Construit comme tous les Alliage en aluminium, son roof contemporain offre une clarté intérieure exceptionnelle grâce à l’emploi de verres spécifiques. Son plan de voilure est élancé et doté d’un mât carbone assurant performance et abaissement du centre de gravité, garantie d’une bonne stabilité et d’un bon comportement marin. Roof panoramique, arceau d’écoute de grand voile intégrant un bimini, cockpit double barre et accès à la mer par un large tableau ouvrant se transformant en plage de bain, font de lui un grand bateau, luxueux et élégant.
Ce bateau est doté d’un véritable salon de pont avec son carré panoramique, vision sur l’extérieur garantie assis et debout à table comme au poste de navigation. Dans le prolongement de cet espace et en deux marches plus bas, se trouvent cuisine et coin repas, plus intimes et plus cocoon, avec vision vers l’extérieur par hublots de coque. En avant de la cloison de mât, la cabine propriétaire impressionne par sa taille et son confort (bureau, banquette, vastes rangements et confortable salle de bain). A l’arrière des aménagements se trouvent deux cabines (une à lit double et l’autre à lits superposés) avec chacune leur salle de bain dont une avec douche séparée.
Caractéristiques : LOA : 16,95 m Lwl : 15,40 m Bmax : 5,25 m 17.2′ Dspl : 23.00 T Ballast : 7.00 T Draught : 3,55/1,35 m Material : Aluminium Sail area (with jib) : 160.00 m2 I : 20,10 m’ J : 6,17 m P : 19,35 m E : 6.95 m
Engine : 115 Hp Generator : 11 Kva Water maker : 150 l/h Fuel capacity : 2×450 l Water Capacity : 2×400 l Decoration : Couedel Hugon Design
Ils s’étaient faits chiper la vedette par Le Cleac’h/Troussel (Brit Air) pour trois petites minutes au passage de Porto Santo vendredi soir. Yannick Bestaven et Ronan Guérin (Aquarelle.com) ont repris les commandes lundi matin pour la troisième fois depuis le départ. En jouant le juste milieu, ni trop nord ni trop sud, ils ont trouvé le bon compromis entre la pression de vent, plus forte au sud, et l’angle de vent, meilleur au nord. Mais les écarts sont toujours aussi minimes avec les quatre premiers bateaux en moins de 3 milles. La météo semble simple et la seule préoccupation du moment est d’aller le plus vite possible. En dehors de Marc Thiercelin et Oliver Krauss (Siemens), qui tentent une option sud plutôt radicale – à plus de 50 milles au sud du bateau le plus sud – le reste de la flotte s’étale toujours sur 120 milles de large. Les options nord et sud au passage de Madère ne sont plus maintenant qu’un lointain souvenir et les premiers empannages pour contourner l’anticyclone des Açores ont commencé. D’après Erwan Tabarly (2e à 0,8 mille sur Cercle Vert), « c’est maintenant qu’il va falloir commencer à empanner que les écarts devraient se créer. » On peut donc s’attendre encore à quelques chamboulements au classement…
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Ronan Guérin (Aquarelle.com), leader : « J’ai une grosse toux depuis une semaine, mais cela ne m’empêche pas d’être à fond. On est tellement sur les écoutes que je pense qu’à l’arrivée nos mains ressembleront à des pattes de gorilles. On est repassé en tête et j’espère qu’on va le rester. Tout se passe bien pour nous. On a une bonne vitesse, un bon rythme. On dort 6 heures par jour. La nuit, on s’était habitué à naviguer à la lueur de la lune. Mais elle se lève de plus en plus tard et c’est un peu noir en début de nuit. Cela va être de plus en plus dur de régler correctement la nuit. Côté météo, cela a l’air plus simple que prévu. On ne pouvait pas imaginer une transat aussi idéale. On fait route directe sur Saint-Barth. C’est un peu l’autoroute. Comme l’alizé va bien finir par s’installer, on ne va faire qu’accélérer dans les prochains jours. »
