles va impacter de manière importante le quotidien de Clarisse, notamment au niveau de l’alimentation. « Il lui faut de l’énergie et nous avons fait en sorte de lui prévoir des plats plus consistants, plus caloriques et plus chauds.», résume Erwan Steff, responsable logistique. Le froid vif arrivant, la donne change aussi radicalement au niveau des vêtements. Erwan Steff : « Il faut à tout prix que Clarisse reste au sec. Elle superpose donc les couches, avec aussi des gants étanches, une cagoule néoprène, de bonnes bottes… Elle a sorti le gros duvet de montagne et un petit chauffage pour faire sécher les cirés. Il faut éviter de mouiller l’intérieur du bateau car c’est un refuge pour Clarisse, sa bulle de « confort ». Elle est partie pour plusieurs semaines dans la grisaille, durant lesquelles elle va très peu sortir. »


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Vendée Globe. Opération de sauvetage pour Kevin Escoffier – le point sur la situation MAJ 23h

Les recherches se poursuivent pour récupérer Kevin Escoffier qui est dans son radeau de survie. Il a été vu vers 17h par Jean Le Cam qui est arrivé sur zone mais n’a pas pu le récupérer et l’a perdu de vue. Yannick Bestaven, Boris Herrmann et Sébastien Simon se sont déroutés également et quadrillent la zone. L’inquiétude grandit au fur et à mesure que les heures passent.

Voici ce qu’il s’est passé depuis que Kevin Escoffier a déclenché la balise de détresse de son IMOCA PRB, ce lundi 30 novembre à 14h46, dans les Quarantièmes Rugissants, au 22e jour de course du Vendée Globe. Déclenchées aussitôt par la direction de course, les recherches initiées par Jean Le Cam, premier arrivé sur zone, se poursuivent avec le soutien de trois IMOCA également déroutés.

Depuis que Kevin Escoffier a prévenu son équipe à terre qu’une voie d’eau s’était déclarée dans l’IMOCA PRB, ce lundi à 14h46, les opérations de secours ont été déployées, et elles ne cessent de s’étoffer. Avant de quitter le bord, Kevin Escoffier a déclenché la balise de détresse du bateau, signalé à la position 40°55 Sud 9°18 Est au moment de son déclenchement.

Dans les faits, Jean Le Cam a été le premier à être dérouté par la direction de course. A 17 heures, le skipper de Yes We Cam! arrive sur la zone, guidé par la direction de course qui lui donne en temps réel le positionnement de la balise personnelle de Kevin Escoffier (AIS MOB Man Over Board).

Jean Le Cam navigue avec 3 ris dans la grand-voile, afin de rester mobile dans les vents de 20 nœuds, et les creux de 5 mètres. Un contact visuel est établi ; le skipper de Port-la-Forêt voit le radeau de survie, il voit aussi son partenaire de compétition, vraisemblablement équipé de sa combinaison de survie TPS, et un échange vocal a lieu entre les deux hommes.

Le temps de faire une manœuvre pour revenir au plus près du radeau, Jean le Cam perdra le contact visuel avec Kevin Escoffier, dans cette mer très formée et dans le jour tombant. Depuis, le skipper de Yes We Cam! n’a cessé ses efforts, mais n’a plus réussi à repérer le radeau avec Kevin à son bord et n’a pas capté le signal de l’AIS dont la portée est réduite en raison de la mer formée.

Afin de renforcer les recherches, la direction de course a dérouté trois skippers qui couraient dans le même peloton : Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht de Monaco), Yannick Bestaven (Maître-CoQ), puis Sébastien Simon (ARKEA PAPREC) afin de faciliter les recherches quadrillant la zone. Sur place, Jean Le Cam partage avec la DC les informations sur l’état de la mer, du vent et des courants.

A 21h45, Yannick Bestaven a rallié la zone. Boris Herrmann devrait arriver aux alentours de 23 heures. Sébastien Simon est espéré un peu plus tard. Tous respecteront le protocole établi par la direction de course en lien avec Jean Le Cam sur place soit une approche avec trois ris dans la grand-voile et moteur déplombé. Un process fin de quadrillage de la zone a été établi et sera effectué par les quatre IMOCA venus porter assistance.

