Les 14 hommes d’Orange II
L’équipage d’Orange II pour ce Jules Verne 2005 est définitif. Il a été composé en donnant d’abord la priorité aux membres de la « dream team » (l´équipage vainqueur du Trophée Jules Verne 2002), puis à quelques-uns des équipiers présents à bord d’Orange II lors de la campagne 2004.
Les 14 hommes d’Orange II pour le Trophée Jules verne 2005 sont donc : Bruno Peyron (Skipper), Roger Nilson (navigateur, médecin), Lionel Lemonchois (chef de quart-barreur), Philippe Péché (chef de quart-barreur), Yann Elies (chef de quart-barreur), Ronan Le Goff (N°1, responsable accastillage et gréement), Sébastien Audigane (barreur, responsable sécurité), Jacques Caraes (régleur, responsable vidéo), Florent Chastel (N°1, responsable gréement courant), Yves Le Blévec (régleur, responsable organisation générale), Jean-Baptiste Epron (régleur, responsable avitaillement et logistique), Nicolas de Castro (N°1, responsable composite), Ludovic Aglaor (barreur), et… Bernard Stamm (barreur, responsable mécanique).
Le maxi-catamaran Orange II et son équipage sont fin prêts. L’avitaillement du bateau est terminé et l’ensemble de l’équipage est sur place dans l’attente du grand départ.
. Comme annoncé en début de semaine, le géant Orange II se trouve donc en stand-by et dans l’attente de la fenêtre météo lui permettant de s’élancer pour cette nouvelle tentative de record autour du monde.
. Bruno Peyron, skipper d’Orange II, a officialisé aujourd’hui la feuille de match définitive et les noms des 13 hommes d’équipage qui l’accompagneront autour du monde. La dernière recrue étant le navigateur Suisse Bernard Stamm.
. L’équipage d’Orange II ne totalise pas moins de 171 traversées de l’Atlantique et plus de 21 tours du monde !
. Pas de fenêtre météo en début de semaine prochaine. Orange II en profitera pour effectuer quelques derniers bords d’entraînement, avant que Bruno Peyron et son équipage commencent à scruter en direction du grand sud…
Début du stand-by pour Orange II
Sebastien Josse double le Horn…
Sébastien Josse (VMI) a passé le Cap Horn cette nuit à 00h24 (heure française). Jean Le Cam (Bonduelle) est en tête et possède 46 milles d’avance ce matin sur Vincent Riou (PRB). Mike Golding (Ecover), 3e, est à 92 milles du leader. Le trio de tête est à 5 heures ce matin à 850 milles dans le sud-est de Montevideo (Uruguay) et à 2 980 milles de l’Equateur. Enfin, Conrad Humphreys (Hellomoto) s´est glissé en 9e position devant Bruce Schwab (Ocean Planet).
C’est cette nuit à 00h24 (heure française) que Sébastien Josse à bord de son VMI a coupé la longitude du Cap Horn. Sébastien a donc réussi à profiter jusqu’au bout de cette dépression qui le poussait depuis plusieurs jours pour doubler le cap mythique et entrer dans l’Atlantique. Il aura mis 60 jours 11 heures et 22 minutes pour rallier le dernier cap à laisser à gauche. C’est donc 3 jours 18 heures et 9 minutes derrière Jean Le Cam (Bonduelle) que le concarnois entame la dernière manche Atlantique de ce Vendée Globe 2004. Il est ce matin 5 heures à 87 milles dans le sud-ouest du Phare du Bout du Monde de l’île des Etats.
La deuxième information de la nuit est bien sûr la 9e place acquise par Conrad Humphreys (Hellomoto) aux dépends de Bruce Schwab (Ocean Planet). L’anglais s’est glissé… d’un petit mille devant l’américain au classement de 5 heures. Rappelons que Conrad est parti en dernière position de son mouillage sud-africain où il s’était arrêté pour réparer par ses propres moyens son safran cassé.
Devant, la tendance n’est pas à l’option radicale. Jean Le Cam (Bonduelle) a repris 10 milles à Vincent Riou (PRB) depuis hier soir 20 heures. 46 milles d’avance pour Jean qui met un peu de nord dans sa route et Vincent un peu d’est.
