C'est officiel - il est parti ! Après 3 ans, des hauts et des bas et de nombreuses balles courbes, Jeremy et Olleanna ont officiellement quitté Cape Town, en Afrique du Sud, en route vers le début de la GGR. Crédit photo : Simon McDonnell.
Il reste trois mois aux participants de la GGR pour arriver à temps au départ. Les skippers ne peuvent pas se présenter le jour du départ. Ils n’ont que trois mois pour arriver en Espagne le 6 août pour le départ du prologue. Le programme inclut des briefings obligatoires sur la sécurité et des expertises indépendantes des bateaux et des gréements. Les participants participeront ensuite au SITraN Challenge jusqu’aux Sables d’Olonne, pour une quinzaine chargée au GGR Les Sables Race Village qui ouvrira ses portes à Port Olona le 20 août.
L’heure tourne… C’est particulièrement vrai pour les participants hors-Europe. Deux Canadiens et deux Américains doivent mettre leur bateau à l’eau après d’importants travaux de rénovation et se préparent à naviguer vers nos côtes. Deux participants sud-africains prennent la mer pour un voyage de 6600 miles vers le nord jusqu’au départ.
Tous ressentent la pression : il y a désormais peu de marge d’erreur dans la préparation et la traversée de leur bateau. Si votre bateau n’est pas encore à l’eau, vous devriez vous dépêcher !
« Le premier défi de la GGR est d’arriver sur la ligne de départ, et le plus grand est de passer la ligne d’arrivée ! Nous avons actuellement 23 participants et j’espère qu’ils prendront tous le départ », a déclaré l’organisateur de la GGR, Don McIntyre. « De nombreux participants manquent de temps et d’argent, mais il y a également le facteur humain qui consiste à faire certaines choses en dernière minute. Certains regrettent de ne pas en avoir fait plus les années précédentes, mais beaucoup sont bien organisés. Cela fera la différence au moment du départ ».
Les Australiens et les Néo-Zélandais sont les plus éloignés. Le vétéran de la GGR 2018, Mark Sinclair (alias Captain Coconut), a quitté L’Australie du Sud en solitaire et sans escale, il y a 156 jours, à bord de son Lello 34. Il arrivera aux Sables d’Olonne vers le 21 mai, terminant son tour du monde 2018, et prêt pour le départ de sa GGR 2022. Il a essuyé quatre grosses tempêtes consécutives en février dernier lorsqu’il a doublé le Cap Horn au moment où le Trimaran de 75 pieds Use it Again et le 60 pieds Fleur Australe de Philippe Poupon se réfugiaient dans les canaux de Patagonie.
Le Kiwi Graham Dalton, coincé en Nouvelle-Zélande par les restrictions de voyage, vient d’arriver aux Sables d’Olonne. Il a un énorme travail devant lui pour terminer le refit du Rustler 36 de Jean-Luc Van den Heede, vainqueur de la course. Les voiliers, gréeurs et artisans locaux sont fidèles au poste, mais le temps presse! Il doit ensuite faire sa qualification GGR de 2000 milles.
Les concurrents sud-africains doivent traverser l’Atlantique Sud et Nord. Jeremy Bagshaw a quitté le Cap il y a quelques jours et Kirsten Neuschäfer partira dans les prochains jours pour un voyage de 6600 miles vers le nord.
Tous deux prévoient de franchir l’équateur le plus à l’ouest possible pour se rapprocher de la dernière étape de la course vers les Sables d’Olonne, tout en peaufinant leurs compétences en matière de navigation astronomique, en espérant toucher terre fin juin.
Les Canadiens et les Américains ont besoin d’environ 30-35 jours pour accomplir leur traversée de l’Atlantique de 3000 /3600 milles vers l’Europe, si tout va bien.
Au Canada, Edward Walentynowicz est en retard sur le calendrier et mettra son bateau à l’eau fin mai pour un départ prévu le 7 juin. Il se rendra d’abord au chantier naval Rustler à Falmouth pour une révision de Noah’s Jest par le constructeur. Il fait tout son possible pour être à temps au prologue !
Gaurav Shinde a récemment terminé la peinture de Good Hope dans une élégante livrée grise, mis à l’eau fin avril dans le lac Ontario avant sa traversée. Il a un long chemin à parcourir sur le fleuve Saint-Laurent avant même d’atteindre l’Atlantique, et avec des équipements et systèmes entièrement nouveaux, il espère que tout fonctionnera sans pépins!
Plus au sud en Floride, l’Américain Guy deBoer a mis à l’eau son Spirit début mai avec l’aide de son équipe et testé son gréement de fortune, mais les nombreuses modifications du bateau n’ont pas encore été testées : « La date peut être décalée d’un jour ou deux, mais je compte prendre la mer le 1er juin. Je devrais arriver aux Sables d’Olonne le 5 juillet. A très bientôt ! »
Son voisin Elliott Smith, le plus jeune participant de la course, est confronté à maintes difficultés et se donne jusqu’à la fin du mois de mai pour prendre la mer et arriver en Europe à temps pour le départ. Comme beaucoup d’autres participants, il doit terminer les essais de son gréement de fortune et de sa barre de secours. Il doit encore acheter l’équipement de sécurité GGR requis et manque de voiles, mais il roule à la passion pure!
Pour les Européens et Britanniques, être plus proche ne signifie pas nécessairement être plus prêt! Plusieurs participants se battent pour terminer leur bateau à temps. Le britannique David Scott Cowper, à 80 ans, a été touché par le Covid et la pénurie de main-d’œuvre disponible pour l’aider dans son refit. Il reste confiant quant à sa capacité à le mener à bien, puis à parcourir les 2000 milles de qualification en solitaire dans les temps impartis.
Le Finlandais Tapio Lehtinen, vétéran de la GGR 2018, est à la tête d’un double chantier en Finlande pour son Asteria, un Gia 36, qui participera à l’édition 2022 de la GGR, et son Galiana, un Swan 55, qui participera à l’Ocean Globe Race 2023. Il amènera ses deux voiliers aux Sables d’Olonne pour le départ.
L’Espagnol Aleix Selles Vidal termine son chantier dans l’Adriatique et devra être efficace en multitâche, travaillant sur le bateau tout en effectuant ses 4000 milles de qualification en solo pour la course. Il admet être en retard sur le calendrier mais insiste qu’il sera bien au départ.
Avec près de la moitié de la flotte de la GGR en mer au cours des deux prochains mois, la préparation de la prochaine édition promet déjà quelques aventures avant même le départ ! Le temps des discussions et des préparatifs est presque terminé.
Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest 2021 à La Trinité-sur-Mer ( Morbihan ) . Première journée de courses le vendredi 8 Octobre 2021 . Régate de bateaux Figaro 3 . PHOTO : DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
22 tandems participeront du 3 au 19 juin à la troisième édition de La Sardinha Cup, aller-retour entre le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Figueira da Foz, au Portugal. Parmi eux, six duos mixtes et beaucoup de jeunes qui, pour certains, font leurs débuts cette saison sur le circuit Figaro Beneteau.
Ils seront 44 marins – contre 42 l’année dernière – à participer à l’édition 2022 de La Sardinha Cup qui, pour la première fois, mènera la flotte au Portugal, plus précisément à Figueira da Foz, station balnéaire située à 200 kilomètres au nord de Lisbonne. Deux grandes étapes de large attendent les 22 duos inscrits sur la troisième des cinq épreuves du Championnat de France Elite de course au large 2022, la seule en double et la seule à se rendre à l’étranger.
Un format double cher au Team Vendée Formation, organisateur de La Sardinha Cup, car il colle parfaitement à son concept de course/école, dont l’objectif est de former des jeunes (notamment) aux métiers de la course au large et donc d’encourager la transmission, que permet la pratique du double. Et des jeunes, il y en aura beaucoup sur cette troisième édition de La Sardinha Cup, puisque plus de la moitié des 44 inscrits ont moins de 30 ans, 13 ayant 25 ans ou moins. Preuve de l’attrait d’une course qui a toujours réuni plus de 20 bateaux depuis sa première en 2019 et d’un circuit Figaro Beneteau 3 qui reste une école de référence en matière de course au large.