L’équipe à terre de PRB précise que, outre son AIS MOB, Kevin Escoffier a également de quoi signaler sa présence dans le radeau de survie. Le jour se lèvera demain matin vers 4h40 HF sur la zone d’investigation.
Les recherches se poursuivent.
 

Ce communiqué a été rédigé conjointement par les équipes du Vendée Globe et le Team PRB.

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Vendée Globe. Kevin Escoffier déclenche sa balise de détresse, Le Cam se déroute

PORT LA FORET, FRANCE - JULY 30: French skipper Kevin Escoffier and co-skipper Nicolas Lunven are training on their Imoca PRB prior to the Transat Jacques Vabre, off Port La Foret, France, on July 30, 2019. (Photo by Yann Riou/polaRYSE/PRB)

Que s’est-il passé à bord de PRB, on ne le sait pas encore mais Kevin Escoffier à déclenché sa balise de détresse. Il y a de l’eau à bord. Heureusement d’autre concurrents ne sont pas loin. Jean Le Cam est à 26 nm de lui.

Kevin Escoffier évoluait en 3e position du Vendée Globe en ce 22e jour de course lorsqu’il a déclenché sa balise de détresse (mayday). Il progressait tribord amure derrière un front dans un flux de sud ouest soutenu. A 14h46 (heure française), il a pu envoyer un message à son équipe à terre, expliquant qu’il avait de l’eau dans le bateau. Les secours (CROSS de Gris-Nez, MRCC Cape Town) se mettent en place en lien avec l’équipe à terre de PRB, Jacques Caraës et l’équipe de la direction de course du Vendée Globe. Jean Le Cam, concurrent le plus proche a été dérouté pour se rapprocher de la dernière position connue du bateau au moment du déclenchement de la balise (40°55 Sud 9°18 Est). Il devrait arriver sur zone vers 17 heures (HF). Plus d’informations à venir. 

Son dernier message 7h avant indiquait des conditions rugueuses : Rafales à 35 noeuds et mer formée à près de 4,5m, les conditions se durcissent sur la route vers Bonne Espérance.
A noter l’ironie du sort: C’est Vincent Riou sur PRB qui était allé porté assistance à Jean le Cam en 2009. Lire le récit

Depuis qu’il est officiellement entré dans les 40e, Kevin Escoffier affichait des moyennes impressionnantes à bord de son PRB, plan VPLP/Verdier de 2009. Il a parcouru 442,2 milles sur les dernières 24 heures au classement de 12h à la vitesse moyenne de 18,2 nœuds. Le Malouin était une nouvelle fois le plus rapide des bateaux de tête.

Bien installé à la troisième place du classement général depuis hier après-midi, Kevin pointait son étrave vers Bonne Espérance toujours poussé par le flux de sud-ouest. S’il n’était désormais plus qu’à 25,5 milles de Thomas Ruyant, 2e, il avait réussi à réduire la distance qui le sépare du solide leader Charlie Dalin (268 milles). Alors que cette tête de flotte a dû gérer hier un passage de front d’une première dépression australe, le skipper de PRB progressait sur une route plus septentrionale que celle du leader. Ce choix devait l’éloigner des effets du courant des Aiguilles qui part de la côte est sud-africaine pour s’étendre dans le sud-ouest. L’approche de l’océan Indien se fait ressentir notamment par une mer très formée. Kevin expliquait avoir quatre mètres de creux ce matin et s’attend à rencontrer des vagues de six mètres prochainement, au passage de la deuxième dépression. Car les heures qui viennent ne s’annoncent pas de tout repos pour les solitaires. Cette deuxième dépression va générer des vents forts qui pourront atteindre plus de 30 nœuds dès cette nuit et qui conduira la flotte jusqu’aux Kerguelen. A suivre, un troisième phénomène austral obligera à toujours plus de vigilance.