Erwan Tabarly (Cercle Vert), 2e ce matin : « On a enfin 15-20 nœuds de vent portant. C’est parfait. La régate est serrée avec les quatre premiers bateaux en 3 milles. Certains jouent la pression du vent en allant plus sud. Les autres l’angle de vent pour la suite. Je pense qu’une petite différence va bientôt se faire. On est bientôt arrivé dans le sud de l’anticyclone qu’on contourne. Le jeu va vraiment s’ouvrir lorsqu’il va falloir empanner régulièrement. »
Corentin Douguet (E.Leclerc/Bouygues Telecom), 3e ce matin : « En ce moment, la tendance générale est de lofer. Tout le monde pousse la barre pour accélérer. En étant au sud, les autres ont plus de pression. Mais ensuite, le vent va tourner à droite (du nord-est à l’est, ndlr). Donc il faut être au nord pour avoir le bon angle. Question météo, on y va un peu à tâtons, au feeling, car on n’a pas de nouveaux fichiers depuis vendredi ! Du coup, on navigue un peu à l’ancienne, en regardant le ciel, le baromètre. Après 8 jours de course, on a un bon rythme, mais quelques réveils difficiles. Il faut parfois plusieurs minutes entre le réveil et la prise de conscience de ce qu’on fait là"
Les leaders à 4h00 1 – Yannick Bestaven/Ronan Guérin (Aquarelle.com) à 2347,1 milles de l’arrivée 2 – Gildas Morvan/Erwan Tabarly (Cercle Vert) à 0,8 mille du premier 3 – Corentin Douguet/Thierry Chabagny (E.Leclerc/Bouygues Telecom) à 2,2 milles du premier
A près de 200 milles à l’arrière, Les Pirates de Paul Cayard ont laissé s’installer une distance désormais insurmontable avec le groupe de tête. Leur seul mission est désormais de regarder dans leur rétroviseur et de tenir leurs poursuivants, Brasil 1, désormais en 4ème position, et Ericsson, à distance.
ABN AMRO TWO, qui a pu reprendre une cinquantaine de milles ces dernières 24 heures, pourrait encore venir jouer les trouble-fêtes dans ce groupe de chasse, mais Josse est conscient que Movistar, sur cette étape, a fait une sérieuse OPA sur sa seconde place au Général provisoire.
Les premiers concurrents sont attendus dans la nuit. Au mieux vers 21h (heure Paris).
Jimmy Pahun : « La première fois, c’était en 1985 » se souvient l’enfant de Locmiquélic. « Je suis ému et à la fois, je revois défiler les 20 Spi auxquels j’ai participé, je pense à tous les gens avec lesquels j’ai navigué, certains ont disparu… On peut imaginer que la victoire est facile, mais c’est faux. Cette année, nous avons fait 31ème à la première manche, c’est dire ». Autre motif de satisfaction pour Jimmy, son équipage Ile de France en Mumm 30 a également remporté le Spi Ouest France Bouygues Telecom dans sa catégorie. «Je suis très heureux pour eux et pour la Région Ile de France, c’est du beau travail ». Si Jimmy est sacré aujourd’hui pour sa 10ème victoire, il n’est pas le marin le plus titré du Spi, en effet, les jumeaux anglais Jardine sur Stouche (J 24), âgés de 80 ans, absents cette année et le tandem Fournier Le Ray sur Brittany Drizzle (Half Tonner), absents également, ont plus de 20 victoires à leur actif.
