Ils ont lâché les chevaux. A 3660 milles nautiques de Cuba, la flotte des douze solitaires de ce Trophée BPE Saint-Nazaire-Cienfuegos de Cuba, toujours menée par le Cercle Vert de Gildas Morvan, a considérablement accéléré. Il n’est plus rare d’enregistrer des pointes de vitesse à douze nœuds et trois bateaux – Aquarelle.com, Little Black Shark et Gedimat – affichaient cet après-midi des moyennes supérieures à dix nœuds sur les quatre dernières heures. Profitant d’un flux de nord-ouest désormais souvent proche de 20 nœuds (rafales à 30 la nuit dernière) les douze navigateurs se font plaisir en glissant à l’aide d’un petit spi asymétrique inédit en Figaro Bénéteau et visiblement particulièrement efficace… «C’est une merveille cette voile ! » s’enthousiasme Yannick Bestaven (Aquarelle.com), « je l’ai utilisée toute la nuit et le bateau marche très, très bien avec : jusqu’à 100, même 120 degrés du vent tu vas aussi vite que sous grand spi et le bateau est beaucoup plus stable, tu peux parfaitement le gérer, même sous pilote ».
Sur Gedimat, qui remontait très fort cette nuit et fonçait à onze nœuds au moment de la vacation radio, Armel Tripon confirmait : «ce petit spi asymétrique est magique, on se demande bien comment on a pu s’en passer jusque là. Je goûte à des sensations de glisse inédites pour moi en Figaro Bénéteau. On avoine, c’est stable, c’est génial… il ne faut plus jamais faire de transat sans cette voile là !»
Même avis chez Jeanne Grégoire (Banque Populaire), qui a rétrogradé à la quatrième place la nuit dernière, sans s’inquiéter outre mesure. «Je suis toute seule maintenant, j’ai perdu mon grand géant vert ce matin et je sais que Gildas navigue mieux que moi dans des conditions ventées. Je préfère rester sous ce petit spi asy bien stable plutôt que tenter d’envoyer le grand et partir au tapis toutes les deux secondes. La route est longue et j’essaie de naviguer propre. Avec cette voile, je suis quand même à onze nœuds souvent. Ce n’est pas si mal et je ne peux pas aller plus vite . » Fermez le ban.
L´asymétrique est de sortie !
Spirit of Sark, d’un souffle
Team Stemlar, en prenant la troisième place, s’est offert son premier podium, à seulement 39 minutes du second… Comme prévu hier, l’effet « parking » aux abords de Cape Town a fait le tri, et lorsque Stemlar a coupé la ligne, Imagine It Done (qui a mené une grosse partie de l’étape) était encore aux prises avec une pétole tenace. Ces 4 bateaux étaient au coude à coude lorsqu’ils se sont fait engluer dans la calmasse, et au petit jeu du « j’arrive-péniblement-à-ramper-vers-la-ligne », Spirit of Sark s’est avéré le plus à l’aise.
Jours de pétole…
120 nm du Cap, 20h GMT…. On a retouché un peu de vent qui nous permet de glisser à 12 nœuds vers le Cap sous Gennaker et grand-voile…
Ce fut une journée de pétole intense avec baignade, pêche, et loisirs… (Farniente). J´ai quand même réussi ce matin, à battre Will notre navigateur … Lui en crawl rapide et moi à la barre… A trois noeuds, on a commencé à voir le Will s´éloigner doucement à l´arrière du bateau et il a fallu que je lofe pour le repêcher… (Seule prise du jour !!!…). L´ambiance est bonne, quelques changements de voiles égaient nos journées, et les nuits étoilées nous font rêver…
Une attaque de poissons volants nous a comblé pour le dîner d´hier. Jamais vu une telle escadrille, affolée par nos deux étraves, s´envoler désordonnés entre les flotteurs et finir lamentablement dans les cockpits et sur le trampoline. Armés de seaux, il ne nous restait plus qu’à les cueillir et les frire !!! Trop bon, un peu de chair fraîche !!!! Ce soir, manquant de vitesse au coucher du soleil, les poissons sont restés dans l´eau… Pas cool pour le petit extra de nos rations nutritives! Pour la petite anecdote. C´est étonnant de voir qu´en monocoque, les poissons s´échappent de chaque cotés de l´étrave vers la lumière. Et par contre ici, ils se trouvent désemparés par un engin les encerclant… Effrayés par une coque, ils se projettent vers l´extérieur et se font ramasser par l´autre flotteur…Clac !! Paf !! Des dizaines de ‘flyfish’. Que dis je !? Des centaines, finissent à moitié assommés dans notre sillage… Je comprends maintenant, pourquoi nous sommes suivis depuis quelques jours par quelques prédateurs aériens.
