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Trois routes se dessinent …

Banque Populaire - Pascal Bidegorry
DR

Pour les deux premiers, la régate au contact et à vue continue. Et de plus belle. Ce dimanche au petit jour, honneur à l’équipage de Pascal Bidégorry, passé à près d’un mille devant, au nez et aux étraves de Franck Cammas et les siens. Si rien ne parvient pour l’heure à départager les deux multicoques au potentiel de vitesse sensiblement équivalent au près dans des conditions modérées, Géant a de nouveau pris la tangente pour tracer son sillon sur d’autres chemins méditerranéens. L’équipage de Michel Desjoyeaux est, lui, passé par le grand intérieur, entre la côte est espagnole, au large de Valence, et Ibiza. Résultat : il accuse ce matin un retard de 64 milles sur cette route la plus courte sur le papier.

A l’Est, du nouveau
Et puis il y a la troisième voie, celle choisie par les deux Gitana. Le Onze et le Douze ont pris le grand extérieur, à l’Est et au large, portés par l’espoir d’attraper dans leurs voiles un flux d’Est plus établi. Sur ces chemins détournés, ils ont pris du retard. Toutefois, dans la régate dans la régate entre les deux bateaux frères, petit chamboulement : le trimaran de Thierry Duprey a, ce dimanche matin, croisé devant. Il pointe désormais en quatrième position, à 98 milles de la tête de flotte. Sa bonne vitesse de 17 nœuds, au sud d’Ibiza, lui permettra peut-être de combler une partie de cet écart. Ce qui peut faire la satisfaction de l’un doit, en revanche, franchement agacer l’autre. Gitana 11, désormais cinquième, accuse en effet un retard qui s’est multiplié par trois dans la nuit. Il progresse à 110 milles des leaders.

Enfin, tout en arrière, la « longue route » continue aussi pour Sopra Group, qui se présente enfin aux colonnes d’Hercule marquant l’entrée de la Méditerranée. Mais, l’équipage d’Antoine Koch n’en a pas fini avec les galères météo : après la pétole dans la baie de Cadix qui l’a freiné une bonne journée, place à des vents contraires de 40 nœuds. Au près, sur une mer mal pavée dans le détroit de Gibraltar, le trimaran rouge progresse très laborieusement…

Classement de ce matin :
1 Banque Populaire
2 Groupama 2 à 0.90 milles
3 Géant à 63.60 milles
4 Gitana 12 à 97.80 milles
5 Gitana 11 à 109.80 milles
6 Sopra Group à 492.10 milles

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Une journée espagnole …

ESP 65
DR

ESP 88, le premier Class America espagnol pour la 32e America’s Cup, a été baptisé et mis à l’eau aujourd’hui sur la base du Desafío Español à Valencia, en présence de sa Majesté Juan Carlos. Le Roi d’Espagne a ensuite rejoint l’équipage d’ESP 65 pour le premier match du jour facilement remporté par ses sujets face à China Team. Les néo-Chinois de Pierre Mas, distancés de plus d’une minute à la première marque, ont abandonné dans le bord de vent arrière suivant à cause d’un winch cassé.

Le deuxième match a moins bien commencé pour les Ibères avec une pénalité dans la phase de pré-départ. Mais ESP 65 a rapidement pris les devants pour contourner toutes les bouées en tête. Grâce à un spi déchiré sur Luna Rossa dans le premier portant, l’avance s’est suffisamment creusée pour se débarrasser de la pénalité dans le deuxième bord de près. Cette victoire espagnole avec un bateau de la dernière génération face à un Class America flambant neuf va obliger les Italiens à se remettre en question. Car l’équipage de Francesco de Angelis et James Spithill ne semble pas disposer d’un avantage en vitesse. C’est d’ailleurs la première défaite d’un des trois nouveaux Class America.

Pour Alinghi, BMW ORACLE Racing et Emirates Team New Zealand, la journée n’a pas tourné à la promenade de santé, malgré leurs deux victoires chacun. Alinghi s’est même fait très peur face à Mascalzone Latino – Capitalia Team dans le match le plus serré de ce vendredi – victoire suisse de seulement 8 secondes ! D’autant qu’à la fin du premier tour, ce sont les Italiens qui menaient de 25 secondes.

Si on peut parler d’une journée espagnole, ce n’était en revanche pas du tout celle des Italiens. Outre la défaite d’une courte longueur de Mascalzone contre Alinghi et celle de Luna Rossa contre le Desafío, la troisième équipe italienne, +39 Challenge, s’est illustrée par ses fautes. Trois en une seule journée ! Dont deux d’un coup face à Alinghi dans la phase de pré-départ. Iain Percy, le barreur d’ITA 59, pouvait difficilement faire pire.