Le benjamin de la course sera Basile Bourgnon (Edenred), 20 ans, qui débute cette saison sur le circuit Figaro Beneteau et fera équipe avec un ami de La Trinité-sur-Mer issu comme lui de la classe Mini, Brieuc Lebec. Comme le fils de Laurent Bourgnon, ils seront un certain nombre à faire leurs premiers pas en juin sur La Sardinha Cup : certains, à l’instar de Charlotte Yven et Pierre Daniellot (Team Vendée Formation – Botte Fondations) l’an dernier et de retour cette année, ont choisi de le faire « entre jeunes » : c’est le cas des duos Pierre Grenié/Valentin Dantec (Prisme Océan), Victor d’Ersu/Tiphaine Ragueneau (Mercy Ships) et Romen Richard/Victor Le Pape (Passion Santé – Transforme). D’autres ont misé sur la transmission de savoir avec un skipper d’expérience, comme Chloé Le Bars, associée à Ronan Treussart (Région Bretagne CMB Océane), et Maël Garnier, qui sera accompagné par Pierre Leboucher (Ageas-Team Baie de Saint-Brieuc).
Il n’y a pas d’âge pour être bizuth sur La Sardinha Cup, que découvriront quelques cinquantenaires, comme les frères Yannig et Erwan Livory (Interaction), l’Allemand Jörg Riechers, qui fera équipe avec Robin Marais (Alva Yachts), et le doyen de la course, Benoît Charon (59 ans), figure de la voile normande, associé à sa « compatriote » Sophie Faguet (ADEPS-FFYB). Cette dernière formera l’un des six couples mixtes de cette troisième édition, preuve que peu à peu, ce format gagne du terrain.
C’est d’ailleurs un duo mixte, composé de Yann Eliès et de Sam Davies, qui avait gagné la première Sardinha Cup en 2019, tandis qu’en 2021, leur avaient succédé au palmarès Xavier Macaire, associé à Morgan Lagravière. Ce dernier défendra son titre, puisqu’il fera cette fois équipe avec Tom Laperche (Région Bretagne CMB Performance), tandis que les deuxièmes de l’édition 2021, Elodie Bonafous et Corentin Horeau, seront également de retour et déterminés à rester sur le podium, avec cette fois d’autres partenaires, Alexis Loison pour la première (Quéguiner – La Vie en Rose), un co-skipper annoncé après la Le Havre All Mer Cup pour le second (Mutuelle Bleue).
Autant de prétendants au podium de cette édition 2022, tout comme le seront les récents vainqueurs du Trophée Banque Populaire Grand Ouest-sur la route des îles du Ponant, Erwan Le Draoulec et Loïs Berrehar (Skipper MACIF), le duo de sudistes composé d’Achille Nebout et du lauréat de la Solitaire du Figaro 2021, Pierre Quiroga (Amarris-Primeo Energie), l’intéressant attelage entre le Suisse Nils Palmieri, vainqueur de la Transat en double Concarneau-Saint-Barthélémy l’année dernière, et Pierre Le Roy(Teamwork), qui a quant à lui remporté la Mini Transat 2021 en proto, le tandem irlando-anglais Tom Dolan/Alan Roberts (Smurfit Kappa – Kingspan), tandis que les duos Violette Dorange/Julien Pulvé (Devenir), Gaston Morvan/Benjamin Schwartz (Région Bretagne CMB Espoir) et Guillaume Pirouelle/Robin Follin (Région Normandie) ont également de quoi nourrir des ambitions.
Ils/Elles ont dit :
Violette Dorange (Devenir) : « Je garde un très bon souvenir de La Sardinha Cup l’année dernière, c’était ma première course en double, avec Alan Roberts. La course avait été super dure, physiquement et mentalement, on avait vraiment eu très froid, mais elle avait été très riche d’enseignements. Je suis vraiment contente de revenir, d’autant que cette année, on fait une escale au Portugal ; les courses à l’étranger en Figaro sont plus rares, j’ai hâte d’y aller. Cette année, j’ai choisi Julien Pulvé qui était mon coach en Mini, c’est rigolo de se retrouver en Figaro, je pense qu’avec lui, il y a moyen de faire un bon résultat. »
Basile Bourgnon (Edenred) : « Je suis vraiment content de découvrir La Sardinha Cup, j’espère juste qu’il fera un peu plus chaud que l’année dernière, je me souviens avoir navigué en même temps en Mini, on avait eu très froid sur l’eau ! Mais en juin, ça devrait être plus agréable. C’est chouette d’aller au Portugal, de découvrir les escales à l’étranger, ça fait un moment qu’on ne sort pas trop de nos frontières à cause du Covid. En plus, mon frère habite au Portugal, donc ça va presque être une arrivée à domicile, je vais bien être accueilli ! Et je suis très content de retourner au cap Finisterre, c’est toujours un coin intéressant à négocier, j’y étais allé l’an dernier sur la Mini Transat dans des conditions inhabituelles, avec peu de vent, j’espère cette fois-ci avoir un « vrai » cap Finisterre. »
Achille Nebout (Amarris-Primeo Energie) : « La Sardinha Cup ne me rappelle que de bons souvenirs. En 2019, c’était ma toute première course au large, le saut dans le grand bain. Avec Xavier Macaire, on s’était régalés en découvrant le nouveau bateau et en faisant deux belles étapes, nous avions terminé troisièmes. Et l’année dernière avec Ambrogio, on s’est aussi fait plaisir avec une cinquième place et des parcours engagés. Sur cette édition, ça va être génial d’aller au Portugal, ce sera mon premier cap Finisterre en Figaro Beneteau 3, on sait que ça peut être un passage compliqué avec du vent fort, le DST à négocier, ça va être intéressant. Avec Pierre (Quiroga), on vient pour performer, l’idée est aussi qu’il me transmette son savoir acquis pendant ses trois années de Figaro 3. On se connaît depuis qu’on a 14 ans, on est de bons amis, on n’avait jamais eu l’occasion de naviguer en course au large, ce sera chose faite, je suis vraiment ravi. »
Gaston Morvan (Région Bretagne CMB Espoir) : « La Sardinha Cup garde une place à part pour moi, parce que c’était ma toute première course en Figaro, en 2019, avec mon père (Gildas), c’était un bon souvenir avec un top plateau ! On devait aller voir le Portugal, on n’avait pas pu, l’année dernière non plus, cette année, on y va enfin, j’ai vraiment hâte, on fait aussi du bateau pour aller voir du pays, poser le pied à terre à l’étranger. Et le parcours est trop bien, on va se régaler, surtout qu’il y a plus de 20 bateaux et 40 skippers, quand tu regardes la liste des inscrits, il y a de beaux duos ! Je me réjouis de faire cette course, surtout avec Ben (Benjamin Schwartz). Il maîtrise bien l’électronique, la stratégie, le routage, et c’est quelqu’un de simple, humainement facile à vivre, je suis sûr qu’on va bien s’entendre. »
Le Maxi Edmond de Rothschild a été remis à l’eau après cinq mois de chantier. Charles Caudrelier est désormais l’unique skipper du bateau, Franck Cammas étant désormais consultant et libre pour s’engager sur d’autres projets – et pourquoi la Coupe de l’America si un projet français voyait le jour.
« C’est la quatrième mise à l’eau que je vis en tant que skipper Gitana, mais celle-ci à une saveur un peu particulière », confiait Charles Caudrelier. En effet, cette saison sportive 2022, dont le point d’orgue sera incontestablement la mythique Route du Rhum, marque un changement d’organisation au sein de l’écurie aux cinq flèches et ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire du Maxi Edmond de Rothschild. En 2019, le choix d’un duo à la barre du géant de 32 mètres avait fait couler beaucoup d’encre. Mais ce pari audacieux se révèlera plus que pertinent ; de 2019 à 2021, en trois saisons, que ce soit en double ou en équipage, Franck Cammas et Charles Caudrelier ont pour ainsi dire tout gagné : Rolex Fastnet, Brest Atlantiques, Drheam Cup, Transat Jacques Vabre… Cinq victoires sur les six courses disputées ! Début 2022, compte tenu du programme de « solitaire » à venir, Franck Cammas a souhaité faire évoluer son statut pour pouvoir s’investir sur d’autres supports. Il devient consultant pour le Gitana Team et accompagnera Charles techniquement dans sa préparation Rhum, mais le marin de la décennie ne partagera plus la barre avec son complice.