« Depuis le départ, on est à fond sur le bateau pour bien naviguer et bien le régler, s’enthousiasme Yannick Bestaven. On regarde tous les classements pour voir ce que font nos adversaires. Mais on suit notre propre route, indépendamment de ce qu’il se passe. Il faut croire en ses choix, sinon c’est un coup à prendre de mauvaises décisions et à tirer des mauvais bords. » Partis très au sud de la flotte, Dominic Vittet et Lionel Lemonchois (ATAO Audio System) se sont trouvés un nouveau jeu à bord : « On a plus qu’un grand spi léger et on a voulu faire la route sud (a priori la plus ventée, ndlr), raconte Dominic. C’est un véritable jeu d’équilibristes et il faut le préserver ce spi. Alors j’ai mis en place le jeu des claques. A chaque fois que le spi claque, tu prends une croix. Un départ au lof, c’est dix croix. Et celui qui le déchire est disqualifié. Le perdant, entre Lionel (Lemonchois) et moi, offre l’apéro à l’autre et à tous ses potes dans un bar à Saint Barth. Au prix de la tournée, je peux vous dire qu’on fait attention. C’est efficace ! Pour l’instant, le score est de 2-2. J’espère qu’on finira à égalité… » Vittet et Lemonchois vont devoir redoubler d’attention car la route est encore longue jusqu’aux Antilles. Les deux tiers du parcours Concarneau/Saint Barth se trouvent encore devant leur étrave…
Classement du 17/04/06 à 13:47 GMT (Locale PARIS 15:47)
1 Aquarelle.com : Bestaven Yannick/guerin Ronan 2 Cercle Vert : Morvan Gildas/tabarly Erwan 3 E. Leclerc / Bouygues Telecom : Douguet Corentin/chabagny Thierry 4 Brit Air : Le Cleac’h Armel/troussel Nicolas 5 Les Mousquetaires : De Broc Bertrand/petit Benoît 6 Gédimat : Tripon Armel/drouglazet Eric 7 Bostik : Caudrelier Charles/berenger Nicolas 8 Groupe Bel : De Pavant Kito/d’ali Pietro 9 Brossard : Duthil Frédéric/manuard Samuel 10 Banque Populaire : Gregoire Jeanne/veniard Gérald 11 VEOLIA : Jourdain Roland/nelias Jean-luc 12 Delta Dore : Beyou Jérémie/riou Vincent 13 Suzuki Automobiles : Defert Eric/riou Gwen 14 Groupe CELEOS : Treussart Ronan/rouxel Thomas 15 Lubexcel : Pellet Jean-françois/caso Jean-christophe 16 Roxy : Davies Sam/barrier Alexia 17 Des Pieds et des Mains : Seguin Damien/lemaitre Denis 18 AXA Atout Coeur pour Aides : Nigon Erik/jouany Marc-pacôme 19 ATAO Audio System : Vittet Dominic/lemonchois Lionel 20 Entreprendre Au Pays de Lorient : Livory Yannig/fouche Jean-françois 21 GUY HOQUET Immobilier : Bouvet Christophe/gouezigoux Laurent 22 Siemens : Thiercelin Marc/krauss Oliver 23 Objectif Océans : Pavageau Pierre-emmanuel/bertho Nicolas 24 Port Olona : Le Baut Jimmy/monsempes Adrien
Jeudi dernier, à la veille du passage de Madère, les 26 concurrents encore en course dans la Transat AG2R s’imaginaient englués autour des îles pendant plusieurs jours. Finalement, le faible vent et les quelques zones de pétole n’ont pas vraiment arrêté la flotte qui progresse toujours à une vitesse moyenne : 6 nœuds sur les dernières 24 heures. Que ce soient les partisans de l’option nord, qui tentent une route plus courte mais avec moins de vent, ou ceux du sud, qui s’engagent dans l’optique inverse, tout le monde reste dubitatif quant à l’arbitrage météo qui n’a tranché en faveur d’aucun des deux camps. Il va falloir attendre plusieurs jours pour savoir qui des duos Le Cleac’h/Troussel (Brit Air), Morvan/Tabarly (Cercle Vert) et Douguet/Chabagny (E.Leclerc/Bouygues Telecom) au nord ou de leurs homologues du sud Bestaven/Guérin (Aquarelle.com), Jourdain/Nélias (Veolia), Grégoire/Veniard (Banque Populaire), Pavant/d’Ali (Groupe Bel) et Beyou/Riou (Delta Dore) ont été les plus inspirés.