KEVIN JOINT A LA VACATION CE MATIN :

« C’est sûr qu’il y a un peu de mer et ce n’est que le début ! J’ai regardé la nav hier soir pour trouver une route qui prend en compte pas mal de paramètres : l’état de la mer, le courant des Aiguilles pour ne pas aller trop au Nord et se prendre un tourbillon avec le vent contre le courant, et puis la brise. Nous avons un premier coup de vent, mais c’est surtout le deuxième avec un passage de front qui influe sur la trajectoire à suivre…

Les fichiers météo ne sont pas encore raccord sur le déplacement de cette nouvelle dépression australe : il faut se positionner pour la première et vraiment bien pour la deuxième ! Il ne faut pas trop de vent sans trop perdre de terrain sur mes concurrents. Avec mes collègues, on a fait le choix de ne pas se retrouver trop près de Bonne-Espérance, donc les vagues et le courant des Aiguilles, c’est réglé. Charlie Dalin devrait d’ailleurs éviter la deuxième dépression, mais nous, le groupe des poursuivants, on va l’avoir ! Le passage du front le 4 décembre risque d’être assez solide… Mais on va d’abord affronter notre premier coup de vent avec 35 nœuds fichier et six mètres de creux. Là, on a déjà quatre mètres de vagues avec une brise assez irrégulière qui passe de 20 à 30 nœuds.
Côté température, ça va encore mais je commence à mettre des couches de polaires. Et l’eau a bien fraîchi : on voit la différence avec l’anticyclone de Sainte-Hélène. Mais je passe encore quelque temps dehors pour régler les voiles. Bon, je vois que mes comparses sont un peu plus lofés : il faut que je change de voile. »

L’ŒIL DE VINCENT RIOU, ANCIEN SKIPPER DE PRB :

« Ce week-end, Kevin a géré le passage de front de la première dépression australe. Il l’a passé en deux fois car il avait empanné trop tôt. Il a donc enchainé deux empannages. Plutôt courageux ! Cela lui a permis de limiter la perte de terrain. Il va vite. Dans les océans australs, les bateaux plus anciens peuvent être assez à l’aise. Et PRB est un bateau super marin ! Il m’envoie des petits mots sympas de temps en temps, je sens qu’il est en forme ! Le bateau l’est aussi. Après le passage de la dépression, ils vont rester dans du vent fort assez longtemps. En arrivant aux Kerguelen, ils seront à l’avant d’une nouvelle dépression. Tout cela va bien s’enchainer, pas trop le temps de souffler. »

LE POINTAGE DE 12H00

1 – Charlie Dalin (APIVIA)
2 – Thomas Ruyant (LinkedOut) : à 242,5 nm
3 – Kevin Escoffier (PRB) : à 268 nm
4 – Jean Le Cam (Yes We Cam !) : à 292,7 nm
5 – Yannick Bestaven (Maitre Coq IV) : à 323,7 nm

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Vendée Globe. Premiers dangers aux portes de l’Ocean Indien

Charlie Dalin s’entraine à bord d’ Apivia, le 29 Aout 2020, au large de Groix. (Photo Jean-Marie Liot/Alea/Disobey)

Le SOS lancé par Kevin Escoffier plonge l’ensemble des marins et des équipes dans la stupeur alors que la flotte est aux portes de l’Ocean Indien. Le grand Sud, les quarantièmes rugissants, les cinquantièmes hurlants, c’est maintenant avec toute sa beauté mais aussi ses dangers qui se rappellent brutalement à nous.

Charlie Dalin, toujours leader du Vendée Globe, s’apprête à franchir la longitude du Cap de Bonne-Espérance ce lundi avec une avance de 238 milles marins sur son plus proche poursuivant, Thomas Ruyant. En basculant en tête dans l’Océan Indien, le navigateur d’APIVIA devrait marquer de la plus belle des façons le passage de ce cap mythique mais le marin, déjà sage, reste très prudent sur la route qui est encore longue et sur les prochaines 24heures qui s’annoncent compliquées avec l’état de la mer. Avec deux tempêtes au programme, des creux de six mètres et des rafales à quarante nœuds, Charlie Dalin va vite plonger dans la réalité du grand Sud mais avec la confiance d’une position de leader solidement acquise et toujours bien maitrisée.