Chacun sa route, chacun son chemin mais ne pas s’éloigner de la route directe reste tout de même le leitmotiv du moment. L’ultime but est aussi de bien se placer par rapport à la zone de vents erratiques attendus dans 24 heures. Cette zone de navigation située entre le Brésil et la pointe sud du continent américain se confirme bien comme étant un « no man’s land » météorologique avec anticyclones baladeurs et berceau de naissance de dépressions aux pieds des côtes uruguayennes. Jean parlait d’un travail quotidien de 3 heures en moyenne à la table à cartes, gageons que le trio de tête doit y passer ce minimum de temps tellement la situation semble confuse. Actuellement, le but du jeu est aussi de ne pas perdre de terrain par rapport aux autres… Et à ce jeu, Bonduelle est ce matin le bateau le plus rapide de la flotte sur 24 heures avec 334,2 milles parcourus à la vitesse moyenne de 13,9 nœuds.
Par contre, le plus rapide sur la dernière demi-heure et sans conteste l’australien Nick Moloney (Skandia). Nick accroche 17,2 nœuds de vitesse moyenne avant d’accrocher dans les heures qui viennent un fort coup de vent qui va arriver par son sud-ouest. Une forte dépression qui intéresse dans un premier temps Joé Seeten (Arcelor Dunkerque). Il suffit de regarder le cap suivi depuis hier matin par le dunkerquois pour comprendre qu’il se méfie énormément de ce coup de vent. Joé progresse cap au nord-est et ce, depuis plusieurs heures. Il doit assister à la chute de son baromètre et sait qu’il se doit de fuir vers le nord pour ne pas être frappé par le plus fort de la dépression. Ce coup de vent devrait ensuite rattraper Nick qui pourrait être, une fois de plus, le concurrent le plus exposé à cette forte tempête. Rappelons que des vents moyens de plus de 50 nœuds y sont attendus accompagnés de creux de plus de 7 mètres !
(Source Vendée Globe)
Un peu de répit avant le retour de la dépression

. Une tempête moins forte que prévue …
. Le vent commence à faiblir et à tourner à l´ouest
. Les effets du front froid devraient prendre fin ce soir
. En début de semaine prochaine, la même dépression va rattraper Ellen
. Ellen porte son avance sur le record de Joyon à 4 jours
Une tempête moins forte que prévue … les craintes de voir le vent monter à plus de 50 nœuds ne se sont heureusement pas vérifier. Au plus gros du coup de vent, Ellen a enregistré des rafales à 47 nœuds et une mer très formée : \”je suis assise à la table à cartes, mes pieds gelés coincés dans les footstraps. Le hublot à quelques centimètres au dessus de ma tête est en permanence recouvert d´embruns, et la surface de l´eau, pour ce que je peux en voir, est toute blanche… On avance à une vitesse moyenne de 20 nœuds sous 3 ris tourmentin et Castorama m´étonne toujours. Il endure les conditions rencontrées du mieux qu´on puisse imaginer…\” Ellen est physiquement et mentalement épuisée, mais la peur et le stress rendent le sommeil quasiment impossible. \”Je suis presque engourdie de fatigue car l´adrénaline ne cesse de couler dans mes veines. Mon cerveau reste éveillé en permanence et je ne parviens pas à le mettre sur pause\”. Lire ci-dessous l´email d´Ellen écrit au cœur de la tempête.
Le vent commence à faiblir et à tourner à l´ouest : \”il est descendu à 29 nœuds et c´est bon signe même si la mer est très agitée. Le vent a tourné de 20 degrés au cours des 2 dernières heures. Je vais attendre encore un peu et puis je vais aller remplacer le tourmentin par la trinquette avant qu´il fasse nuit. Ce coup de vent m´a pas mal inquiétée. On a eu de la chance. La plus forte rafale est montée à 47 nœuds. Je m´attendais à pire… Le bateau a été génial. Ce qui nous a sauvé, c´est d´avoir pu naviguer à 115 degrés du vent réel à travers tout. Si Castorama avait du descendre plus sud, nous aurions eu des problèmes\”. Dans la dépression, le vent et la houle arrivaient par le nord et Ellen suivait un cap sud-est (115) pour éviter aux vagues de venir cogner contre le bateau.
Les effets du front froid devraient prendre fin ce soir. Le vent commence à faiblir et à tourner ouest et Ellen peut faire route plein Est voire ENE. \”Ce n´est pas terminé. Loin de là. Cela devrait être pire samedi, mais j´espère que le vent ne sera pas plus fort au nord. Il faut surveiller l´évolution de la dépression pour voir si elle va nous rattraper ou non. Si c´est le cas, tant pis, c´est aussi simple que ça\”. L´objectif pour Ellen va être de rester à l´écart du centre de la dépression, où les vents sont plus faibles et la mer extrêmement forte, et d´attraper les vents de NW de 25 à 35 nœuds au nord de 54S.