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Armel Le Cleac’h (Brit Air), leader : « Les quarts s’enchaînent tranquillement avec Nicolas (Troussel). Pour l’instant, la météo correspond aux prévisions. On n’est pas surpris par l’évolution des paquets sur l’eau et on surveille attentivement chaque classement qui tombe. A court terme, notre difficulté est de contourner l’anticyclone qui nous barre la route. Il est difficile de voir à long terme, car nous n’avons pas de nouveaux fichiers météo depuis vendredi. »
Gildas Morvan (Cercle Vert), 2e ce matin : « ça y est ! Le vent vient de rentrer un peu à 8-10 nœuds. C’était un peu dur ces dernières heures… C’est plutôt bon signe, mais on attendait quand même plus de vent. La molle de cette nuit n’était pas vraiment prévue. On attend les classements avec impatience. Cela nous permet de voir les caps et vitesses des autres. Cela fait partie de la stratégie, mais ne nous empêche pas de faire notre route. »
Benoît Petit (Les Mousquetaires), 6e ce matin : « Le vent était assez instable cette nuit, mais on s’est quand même bien reposé. La première semaine de course a été assez dure. Au niveau tactique, le jeu reste assez ouvert. Avec notre position nord, on va chercher la courbure de l’anticyclone pour empanner dans quatre ou cinq jours et, peut-être, recroiser devant les sudistes. »
Kito de Pavant (Groupe Bel), 11e ce matin : « Il n’y a pas de drame entre les deux options. Ceux du nord jouent la route directe, tandis que nous, au sud, on cherche plus de pression. Je pense que ça va payer pour nous. De toute façon, les deux flottes se regrouperont tôt ou tard forcément. Si un des deux groupes fait la différence, il reviendra contrôler l’autre. Sinon, on n’a pas vu passer cette première semaine de course. On pensait être vendredi, alors qu’on est déjà dimanche ! Pietro (d’Ali) et moi sommes un peu fatigués. On n’a pas encore pris notre rythme de “croisière“. »
Le Classement à 5h40 1 – Brit Air 2 – Cercle Vert 3 – E. Leclerc / Bouygues Telecom 4 – Aquarelle.com 5 – Gédimat 6 – Les Mousquetaires 7 – Groupe Bel 8 – Brossard 9 – Roxy 10 – Delta Dore 11 – VEOLIA 12 – Banque Populaire 13 – Bostik 14 – Groupe CELEOS 15 – Suzuki Automobiles 16 – Des Pieds et des Mains 17 – Lubexcel 18 – Siemens 19 – Entreprendre Au Pays de Lorient 20 – ATAO Audio System 21 – GUY HOQUET Immobilier 22 – AXA Atout Coeur pour Aides 23 – Armor Lux / Salaün Holidays 24 – Donneurs de Vie – All Mer 25 – Objectif Océans 26 – Port Olona
« La messe est dite à Rome, mais pas sur l’AG2R » plaisante Gildas Morvan (Cercle Vert), 2e à 4,4 milles. Mais en ce dimanche de Pâques, tout le monde n’est pas d’humeur à rire. « On est en train de rebrousser chemin et on a les boules » soupire Servane Escoffier (Armor Lux – Salaün Holidays), obligée d’abandonner à cause d’un étai cassé. Servane et Christophe Lebas devraient arriver la nuit prochaine à Madère. Ce quatrième étai cassé entraîne le troisième abandon depuis le départ. Seuls Stanislas Maslard et Liz Wardley (Donneurs de Vie – All Mer), victimes du même problème, ont réussi à réparer rapidement à Porto Santo puis repartir. Pour les autres, ce week-end pascal offre des conditions estivales. Mais l’heure n’est pas au farniente. Plutôt à la concentration maximale et à un peu de détente au moment des vacations. « Il fait chaud ; le chapeau, les lunettes et la crème solaire sont sortis, énumère Armel Le Cleac’h (Brit Air), aux commandes de la course depuis le passage de Porto Santo vendredi soir. Avec la plein lune, on a l’impression que c’est le soleil de nuit qui se lève. Il nous faudrait presque des lunettes de lune ! » A bord d’E.Leclerc/Bouygues Telecom, 3e à 6,6 milles, Thierry Chabagny et Corentin Douguet ont la tête dans le guidon. « On a Cercle Vert juste devant nous à un mille depuis deux jours, raconte Thierry Chabagny. C’est comme en vélo, deux coureurs vont plus vite qu’un seul. En ce moment, on lui suce la roue. Mais on aimerait bien être plus près pour profiter de son aspiration et déboîter. » Avec 10 000 milles de courses en commun, Douguet et Chabagny se considèrent « quasiment comme un vrai petit couple.» En revanche, Armel Tripon et Eric Drouglazet, 6e sur Gedimat, font chaque jour plus ample connaissance. « Eric partage tout et a énormément de métier, se réjouit Armel Tripon. On discute beaucoup. Sur cette course, mon objectif était de partir avec un régatier de haut vol pour compléter ma formation. Avec Eric, j’ai un peu embarqué l’Histoire de la course au large ! » Côté tactique, la flotte, scindée en deux autour de Madère, a tendance à combler le vide qui séparait les deux groupes. On ne peut plus parler d’une option nord et d’une autre au sud, mais plutôt d’une flotte très étalée sur plus de 140 milles de large, entre Seguin/Lemaître (Des Pieds Et Des Mains) au nord et Thiercelin/Krauss (Siemens) au sud, et 173 milles de long, entre Le Cleac’h/Troussel (Brit Air) en tête et Le Baut/Monsempes (Port-Olona) en queue de flotte. Pour l’instant, la meilleure position semble être celle du juste milieu. C’est vers là que convergent les deux leaders des options nord et sud, Le Cleac’h/Troussel et Bestaven/Guérin (Aquarelle.com). « Je ne pense pas qu’un des deux groupes (nord ou sud, ndlr) ait raison, analyse Yannick Bestaven. Je pense que tout le monde a raison. Nous faisons tous la même route à la même vitesse. De notre côté, en restant au milieu, on garde un œil sur les deux groupes… » Il faudra donc attendre quelques jours pour savoir quel côté, nord ou sud, du plan d’eau était le plus judicieux. Treizième à bord de Veolia, Jean-Luc Nélias livre son analyse comme une bonne parole : « aujourd’hui, on se moque des classements. Les écarts sont ridicules. On sait que cela ne va se décider que dans une semaine… » Alors, rendez-vous est pris le week-end prochain !