Les poudres et barres de protéines ne nous ont pas fait prendre un gramme… La pêche s´avère désastreuse ! Rien, absolument rien… Par contre, on voit autour de nous, des dorades coryphènes se régaler de poissons volants ; des dauphins nous accompagnant un bout de chemin ; deux baleines croisant tranquillement, sans même se soucier de notre bel oiseaux scotché sur l´eau; quelques volatiles nous encerclant en se demandant ce qu’un aussi gros piaf peux bien faire là, posé sur l´eau sans bouger une aile…
Jonny désespère avec ces trois lignes…de traiiinnnnnne…
Paul continue ses interviews…
Thomas et Jacques sont déjà sur leur 60 pieds…
Jonas et Andy tournent en rond, faute de manoeuvres…
Brian et Will continuent leur casse tête chinois avec la météo…
Fraser se tracasse avec les histoire de Sally….
Sharon peaufine sa liste pour ses prépa olympiques à venir…
Karine continue sa cure de sommeil…
Damian entretient son corps à coups de pompes et tractions…
Et moi je suis là, contemplatif, à tailler la bavette avec qui veut m´écouter…
Nous devrions attaquer le Golfe demain, avec comme plan de longer les côtes Iraniennes en respectant les eaux internationales, (12 NM ), pour éviter de devoir exposer notre linge sale aux militaires… Les vents semblent un peu plus soutenus au Nord du Golfe. Nous n´enroulerons donc pas le Cap. Mais au contraire, continuerons au Nord avant de virer.
Ensuite, Inshallah, nous devrions toucher du N- NE pour rejoindre Hormuz… ( C´est pas signé !!! )
Ciao
Stan
www.maxicatdoha.com
Le “géant vert”” aux commandes”
Gildas Morvan sur Cercle Vert a chipé pour quelques encablures la tête de ce Trophée BPE à Jeanne Grégoire (Banque Populaire). C’est en tous cas ce qu’indiquait le classement intervenu au moment où la plupart des solitaires franchissaient le front froid et recevaient enfin un flux de nord-ouest de l’ordre de 15 nœuds. Autrement dit une allure enfin portante autorisant une route directe vers les Açores. Bon pour le moral après une nuit glaciale à faire du près océanique dans une mer relativement formée. Néanmoins, à la vacation radio du jour, Gildas Morvan montrait qu’on peut être leader et pas forcément voir tout en rose : « la mer était dure cette nuit, c’était un peu l’enfer et je me suis cogné de nouveau le genou, la douleur est revenue et du coup je suis un peu à quatre pattes et ce n’est pas simple. Mais bon le côté positif de l’affaire c’est que maintenant on a passé le front, la mer se calme et on fait la route ». Le « maintenant » de Gildas, c’est juste après ce fameux passage du front froid que tous allaient chercher dans l’ouest. Il est arrivé. Vite. «En un claquement de doigts, je n’avais jamais vu ça, une bascule aussi brève, aussi rapide, à peine le temps de mettre un ciré ! », explique Charles Caudrelier (Bostik). Cette rapidité dans la transition ne fait pas les affaires de ceux qui avaient choisi l’option nord : Gedimat et Atao Audio System, qui accusent désormais une quarantaine de milles de retard sur les leaders. « Je croyais au nord et en fait c’est passé tout droit, comme une fleur. J’ai fait une erreur. Il faut l’accepter, même si la route est longue et qu’il peut encore se passer plein de choses… » confiait Dominic Vittet, « mais ça va, il fait beau maintenant et je crois avoir repris quelques milles à des petits camarades ».
Trophée BPE : de l’air… enfin.
Du coup les pilotes automatiques sont passés à l’action, permettant aux skippers d’entrer dans le rythme du sommeil fractionné.”Le pilote est branché depuis hier soir, il y a 12 noeuds de vent, c’est idéal pour lui et il barre super bien”” avoue le marseillais Marc Emig (Total) – qui se plaint du froid engendré par cette coulée d’air venue du pôle nord. “” J’ai fait bannette depuis hier soir “” explique Dominic Vittet – Atao Audio System. “”Je me lève, je règle, je regarde les cartes météo et hop je retourne dans la bannette car il faudra du jus pour attaquer la suite “”. Vittet est le plus au nord d’une flotte qui s’étale désormais sur 70 milles en latitude. Car outre le sommeil, la stratégie a fait elle aussi ses premières armes. La flotte doit contourner une nouvelle bulle anticyclonique sans vent au milieu du Golfe de Gascogne. Le gros de la troupe tente de la passer par le nord. Seuls trois Figaros Bénéteau tentent la voie étroite du sud, avec une réussite incertaine pour le nazairien David Raison – Coutot Roehrig le plus extrême dans cette option: “” Physiquement tout va bien, mais tactiquement ça ne se présente pas comme je voulais, j’ai bien plongé sud mais je n’ai presque plus de vent.”” Après cette dangereuse bulle, les Solitaires du Trophée BPE vont partir à la recherche d’un autre système météo, balisé par une dorsale qui doit leur amener des vents portants à partir de demain après midi. Classement de 5h00 (Heure française):1 – Eric Douglazet (Crédit Maritime – Zerotwo) à 4 096,0 milles de l’arrivée2 – Charles Caudrelier (Bostik)à 1,8 milles du leader3 – Jeanne Gregoire (Banque Populaire) à 2,8 milles du leader “
“Powered By Le Défi”””
Voici donc les premières ébauches de l´identité graphique prévue par l´équipe.
