Il sont trois représentants de l’hexagone en Espagne, c’est-à-dire que la France est la nation la plus forte en match-race actuellement, ce qui sans être une surprise, mérite d’être plus connu du public, surtout quand les adversaires se nomment Ed Baird (USA), Peter Gilmour et James Spithill (Australie), Paolo Cian (Italie), Ian Williams (Angleterre), Bjorn Hansen (Suède), Staffand Lindberg (Finlande), Eugeny Neugodnikov (Russie), Santiago Lopez-Vazquez (Espagne). Mathieu Richard (n°3 mondial), Philippe Presti (n°5) et Sébastien Col (n°7) auront donc un beau plateau à affronter pour le titre mondial ISAF créé en 1998.La première journée s’est déroulée sous une bonne brise (15-18 nœuds et jusqu’à 22 nœuds !) à bord de Tom 28, de petits monotypes italiens très vivants mais instables dessinés par Giovanni Ceccarelli. L’Italien Paolo Cian est pour l’instant le seul à avoir remporté ses trois matchs tandis que le dernier duel entre Spithill et Baird a été reporté.
En route pour la Corse
En enregistrant un quatrième succès après seulement dix régates disputées, les leaders varois comptent désormais une confortable avance au classement général provisoire (8 points) sur des représentants de l’océan Indien (Ville du Port-BRED-La Réunion) performants et revenus à la hauteur de Dimitri Deruelle (Défi-Partagé-Marseille) épaulé par Loick Peyron. S’il veut conserver sa double couronne, Deruelle qui avoue « avoir commis une petite erreur d’appréciation sous un nuage qui nous coûte trois places dans le dernier parcours olympique », devra briller obligatoirement dans la descente de la Méditerranée. Un plat de résistance que Dimitri aborde avec prudence : « les pièges sont multiples. Dans un premier temps il faudra bien négocier la navigation côtière au pied des falaises de Cassis puis au passage du cap Sicié à l’approche de Porquerolles. La seconde partie sera plus ouverte dans la traversée car beaucoup plus stratégique. On devra se fier aux prévisions météo. Loïck Peyron est en charge de la partie navigation, on peut lui faire entière confiance dans ce domaine. Et enfin, je me méfie de l’atterrissage dans la baie de Calvi où il y règne souvent des petits airs » A noter aussi, la belle embellie du bateau SDV Méditerranée-Elcimaï, co-skippé par Marc Emig et Karine Fauconnier : « Nous sommes heureux d’avoir tenu nos positions dans la 10ème manche. Cette deuxième place récompense les efforts de l’équipe après nos malheurs (NDLR : SDV avait été éventré dimanche – après un refus de tribord manifeste – par Alfa Laval et avait raté trois manches, le temps nécessaire pour le remettre en état de marche avant de reprendre la compétition) On a toutefois un déficit de vitesse pure en particulier aux allures de près. Ce résultat reste malgré tout encourageant pour la suite ». Les premiers bateaux ne sont pas attendus sur l’île de Beauté avant jeudi après-midi.
Le laboratoire océanique
La Transat 6.50-Charente Maritime-Bahia (nommée plus simplement Mini Transat) est après l’Ostar, la plus ancienne des épreuves océaniques en solitaire. 680 marins ont ainsi pris le départ en quatorze éditions (tous les quatre ans) et 526 solitaires ont ainsi parcouru plus de 4 000 milles pour traverser l’Atlantique ! « La Grande course des petits bateaux » est avant tout une histoire d’hommes, de mer, de passion, de dépassement de soi, de solidarité. Mais c’est aussi un incroyable laboratoire d’idées et d’innovations : dès les premières éditions, la Mini Transat a permis d’explorer de nouvelles voies architecturales et de tester des matériaux et des technologies en situation. Ainsi en 1977, les “Ministes”” s’alignèrent sur des voiliers spécialement conçus pour cette transat, certains modifiant des voiliers de série existants, d’autres imaginant des prototypes pleins d’innovations. Le Polonais Kasimir Jaworski installe deux safrans à l’arrière pour améliorer le contrôle du bateau contre le vent lorsque le Mini gîte, et augmenter la stabilité de route au vent arrière. Il se dote aussi d’un gréement sans grand voile avec deux génois sur enrouleur, déployés comme une aile de papillon au portant grâce des tangons télescopiques. La coque est à l’époque déjà réalisée en fibre de Kevlar !