Ils ont dit : Armel Le Cleac’h (Brit Air) : « Il y a 2 ans, on a fait quatre Top Chrono AG2R. L’objectif est de faire aussi bien, et là on en a déjà deux. On fait une moyenne de 8 nœuds. On essaye de gagner dans le sud pour être dans les alizés. » Gildas Morvan (Cercle Vert) : « On pensait qu’on arriverait à se recentrer dans le sud sans trop perdre, mais ce n’est pas évident. On voit E.Leclerc/Bouygues Telecom dans l’axe derrière à environ 4 milles. Tous les coureurs, les Bilou, Riou, etc. qui reviennent sur circuit viennent chercher la régate au contact. On est tellement proche, que le moindre empannage peut te faire descendre dans le classement. Il faut garder notre stratégie. On a touché quelque chose d’assez gros cette nuit. On espère qu’il n’y a rien. Erwan (Tabarly) va peut-être plonger cet après-midi. »
Servane Escoffier (Armor Lux – Salaün Holidays) : « On est en train de rebrousser chemin. Dans l’empannage on a cassé l’étai. Il n’y avait pas beaucoup de vent, mais cela a dû travailler pendant la première partie de course. On abandonne. C’est dur. On a les boules. On s’est battu pour trouver des partenaires, pour préparer la course. On ne veut pas s’arrêter réparer et repartir avec 200 milles de retard, parce qu’il n’y a plus de course, plus de compétition. On a eu la loi des séries sur cette course. Il ne faut pas être fataliste, mais faut savoir jeter l’éponge. On est à environ 50 milles de Funchal. On remonte doucement. On a juste la grand-voile. Si le vent tombe, on mettra peut-être le moteur. » Armel Tripon (Gedimat) : « Ca se passe pas mal depuis Madère. On est sous spi au portant. Eric (Drouglazet) a la niaque. C’est boulot, boulot à fond sur le bateau. On est en bataille avec les Mousquetaires, Portos et Aramis. Depuis le début, nous n’avons pas eu beaucoup de moment de répit. L’école de Droug’, c’est aussi ça. J’ai collecté beaucoup d’info à ses côtés qui me seront utiles pour la suite de la saison. »
Jean-Luc Nélias (Veolia) : « Techniquement, Bostik est à 800 m devant, et Banque Populaire à 800 m derrière. Dire qu’il y a un groupe nord et un autre sud, tout est relatif, car il n’y a que 50 milles de différence. Les écarts sont ridicules. On voit des bateaux tout le temps. On se moque du classement aujourd’hui. On regarde juste la vitesse des autres bateaux. »
Marc-Pacôme Jouany (AXA Atout Cœur Pour Aides) : « Ce sont les vacances ! Il y a du soleil, il fait doux, mais il n’y a pas assez de vent. Depuis 24 heures, on a 5 nœuds avec des petites molles, mais ça ne dépasse jamais 10 nœuds. On a vu Guy Hoquet Immobilier de visu. C’était sympa. Cela veut dire qu’on n’est pas loin de la course. »
Adrien Monsempes (Port-Olona) : « On ne reçoit ni météo ni classements. On commence à toucher du vent, environ 15 nœuds. L’ambiance à bord est très bonne. On glisse sous spi. C’est super. On fait un peu de ménage, séchage, nettoyage. On est à fond sur l’écoute et sur la barre. »
Benoît Petit (Les Mousquetaires) : « Bertrand (de Broc) a vu les premiers poissons volants, donc on est sur le bon chemin. Droug’ et Armel (Tripon) sont dessous et derrière on voit Roxy, et je crois qu’il y a Brossard. On attend la suite des événements dans les 48 heures à venir. On ne sait pas trop ce qu’on va trouver. Est-ce que le sud aura plus de vent ? On verra ça. On s’est bien tiré la bourre cette nuit avec Gedimat. Il y avait des nuages, c’était stimulant. »
Yannick Bestaven (Aquarelle.com) : « On ne voulait pas aller trop sud. On s’est positionné en milieu de flotte. C’est volontaire. Nous sommes en super formes et nous avons réparé les pépins du bord, notamment une vanne de ballast qui fuyait et nous a handicapés jusqu’à Madère ; un winch qui ne tournait plus ; et une petite déchirure sur le spi. Il y a un empannage à gérer à un moment ou un autre et il ne faut pas être trop bas par rapport à l’anticyclone. Nous, on préfère faire du VMG et pas trop de milles.