« C’est un grand changement et je perds un co-skipper d’une très grande valeur en la personne de Franck. Mais il ne sera pas très loin et m’accompagnera à terre comme en mer sur toute ma préparation. Son immense expérience et sa sagesse en multicoque seront des atouts précieux. En 2010, je le routais pour sa victoire alors j’espère que cette année les rôles seront inversés… La Route du Rhum c’est le challenge qui me trotte dans la tête depuis mon arrivée chez Gitana. Cette course, ce sont nos Jeux Olympiques en multicoque. Les grandes courses en double ont été un entraînement idéal, car le double reste du solitaire à mi-temps… mais j’ai vraiment hâte de retrouver l’exercice du solitaire que j’aime particulièrement. En multicoque, l’homme fait vraiment la différence. À moi de trouver la meilleure combinaison pour placer le curseur le plus haut possible dans six mois. Il faut naviguer, enchaîner les sorties en faux solo puis seul, 2 jours, 4 jours… Je suis bien plus impatient et excité que stressé. La Route du Rhum c’est mon rêve et je travaille pour cela depuis plus de trois ans. »
Dans le vivier de talents que regroupe l’équipage Jules Verne du Gitana, Charles Caudrelier s’est constitué une garde rapprochée de haut vol pour ne rien laisser au hasard dans sa préparation… Équipier des premières heures, recherché pour son incomparable toucher de barre et son sens aigu de la glisse, Morgan Lagravière renforce sa présence au sein de l’équipe dès cette année. Partenaire d’entraînement de Charles Caudrelier, il sera son skipper remplaçant pour la Route du Rhum. Erwan Israël, fidèle équipier et routeur de génie (en binôme avec Stan Honey, ndrl) sur la dernière Transat Jacques Vabre victorieuse du duo Cammas – Caudrelier, assurera cette même fonction sur la Route du Rhum et endossera tout au long de l’année l’analyse de performance, un poste ô combien crucial sur ce type de machine. Et bien sûr, David Boileau, boat captain du Maxi et pièce maîtresse du dispositif, tout comme Yann Riou, l’équipier média que l’on ne présente plus, complèteront ce collectif.
Un Maxi Edmond de Rothschild optimisé pour le solitaire
« Le bateau était en chantier depuis cinq mois car lors de mon retour solo de Fort-de-France nous avions malheureusement endommagé la dérive et perdu notre aile de raie suite à un choc. Ces mois d’hiver ont été mis à profit pour procéder à une vérification complète de la plateforme, de ses systèmes et de l’ensemble des appendices qui composent l’artillerie sous-marine de Gitana 17. Tout ce qui peut l’être est démonté, vérifié, nettoyé et changé en cas d’usure ou de casse. C’est la partie classique du chantier d’hiver mais capitale en termes de fiabilité », détaillait le skipper avant de préciser : « Les appendices – la fabrication de nouveaux, la réparation d’anciens pour constituer les pièces de rechange – ont également pris une grande place dans ce chantier 2022. Il n’y a rien de spectaculaire à l’œil nu mais le niveau de maturité de la plateforme et de l’équipe dans la connaissance du bateau nous a permis d’aller dans un niveau de détails très élevé. Ces détails qui font la différence. Avec le Maxi Edmond de Rothschild, on ne cesse jamais de progresser ! Chez Gitana, nous avons toujours osé et cette audace je crois nous a permis de garder une longueur d’avance sur certains points. La concurrence est très relevée, ce qui est stimulant, et possède un plus fort potentiel de développement que nous aujourd’hui c’est certain. Mais la maturité technique acquise et l’expérience sur ce bateau seront je l’espère nos points forts. »
Conformément au cahier des charges d’origine, le cockpit du plan Verdier a été pensé et conçu aussi bien pour du solitaire que de l’équipage. Un avantage certain quand il faut passer d’un mode à l’autre en quelques semaines. Ainsi, seul un siège de solitaire, spécialement fabriqué et moulé pour Charles Caudrelier, fait son apparition à bord. Dans les configurations solo, il remplacera la deuxième colonne et permettra au marin de barrer, régler et veiller au cœur même du cockpit et confortablement installé. Un gain de confort évidemment qui se transformera immanquablement en gain de performance.
« Un très gros travail a été fourni sur le pilote automatique avec notre électronicien maison, Nicolas Le Griguer, et les équipes de Pixel sur Mer, avec lesquelles nous travaillons en exclusivité sur ces aspects très pointus depuis la genèse du Maxi. Il barrera 99 % du temps sur le Rhum, c’est un allié à ne pas négliger », s’amusait Charles Caudrelier.
Enfin, une garde-robe toute neuve prendra place à bord du Maxi Edmond de Rothschild. Cette nouveauté s’accompagnera d’un changement de style ou plutôt d’une évolution du décor guerrier imaginé par le street artiste américain Cleon Peterson en 2017.
Après quelques sorties de mise en place et de réglages de début de saison, Charles Caudrelier prendra rapidement le chemin du large et le plus possible en équipage réduit et en solitaire. Le skipper doit, en effet, réaliser son parcours de qualification pour le Rhum, soit 1 200 milles consécutifs en configuration. Deux courses d’équipage sont ensuite au programme du team en juillet ; une répétition idéale pour le collectif de six marins qui repartira à la conquête du Trophée Jules Verne en fin d’année. Puis viendra la rentrée et la montée en puissance vers le grand rendez-vous malouin, qui occupe déjà toutes les pensées.
C’est en 2018 que le port de plaisance de la Ville du Havre a reçu pour la dernière fois la flotte des Figaro Bénéteau dans le cadre de la Le Havre Allmer Cup. L’entreprise Allmer, la Ville du Havre et la Société des Régates du Havre sont heureux de pouvoir à nouveau organiser cette superbe compétition et de recevoir en Seine Maritime la crème des navigateurs en solitaire. Pour cette 5e édition, qui se déroulera du 20 au 28 mai, une flotte d’environ 30 Figaro Bénéteau 3 est attendue aux pieds de la SRH, avec un programme sportif complet mis en place par le nouveau directeur de course, Yann Château. Entre navigation au large, régates côtières et programme festif à terre, tous les ingrédients sont réunis pour en faire, encore, une très belle édition. La recette de la Le Havre Allmer Cup a toujours été gagnante. Convivialité, accueil professionnel par les équipes du port, format sportif adapté aux navigateurs solitaires, programme festif à terre… tous les ingrédients sont là pour en faire un évènement apprécié des marins et des équipes.
« L’entreprise ALLMER est étroitement liée à la Ville du Havre, car elle a été créée en 1910 dans cette ville de Seine Maritime et a acquis le statut de référence française du vêtement étanche et respirant dédié aux marins professionnels et adeptes de sports nautiques. » explique Mickael Knockaert, directeur commercial et marketing. « Nous sommes fiers d’accompagner la Ville du Havre, la SRH, la Région Normandie et le département de la Seine Maritime pour la 10e année ! »
Yann Château, nouveau chef d’orchestre
Collaborant depuis de nombreuses années avec Françis le Goff à la Ligue de Voile de Normandie, Yann Château prend cette année les commandes de la direction de course : « Cela fait 10 ans que j’accompagne Francis Le Goff sur un certain nombre d’évènements. Nous sommes très complémentaires et il a finalement été moteur dans cet envol, avec un réel souhait de transmission. Mon expérience est désormais reconnue par le comité des directeurs de course et la Fédération Française de Voile et je peux désormais officier en toute autonomie. Mon rôle est véritablement celui d’un chef d’orchestre de la partie nautique afin que l’évènement se déroule dans les meilleures conditions de sportivité et de performance. Je suis en lien permanent avec le corps arbitral, le comité de course, les jaugeurs et les coureurs. Je suis bien sûr également responsable des parcours et du programme sportif. »
Une course au large et des parcours côtiers
Les hostilités démarreront par une grande étape au large dès le dimanche 22 mai. D’une longueur d’environ 400 milles nautiques, elle devrait emmener les bateaux le long des côtes anglaises avant de revenir vers Le Havre le mercredi 25 mai. Après une journée de repos et de partage, entre navigations en J80 avec des licenciés de la Société des Régates du Havre, barbecue et concert le jeudi 26, les figaristes s’élanceront les vendredi 27 et samedi 28 sur des parcours côtiers en Baie de Seine.