« Je vais bien me faire secouer pendant 24 heures »
Enfin l’Indien ! Les caprices d’Eole et la position de l’anticyclone de Sainte-Hélène ayant fortement ralenti la progression des skippers, ce n’est que ce lundi et après 22 jours de mer que le premier IMOCA du Vendée Globe va basculer dans l’Océan Indien après avoir franchi symboliquement la longitude du Cap de Bonne-Espérance situé en Afrique du Sud. Ce passage mythique s’accompagne d’une forte augmentation de la force du vent combiné à une chute des températures qui rend la navigation hauturière bien moins agréable. « Pour le moment, je n’ai pas encore eu vraiment froid, au minimum le thermomètre est descendu à 12° degrés et en ce moment même, j’ai la même température qu’à l’intérieur d’un appartement soit une vingtaine de degrés grâce aussi à mon positionnement assez Nord », explique Charlie. « Je peux fermer plusieurs cloisons dans mon bateau ce qui a pour effet d’accélérer le réchauffement de ma cellule de vie quand je fais une charge moteur. La bâche qui sépare le cockpit du pont est fermée car ça mouille beaucoup à l’extérieur », rajoute-t-il, fier de constater que son innovation améliore grandement le confort et indirectement la performance. « La conception de ce cockpit fermé a été pensée spécialement pour naviguer dans les mers du Sud, plus froides et hostiles. Être protégé des embruns et du vent aide grandement à la performance car je peux régler mes voiles en sous-couches de manière beaucoup plus fréquente et beaucoup plus rapidement que si j’avais à enfiler mon ciré à chaque fois. On a même décidé de placer les winchs le plus près possible des ouvertures afin que je puisse choquer une voile en urgence depuis l’intérieur », détaille le navigateur normand, toujours leader de la course et très en forme ce lundi. « Pour l’instant je n’ai même pas sorti le bonnet une seule fois », nous précise-t-il au téléphone ce matin. En plus d’optimiser son confort et donc sa performance, Charlie se félicite d’avoir réussi à bien accumuler les heures de sommeil bénéfique. « Grâce à notre travail d’équipe et à l’apport de l’expertise du docteur François Duforez en avant saison sur la gestion de mon sommeil, j’ai aussi optimisé mes siestes et je le ressens vraiment en ce moment », analyse-t-il avec un peu de recul.

Bien que tous les voyants semblent être au vert sur APIVIA, les conditions météorologiques qui se dégradent invitent Charlie à la prudence. « La nuit dernière fut compliquée, la mer était croisée et pénible, ça m’empêchait d’accélérer. Par contre, depuis ce matin, je me trouve dans une petite veine de courant bien sympathique qui m’aide à avancer. Cet après-midi je devrais me prendre une belle tempête, je vais bien me faire secouer pendant 24 heures avec plus de quarante nœuds de vent et des vagues de six mètres ! Je comprends pourquoi ce Cap est appelé « cap des tempêtes » par les anciens parce que c’est exactement ce qui m’attend. Beaucoup de marins m’ont dit que c’était la zone la plus difficile du Vendée Globe et vu les deux belles prunes qui m’attendent, ça a l’air conforme à leurs prédictions », analyse le skipper d’APIVIA. « Ces prochains jours, il va falloir être plus marin que régatier, c’est à dire qu’il faudra s’économiser et ne pas abimer le bateau dans les fronts ».