Sacré Armel Le Cléac’h ! Tapi dans l’ombre (8e hier soir), au vent de la flotte comme dans les livres, « Le Chacal » a attendu patiemment son heure hier pour venir finalement voler la vedette d’un souffle à Yannick Bestaven et Ronan Guérin (Aquarelle.com). « Nous voulions rester à droite de la flotte pour anticiper et quand le vent a pris de l’ouest, sur Brit Air avec Nico (Troussel) nous nous sommes retrouvés avec un meilleur angle au vent et davantage de capacité d’accélération, alors qu’Aquarelle était contraint de lofer », explique, pédagogue, Armel Le Cléac’h à 5h ce matin. Résultat : sous la lune pleine et sur le poteau, pour moins de 3 minutes d’avance, Le Chacal est venu rafler le premier bouquet devant la plage de Porto Santo, s’adjugeant le Top Chrono AG2R devant Aquarelle.com, donc et le Veolia de Roland Jourdain et Jean-Luc Nelias, passés… 3 et 4 minutes plus tard ! La flotte est incroyablement groupée au bout de 6 nuits et 1000 milles de course : les 5 premiers sont passés en 12 minutes, les 11 premiers en moins d’une heure et les 21 premiers en 3h30… « On n’attendait pas Brit Air ici, c’est sûr », confirme Ronan Guérin sur Aquarelle.com. Il explique surtout que deux options sont en train de se jouer maintenant. La flotte se sépare. Un groupe a choisi de passer au nord de l’île de Madère, l’autre préfère gagner dans le sud. Séparation de trafic. Brit Air, Cercle Vert (Gildas Morvan-Erwan Tabarly 2e à 1,7 milles) et au moins E.Leclerc-Bouygues Telecom (Corentin Douguet-Thierry Chabagny, 6e à 2,3 milles) passent au nord, ne prenant pas le risque de subir un dévent de l’île. Les dauphins d’Aquarelle.com, mais aussi Banque Populaire, Bostik, Veolia, Delta Dore et Groupe Bel choisissent, eux, de plonger dans le sud. « L’idée du sud est d’anticiper une dorsale qui a priori serait difficile à négocier dans le nord », explique Ronan Guérin. Il y a du « match » ce matin à Madère, au moment d’entamer la deuxième partie du parcours. La grande traversée.
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Armel Le Cléac’h (Brit Air), leader et vainqueur du Top Cap AG2R : « Très contents ! Après un début de course un peu laborieux, ça fait plaisir, même si nous sommes très groupés. On a grappillé peu à peu, en commençant par revenir dans les dix premiers, puis nous avons bien anticipé la bascule de vent hier. On s’est retrouvé au vent de la flotte, avec un meilleur angle et une meilleure capacité d’accélération pendant qu’Aquarelle.com a été obligé de lofer et voila. Maintenant, nous passons au nord de Madère, car nous n’avons pas voulu prendre le risque d’un éventuel dévent de l’île, on verra bien ».