Pour les Français d’Areva Challenge, la journée noire est passée. Face à BMW ORACLE Racing et Emirates Team New Zealand, la différence de performance entre les bateaux était flagrante. Les Français de Thierry Peponnet n’ont pas pu résister longtemps à chaque fois. Mais la journée de samedi ne sera pas beaucoup plus facile pour Areva Challenge face à Shosholoza et Alinghi.

En effet, l’équipe émergente de ce Valencia Louis Vuitton Act 10 est le Team Shosholoza. Malgré leurs quatre défaites en quatre matchs, les Sud-Africains ont fait preuve d’une belle progression depuis la fin de l’année dernière. RSA 83, le premier Class America de la nouvelle génération, a été largement modifié cet hiver, et l’arrivée de trois vétérans de la Coupe dans la cellule arrière – Tommaso Chieffi, Dee Smith et Paolo Cian – a redonné confiance à l’équipage. Leur match du jour contre United Internet Team Germany était l’un des plus disputés. Dans leur première rencontre, les Sud-Africains se sont malheureusement tiré une balle dans le pied en volant le départ. Mais la vitesse du bateau et les progrès de l’équipage peuvent leur faire espérer des jours meilleurs.

Résultats provisoires et tableau de classement
Flight 3
1 BMW ORACLE Racing bat United Internet Team Germany
DELTA 02:10
2 Victory Challenge bat Team Shosholoza
DELTA 02:19
3 Emirates Team New Zealand bat Areva Challenge
DELTA 01:29
4 Luna Rossa Challenge bat +39 Challenge
DELTA 01:08
5 Desafío Español 2007 bat China Team
DELTA DNF
6 Alinghi bat Mascalzone Latino – Capitalia Team
DELTA 00:08

Flight 4
1 Emirates Team New Zealand bat Victory Challenge
DELTA 01:39
2 United Internet Team Germany bat Team Shosholoza
DELTA 00:21
3 BMW ORACLE Racing bat Areva Challenge
DELTA 01:09
4 Alinghi bat +39 Challenge
DELTA 01:16
5 Mascalzone Latino – Capitalia Team bat China Team
DELTA 02:05
6 Desafío Español 2007 bat Luna Rossa Challenge
DELTA 00:34

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Réduction de parcours : route directe vers Nice

Géant - Michel Desjoyeaux
DR

Franck Cammas (Groupama 2) aura donc perdu le leadership à la mi-parcours à la suite d’une traversée du golfe de Cadix plus difficile pour les leaders que pour leurs poursuivants. Les premiers avaient choisi la route directe entre le cap Saint Vincent et Gibraltar ; les autres ont préféré gagner un peu dans le Sud pour une trajectoire en « cuillère ». La deuxième option a été payante puisque Michel Desjoyeaux (Géant) a rejoint le duo. Et derrière, les deux Gitana sont aussi revenus dans le match, le Onze à moins de trente milles, le Douze à soixante. Un écart qui change tout par rapport à jeudi puisque ces cinq équipages n’en sont qu’à la « mi parcours » (1 300 milles effectués) et qui, avec du près violent entre les colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) et du vent contraire soutenu (20 nœuds) entre les côtes espagnoles et marocaines, va pouvoir être remis en cause pendant tout la journée au minimum…

Mi temps ou mi parcours ?
En fait, au vu des fichiers météorologiques des prochains jours, la direction de course a préféré shunter le passage entre les îles Baléares puis la marque à virer devant Trapani (Sicile). En effet, la brise s’annonce plutôt faible ce week-end en Méditerranée et ce nouveau parcours permet aux coureurs un plus large choix stratégique puisqu’ils sont libres de laisser les îles Baléares à bâbord ou à tribord. Sur le papier, la route intérieure côté Espagne est plus courte, mais la voie extérieure semble plus rapide… Ainsi après un peu moins de quatre jours de course (ce vendredi à 16h09), les trimarans auront donc parcouru 1 300 milles à une vitesse moyenne supérieure à quatorze nœuds et ce nouveau tracé réduit à 2 075 milles (au lieu de 2 645 milles), laisse entendre que les premiers multicoques arriveraient mardi après-midi à Nice, soit dans quatre autres jours… Avec une Méditerranée qui va d’abord être violente à Gibraltar, puis agitée jusqu’à Almeria avec un flux d’Est établi à 15-20 nœuds au large, 10 nœuds de Sud Est à la côte, puis mollissant sensiblement à moins de dix nœuds et contraire pour monter jusqu’aux Baléares, les bouleversements au classement sont loin d’être finis… Seul Antoine Koch et son équipage (Sopra Group) ont peu de chance de revenir au contact car le vent ne leur est pas assez favorable pour combler plus de 300 milles d’écart avant l’arrivée. Mais qui sait ce que réserve Eole dans la Grande Bleue ?

