Imaginer une base pour une équipe de l’America’s Cup, comme celle d’Alinghi, qui englobe une centaine de personnes et 35 professions différentes, est un véritable casse-tête. Dès le mois de juillet, ce qui n’existe aujourd’hui que sous la forme de plans d’architecte ressemblera à une fourmilière. La taille, l’emplacement et l’imbrication des pièces ont été, bien évidemment, pensés pour une qualité de travail maximum au sein de chaque cellule. Le véritable défi était d’optimiser la communication au sein du Team. ” C’est passionnant, ajoute Michel Marie, le directeur des opérations d’Alinghi. Cela permet de connaître réellement les interactions entre les équipes du Team. La philosophie de la base ressemblera à celle d’Auckland en Nouvelle-Zélande, qui était déjà très performante. Il s’agissait surtout de peaufiner les détails “”. Ainsi, la communication dans la nouvelle base sera plus fluide. Lorsque, par exemple, en Nouvelle Zélande, une personne du design team souhaitait se rendre en zone technique, elle devait descendre du 2ème étage au rez-de-chaussée avant de remonter au 2ème étage… “” La fragmentation était plus importante entre le design team – comme l’équipe navigante – et la partie technique. Les passages piétons entre ces différentes zones ont ainsi été améliorés, “” souligne Michel. La base sera également interactive. Si les détails sont encore tenus secrets, elle est étudiée pour que le public puisse en profiter au maximum.”
Rohan Veal champion du Moth
Si la classe Moth a été créée en 1930, force est de constater qu’elle a su évoluer et laisser une grande liberté à ses acteurs au fil des ans… Aujourd’hui dominée par les unités équipées de foils qui viennent – grâce à Rohan Veal – d’enfoncer encore un peu plus le clou aux championnats du monde, cette série est considérée par beaucoup comme un véritable laboratoire duquel émergent nombre de solutions d’avenir en ce qui concerne la voile légère (notons que dans les années 50, certains Moth en Australie étaient déjà équipés de mâts-ailes). Du petit cat boat des origines, il reste finalement peu de choses si ce n’est le type de gréement, et les engins les plus extrêmes présentent une coque de 30 centimètres de large, pesant moins de 10 kilos !
Ellen MacArthur à 775 milles du Cap Horn
Des vents instables reviennent…A l’approche d’un talweg qui se déplace vers le sud-est d’Ellen. Le vent de nord-ouest bascule donc à l’ouest et oblige Ellen à empanner sur tribord (quand le vent arrive par la droite) pour mettre le cap au sud-est : “le vent est tombé à 20 nœuds, puis est revenu à 33, pour redescendre à 17… et puis sans un nuage, sans prévenir, il est passé de 17 à 36, il est retombé à 17, remonté à 37 et maintenant il souffle à 15 nœuds… Le tout en 4 heures ! Impossible de savoir quelles voiles porter. Là on a 2 ris solent alors qu’on devrait être sous 1 ris génois””. Malheureusement, cette tendance devrait se confirmer pendant les jours à venir. Le vent est déjà passé de 27,3 nœuds de moyenne hier à 18,1 nœuds ce matin, et la vitesse de Castorama ne dépasse pas les 14-17 nœuds. Nouveaux risques de glaces. Depuis la bascule de vent à l’ouest et l’empannage au sud-ouest, Castorama progresse vers des latitudes “”à risques””. “”L’idéal aurait été de rester un peu plus longtemps à l’avant du talweg, explique Commanders Weather, les conditions de mer défavorables ont poussé Ellen à empanner plus tôt sur tribord. Sur ce bord SE, elle va malheureusement se rapprocher d’une possible zone de glaces””. Castorama devra sans doute empanner plusieurs fois pour rester au nord de 56S où les risques d’icebergs sont les plus forts, d’après les rapports envoyés par le Canadian Radarsat aux organisateurs du Vendée Globe.”
Avaries et rebondissements
Drisse cassée Il y avait bien une explication à ce ralentissement soudain alors que les leaders évoluaient dans des conditions similaires. Mike Golding avait cassé sa drisse de grand voile à 6H 30 et il a été contraint de monter au mât en cours de journée pour réparer. Grimper à 30 mètres sans échelle pour repasser une drisse n’a pas dû faire rigoler le pompier anglais. La note n’est pas trop salée et l’hémorragie se limitait à une cinquantaine de milles. Golding va repartir de plus belle à l’attaque mais cette avarie est un premier avertissement . Comme dit Jean Le Cam qui n’en rate pas une ” Qui veut naviguer loin ménage sa voilure”” . Dans cette longue régate jusqu’ aux Sables , l’état de fraîcheur des hommes mais aussi des machines peut jouer un rôle prépondérant. Or Golding revenu de très loin sur les deux finistériens a forcément cravaché sa monture.”