En début de semaine prochaine, la même dépression va rattraper Ellen. La vie d´une dépression est très intéressante à suivre. Celle qui a talonné Ellen hier soir, est actuellement stationnaire et tourne sur elle même. Elle va ainsi s´intensifier et poursuivre sa route vers l´est. C´est là qu´elle sera la plus dangereuse et la plus violente. Ce sera sans doute la dernière tempête avant le Cap Horn, mais elle va compliquer la sortie des Mers du Sud pour Ellen.
Ellen porte son avance sur le record de Joyon à 4 jours Un chiffre qui augmente d´heure en heure à mesure que Castorama progresse sur la route directe vers le Cap Horn, 2000 milles devant. A 6h10 GMT ce matin, le trimaran était positionné à 1400 milles devant IDEC au même moment. L´écart se creuse car pendant cette période, Francis Joyon progressait au ralenti pour réparer sa ferrure de têtière, et s´était fait prendre dans les vents faibles au centre d´une dépression. Toutefois, à partir du 42e jour, le français avait retrouvé des conditions très favorables et réalisé des journées à plus de 500 milles en direction du Cap Horn…
Les prévisions météos : La forte dépression est localisée à environ 375 milles dans le sud-ouest d´Ellen. Au cours du week-end, elle va se déplacer lentement vers l´Est le long de 55S. Les vents seront assez faibles à proximité de son centre mais la mer sera très forte et désordonnée. Un endroit à éviter !
Le front froid associé à cette dépression va se rapprocher d´Ellen au cours des prochaines 12-18 heures. Le vent est actuellement en train de tourner à l´ouest et de faiblir pour Ellen. Cette tendance va se poursuivre et lui permettre de suivre une route plus Est, voire même ENE pour rester à distance du centre de la dépression. L´approche du front froid va entraîner des risques de grains au cours du week-end.
Si Castorama parvient à s´éloigner de la dépression et du front froid, il pourrait ensuite bénéficier de vents de NW plus favorables qui souffleront entre 25 et 35 nœuds.
L´objectif sera de se positionner suffisamment nord, de préférence au nord de 54S et le plus près possible de 53S, pour naviguer à bonne vitesse et quelques zones accidentées en matière de vent et de mer.
Passage du Cap Horn toujours prévu pour le mercredi 12 janvier
(Source Team Ellen)
Sebastien Josse double le Horn…
C’est cette nuit à 00h24 (heure française) que Sébastien Josse à bord de son VMI a coupé la longitude du Cap Horn. Sébastien a donc réussi à profiter jusqu’au bout de cette dépression qui le poussait depuis plusieurs jours pour doubler le cap mythique et entrer dans l’Atlantique. Il aura mis 60 jours 11 heures et 22 minutes pour rallier le dernier cap à laisser à gauche. C’est donc 3 jours 18 heures et 9 minutes derrière Jean Le Cam (Bonduelle) que le concarnois entame la dernière manche Atlantique de ce Vendée Globe 2004. Il est ce matin 5 heures à 87 milles dans le sud-ouest du Phare du Bout du Monde de l’île des Etats.
La deuxième information de la nuit est bien sûr la 9e place acquise par Conrad Humphreys (Hellomoto) aux dépends de Bruce Schwab (Ocean Planet). L’anglais s’est glissé… d’un petit mille devant l’américain au classement de 5 heures. Rappelons que Conrad est parti en dernière position de son mouillage sud-africain où il s’était arrêté pour réparer par ses propres moyens son safran cassé.
Devant, la tendance n’est pas à l’option radicale. Jean Le Cam (Bonduelle) a repris 10 milles à Vincent Riou (PRB) depuis hier soir 20 heures. 46 milles d’avance pour Jean qui met un peu de nord dans sa route et Vincent un peu d’est.