Ils ont dit :
Guillaume Pirouelle (Région Normandie) : « Je suis très heureux de ramener le bateau en Normandie et surtout au Havre, à la maison. Ce sera la seule épreuve courue en Normandie cette année donc je suis ravi d’être sur la ligne de départ. A cette période, nous pouvons avoir de super conditions pour régater et j’espère que cela fera un beau match et je vais tout faire pour être dans le coup. »
Laurent Bourguès (Unis pour l’Ukraine 56) : « La Solo Maître Coq m’a rassuré quant à mes capacités à bien faire pour ma première course de la saison en solitaire. Je travaille désormais les manœuvres et les phases de contact. La Le Havre Allmer Cup sera un prolongement dans mon apprentissage et un super entraînement « grandeur nature » pour la Solitaire du Figaro. Je redoute toujours un peu les navigations en Manche avec du courant fort. Cela sera une compétition engagée qui va me permettre de progresser et de m’améliorer. »
Corentin Horeau (Mutuelle Bleue pour l’Institut Curie) : « La Le Havre Allmer Cup est la deuxième course du Championnat de France, c’est une occasion de plus pour se préparer à la Solitaire du Figaro. Le plateau va être encore très relevé, tous les concurrents seront présents. C’est un plan d’eau que j’aime particulièrement, j’ai plutôt de bons souvenirs des éditions passées de La Le Havre Allmer Cup. Je suis très content d’enchaîner sur cette épreuve, cela va être intense car juste après on part sur la Sardinha Cup donc c’est le moment de mettre un gros coup de collier et d’essayer les derniers réglages avant la Solitaire du Figaro. »
Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) : « J’ai de réelles ambitions sportives sur cette Le Havre Allmer Cup et souhaite me rapprocher du podium. J’ai terminé 6e lors de la première course en solitaire et je souhaite continuer à marquer des points pour le classement du Championnat de France Elite de course au large. Mon co-équipier Erwan Le Draoulec et moi avons hâte d’y aller, de retourner au Havre où nous avons pris le départ de la Transat Jacques Vabre. Nous avons de très bons souvenirs là-bas ! »
Pour consulter la liste des inscrits, cliquez-ici
Le programme
Vendredi 20 mai 2022 : 09h00 : Heure limite d’arrivée des skippers et de leurs bateaux au port de plaisance du Havre 09h00-12h00 et 13h30-17h30 : Inscriptions, contrôles de jauge et d’équipement des bateaux Samedi 21 mai 2022 : 10h00-12h00 et 13h30-17h00 : Inscriptions, contrôles de jauge et d’équipement des bateaux 17h30 : briefing de la Grande Course en présence des skippers
Dimanche 22 mai 2022 : 16h00 : 1er signal d’avertissement pour la Grande course
Lundi 23 mai 2022 et mardi 24 mai 2022 : En course
Mercredi 25 mai 2022 : Arrivée de la Grande course
Jeudi 26 mai 2022 : 15h00 : Briefing PRO AM (sportboat) 18h00 : 1er signal d’avertissement de la Régate du Jeudi (PRO AM)
Vendredi 27 mai 2022 : 10h00 : 1er signal d’avertissement pour un ou plusieurs parcours côtiers
Samedi 28 mai 2022 : 10h00 : 1er signal d’avertissement pour un ou plusieurs parcours côtiers 18h30 : proclamation des résultats et remise des prix 20h00 : dîner de clôture
Charlie Dalin sur Apivia a dominé largement cette course et se trouve à 170mn de l’arrivée à Brest. Le reste de la flotte suit mais va devoir gérer une vaste zone de molle qui s’étire sur près de 800 milles dans le sens est-ouest, pile sur la zone de course des concurrents.
Si Charlie Dalin (Apivia), qui mène actuellement la danse avec près de 90 milles sur son poursuivant le plus proche, est assuré de rallier Brest en route directe ou presque, la donne est, en revanche, différente pour ses adversaires. Jérémie Beyou (Charal) pourrait trouver son salut au nord tandis que le reste du peloton devrait, lui, aller jouer au ras des côtes espagnoles pour bénéficier d’un peu de pression. En clair, des options très différentes vont s’ouvrir pour contourner cette fameuse bulle et compte tenu de l’imprécision des modèles météo, quelques surprises ne sont pas à exclure ! La nuit dernière a été rock and roll pour les 21 solitaires toujours en course dans la Guyader Bermudes 1000 Race, avec un nouveau passage de front. « La mer était fracassée et le vent est monté à 35 nœuds brutalement », a relaté Fabrice Amedeo (Nexans – Art & Fenêtres) qui, comme ses adversaires, a connu quelques heures bien toniques, avec quelques départs à l’abatée parfois un peu violents. « La nuit a été solide. Le front était costaud, voire brutal », a confirmé Damien Seguin (Groupe APICIL) qui a, heureusement, retrouvé des conditions plus maniables depuis ce matin, peu avant le passage du way-point Gallimard. Une marque virtuelle que Charlie Dalin a débordé en tête à 6h17, avec une avance de 4 heures et 05 minutes sur Jérémie Beyou (Charal) et de 7 heures et 32 minutes sur Louis Burton (Bureau Vallée), ce dernier occupant désormais la troisième position après le retrait de la course de Thomas Ruyant (LinkedOut) à la suite d’un problème de système de barre survenu peu avant 8 heures, ce mercredi.
Tout droit, au nord et au sud Le skipper d’Apivia qui, pour mémoire, comptait un bonus de 45 minutes sur son dauphin au passage du Fastnet, a donc bien accentué son avance ces dernières 48 heures et il pourrait continuer de le faire lors des prochaines 24 heures, en particulier la nuit prochaine, avec l’établissement annoncé d’une zone de molle pile-poil sur la route de Brest. De fait, quand lui devrait conserver une trajectoire assez rectiligne pour rejoindre la ligne d’arrivée, ses rivaux, à l’inverse, ne vont avoir d’autre choix que de contourner cette fameuse bulle sans vent. « Jérémie Beyou a une option possible au nord mais avec le risque, si l’anticyclone remonte, de se faire piéger. La tentera-t-il ? Pour l’heure, la question est ouverte et l’on peut imaginer que dans ce cas, Charlie mette lui aussi un de nord dans sa route pour le contrôler a minima. Le reste du peloton, lui, va plutôt opter pour un contournement de cette zone de molle par le sud, en rasant les côtes espagnoles », détaille Christian Dumard. « Ce qui promet d’être intéressant, c’est que le paquet des retardataires va profiter de davantage de vent pour finir que celui du milieu. On peut donc s’attendre à un regroupement de la flotte dans les derniers milles », ajoute le consultant météo de l’épreuve. La course est donc assurément loin d’être terminée, surtout au vu de l’imprécision des modèles météo dans le petit temps.
Des ETA très imprécises Dans ce contexte, les dernières ETA sont naturellement à prendre avec des pincettes. A date, le premier pourrait se présenter sur la ligne d’arrivée entre demain en fin d’après-midi et vendredi midi. Son dauphin, lui, pourrait boucler les 1 200 milles du parcours entre vendredi midi et 23h la nuit suivante tandis que le troisième devrait faire de même entre vendredi 13h et samedi 2h. « Difficile de se prononcer sur des heures d’arrivée. C’est du simple au double… », confirme Charlie Dalin. « Le dernier tronçon est plus difficile qu’il n’y paraît car il y a une dorsale qui pousse très rapidement derrière. L’objectif est de négocier cette crête barométrique au mieux. Ce n’est pas évident. Je passe pas mal de temps devant l’ordinateur, devant les fichiers pour trouver la meilleure solution à ce problème épineux ! En tous les cas, je fais comme dans Formula 1 : Push Charlie, Push Push », a terminé le Havrais.
Ils ont dit : Antoine Gallimard, Président des éditions Gallimard « Je suis ravi d’avoir fait en sorte de marier la littérature et le grand sport de la voile. Pour moi qui ne serai jamais un sportif, c’est un rêve d’enfant. C’est une occasion de rencontrer des navigateurs de haut-vol. Pour ma maison d’édition, qui s’est toujours intéressée à l’aventure, c’est une opportunité de mettre un peu de vent dans les voiles. Nous sommes vraiment là où nous sommes à l’aise, c’est-à-dire dans des champs inexplorés, dans des explorations de soi-même. Le thème de la liberté me plaît beaucoup. Aujourd’hui, on sent que l’on est très enserré par beaucoup de choses. Le fait de pouvoir dessiner sa propre voie, son propre sillage, avoir son propre imaginaire est essentiel dans la vie. C’est très généreux de la part des skippers d’accepter ce mariage avec les auteurs. Les auteurs eux-mêmes sont absolument ravis de sentir qu’il y entre eux une estime et une considération. Pour être libre, il faut accepter un certain nombre de choses. On ne sait jamais ce que la mer nous réserve. De même que l’on ne sait pas ce que nous réserve l’écriture quand on s’y plonge. Il y a, dans tous les cas, la nécessité d’être soi et d’être un autre. »
Moins d’un mois avant le lancement des festivités lorientaises dans le cadre de la GLOBE40 ! Dès le 6 juin prochain, la nouvelle course autour du monde en Class40 animera les pontons de Lorient La Base, avant que la flotte des monocoques engagés ne s’élance pour un prologue ralliant Tanger (Maroc), ville du grand départ.