Lors de la seconde édition, c’est un Américain qui surprend tout le monde avec un prototype révolutionnaire, American Express : une longueur à la flottaison aussi longue que la coque (6,50 m) pour améliorer les performances au près, une quille à bulbe pour descendre le poids et accroître la stabilité, du rond de chute dans la grand voile pour augmenter la surface et surtout deux réservoirs de 280 litres chacun pour améliorer le couple de rappel contre le vent et alléger le bateau au portant en vidant l’eau de mer. L’idée de ces ballasts liquides qu’Eric Tabarly avait imaginé en 1969 sur n’avait jamais été reprise mais la victoire de Norton Smith les rendra indispensable sur les Minis, puis sur les bateaux du Vendée Globe et même sur certains voiliers de série actuels.
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La Der du Trophée Atlantique
Bernard Bocquet le sait et le président du Centre Nautique de Lorient, toujours très soucieux de la qualité de l’organisation de son épreuve, n’a donc pas prévu de changer une formule qui a largement fait ses preuves. Cette année donc, on retrouvera 130-140 bateaux répartis sur trois ronds : IRC, HN et monotypes.
«Avec une petite particularité concernant les petits monotypes qui disputeront chez nous la manche finale du Sport Boat Master Tour».
“Du monde dans le bourg””
Les IRC et HN risquent de débarquer en force, l’épreuve lorientaise étant, elle aussi, la finale du Trophée Atlantique qui comprend le Spi, l’Obélix Trophy, le Grand Prix du Crouesty, La Rochelle et Lorient. “”De plus, cette 6ème édition va coïncider avec l’arrivée du Tour de Bretagne en double. Entre notre flotte et les Figaro 2, Il risque d’y avoir du monde dans le bourg le samedi 24», ajoute le président du CNL. Une semaine après l’Atlantique – Le Télégramme, le plan d’eau sera encore animé puisque c’est à Lorient que se courra le dernier Grand Prix Orma (multicoques de 60 pieds) de la saison.
Inscriptions et renseignements au Centre Nautique de Lorient, quai Eric Tabarly. Adresse e-mail : bienvenue@cnlorient. com.
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Programme chargé pour Skandia
Le 60 pieds Open Skandia sera au départ de la Transat Jacques Vabre le 5 novembre prochain au Havre. Il sera mené par deux marins aussi expérimentés que talentueux : le skipper britannique Brian Thompson et le navigateur australien Will Oxley. Détenteur de nombreux records, aussi à l´aise en monocoque qu´en multicoque, Brian Thompson affiche un CV nautique particulièrement bien rempli. Il a déjà couru de nombreuses fois dans la classe des Open 60 et a notamment terminé 3ème de la Transat Jacques Vabre 2003 aux côtés de Mike Golding sur Ecover. Après avoir remporté l´Oryx Quest en début d´année à la tête du maxi-catamaran Doha 2006, Brian Thompson a naturellement choisi Will Oxley pour le seconder sur cette traversée de l´Atlantique en double, Le Havre – Salvador de Bahia (Brésil). Will occupait en effet le poste de navigateur à bord de Doha 2006 lors de sa victoire autour du monde en avril dernier, mais il a également navigué en monocoque. Il était skipper de Compaq sur le BT Global Challenge (tour du monde à l´envers en équipage avec escales), avant d´embarquer à bord de Team888 (ex-Skandia) pour la Calais Round Britain Race en 2003.
Pacé se dévoile
Champion du monde de match-race en 1994, sextuple vainqueur du Tour de France à la Voile, Bertrand Pacé participe à sa sixième campagne pour l’America’s Cup. Né à Dunkerque il y a 44 ans d’une famille bretonne, Bertrand Pacé est le plus expérimenté des barreurs français de l’America’s Cup. Lundi 30 août 2005, il a remplacé au pied levé le tacticien Gavin Brady qui venait juste de démissionner.
Tu avais plusieurs propositions après la Coupe 2003, pourquoi avoir choisi BMW Oracle Racing ?