L’astuce technique du jour : le matossage des voiles
L’entrée et la descente dans les latitudes australes, appelées quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants, sont le théâtre de trains de dépressions balayant les mers de fortes rafales. Pour les marins du Vendée Globe, l’entrée dans ces mers nécessite un réajustement de la gestion de l’assiette du bateau que l’on peut optimiser en déplaçant le poids des voiles non utilisées et des sacs les plus lourds contenus à l’intérieur du cockpit. « L’idée principale du matossage (optimisation du poids) est de placer plus de poids sur l’arrière du bateau pour faire lever le nez à l’avant et ainsi empêcher qu’il ne tape trop souvent dans les vagues. Ça me prend presque une heure d’effectuer ces ajustements pour les amener de la soute avant jusqu’à l’arrière du bateau mais maintenant qu’elles sont là, elles vont y rester pendant toute la durée de la navigation dans les mers du Sud. Je les ai centrées ce qui me permet de ne pas avoir à y retoucher pendant les manœuvres quand je change de bord », précise Charlie qui a organisé son « tas de voiles » de manière à accéder à celles qui peuvent être le plus probablement réutilisées au-dessus à celles qui le seront le moins en théorie.

L’humeur du jour : le bonheur du solitaire
Déjà un record ? Oui ! Charlie Dalin a battu son nombre de jours passés en solitaire et en course sur un bateau qui était de 20 jours, 6 heures et 36 minutes. « J’espérais bien battre ce record et je m’attendais à le dépasser, c’est ce qui me plait dans la course au large : le solo », avoue-t-il, précisant que la solitude n’est pas un gros mot qu’il redoute. « Je n’y pense pas, j’aime la course au large et être seul sur mon IMOCA. Je vous avoue ne pas m’être préparé psychologiquement à dépasser cette barre des 20 jours seul en mer. Le Vendée, c’est le graal du solitaire, et je ne pourrais vous répondre plus objectivement qu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne sur ma gestion de ces mois en mer ».

Le truc en plus : « J’ai arrêté de router les autres concurrents »
« Depuis le départ de la course, il m’est arrivé de contrôler mes adversaires et de surveiller leurs avancées en fonction du système météo qu’ils avaient… Je faisais même des routages à partir de leur position ! Mais là, c’est fini, j’ai arrêté, je me concentre à temps plein sur mon avancé dans le grand Sud, j’aurais bien assez à faire », s’amuse Charlie, bien décidé à mener son APIVIA à bon port auréolé d’une victoire.

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21 :
• Classement : 1er (classement de 15h)
• Vitesse : 18,54 nœuds (34,34 Km/h)
• Cap : 137°
• Distance à l’arrivée : 17 695,5 milles (32 772,07 Km)

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Trophée Jules Verne. Thomas Coville : « Une grosse envie et une vraie cohésion »

Thomas Coville raconte les premiers jours de sa tentative. L’Atlantique Sud se présente de façon assez classique avec l’anticyclone de Sainte-Hélène à contourner pour rejoindre le cap de Bonne-Espérance, que Thomas Coville et son équipage espèrent franchir d’ici une semaine, après environ 12 jours de mer.

Comment se sont passés ces cinq premiers jours de course ?
“Depuis le départ, on a déroulé notre feuille de route, avec un début de tentative viril, comme ils le sont toujours parce qu’on essaie de partir avec du vent. Au large de Lisbonne, il y avait du vent et de la mer soutenus, nous avions alors une confrontation avec l’équipage de Gitana très intéressante, qui créait de l’émulation. Ensuite (après le demi-tour de ce dernier), nous avons continué seuls depuis les Canaries, avec une descente et une glisse relativement faciles. Lorsqu’on navigue au-dessus de 30 nœuds il faut rester concentrés et vigilants. Jusqu’ici, nous n’avons pas eu d’alizés très forts, ce qui nous a handicapés fortement hier dans tout le passage du Pot-au-Noir.”

Ce Pot-au-Noir a-t-il été compliqué et quelle est la suite du programme ?
“Nous avons dû beaucoup manœuvrer pour arriver à s’extraire de cette zone de transition qui détermine souvent beaucoup de choses. Nous en ressortons cependant avec une petite avance sur Idec Sport. La suite, le long du Brésil, sera la partie qui, je pense, va être la plus facile de ce tour du monde. Ça va être le moment de récupérer et de bien se préparer pour le Grand Sud. Pour l’instant, ce dernier se présente avec une dépression qui va nous cueillir au niveau du Brésil ou de l’Uruguay et nous emmènera jusqu’au Cap de Bonne-Espérance dans un temps honorable. Voilà pour la suite du programme qu’il faut toujours prendre avec précaution, parce que la météo peut vite évoluer. En tout cas, nous sommes tous super contents d’être là, l‘ambiance est très bonne, on veut absolument garder ça. Nous sommes dans cet état d’esprit de bien faire et ça se ressent sur les performances. Et le bateau est à 100% de son potentiel, on n’a rien abîmé, rien touché.”