Peyron se fait le Golfe
Philippe Péché, chef de quart sur Orange II« Le programme consiste à aller faire un grand triangle dans le golfe de Gascogne. Nos objectifs sont de contrôler le comportement du bateau complètement chargé (soit avec la nourriture, du matériel de rechange et un peu de fuel) et de récupérer des données pour nos polaires de vitesse avec le bateau en configuration record en vue du Trophée Jules Verne. L‘objectif est d’essayer de descendre vers La Rochelle ce soir puis de rejoindre le fond du golfe de Gascogne cette nuit. Demain, on devrait se retrouver vers le cap Finistère. On attend 35 nœuds de sud-ouest ce qui nous permettra de revenir au reaching”.”
Formidable course en tête du Vendée Globe
La remontée spectaculaire de Mike Golding…Chapeau bas à Mike Golding (Ecover) qui a repris 250 milles sur le leader depuis le Cap de la délivrance et qui est, ce matin, à un jet de pierre de Jean puisqu’à… 2,6 milles. Inutile de dire que Mike va passer -au moins !- en deuxième position au classement de 11 heures, compte tenu des routes suivies et surtout des vitesses affichées. Car Mike Golding (Ecover) qui affiche les meilleures performances depuis plusieurs pointages sur ce trio majeur navigue actuellement 1,3 nœuds plus vite en vitesse moyenne que Vincent et à plus de 2 nœuds que Jean. Mike est indiscutablement le plus rapide de ce groupe de trois dans tous les compartiments du classement ce matin ! Maintenant, rappelons tout de même les prédictions de Jean Le Cam qui avait, hier matin, évoqué la possibilité de perdre la tête de la course pour mieux la retrouver ensuite. Une option plus à l’est que les autres qu’il continue de poursuivre et qui l’éloigne toujours plus de la route théorique sur laquelle est établi le classement. Quand Jean compte-t-il toucher les dividendes de ce choix douloureux ? A suivre…
Plus de 500 milles en 24 heures pour Castorama
Peu avant le Nouvel An, Ellen MacArthur signait déjà un record pour elle avec 484, 5 milles en 24h. A 8h10 GMT ce matin, au compteur de Castorama, 496, 2 milles étaient enregistrés à la vitesse moyenne de 20,67 nœuds. Cinq heures plus tard… 501, 6 milles à la vitesse de 20,9 nœuds en 24 heures ! Satisfaisant, non ? « J’ai vraiment fait vite ! Ca fait du bien de faire autant de milles en 24h ! Pour ça, j’ai dû pousser très fort sur Castorama. C’est bien et pas bien à la fois ! Mais, il faut rester devant cette dépression ! »Justement, grâce à sa vitesse, Castorama a pu se sortir des griffes du centre de l’une des dépressions qui l’entoure. Cette position va engendrer quelques heures de répit pour Ellen qui paye, par de la fatigue, les vitesses élevées de la nuit, vitesses pas toujours souhaitées… « Je ne parviens pas à mettre mon cerveau en veille. Je pousse un peu plus que je souhaiterais et je ne suis pas à l’aise. Mais, je crois que c’est le bon moment pour faire de la vitesse. » D’autant, et Ellen le sait, que dans cette partie du parcours, Françis Joyon réussissait quotidiennement à réaliser des moyennes supérieures à 500 milles… La cadence est donc élevée et il va falloir tenir !
Cap Horn à venir pour Temenos …
Jean Le Cam (Bonduelle) possède 44,6 milles d’avance ce matin sur Vincent Riou (PRB). Mike Golding (Ecover), 3e, revient au contact et ne possède plus que 71,7 milles de retard sur le leader. Le trio de tête est ce matin à 740 milles dans le sud-est de Montevideo (Uruguay) et à 2 700 milles de l’Equateur. Patrice Carpentier (VM Matériaux) est arrivé en Nouvelle-Zélande. Annonce officielle de son abandon. Dominique Wavre (Temenos) est en approche du Cap Horn. Il devrait le passer vers 8 heures ce matin. Quelques heures de cape pour Karen Leibovici (Benefic) pour des problèmes de charge de batteries.