Un peu de répit avant le retour de la dépression
Une tempête moins forte que prévue … les craintes de voir le vent monter à plus de 50 nœuds ne se sont heureusement pas vérifier. Au plus gros du coup de vent, Ellen a enregistré des rafales à 47 nœuds et une mer très formée : “je suis assise à la table à cartes, mes pieds gelés coincés dans les footstraps. Le hublot à quelques centimètres au dessus de ma tête est en permanence recouvert d´embruns, et la surface de l´eau, pour ce que je peux en voir, est toute blanche… On avance à une vitesse moyenne de 20 nœuds sous 3 ris tourmentin et Castorama m´étonne toujours. Il endure les conditions rencontrées du mieux qu´on puisse imaginer…”” Ellen est physiquement et mentalement épuisée, mais la peur et le stress rendent le sommeil quasiment impossible. “”Je suis presque engourdie de fatigue car l´adrénaline ne cesse de couler dans mes veines. Mon cerveau reste éveillé en permanence et je ne parviens pas à le mettre sur pause””. Lire ci-dessous l´email d´Ellen écrit au cœur de la tempête.
Le vent commence à faiblir et à tourner à l´ouest : “”il est descendu à 29 nœuds et c´est bon signe même si la mer est très agitée. Le vent a tourné de 20 degrés au cours des 2 dernières heures. Je vais attendre encore un peu et puis je vais aller remplacer le tourmentin par la trinquette avant qu´il fasse nuit. Ce coup de vent m´a pas mal inquiétée. On a eu de la chance. La plus forte rafale est montée à 47 nœuds. Je m´attendais à pire… Le bateau a été génial. Ce qui nous a sauvé, c´est d´avoir pu naviguer à 115 degrés du vent réel à travers tout. Si Castorama avait du descendre plus sud, nous aurions eu des problèmes””. Dans la dépression, le vent et la houle arrivaient par le nord et Ellen suivait un cap sud-est (115) pour éviter aux vagues de venir cogner contre le bateau.”
Début du stand-by pour Orange II
Les 14 hommes d’Orange II
L’équipage d’Orange II pour ce Jules Verne 2005 est définitif. Il a été composé en donnant d’abord la priorité aux membres de la « dream team » (l´équipage vainqueur du Trophée Jules Verne 2002), puis à quelques-uns des équipiers présents à bord d’Orange II lors de la campagne 2004.
Les 14 hommes d’Orange II pour le Trophée Jules verne 2005 sont donc : Bruno Peyron (Skipper), Roger Nilson (navigateur, médecin), Lionel Lemonchois (chef de quart-barreur), Philippe Péché (chef de quart-barreur), Yann Elies (chef de quart-barreur), Ronan Le Goff (N°1, responsable accastillage et gréement), Sébastien Audigane (barreur, responsable sécurité), Jacques Caraes (régleur, responsable vidéo), Florent Chastel (N°1, responsable gréement courant), Yves Le Blévec (régleur, responsable organisation générale), Jean-Baptiste Epron (régleur, responsable avitaillement et logistique), Nicolas de Castro (N°1, responsable composite), Ludovic Aglaor (barreur), et… Bernard Stamm (barreur, responsable mécanique).
Un cocktail météo varié et corsé
Sur l´échiquier de l´Atlantique Sud , la régate est lancée dans des conditions pas faciles à négocier. Hier avec un vent orienté à l´Ouest Nord – Ouest, les trois premiers qui ont paré avec difficulté les îles Falklands glissaient à nouveau sur la route au bon plein. Mais à écouter Jean Le Cam, la nuit n´avait pas été de tout repos.” C´était du louvoyage dans la pétole. A côté des Malouines la mer n´était pas facile. On se serait crû dans le Raz de Sein avec des passages de brume et de forts courants. Heureusement depuis deux heures du matin cela a changé. Je suis au travers et la mer s´est rangée “” confie Jean le Cam. L´irrégularité du vent exige une présence accrûe sur le pont à plus forte raison quand les petits camarades de jeu sont revenus près de votre tableau arrière.”
PRB à 36 milles de Bonduelle
Mais que va chercher Jean Le Cam (Bonduelle) ? En s’éloignant de la route directe et en suivant un cap de 20° plus abattu que Vincent Riou (PRB) depuis 4 heures, Jean sait qu’il est en train de tourner le dos au classement pendant quelques heures. Un investissement dans l’est qui n’est, bien évidemment, pas anodin quant on connaît la qualité et la finesse d’analyse du roi Jean. Sept Solitaire du Figaro dont trois victoires laissent indéniablement des traces… Il a donc vu quelque chose et en bon investisseur parie une fois de plus sur l’avenir. Situé quasiment à la même latitude, Vincent Riou qui est revenu à 36 milles de la pôle position pointe à 86 milles dans l’est du Cap Pembroke (Iles Falklands), là où Jean en est à 176 milles. Belle différence de cap, légère différence de vitesse, Vincent suit un cap nord-est plus proche de la route directe, grignote au classement et devrait toujours plus titiller Jean au classement de 11 heures. Aussi, c’est vers l’avenir qu’il faut donc regarder la situation de ce petit matin. Est-ce que le décalage entretenu par Jean vers l’est ne serait pas en prévision d’une grosse zone de vents erratiques qui s’étalerait comme un long haricot sous l’Uruguay dans les deux jours à venir ? Une fois de plus, chacun y va de son approche en fonction, tant des qualités de son coursier que de son analyse météo. Mike Golding (Ecover) est, de son côté, conservateur et entretient une position médiane entre les deux leaders. Il est ce matin à 86,4 milles de Jean et à 50,4 milles de Vincent. Une situation diablement passionnante où chaque mille sur ce tour du monde révèle son importance !