« Je n’avais pas tant de propositions. J’étais surtout en contact avec deux gros syndicats. Je ne voulais pas partir dans un syndicat qui n’avait pas les moyens de faire bien. Je voulais être dans une équipe qui avait les chances de gagner. Mes quatre premières Coupe se sont déroulées dans des syndicats qui n’avaient pas toujours les moyens de leur politique. J’en étais ressorti relativement frustré. Je voulais donc être dans une des meilleures équipes, quitte à ne pas forcément être sur le bateau. J’ai aussi beaucoup de plaisir à travailler dans l’évolution du bateau. C’est très intéressant. »
Objectif podium pour Mathieu Richard
Cette épreuve s´annonce passionnante, la concurrence est solide. Mathieu Richard aborde ce championnat avec comme objectif le podium, après l´avoir raté de peu en 2003 en Italie. Actuellement 4ème du classement mondial de match racing, le français a le potentiel de faire une bonne place, malgré les résultats mitigés de la saison. “C´est une très belle épreuve qui nous attend. Il y a deux ans, on termine 4ème du Championnat du Monde. Aujourd´hui, nous visons le podium””, déclare Mathieu Richard.
Quel est le bilan de cette saison ?
Mathieu Richard : “”C’est un peu mi-figue, mi-raisin. Le début de saison a très bien démarré car en mai, nous étions 3ème au classement mondial. On a fait trois belles performances : second à Marseille et en Sicile, ainsi qu´une quatrième place à Los Angeles. Les résultats aux Internationaux de France de Pornichet, en Croatie, en Allemagne et en Suisse ont été plus décevants. Aujourd’hui nous sommes 4ème du classement mondial mais l’objectif et de revenir à la troisième place.””
Comment abordes-tu ce Championnat du Monde de Match Racing?
M.R. : “”Nous sommes tous très motivés. Cette épreuve réunit les 12 meilleurs mondiaux. Le plateau sera donc relevé avec des adversaires de taille comme les 2 spécialistes de la Coupe de l´America : Baird, l’américain et Spithill, l’australien. Cependant, le niveau des équipages reste homogène, alors pour nous, il y a une carte à jouer. L’objectif est de se qualifier pour les demi-finales pour ensuite disputer le podium. Ce plan d’eau nous a déjà porté bonheur en septembre 2004 : nous y avions gagné le Championnat d’Europe. Alors pourquoi pas le podium sur ce Championnat du Monde !””
Comment vous êtes-vous préparés ?
M.R. : “”Tout l’équipage est prêt. Nous avons beaucoup régaté en match racing et participé à des séances d´entraînement au sein de l´Equipe de France de match racing dont nous faisons partie. Nous naviguons aussi sur d´autres supports comme le multicoque ou le Mumm 30. Nous avons d´ailleurs gagné le championnat du Monde de Mumm 30 cette année. Cela pourrait être un joli doublé ! La nouveauté aujourd’hui c’est aussi que certains de mes équipiers ont l’expérience des gros bateaux. Ils naviguent à bord de China Team qui participent aux Actes de la Coupe de l’America. Nous sommes donc dans les starting blocks !
Equipage : Mathieu Richard (skipper), Greg Evrad (tactique et régleur de GV), Olivier Herlédant (régleur voiles d´avant) et Yannick Simon (n°1).
Liste des engagés :
Peter GILMOUR (AUS)
Ed BAIRD (USA)
Mathieu RICHARD (FRA)
Philippe PRESTI (FRA)
Paolo CIAN (ITA)
Sebastien COL (FRA)
James SPITHILL (AUS)
Ian WILLIAMS (GBR)
Björn HANSEN (SWE)
Staffan LINDBERG (FIN)
Evgenu NEVGODNIKOV (RUS)
Santiago LOPEZ-VAZQUEZ (ESP)
Source Team Saba”
Leroy règne sans partage
L´organisation d´une compétition de match-racing, ça ne s´improvise pas. Au Sport Nautique de Saint-Quay Portrieux, ça fait un moment que l´équipe de Christian Le Carrer est rôdé à ce genre d´excercice. Six ans exactement.
Quatre matchs
en simultanée
“A Saint-Quay, nous avons la réputation de faire courir beaucoup de matchs””, explique le manager du club. Contrairement à certaines nations qui peinent à boucler un round-robin entier, en baie de Saint-Brieuc, les matchs s´enquillent à une vitesse impressionnante.