C’est à un nouvel événement nautique de grande ampleur que prendront part Lorient Agglomération et Lorient Grand Large le mois prochain. La GLOBE40, nouvelle course en Class40 organisée par Sirius Événements, fera en effet escale à Lorient La Base pour plusieurs jours d’exhibition et d’animation. L’occasion pour les habitants de Lorient Agglomération de profiter d’un nouveau rendez-vous autour de la course au large et de venir découvrir les voiliers de 40 pieds qui partiront pour un tour du monde, avec escales et en équipages. Pour Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération et maire de Lorient : « La GLOBE40 offre une approche nouvelle avec son parcours original et inédit, mêlant compétition, aventure et voyage grâce à des destinations exceptionnelles. Nous sommes fiers de pouvoir accueillir la flotte atlantique des Class40 pour le prologue jusqu’à la ville de départ Tanger et que l’ensemble des concurrents puissent boucler leur tour du monde pour revenir à Lorient La Base qui sera le port d’arrivée. C’est un symbole fort pour le site de Lorient La Base qui est aujourd’hui mondialement reconnu comme un lieu incontournable de la course au large en proposant aux teams un écosystème complet. »
Répétition générale avant le GRAND DÉPART
Mais avant le GRAND DÉPART de Tanger, prévu le 26 juin, les différents participants bénéficieront d’une première mise en jambe à l’occasion d’un prologue reliant Lorient au Maroc, pour 966 milles et 5 jours de mer en condition de course. « Cette navigation sera un bon entraînement, confirme Manfred Ramspacher, organisateur de l’événement. Faire partir le prologue de Lorient était presque une évidence, tant le port lorientais pèse dans le milieu de la course au large. C’est un incroyable pôle technique, avec nombre de professionnels qualifiés qui vont permettre aux coureurs de bénéficier d’un sérieux support et d’une formation solide avec les entreprises engagées dans leur préparation. » Une répétition générale donc, sportive et technique, avant le grand saut, dans laquelle les équipes de Lorient Agglomération et de Lorient Grand Large seront fortement impliquées. « Notre collaboration avec les acteurs lorientais repose sur une stratégie claire et des objectifs définis sur le long terme de la part de l’Agglomération, complète l’organisateur. Cela nous permet de nous structurer, chacun dans notre rôle, et de nous appuyer sur l’expérience de Lorient Grand Large et sur la confiance des pouvoirs publics. C’est extrêmement enrichissant et cohérent. » Implication des scolaires, mise en avant de l’économie, de l’industrie et des métiers du nautisme, opérations avec les équipages basés à Lorient… Le programme des cinq jours de présence de l’événement à Lorient s’annonce chargé avant que les équipages ne larguent les amarres, le 11 juin, direction le Maroc.
Retour à Lorient après la Grande route
Près de 9 mois plus tard, soient 140 jours de mer et 120 jours à terre, au cours de 8 étapes et 9 escales entre des lieux inédits en course au large, la flotte des nouveaux tour-du-mondistes mettra de nouveau le cap sur le port où tout avait commencé. Lorient sera en effet ville d’arrivée de la dernière étape de la Grande route, à l’occasion d’une dernière étape entre Grenade (Caraïbes) et le port de Lorient La Base. Premières arrivées et grand final prévus mi-mars 2023 !
LE PROGRAMME Lundi 6 juin : Arrivée des bateaux au port de Lorient La Base Mardi 7 juin : Visite des scolaires (Cité de la voile, atelier Globe40, pontons) Mercredi 8 juin :
10h : Point presse
après-midi : Visite des jeunes des quartiers prioritaires (Cité de la voile, atelier Globe40, pontons) et rencontre avec l’AFPA pour découvrir les métiers de la course au large Vendredi 10 juin :
10h : Briefing de départ du Prologue
20h : Soirée officielle et Dîner des skippers
Samedi 11 juin – 15 h : Départ du prologue Lorient – Tanger
ILS ONT DIT… Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération et maire de Lorient : « La GLOBE40 offre une approche nouvelle avec son parcours original et inédit, mêlant compétition, aventure et voyage grâce à des destinations exceptionnelles. Nous sommes fiers de pouvoir accueillir la flotte atlantique des Class40 pour le prologue jusqu’à la ville de départ Tanger et que l’ensemble des concurrents puissent boucler leur tour du monde pour revenir à Lorient La Base qui sera le port d’arrivée. C’est un symbole fort pour le site de Lorient La Base qui est aujourd’hui mondialement reconnu comme un lieu incontournable de la course au large en proposant aux teams un écosystème complet. »
Manfred Ramspacher, dirigeant de Sirius Événements, organisateur de la course : « Une fois le lieu de départ de la course fixé, il nous a vite semblé intéressant de rallier Tanger de façon organisée. Cela sera un bon entraînement. Faire partir le prologue de Lorient était presque une évidence, tant le port lorientais pèse dans le milieu de la course au large. C’est un incroyable pôle technique, avec nombre de professionnels qualifiés qui vont permettre aux coureurs de bénéficier d’un sérieux support et d’une formation solide avec les entreprises engagées dans leur préparation. Notre collaboration avec les acteurs lorientais repose sur une stratégie claire et des objectifs définis sur le long terme de la part de l’Agglomération. Cela nous permet de nous structurer, chacun dans notre rôle, et de nous appuyer sur l’expérience de Lorient Grand Large et sur la confiance des pouvoirs publics. C’est extrêmement enrichissant et cohérent. »
TROIS ÉQUIPAGES SE PRÉPARENT À LORIENT : Basés à Lorient La Base : 1- Masa SUZUKI (Japon) – MILAI around the World (Class40 n°101) 2- Eric GROSCLAUDE (France) – À DEUX SUR LA GRANDE ROUTE (Class40 n°61) En entraînements : 3- Simon et Omar BOUSSIKOUK (Maroc) – IBN BATOUTA TRIBUTE (Class40 n°133)
LE PARCOURS
8 étapes de 12 à 24 jours – 16 départs et arrivées en 9 mois 30 000 milles de course – environ 140 jours de mer 9 escales – environ 120 jours à terre Étapes : Tanger Sao Vicente (Mindelo, Cap vert) Île Maurice Auckland (Nouvelle-Zélande) Papeete (Tahiti) Ushuaia (Argentine) Recife (Brésil) La Grenade (Caraïbes) Lorient (France)
GRAND DÉPART le 26 juin Arrivée des premiers prévue mi-mars à Lorient
Ils seront 7 GC32 à s’aligner sur l’un des meilleurs parcours de course au monde du 25 au 29 mai lors de la GC32 Riva Cup, événement d’ouverture du GC32 Racing Tour 2022. Après une saison et demie perdue à cause de la pandémie, ce sera la première fois en trois ans que la classe naviguera à Riva del Garda.
En 2021, la saison abrégée a été remportée par Alinghi, qui a remporté trois des quatre épreuves à l’exception du championnat du monde GC32 à Villasimius lorsque Red Bull Sailing Team a remporté la couronne. Depuis lors, Alinghi a annoncé son nouveau défi pour la Coupe de l’America sous le nom d’Alinghi Red Bull Racing. C’est donc désormais dans le cadre d’une équipe active en America’s Cup que les champions reviennent avec deux GC32 – Alinghi Red Bull Racing – SUI 8 (identifié par ses lignes jaunes) et Alinghi Red Bull Racing – SUI15 (avec des lignes rouges). Le premier est à nouveau barré par l’as suisse Arnaud Psarofaghis, tandis que l’autre bateau sera skippé par le skipper suisse 49er et Flying Phantom Maxime Bachelin.
Selon Psarofaghis, qui à ce jour avec Bryan Mettraux est le seul membre confirmé de l’équipe de voile Alinghi Red Bull Racing America’s Cup, la raison d’engager une deuxième équipe avec un jeune équipage est « de créer un esprit d’équipe et d’apprendre à naviguer sur un plus grand bateau auquel ils sont habitués et d’apprendre les uns des autres. L’idée était d’avoir une équipe plus expérimentée et de pouvoir montrer la voie à l’autre bateau, leur donner un repère, les mettre à niveau et les faire grandir ensemble.
«Ils ont une connaissance de la course et de tout ce qui va avec. Nous les rassemblons pour qu’ils apprennent les uns des autres et gagnent en confiance, ce qui se produira plus rapidement en course par eux-mêmes que si quelqu’un d’expérience court avec eux.