Sébastien Josse (VMI) devrait bien passer le Cap Horn la nuit prochaine. Il pointe ce matin à 280 milles du mythique rocher et affiche 330,9 milles parcourus en 24 heures, soit la vitesse moyenne la plus élevée de la flotte. Il tient à distance ce matin Temenos de Dominique Wavre qui grignotait son retard par poignées de dix milles à tous les classements précédents.
Et si, en privilégiant une route nord, Nick Moloney (Skandia) se met relativement aux abris des icebergs, l’australien continue d’écoper de sérieux coups de vent. Nick évoquait 50 nœuds hier avec son équipe à terre. Aussi il doit encore s’attendre à ce régime dans les heures à venir avec cette fameuse dépression qui monte via son sud-est, qui va être stationnaire un temps puis redescendre en se creusant toujours plus. Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) devrait également avoir de la pression dans les voiles aujourd’hui. Les vents devraient une fois de plus tutoyer les 50 nœuds avant d’accrocher demain après-midi les 75 noeuds… Par chance personne ne sera dans cette tempête ! Le Sud use, on comprend toujours plus pourquoi.
Benoît Parnaudeau (Max Havelaar/Best Western) a enfin mis du nord dans sa route. Il est toujours par 55° Sud mais doit maintenant penser à la première porte Pacifique qui se trouve à 385 milles dans son est/nord-est.
Enfin, Patrice Carpentier (VM Matériaux) fait toujours route vers Christchurch (Nouvelle-Zélande). Il vient de contourner la pointe sud de l’île du Sud et se trouve ce matin à 220 milles de Steep Head, pointe rocheuse placée juste avant la ville et le chantier où se trouve déjà le bateau de Marc Thiercelin (ProForm). Une distance assez courte sauf que Patrice navigue sans bôme et à la vitesse moyenne de… 3,2 nœuds sur 24 heures. Un vrai calvaire pour Patrice qui fêtera son anniversaire dans 4 jours, soit la date possible de son arrivée à Christchurch !
(Source Vendée Globe)
Benoît Parnaudeau : marin engagé
450.000 euros, tel est son budget. Le plus petit de toute la flotte. Son bateau a beau porter les couleurs de “Max Havelaar””, cette association ne finance absolument pas son projet.””Cette société où il faut toujours la meilleure bagnole, les plus belles fringues ou le dernier gadget ne me convient pas. C’est aussi un peu pour cela que je pars. Pourquoi juste consommer quand on peut consommer juste ? C’est ce message que je veux faire passer en réalisant le tour du monde””, disait-il sur les pontons sablais.Citoyen du monde Un discours qui tranche radicalement dans ce Vendée Globe aujourd’hui sponsorisé par un géant de l’agroalimentaire spécialisé dans les pizzas. Mais Ben (c’est son surnom) n’en a cure. Lui, il a délibérément choisi d’offrir sa coque et ses voiles à cette association à but non lucratif qui se contente juste de mettre en relation les producteurs des pays du Sud avec les industriels des pays du Nord autour de principes d’échanges justes et durables.Né un 14 juillet au Canada, mais vivant à La Rochelle, l’homme à la chevelure en pétard est longtemps resté à terre. A préparer les bateaux d’Autissier, Auguin ou encore Munduteguy. Canadien et Français, le skipper se veut avant tout citoyen du monde. A tel point que la déclaration universelle des droits de l’homme décore le plafond de son 60 pieds.Nouvelle orientationTitulaire d’une licence en mathématiques qui a bien failli le conduire tout droit dans l’éducation nationale, Parnaudeau a changé de cap il y a dix ans. A la suite de deux événements marquants, sa vie a pris une autre orientation : en décembre 1993, il perd son œil gauche dans un accident. Deux ans plus tard, son meilleur ami décède. C’en est trop ! Ben comprend que la vie est trop courte pour ne pas la vivre pleinement. Alors, il choisit de faire “”ce qu’il aime le plus d’abord, et le plus vite possible””. La mer devient alors son terrain de jeu préféré. Après une première Mini Transat (17e en 1997), il se lance dans la construction d’un 6,50 avec son copain Richard Mérigeaux. Ce dernier vient de se fracturer le pied. Dans la tête de Ben, ça fait tilt : le bateau s’appellera “” Bon pied – Bon œil”” (2e du Mini-Fastnet en 2001).