"China Team Powered By Le Défi", on est en pleine rhétorique automobile… L´appellation a au moins le mérite de préserver les deux identités, même si elle apparaît quelque peu alambiquée. Si la déco révélée ici est validée, on notera que le chantier ne devrait pas coûter trop cher en travaux de peinture. Il est vrai que la coque rouge avait quelque chose de prédestiné…
Le document complet se trouve à l´adresse suivante :
www.challengercommission.com/chinateam.pdf
Global Challenge : Cape Town dans quelques heures ?
« Nous avons environ 25 nœuds de vent, le spi est de sortie et nous filons vers Cape Town à 10 – 12 nœuds ». James Allen, skipper de Me To You, a bien l’intention de continuer à contrôler Samsung et BG Spirit jusqu’à l’arrivée de la 4ème manche du Global Challenge. « Ces derniers jours, nous avons su saisir notre chance… nous avons doublé BG Spirit et aussi Samsung, et nous sommes actuellement à une quinzaine de milles devant ce dernier, qui se trouve plus au nord. J’espère que nous pourrons le contenir jusqu’à l’arrivée, soit deux jours environ. » Pour autant, Me To You ne joue pas la victoire puisqu’il se trouve à 200 milles du leader, et seulement en 8ème position : mais James Allen défendra sa place bec et ongles, et ne cache pas sa satisfaction d’avoir réussi à grimper au classement… Mais Matt Ridell, skipper de Samsung, n’entend pas rester neuvième : « nous nous sommes positionnés dans le nord d’une zone de hautes pressions et nous tirons actuellement parti de vents d’est, afin de faire la meilleure vitesse possible en direction du cap des Aiguilles ».
Début des (vraies) hostilités
Il suffit de jeter un œil rapide aux trajectoires suivies depuis la nuit dernière pour s’apercevoir que cette fois, les douze solitaires de ce Trophée BPE Saint-Nazaire Cienfuegos de Cuba sont dans le vif du sujet. Après avoir dessiné un premier étranglement, les routes ont éclaté en bouquet, puis se sont de nouveau rapprochées. En un mot, les trajectoires ne sont plus parallèles. Même si tous ont dans la tête d’aller chercher dans l’ouest pour passer un front qui les autoriserait ensuite à descendre sous spi vers les Açores, on note avec intérêt que les sudistes – Total, Entreprendre au Pays de Lorient, Little Black Shark et Coutot Roehrig – ont une nette tendance à rejoindre l’idée du peloton de tête sur sa route médiane.
A l’opposé, Dominic Vittet sur Atao Audio System revient lui aussi dans cet axe : alors qu’il semblait confiant dans sa route nord voilà 12 heures, il a étonnamment accepté de perdre du terrain en croisant copieusement la route de Gedimat, lequel persiste au plus nord de la flotte. Comme il n’a pu être joint à la vacation de ce midi, on ne sait pas quelle est l’idée exacte de Dominic. L’espoir d’Armel Tripon, lui, est de toucher le premier une rotation au nord-ouest qui lui permettrait de recoller au peloton de tête. A la vacation de ce midi, en duplex entre le PC presse de Saint-Nazaire et le Yacht Club de France, il était d’ailleurs intéressant de constater que le nordiste évoluait dans un flux différent des autres Figaro Bénéteau. « Je touche du sud-ouest de l’ordre de 18 nœuds » expliquait Armel Tripon, alors que tous les autres concurrents évoluaient au près dans «un flux d’ouest de 13 à 15 nœuds », comme notaient Marc Emig (Total) et un Gildas Morvan qui avait hissé son Cercle Vert en deuxième position, juste derrière le Banque Populaire de Jeanne Grégoire, en tête pour la première fois depuis le départ.