En effet, avec douze équipages engagés, le SP Saint-Quay Portrieux a pris le pari de faire disputer 66 matchs, chaque concurrent devant en courir au moins 22 (27 pour les deux finalistes).
Pas étonnant donc que, hier matin, c´est à l´heure prévue (10 h) qu´ont été donnés les premiers départs, à raison d´un match toutes les quatres minutes. “”Sur l´eau, nous avons toujours quatre duels en simultanée””, ajoute le maître d´œuvre. Cette année, les organisateurs ont eu la bonne idée de penser au public en installant des gradins au bout de la jetée du port de plaisance.
Regarder du match-racing les pieds au sec, confortablement assis, avouons que ce n´est pas désagréable !
“”Une très bonne journée””
A terre comme sur l´eau, tous les observateurs présents ont pu se rendre compte que l´équipage du Class 8 dirigé de main de maître par Claire Leroy était largement au-dessus du lot. Dans un vent de nord, oscillant entre 6 et 8 nœuds, la n°1 mondiale, récemment victorieuse en Italie, a tout simplement remporté ses huit duels.
“”C´est une très bonne journée pour nous, avoue Claire Leroy. Disons que nous avons eu beaucoup de chance. On connaît très bien le bateau, ce qui constitue un avantage par rapport aux étrangères. Mais je suis certaine que nos adversaires vont vite progresser : du coup, les écarts vont se réduire””.
Peut-être, mais toujours est-il que, hier, Claire Leroy, Elodie Bertrand, Ingrid Cerrato et Julie Bossard ont vraiment impressionné tout le monde.
Philippe Eliès
– Classement (après 8 matchs) : 1. Claire Leroy (SN Saint-Quay Portrieux) 8 victoires; 2. Sally Barkow (USA) 7 victoires; 3.ex-aequo. Christine Briand (France) et Christelle Philippe (France) 7 victoires; 5. Jenny Axhede (Suède) 5 victoires; 6. Anne-Claire Le Berre (Brest) 4 victoires; 7. Suzanne Ward (Danemark) 3 victoires; 8. Ulrick Firk (Allemagne) 3 victoires; 9. ex-aequo Malin Swedmyr (Suède), Ania Sahlberg (Suéde), Anja Hopsch (Allemagne) et Caronine Bejar (Brésil) 1 victoire.”
Nantes – Les Açores : la nouvelle aventure océanique des Minis 6.50
Avec prés de 430 adhérents, la classe 6.50 veille au maintien des valeurs qui ont fait son succès, sens marin, solidarité entre coureurs, maîtrise des coûts et accompagne le développement sportif de ces « bombes technologiques » avec des prototypes à l’origine de nombre d’innovations architecturales reprises dans des courses telles que le Vendée Globe, dans un souci permanent de sécurité.Si le circuit mini est la filière de formation des grands champions de demain, il puise sa force et sa vitalité dans l’aventure humaine que viennent y chercher les amateurs passionnés.
Y3K, Black Dragon, Unfurled, Roma et Adela grands vainqueurs de la Maxi Yacht Rolex Cup
Depuis le début de la compétition, Claus Peter Offen n´a cessé de gagner les manches et d´impressionner ses adversaires. Avec trois places de premier – contre deux seulement pour Alexia – et une place de troisième acquise lors de la première journée, Y3K dont Karol Jablonski assurait la tactique de bord, s´impose en toute logique. À égalité de points, mais avec un déficit d´une victoire, Alexia d´Alberto Roemmers termine second tandis que Tiketitan avec 3 points de retard monte sur la troisième marche du podium dans la catégorie des Wally. La dernière manche a donc été le reflet du podium avec une victoire en temps réel de Y3K de 20 secondes sur Tiketitan et sur Alexia, arrivé troisième.
“La bagarre a été intense jusqu´à l´arrivée et nous n´avons jamais eu plus de 50 mètres d´avance sur Alexia””, commentait Claus Peter Offen très heureux de sa performance sur le dernier bord face à Alexia. Le skipper allemand confiait également son envie de revenir régater dans les eaux Sardes pour une nouvelle fois accéder à la plus haute marche du podium.”