En plus de nourrir les jeunes talents, avoir un deuxième GC32 fournira également une excellente opportunité de s’entraîner. « Nous pouvons naviguer ensemble et nous améliorer, essayer de nouvelles techniques et de nouveaux réglages et nous pouvons également partager tout ce que nous apprenons au sein de l’équipe. De plus, nous avons de nouvelles personnes à bord, donc c’est un nouveau cycle et nous devrons redécouvrir comment naviguer ensemble. Alinghi revient sous le nom d’Alinghi Red Bull Racing, alignant deux GC32 sur le circuit cette année.
Les équipages d’Alinghi Red Bull Racing seront probablement confrontés cette année à la plus forte concurrence des équipes SailGP participant au GC32 Racing Tour et de certaines des équipes de longue date du GC32. Parmi les premiers, la course à Riva del Garda sera les Danois de l’équipe Rockwool Racing, dirigée une fois de plus par le coureur de match et ancien marin de la Volvo Ocean Race Nicolai Sehested. Ils navigueront avec le même équipage qu’en 2021, y compris l’ancien coureur de match Rasmus Køstner qui a déjà participé à l’Extreme Sailing Series en tant que co-skipper de l’équipe soutenue par SAP. Les Danois ont connu une saison 2021 mitigée en terminant cinquième au classement général, mais leurs performances ont fortement progressé lors des événements SailGP où ils remportent désormais des courses.
Deux des équipes de propriétaires-pilotes les plus anciennes sont de retour. Des États-Unis, Jason Carroll, double champion du monde de Melges 32, fera à nouveau campagne pour Argo. Son équipage comprend un équipage de classe mondiale de marins de longue date du GC32 et pour Riva del Garda, ils seront complétés par l’ancien champion du monde de Match Racing et aspirant à la Coupe de l’America, l’US Virgin Islander Taylor Canfield. Canfield a dirigé l’Argo GC32 pour la dernière épreuve de 2021 à Mar Menor lorsque Carroll n’a pas pu concourir, mais pour Riva del Garda sera tacticien.
Le Zoulou d’Erik Maris sera à nouveau un concurrent sérieux après avoir terminé quatrième au général en 2021. La seule équipe française du GC32 comprendra à nouveau Thierry Fouchier qui a remporté la Coupe de l’America avec Oracle Racing en 2010. Cependant, le remplacement de leur équipier Nicolas Heintz sera Timothé Lapauw, qui a déjà couru le GC32 d’Alinghi.
L’équipe GC32 la plus améliorée de 2021 était peut-être la Black Star Sailing Team de Christian Zuerrer, sur laquelle Zuerrer préfère couper l’écoute de grand-voile en laissant le coureur de match kiwi Chris Steele à la barre. Lors des quatre événements de l’année dernière, l’équipe de Zuerrer a réussi deux deuxièmes places et lors du deuxième événement de Lagos, une série de balles vers la fin de l’événement les a amenés à se rapprocher de renverser Alinghi, terminant à seulement deux points de leurs compatriotes. Zuerrer et Steele reviennent cette saison avec le même équipage et le même talent d’entraîneur fourni par Flavio Marazzi. Le président de la GC32 Class Association, Simon Delzoppo, est sur le point de revenir cette saison pour participer au championnat Owner-Driver du GC32 Racing Tour. Photo : Sailing Energy / GC32 Racing Tour
Cette saison 2022 verra un retour bienvenu dans la famille GC32 de l’équipe de course .film AUS de Simon Delzoppo, portant le championnat GC32 Owner Driver à trois et démontrant que le catamaran à foils, malgré ses vitesses de plus de 30 nœuds, son accélération surprenante et son haut calibre équipes, est plus que capable d’être barré par un barreur amateur. Delzoppo est le président de l’association de classe GC32 et la plupart de son équipage, principalement australien, sera le même que lors de sa dernière participation au GC32 Racing Tour en 2018.
Le manager du GC32 Racing Tour, Christian Scherrer, a commenté : « C’est formidable de voir une telle équipe d’équipes revenir au GC32 Racing Tour pour 2022, y compris de nouveaux visages et d’anciens. J’attends avec impatience une compétition féroce sur le lac de Garde pour notre événement de début de saison classique à partir de la Fraglia Vela Riva et que d’autres équipes se joignent aux événements à venir de la saison.
2022 GC32 Racing Tour
25 – 29 mai : Riva del Garda (ITA) 22 – 26 juin : Lagos (POR) 13-17 juillet : Championnat du monde de Lagos (POR) 14-18 septembre : Villasimius (ITA) 19-23 octobre : mars Mineur (ESP)
Benjamin Dutreux sur Guyot Environnement pointe à la 4e place.
Ce mercredi matin, Charlie Dalin sur Apivia domine toujours largement la course et a passé la dernière marque du parcours avant un long bord vers Lorient. Jérémie Beyou sur Charal 2e à 75 milles tente de revenir mais reste loin. Thomas Ruyant sur LinkedOut a connu cette nuit une rupture d’une pièce dans le système de barre de son voilier et pointe à la 9e place. Louis Burton (3e) sur Bureau Vallée 2 et Benjamin Dutreux (4e) sur Guyot sont bien revenus.
L’ensemble de la flotte de la 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race fait route en direction du way-point Gallimard situé à 340 milles dans le nord-ouest du cap Finisterre. Une marque virtuelle que les premiers devraient déborder ce matin, après avoir fait les frais d’un nouveau passage de front, en deuxième partie de nuit. Les choses demeurent, en revanche, plus incertaines concernant le dernier tronçon du parcours jusqu’à Brest. Charlie Dalin (Apivia), qui fête ses 38 ans aujourd’hui et mène la danse depuis le début, pourrait creuser un écart considérable en réussissant à conserver de la pression jusqu’à l’arrivée quand ses poursuivants risquent, eux, de finir dans de tous petits airs. Pour l’heure, rien n’est écrit, mais la fin de course promet manifestement de réserver bien des surprises !
Thomas Ruyant, engagé dans la Guyader Bermudes 1000 Race, a connu cette nuit une rupture d’une pièce dans le système de barre de son voilier LinkedOut. Il a alors mis son voilier à la cape en attendant que le vent baisse puis repris le contrôle de son bateau en barrant manuellement. Le navigateur dunkerquois va bien. Il fait route vers la côte en essayant de résoudre son problème technique.
« Le décor a changé : depuis le passage du Fastnet, on est au près. Les hautes vitesses d’hier sont remplacées par des vitesses beaucoup moins rapides avec le bateau qui tape plus contre les vagues. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable mais il faut faire avec. Ce sera notre allure privilégiée pour rejoindre le point Gallimard », a commenté Damien Seguin (Groupe APICIL) qui devrait, d’ici peu virer de bord pour se recaler sur la lay-line, tout comme l’ensemble de ses concurrents. En tous les cas ceux positionnés en tête de flotte car les retardataires pourraient, pour leur part, rejoindre la marque en un bord par effet de cuillère après avoir récupéré un flux de nord-ouest à l’arrière du front qui doit balayer la flotte en deuxième partie de nuit. Cela aura naturellement pour effet de resserrer les troupes, à tout le moins dans un premier temps, car des écarts plus que conséquents pourraient se creuser sur les 500 derniers milles du parcours.
Charlie Dalin et les autres ?
Et pour cause, après le passage du way-point Gallimard, que les premiers devraient déborder entre 6 et 8 heures demain matin, la situation va rester favorable pour les foilers, et plus spécialement pour Charlie Dalin qui devrait réussir à conserver du vent jusqu’au bout et rejoindre Brest en route directe, à l’inverse de ses adversaires. De ce fait, le skipper d’Apivia, qui compte pour l’heure une quarantaine de milles d’avance sur Jérémie Beyou (Charal) et Thomas Ruyant (Linkeout), pourrait littéralement prendre la poudre d’escampette. Si l’on en croit certains routages, le Havrais pourrait en effet se présenter sur la ligne d’arrivée jeudi matin, avec une avance de 22 heures sur ses poursuivants les plus proches. « La fin du tronçon vers le Fastnet a été assez brutale, avec près de 30 nœuds de vent. Ce n’était pas très confortable mais j’ai continué à attaquer. J’ai essayé de garder le plus de surface de voile le plus longtemps possible, en mettant, c’est vrai, le confort de côté », a commenté le navigateur qui n’imaginait sans doute pas que l’avance qu’il cumulerait sur la première moitié du tracé pourrait potentiellement se transformer à ce point en un avantage pour la suite. « Charlie, qui a déjà un peu d’avance, risque de vraiment se barrer avec la météo annoncée. La fin de course promet d’être un peu plus longue pour ceux de derrière mais la bagarre est loin d’être terminée, avec Jérémie, mais aussi avec Louis Burton (Bureau Vallée) qui est revenu fort ces dernières heures », a relaté Thomas Ruyant qui se voit, lui, boucler les 1 200 milles du parcours de cette Guyader Bermudes 1000 Race dans la journée de vendredi.