Erwan Tabarly (Cercle Vert), 2e : “ On a viré, il y a une demi-heure et on s’apprête à virer à nouveau dans 5 minutes… On a pris l’option de faire le tour de l’île par le Nord pour éviter le dévent de l’île et on tire des bords. On a environ 15 nœuds de vent en moyenne de Ouest Nord Ouest… Le vent a commencé à rentrer plus fort hier après-midi et depuis, on marche à 8-9 nœuds. C’est quand même agréable d’avancer car la nuit dernière dans la pétole a été difficile. Là, je vois deux bateaux avec nous… mais il faut que je te laisse, Gildas m’appelle… On vire ! » Ronan Guérin (Aquarelle.com), 2e : “Tout le monde se retrouve pour un nouveau départ ! J’avoue qu’on a été surpris de voir Brit Air débouler devant nous à la bouée, mais c’est comme ça. Maintenant il y a clairement deux camps, passer au nord de Madère ou jouer le sud. On a choisi la deuxième solution. Pour la première fois depuis le début de la course, on suit le routage de notre ordinateur. L’idée c’est qu’il y a une dorsale anticyclonique à négocier et on voit une zone avec peu de vent sur la partie nord dans 4 ou 5 jours. Maintenant, on est vraiment heureux d’être en mer, sous la pleine lune, avec 15 nœuds de ouest-nord-ouest… et on espère bien gagner une place d’ici Saint-Barth’ ! »
Les vainqueurs du Top Cap’AG2R, passage de la bouée à Porto Santo 1 – Armel Le Cléac’h/Nicolas Troussel (Brit Air), passé à 23h36’00 à Porto Santo 2 – Yannick Bestaven/Ronan Guérin (Aquarelle.com) à 2 minutes et 59 secondes 3 – Roland Jourdain/Jean-Luc Nélias (Veolia) à 4 minutes et 22 secondes
Les leaders à 4h00 ce matin 1 – Armel Le Cléac’h/Nicolas Troussel (Brit Air) à 2646,5 milles de l’arrivée 2 – Gildas Morvan/Erwan Tabarly à 1,7 milles du leader 3 – Yannick Bestaven/Ronan Guérin (Aquarelle.com) à 1,8 milles du leader
Solidement installé dans sa position de leader, ABN AMRO ONE, semble être pour l’instant indétrônable. En seconde position, Movistar distant de 51 milles, ne spécule plus que sur un faux-pas des hommes de Sanderson dans la baie de Chesapeake pour venir s’emparer de la première marche du podium. Mais les « faux-pas » d’ABN AMRO ONE depuis le début de cette course autour du monde, se comptent à peine sur les doigts d’une main, ….. et ont toujours été rattrapés.
A 130 milles de Movistar, les Pirates de Paul Cayard restent en embuscade, et si leur chance de s’emparer de l’une des deux premières places d’honneur semble compromise, ils leur restent à défendre leur troisième place jusqu’à la fin, avec Ericsson à 57 milles dans leur sillage et Brasil 1 à quelques encablures. Là encore, les spéculations vont bon train à bord de ces trois VO 70.
A l’arrière, fermant la marche, les Kids d’ABN AMRO TWO accusent un retard tel qu’il semble très improbable qu’ils puissent revenir dans le match avant la ligne d’arrivée ; même si l’on remarque que les vitesses de progression des leaders se tassent un peu. Josse ne peut que constater que cette 5ème étape de large lui a complètement échappé jusqu’à présent.
Seuls les pièges de la baie de Chesapeake pourraient venir mettre un peu de désordre dans un ordre établi depuis plusieurs jours.
En se dirigeant vers Baltimore, les concurrents savent qu’ils leur restent encore un dernier obstacle à franchir. Cette baie de Chesapeake peut en effet devenir la vallée des larmes pour certains concurrents qui seront tombés dans l’un de ses nombreux pièges, courants, paniers à homards, trafic maritime, et vents thermiques imprévisibles.
Fort de son expérience de la course, il y a huit ans, Mike Sanderson sait combien cette fin de parcours peut s’avérer délicate : « C’est un parcours long et étroit qui donne l’impression de naviguer sur un lac, avec toutes les difficultés qui vont avec. Mais heureusement, à cette période de l’année, le système météo devrait nous garantrir un peu de brise et une mer toujours plate. Cela devrait aller… »
Son nouveau projet, Maud Fontenoy l’a souhaité tout aussi ambitieux que les précédents, une aventure éprouvante qui n’a été tentée que de très rares fois. Un parcours autour du monde long de près de 25 000 miles nautiques, étalé sur environ 150 jours de mer avec au programme les passages du Cap de Bonne Espérance et du Cap Horn, puis les mers du sud… Un challenge périlleux que beaucoup ont qualifié « d’Everest par la face nord », dont elle veut peser tous les risques. Maud Fontenoy : "C’est avant tout la réalisation d’une aventure humaine, d’une envie de s’accomplir, de repousser ses limites et ce faisant, d’aller jusqu’au bout d’un rêve".