« Moi Patrice Carpentier, skipper du voilier VM Matériaux engagé dans la course du Vendée Globe déclare faire escale ce jour samedi 8 janvier au port de Lyttelton (proximité de Christchurch). Cette escale a pour raison des problèmes techniques sur le bateau à commencer par la bôme cassée qui sera réparée sur place. Je reçois par conséquent une assistance extérieure et de ce fait suis mis hors course du Vendée Globe comme l´indique le règlement. J´ajoute que mon intention est de reprendre la route dès que les travaux seront achevés et de boucler ce tour du monde en solitaire. Patrice Carpentier ». Patrice est donc bien arrivé en Nouvelle-Zélande et se retire donc de ce Vendée Globe officiellement, la mort dans l’âme. Mais à l’image de Marc Thiercelin (ProForm), Patrice bouclera son tour du monde puisqu’il reprendra la mer en solitaire pour rallier les Sables d’Olonne hors course dès que les réparations auront été effectuées sur son VM Matériaux.
Dominique Wavre (Temenos) est à quelques heures de son sixième Cap Horn. A 44 milles du mythique rocher, Dominique navigue au portant dans un flux de secteur ouest bien établi. 16,5 nœuds de vitesse moyenne sur une demi-heure pour 16,3 nœuds de VMG (vitesse de rapprochement par rapport au but), autant dire que la délivrance est au bout de l’étrave. Ce navigateur qui est le plus capé en nombre de milles autour du monde sur ce Vendée Globe est attendu vers 8 heures à la longitude mythique du Cabo de Hornos chilien.
De son côté Karen Leibovici (Benefic) a dû faire face à des problèmes de charge de batteries qui l’ont obligée à se mettre à la cape pour trouver l’origine du problème. Elle était alors à 300 milles dans le sud-est de la Tasmanie. Après différents tests, Karen a pu reprendre sa route normale vers 00h40 (heure française). Tout semblait fonctionner normalement.
Devant, chacun y va de sa route… Les positions sur l’échiquier marin ont une fois de plus évolué même si le classement reste identique. C’est Mike Golding (Ecover) qui est le plus au vent de la flotte ce matin. Mike fait du cap, progresse au près à bonne vitesse et gagne du terrain sur la route. Il est à 71,7 milles de Jean Le Cam (Bonduelle) ce matin et seulement à 27,1 milles de Vincent Riou (PRB). Le potentiel d’Ecover est en train de s’exprimer pleinement et Mike a repris un peu plus de 20 milles sur le leader depuis hier même heure. Il est indéniablement le plus rapide des trois sur 24 heures ! La moins bonne vitesse de rapprochement au but (VMG) est par contre pour… Jean Le Cam (Bonduelle). En effet, Jean affiche la meilleure vitesse moyenne sur une demi-heure avec 10,5 nœuds pour « seulement » 8,8 nœuds sur la route. En fait, Jean met plus d’est dans sa route comparé à Vincent Riou et à Mike Golding plus proches de la route théorique. La distance en latéral entre Mike Golding (le plus ouest) et Jean Le Cam (le plus est) est de 145 milles ce matin, Vincent jouant la position de centriste du moment. Et même si les conditions météo sont aléatoires avec des petits airs, Jean va clairement chercher quelque chose sur la droite du plan d’eau.
(Source Vendée Globe)
Cap Horn à venir pour Temenos …
« Moi Patrice Carpentier, skipper du voilier VM Matériaux engagé dans la course du Vendée Globe déclare faire escale ce jour samedi 8 janvier au port de Lyttelton (proximité de Christchurch). Cette escale a pour raison des problèmes techniques sur le bateau à commencer par la bôme cassée qui sera réparée sur place. Je reçois par conséquent une assistance extérieure et de ce fait suis mis hors course du Vendée Globe comme l´indique le règlement. J´ajoute que mon intention est de reprendre la route dès que les travaux seront achevés et de boucler ce tour du monde en solitaire. Patrice Carpentier ». Patrice est donc bien arrivé en Nouvelle-Zélande et se retire donc de ce Vendée Globe officiellement, la mort dans l’âme. Mais à l’image de Marc Thiercelin (ProForm), Patrice bouclera son tour du monde puisqu’il reprendra la mer en solitaire pour rallier les Sables d’Olonne hors course dès que les réparations auront été effectuées sur son VM Matériaux.
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