Abandon de Nicolas Troussel
Ce qu’il faut retenir de ces dernières 24 heures par ailleurs, c’est l’abandon officiel de Nicolas Troussel (CORUM l’Epargne), à la suite d’une avarie de quille survenue aux environs de 2 heures la nuit dernière, à 60 milles du Fastnet. Pour l’heure, le Finistérien fait route vers la Bretagne. Sa situation est stable mais la Direction de course suit avec attention sa progression. La bonne nouvelle concerne Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One). Confronté dans la nuit à un problème de voile d’avant (sa drisse de J1 s’était enroulée autour de son J3 l’empêchant d’utiliser son J3), il est finalement parvenu à reprendre une route normale en milieu d’après-midi. De son côté, Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz), a explosé son J2 mais poursuit sa course.
Zoom sur le way-point Galimard
Le Trophée Gallimard sera attribué au premier concurrent ayant débordé la marque virtuelle éponyme. La célèbre maison d’édition est de nouveau associée à la course au travers d’un atelier d’écriture rassemblant skippers et auteurs. Les uns et les autres ont été invités à rédiger sur le thème de la liberté. Leurs travaux communs sont publiés chaque jour de l’évènement, sur le site Internet et les réseaux sociaux de la course.
Charlie Dalin (APIVIA) :
« La course se passe plutôt bien. Nous avons eu une première nuit technique avec des grosses bascules de vent, puis nous avons eu une transition avec un vent soutenu de sud-ouest qui a commencé à forcir en approche du Fastnet. Je suis content de mon départ. Je savais qu’il était important d’avoir de l’air frais pour s’échapper dans le groupe des leaders. Il était vraiment important d’être devant pour arriver sur le Waypointdu Trophée. Une fois qu’on a attrapé le nouveau vent, ça partait vraiment par devant et nous avons commencé à creuser l’écart.
La fin du tronçon vers le Fastnet était assez brutale. J’ai frôlé les 30 nœuds de vent …. Ce n’était pas très confortable mais j’ai continué à attaquer car je sais que c’est le seul moyen de rester devant. J’ai essayé de garder le plus de surface de voile le plus longtemps possible… en mettant un peu le confort de côté c’est vrai…
Concernant la bagarre avec Thomas et Jérémie, c’est un peu comme dans Usual Suspects. Nous régatons au contact depuis la Vendée Arctique 2020 ! Pareil sur la Transat Jacques Vabre2021 et rebelote cette année. Nous avons tous les trois des bateaux compétitifs que nous connaissons sur le bout des doigts. Cela fait désormais 4 ans – même 5 pour Charal – que nous naviguons dessus. Cette bataille à trois est donc assez logique lorsqu’on allie la performance de nos bateaux à nos expériences. »
Damien Seguin (Groupe APICIL) :
« C’est le 2e matin sur cette Guyader Bermudes 1000 Race. Le décor a changé : depuis le passage du Fastnet, on est au près. Les hautes vitesses d’hier sont remplacées par des vitesses beaucoup moins rapides avec le bateau qui tape plus contre le vague. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable mais il faut faire avec. Ce sera notre allure privilégiée pour rejoindre le point Gallimard. Tout va bien à bord ! C’était génial de passer le Fastnet en 5e position. Le bateau marche bien même si c’est plus compliqué au près. Mais je vais m’accrocher pour essayer de faire quelque chose de bien sur cette course. »
Giancarlo Pedote (Prysmian Group) :
« Je suis content de ma position et de ma course. On a bien vu que les grands foilers sont revenus. C’est un truc de dingue ! Ils arrivent à aller plus vite, même parfois en étant dans un cap identique. On le savait, ce n’est pas grave. On espère que l’année prochaine, nous aurons aussi des nouvelles ailes pour pouvoir se battre devant ! »
Sébastien Marsset (Cap Agir Ensemble) : « un début de nuit tonique »
« Bonjour à tous ! Me voilà bien reposé ce mardi matin. La descente au près vers le way point Gallimard a laissé du temps pour de nombreuses siestes parfois entrecoupées d’un croisement avec un pêcheur ou d’un petit encas ! Le début de nuit avait pourtant été tonique avec le contournement du Fastnet. En à peine quelques milles, il m’a fallu changer de voile d’avant, transférer tout le matossage, lofer puis virer de bord, le tout en surveillant la côte, les concurrents et la layline… Rien que de l’écrire, ça me fatigue ! Sinon je continue à faire connaissance avec mon bateau. J’ai notamment découvert que son énorme casquette n’est pas gage de pieds secs ! Des torrents d’eau s’engouffrent en effet à chaque vague par les différents tunnels. Là, j’hésite entre prendre mon petit déjeuner et renvoyer le J2. Je sais que je vais faire les deux mais pas encore dans quel ordre ! »
Antoine Cornic (EBAC) :
« Ici sur Ebac, ça tape ! C’était compliqué hier, je n’arrivais pas à aller vite : le bateau faisait de grandes embardées, ça devenait incontrôlable et même dangereux. J’ai fini par trouver : c’était le secteur de barre qui avait décidé de se balader… Enfin, voilà le passage du Fastnet sous un grain de 35 nœuds et voilà la route du Sud qui s’ouvre à nous. Tout se passe bien même si parfois j’ai l’impression que tout va casser ! Désormais, direction le petit dodo ! »
Arnaud Boissières (La Mie Câline) :
« C’est toujours sympa d’enrouler le Fastnet. Accompagné de dauphins, c’est encore mieux. Ça rajoute un peu de mystère à ce rocher mythique. Je cravache pour revenir sur le petit groupe de devant. Le bateau va bien et je sens bien qu’il a un super potentiel. La vie à bord est géniale, confortable et bien protégée des embruns. J’ai enfin pu me reposer ce matin après le rythme soutenu du départ. Go direction le way-point Gallimard ! »
Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) :
« On est arrivé au Fastnet en fin de journée, au moment du passage de front. Ça s’est plutôt bien goupillé. On a enchaîné pas mal de manœuvres. J’étais bien cramé d’autant que j’ai eu des petits soucis de capteurs de mât. Je n’avais pas vraiment d’infos vent, donc j’ai fait en mode compas. Globalement ça a été pour enrouler le fameux rocher. Ce qui a été cool, c’est qu’on est tout un petit paquet de bateaux à être passé assez groupés. Ensuite, on a plongé vers le sud en direction du way-point Gallimard. On a fait toute la nuit au près dans une vingtaine de nœuds. J’ai mis un peu de temps à trouver les réglages mais je suis super content. Le bateau réagit super bien quand il est bien réglé. Là, le vent va mollir un peu dans la journée. La nuit dernière j’ai pu prendre un peu de temps pour me reposer, ce que je n’avais pas encore réussi à faire avec un début de course bien intense ».
Manuel Cousin (Groupe Sétin) :
« L’après-midi d’hier a été bien compliqué pour nous sur Groupe Sétin… Au moment d’enlever mon grand gennak, le hook de drisse est resté coincé. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai essayé de le dé-hooker pendant quatre heures. Rien n’y faisait. Je ne pouvais raisonnablement pas reprendre la route au près avec un vent forcissant, le gennak roulé devant mais risquant de se dérouler à tout moment. Je repoussais absolument le moment de monter au mât avec la mer qui se formait et le vent qui rentrait… Heureusement, dans un dernier essai, la pièce récalcitrante a enfin bien voulu libérer ma voile… J’ai été tellement heureux de pouvoir reprendre ma course. Evidemment, je suis loin d’où j’aurais aimé être, mais l’essentiel est là. Je suis de nouveau en course avec un bateau « safe ». Le Fastnet est derrière nous. Je donne tout pour essayer de recoller aux bateaux de devant. A part ça, tout va bien à bord de Groupe Sétin. »
Pip Hare (Medallia)
« Nous avons eu tout ce qui est imaginable au cours des dernières 48 heures et cela a impliqué un travail intense et difficile. Ma première nuit a été un désastre. J’ai pris de mauvaises décisions concernant mes choix de voiles, puis j’ai eu quelques heures difficiles dans les rails de cargos que nous avons traversé dans un épais brouillard. J’ai perdu toutes les informations relatives au trafic maritime puis aux prévisions météo. Je m’en suis sortie en naviguant à l’aide du radar, puis en redémarrant tous mes appareils électroniques du bord.