“”Vendez pas l’globe””Après des navigations en Antarctique au cours de l’année 2000, le grand Ben croise la route d’un certain Munduteguy : il devient le préparateur du Basque dans l’édition 2000-2001 du Vendée Globe. Le Rochelais prend ensuite possession du plan Morrison lors du Défi Atlantique 2003 (Bahia – La Rochelle), épreuve qualificative pour le Vendée Globe : 8e, Ben a son ticket en poche.Après avoir allégé le 60 pieds de 3 tonnes, le marin-citoyen se présente sur la ligne de départ aux Sables d’Olonne. Auparavant, avec ses potes, il a pris soin d’enregistrer un album intitulé “”Vendez pas l’globe””. Depuis 58 jours, sans faire de bruit, Benoît Parnaudeau poursuit son tour du monde et profite de chaque seconde qui passe. Quotidiennement, il envoie à tous ceux que ça intéresse une petite carte postale (www.cotweb.com/benparnaudeau). Sans emphase, souvent bourrée d’humour, pleine d’embruns, elle transpire sa joie d’être en mer. Loin du monde des terriens qu’il a de plus en plus de mal à comprendre.Philippe Eliès / Le Télégramme”
Hugo Boss rentre à la maison
« L’hospitalité qui nous a été offerte ici aura été fantastique, et il va nous être difficile de larguer les amarres… mais la perspective de mener Hugo Boss au rythme d’un équipage nous enthousiasme tous beaucoup. Le chantier a progressé très vite, et nous souhaitons vivement remercier Uwe chez Jazmarine, Bruce et Gigi de Cape Town Boating and Technologies, ainsi que Rob Sharp et Central Boating. Sans leur aide et leur générosité, jamais nous n’aurions pu effectuer tous les travaux en si peu de temps (ndlr : avis aux lecteurs qui pensent croiser dans les parages, voici quelques noms à retenir en cas de pépin). Les réparations au niveau du vît de mulet ont été finies avant noël, et après avoir remis le bateau en état de naviguer, nous nous sommes offert un repos bien mérité pendant les fêtes. Puis nous avons effectué quelques sorties pour tester les réparations – et je peux vous garantir que nous les avons testées !
L’effet local induit par la présence de Table Mountain au-dessus de Cape Town fait qu’ici, la gamme de vent va de la pétole absolue à 40 –50 nœuds, parfois plus.Heureusement pour nous, les premiers jours de navigation ont été marqués par des petits airs, mais le vent n’a pas tardé à rentrer. Nous sommes allés trouver 40 nœuds quelques jours plus tard, afin qu’Hugo Boss puisse s’ébattre à son gré. C’était un grand plaisir de se retrouver sur l’eau, de retrouver les joies de la navigation à haute vitesse.
J’ai encore néanmoins quelques poussées de déception au moment où les leaders du Vendée Globe passent le Horn et mettent le cap sur la maison, mais je suis certain que cela aurait été pire si j’avais dû passer noël aux Kerguelen ! Cette course reste bien sûr passionnante, et je souhaite bonne chance à Mike Golding. Nous partirons demain (message envoyé le 5 janvier, ndlr) et mettrons le cap au nord directement, près de la côte afin de parer les vents légers qui se trouvent plus à l’ouest. Notre remontée de l’Atlantique sera différente de celle des concurrents du Vendée, car nous naviguerons au portant à l’est de l’anticyclone, tandis qu’eux devraient avoir à tirer des bords au près dans son ouest. Je pense que le convoyage durera environ un mois, ce qui nous ferait arriver en Angleterre début février. Je sais que ce ne sera pas la même chose qu’un retour au pays après un Vendée Globe, mais j’espère que nombre d’entre vous viendront quand même nous accueillir à Gosport ».
(Source : Alex Thomson – traduction JB)