Peux-tu nous dire comment, depuis le départ, tu as endossé ton rôle de leader de cet équipage ?
“En tant que chef de bord, je dois pousser l’équipage à mener le bateau pour qu’il soit performant. Mon objectif pendant ces cinq jours était d’instaurer une dynamique pour que chacun trouve son rythme et sa place. J’ai pour cela fait le choix d’être hors quart, de ne quasiment jamais barrer, afin de laisser beaucoup de responsabilités et d’initiatives à chacun. Je pense que ça a permis aux gars d’être plus en confiance. Ces premiers jours ont donné le ton, ils ont une importance déterminante sur la dynamique qu’on lance sur 40 jours. Dans la compétition, avec de l’enjeu et des situations pas toujours faciles à gérer, tout le monde a répondu présent, a été très solidaire et très pro. On sent une grande envie et une vraie cohésion.”

Les autres mots du bord :

Sam Goodchild : « Le bateau est en bon état, les bonshommes aussi, le Pot-au-noir n’a pas été très gentil avec nous, mais on continue, parce qu’il y a des chances de récupérer du chemin d’ici Bonne-Espérance où on espère être dans un peu moins d’une semaine. Tout le monde a le moral. »

François Duguet : « Même si on est désormais dans le rythme et qu’on sait qu’on est partis pour un long voyage, il y a un côté symbolique à passer l’équateur, c’est la première belle étape. Tout se passe bien, on tient un bon rythme à bord, les conditions météo sont correctes après un Pot-au-noir un peu difficile, on sent que ça repart, tout le monde est à bloc, on a bien rechargé les batteries. »

Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Thomas Coville, François Duguet, Sam Goodchild, Corentin Horeau, Martin Keruzoré, François Morvan, Thomas Rouxel et Matthieu Vandame doivent couper la ligne à Ouessant avant le mardi 5 janvier à 2h25min (heure française, sous réserves de validation du WSSRC).

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Vendée Globe. Sébastien Destremau en haut de son mât

Sebastien Destremau
Photo envoyée depuis le bateau Merci pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 30 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Sebastien Destremau) En haut du mât

Après avoir réglé ses problèmes de quille, Sébastien Destremau a du monter en haut de son mât à la mi-journée pour tenter de régler un problème d’aérien. Il raconte son ascension au travers de ce message.

« Ce matin en faisant mon inspection quotidienne, je m’aperçois que quelque chose ne va pas en tête de mât. Un des capteurs électroniques qui sert à mesurer le vent fait une drôle de tête et se balade… Ces capteurs sont essentiels pour le bon fonctionnement du pilote automatique.

Il faut donc monter ! Cette fois, c’est au sommet que cela se passe. La mer n’est pas trop forte, mais vu le bras de levier, ça va être sport. Après avoir prévenu la direction de course de ma tentative d’ascension, je me mets en route. Arrivé au troisième étage de barre de flèche, c’est à dire à environ 20 mètres de hauteur (soit un immeuble de sept étages), je me prends deux gadins coup sur coup. Je m’attache solidement au mât pour réfléchir à la suite.

En effet, la dernière partie de l’ascension est la plus scabreuse car il n’y a rien pour s’accrocher. En regardant de plus près, je vois que la partie endommagée pendouille. Il faudra absolument venir l’enlever au plus vite. Mais ça ne sera pas pour cette fois. Devant les coups de boutoir que je me prends, je renonce à aller plus haut.

J’avais quand même emporté un bout de ficelle pour éventuellement passer un messager au troisième étage pour remplacer le système de lazy jack. Au moins c’est fait et bien fait. Pour l’aérien, il faudra y revenir une autre fois. »

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