Après avoir contourné le premier way-point, j’ai accusé le coup de me retrouver si loin. C’est difficile de se remettre d’un départ aussi décevant, mais je me suis remobilisée rapidement. J’ai vu une chance de pousser fort et de gagner des places.
La remontée de la mer d’Irlande a été complètement sauvage et j’ai probablement franchi la ligne rouge en termes de risque. J’ai laissé trop de toile et le résultat a été que le bateau a heurté une vague et s’est arrêté net alors qu’il était lancé à 26 nœuds. J’ai été projetée en arrière à travers la cabine. Dieu merci, j’avais mon gros bonnet en laine. Je pense que cela m’a amorti la tête et a absorbé le sang de la coupure sur mon œil.
J’ai affalé le J0 après ça. Je suis contente de ne pas être décrochée des bateaux comme le mien. Alan (Roura) et Arnaud(Boissières) ne sont pas trop loin devant. C’est un peu comme être à nouveau dans l’océan, les voir aller de l’avant et les poursuivre.
Aujourd’hui, je me suis battue de nouveau, mais contre quelque-chose de différent. J’ai profité de la stabilité relative du vent pour me reposer un peu. Cela fait plus d’un an que je n’ai plus fait de course en solo. Le Vendée Globe était la la dernière fois. Je pense que j’avais oublié certaines choses mais le bateau m’a rappelé de manière assez antipathique comment même le moindre détail négligé nous punit, nous les marins, si l’occasion se présente. C’est un retour violent à la course pour moi.”
Charlie Dalin domine largement cette Guyader 1000 race. Deux abandons sont à déplorer. Le skipper hongrois Szabolcs Weores a fait demi-tour lundi après en proie à des problèmes sur ses systèmes de communication et de navigation. Cette nuit, Nicolas Troussel, skipper de Corum L’Epargne a subi une avarie de quille.
Les ‘foilers’, grâce à une vingtaine de nœuds de vent durant cette deuxième nuit de compétition, ont pu exprimer tout leur potentiel. De quoi permettre au trio de tête (Dalin-Beyou-Ruyant) de conforter sa position et de voir revenir, aussi, Louis Burton (Bureau Vallée), auteur d’une sacrée ‘remontada’ (4e).
Il s’agissait d’un passage obligé, d’une approche délicate avant de mettre le cap sur le sud. Contourner le Fastnet est toujours un moment fort, l’assurance de conserver cet instantanée gravée au fond de soi parce que l’endroit concentre fascination et appréhension. Les concurrents de la Guyader Bermudes 1000 Race s’y sont attelés depuis hier après-midi, entre le leader, Charlie Dalin (APIVIA) en début d’après-midi et Denis Van Weynberg (Laboratoires de Biarritz) ce mardi matin.
Le même trio et un nouveau poursuivant
Pour la tête de course, c’est déjà de l’histoire ancienne. Le trio Dalin (APIVIA) – Beyou (Charal) – Ruyant (LinkedOut) file désormais vers le way-point Gallimard, à 340 milles au nord-ouest du cap Finisterre. Et ça va vite, enfin, juchés sur les foils en bénéficiant d’une vingtaine de nœuds d’un vent de sud-ouest. « Ça leur a permis de faire de bons bords de vitesse, constate Hubert Lemonnier à la direction de course. « Les conditions sont assez musclées depuis le Fastnet et ça a permis aux bateaux de s’exprimer dans la nuit ».
Et ceux qui tirent leur épingle du jeu, ce sont les ‘foilers’. Difficile en effet de tenir leur rythme dans de telles circonstances. Nicolas Lunven (Banque Populaire), qui occupait avec panache la 4e place à bord de son monocoque à dérive droite, a ainsi vu débouler Louis Burton (Bureau Vallée). Encore 10e la veille, le Malouin s’est offert une incroyable ‘remontada’. Il a ainsi parcouru 62,8 milles lors des 4 dernières heures et pointe son étrave à moins de 30 milles du trio de tête.
Dans une moindre mesure, Benjamin Dutreux (GUYOT Environnement – Water Family) est aussi revenu dans le jeu (6e). « Benjamin était plus décalé et plus latéral, décrypte Hubert. Concernant Bureau Vallée, les angles étaient hyper favorables, il a juste bénéficié de conditions idéales pour voler. » Forcément, les bateaux à dérive droite en pâtissent : Nicolas Lunven (4e), Conrad Colman (Imagine, 10e) et Éric Bellion (Commeunseulhomme, 11e) se sont fait devancer.
La CIC Normandy Channel Race aligne un nombre record de 30 duos inscrits et attendus sur la ligne de départ ce dimanche 15 mai. Une flotte dense mais dont le niveau n’en est pas moins élevé. Effectivement, sur le plan des supports, à deux exceptions près, l’ensemble des 15 unités mises à l’eau depuis la dernière édition ont répondu présents. Quand on sait à quel point la performance des Class40 dernière génération ne cesse d’évoluer d’année en année depuis l’arrivée des scows, il faut s’attendre à assister à une bagarre de haute lutte sur l’eau.
Sur le plan humain le niveau n’est également pas en reste. À commencer par les spécialistes d’autres classes (Figaro pour ne citer qu’elle) qui ont succombé à l’attrait de ce support qui ne cesse d’attirer les grands noms de la course au large. Corentin Douguet, Yoann Richomme, Alexis Loison, Xavier Macaire, Achille Nebout et Fabien Delahaye viennent grossir les rangs d’une CIC Normandy Channel Race au niveau inédit… et ce sans compter sur les légendes de la voile que sont Vincent Riou, Mike Golding et Brian Thompson, au CV long comme le bras, bien présents à Caen pour prendre le départ de cette édition 2022.
Voici donc tant d’éléments qui nous laissent à penser que cette 13ème édition de la CIC Normandy Channel Race restera gravée dans les annales de l’événement. Mais attention, la réputation de l’épreuve n’est plus à faire, le parcours aussi bien exigeant dans des zones de navigation complexes, une météo encore à découvrir et le rythme très soutenu des 1000 milles à parcourir peuvent réserver encore de nombreuses surprises et sacrer un équipage inattendu.
Ils ont dit :
Ian Lipinski (Crédit Mutuel):« Mes deux précédentes participations à cette course m’ont déjà laissé des souvenirs incroyables. Ce parcours est complètement fou, provoquant à chaque fois des rebondissements, des retournements de situation… C’est une lutte intense et une guerre des nerfs sans cesse renouvelée. D’autant que la concurrence s’annonce exceptionnelle cette année !»
Alexis Loison (Edenred) :« C’est un énorme plaisir de pouvoir enfin participer à cette course devenue incontournable et surtout avec un marin comme Manu Le Roch. Le plateau est exceptionnel, le parcours me plait à merveille car il se déroulera entièrement sur mon terrain de jeu favori. »
Axel Trehin (Project Rescue Ocean) :« L’an passé, la CIC Normandy Channel Race était notre toute première course sur le bateau quelques semaines après sa mise à l’eau, et ça nous avait plutôt bien réussi. Espérons que ce n’était pas qu’une histoire de chance du débutant, et que tout ce qu’on a appris sur le Class40 Project Rescue Ocean depuis va nous permettre de doubler la mise ! Ça tombe bien, avec Frédéric Denis on est toujours aussi joueurs ! Et on est hyper heureux de voir que le plateau s’étoffe et que la bagarre s’annonce encore plus belle sur cette course qui réserve toujours un scénario de dingue… »
Antoine Carpentier (Redman) :« La CIC Normandy Channel Race s’inscrit dans les incontournables de la Class40. C’est une course d’endurance qu’il faut mener à la cadence d’un sprint. C’est aussi une course où l’on observe souvent des regroupements de flotte où les cartes sont redistribuées. Son parcours de 1000 milles avec ses navigations dans la manche et l’entrée de la mer d’Irlande oblige une veille permanente. Le fait d’avoir Nicolas Jossier à bord de Redman est un réel plus ! Il connaît la Manche comme sa poche. De plus c’est un excellent régatier. Cette année le plateau est exceptionnel, nous avons hâte d’être au départ »
Jean Galfione (Serenis Consulting) :« Je suis très motivé de revenir sur la CIC Normandy Channel Race avec Vincent Riou et un nouveau bateau. Le cru 2022 est incroyable au regard du niveau sportif et de l’évolution des bateaux. C’est toujours un plaisir de venir à Caen, l’accueil est toujours au top ! »