« C’est la belle et la bête en tête » , s’amusait Lionel Péan. «Avec Gildas, on ne se quitte pas » confirmait Jeanne, évidemment pas mécontente d’être la première femme en tête d’une course en solitaire depuis l’odyssée d’Ellen MacArthur. «Jeanne m’a un peu énervé à me doubler cette nuit », répondait le principal intéressé, « mais il y a du vent, grand soleil et ciel bleu… ça ne peut pas aller beaucoup mieux !»
Le Record SNSM Saint-Nazaire Saint-Malo, c’est parti !
Une plate-forme de communication sur la sécurité en mer.
Un événement inédit en trois temps :
Premier rendez-vous
Du 17 au 20 avril, les navigateurs d’exception ouvrent la ligne du Record SNSM entre Saint-Nazaire et Saint-Malo
Les plus grands navigateurs ont choisi d’offrir leur notoriété à la SNSM le 19 avril, en se lançant les premiers sur le Record SNSM Saint-Nazaire Saint-Malo. L’un d’eux établira le premier temps de référence du Record, en trimaran 60’ :
Michel Desjoyeaux(Géant), parrain du Record SNSM et qui soutient cette belle initiative depuis sa genèse. Il sera associé à Vincent Riou, brillant vainqueur du dernier Vendée Globe. Alain Gautier (Foncia) associé à Armel Le Cléach. Franck Cammas (Groupama), Thomas Coville (Sodebo), Pascal Bidegorry (Banque populaire), Fred Le Peutrec (Gitana XI), Thierry Duprey (Gitana X)
Déroulé de l’événement
Dimanche 17 avril
• 12 h : arrivée des trimarans dans le port de Saint-Nazaire
Lundi 18 avril
• 12 h : conférence de presse à l’hôtel de ville de Saint-Nazaire
• 19 h : dîner officiel
Mardi 19 avril
• 13 h : sortie des bateaux
• Entre 14 h et 16 h : départs échelonnés des 6 trimarans
Mercredi 20 avril
• Arrivée prévue à Saint-Malo entre le petit matin et le milieu d’après-midi
• 19 h : Remise des prix à la Chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo (intra-muros)
Parcours
284 milles de Saint-Nazaire à Saint-Malo. Les bateaux laisseront les îles de Sein et Ouessant à tribord, ainsi que toutes les marques qui balisent la Bretagne nord.
56 stations SNSM jalonnent le parcours.
Ellen Mac Arthur, la femme la plus rapide autour de la planète, pointera l’étrave de son maxi Castorama sur la ligne de départ du Record SNSM avant l’été, ainsi que Jean-Luc Van den Heede. Bruno Peyron et Oliver de Kersauson ont également fait connaître leur intention d’y participer cette année.
Un Français chez Brasil 1…
Faire réparer un mât brisé non loin du cap Horn, savoir exactement quel est – pour chacune des escales – le moyen le plus rapide d’acheminer des pièces de rechange, connaître l’adresse des hôtels par cœur ou encore savoir où et quand l’équipage prendra ses repas en Australie : le responsable de l’équipe à terre se doit d’être une véritable machine organisationnelle, afin que tout se déroule pour le mieux côté sportif. « Je sais que mon boulot n’est pas le plus prestigieux de l’équipe, explique Hervé Le Quilliec, mais il est très important. Et pour le faire efficacement, il faut penser avec un coup d’avance. En premier lieu, il faut être prêt à réagir, passer en revue toutes les possibilités. Par exemple, sur certaines escales, il sera logique de faire venir l’équipe de maintenance au bateau et à l’inverse, parfois il faudra acheminer le bateau jusqu’à l’endroit où les préparateurs se trouvent – c’est pour cela qu’il est essentiel de faire un planning précis.» Autre aspect important de la fonction, le responsable de l’équipe à terre fait le lien entre les marins et le comité de course. « Il est difficile de joindre directement les gens à bord, je ferai donc office de passerelle. Et il faut aussi assurer la communication avec les familles des navigants. Si quelqu’un veut être à l’escale au bon moment pour accueillir le bateau, c’est moi qu’il doit appeler pour savoir précisément quand partir.» Un programme chargé pour un seul homme, mais Hervé Le Quilliec en a vu d’autres… Lors de la dernière Volvo, il officiait chez Nautor Challenge et avait la charge des deux bateaux (Amer Sports One et Too). « Cela ne fait pas une grosse différence, souligne-t-il, à l’époque, il y avait juste plus de monde à gérer. » La construction du VO70 Brasil 1 doit s’achever en mai, et le baptême du navire est prévu pour le mois de juin.
Source Volvo Ocean Race (traduction JB)