Source Multicup 60′

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Bidégorry passe à la caisse

Banque Populaire - Pascal Bidegorry
DR

Le rythme a totalement changé en moins d’une demi journée puisque d’une phase animée à près de trente nœuds de moyenne le long des côtes portugaises, les trimarans sont passés à un tempo plus délicat, le près dans une brise modérée. Les vitesses ont donc chuté à treize nœuds et surtout, d’une route quasi obligatoire dans l’Ouest de la péninsule ibérique, il faut désormais tirer des bords entre Maroc et Espagne. Non seulement, la nuit dernière a été l’occasion pour les poursuivants de Franck Cammas (Groupama 2) et de Pascal Bidégorry (Banque Populaire IV) de refaire tout ou partie de leur retard (jusqu’à 140 milles gagnés en douze heures !) mais maintenant, il faut gérer les bascules de vent et les effets de côte jusqu’à l’arrivée à Nice.

Avec le changement de parcours décidé par la direction de course, les navigateurs ont finalement plus de champ pour s’exprimer. En effet, la route initiale imposait de passer entre les îles de Majorque et d’Ibiza (Baléares) avant de piquer sur la Sicile. Dorénavant, les trimarans ont pour objectif l’arrivée à Nice, soit toute la Méditerranée Ouest comme terrain de jeu. Les 700 milles qui restent à effectuer sont donc limités par les côtes espagnoles à bâbord mais totalement ouverts sur tribord. Aucune obligation de respecter les îles Baléares, donc deux options majeures : passer à l’intérieur de l’archipel, route la plus courte mais d’après les fichiers météo peu ventée ces jours prochains, ou prendre le large dans un flux d’Est plus ou moins établi.

Demain est un autre jour…

Les écarts importants acquis ces derniers jours par les leaders ont été réduits à néant par une nuit peu ventée dans le golfe de Cadix alors que leurs poursuivants, en s’écartant de la côte, ont avancé très vite. Bilan : Michel Desjoyeaux (Géant) est revenu dans le trio de tête, et les deux Gitana sont en embuscade… Seul Sopra Group est décroché et Antoine Koch a peu de chance de rattraper son retard, surtout sur un parcours réduit.

Caractérisée par ses humeurs changeantes, la Méditerranée risque d’être fort longue à traverser ! Pour l’instant, le vent d’Est 10-20 nœuds va rester installé au moins jusqu’à la pointe d’Almeria (à plus de 200 milles des étraves) avant de s’orienter au Nord Est (donc toujours contraire) au moins jusqu’à Ibiza en faiblissant progressivement, jusqu’au calmes. La route directe ne semble pas la meilleure et à des vitesses de rapprochement vers Nice certainement inférieur à 12 nœuds, cette deuxième partie du parcours s’annonce longue et pleine de surprises… On sait que la Grande Bleue a l’habitude de créer des différentiels importants en terme de brise, tant en force qu’en direction, surtout dans la bande côtière des trente milles. Avec en sus les îles Baléares à négocier, la hiérarchie sera en ballottage jusqu’à la côte d’azur !

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Ellen MacArthur établit le dernier record de l’Asian Record Circuit

Ellen MacArthur - Castorama
DR

Après huit longues semaines, le chronomètre s’est enfin arrêté lorsque Castorama a franchi la ligne d’arrivée au large de Singapour aujourd’hui à 9h47m46s GMT, à l’issue du 13e et dernier record de l’Asian Record Circuit. L’étape de 280 milles de Terengganu, en Malaisie, jusque Singapour a été complétée en 1 jour, 23 heures 9 minutes et 8 secondes. Pour ce tout premier circuit de records en Asie, Ellen MacArthur et son équipage international ont parcouru au total 4500 milles via 8 pays différents dont le Japon, la Corée du Sud, la Chine, Taiwan, le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Ellen MacArthur était accompagnée sur ce circuit d’un équipage de quatre personnes composé en alternance du navigateur chinois Shaun Weng, de la navigatrice singapourienne Elaine Chua, du skipper français Thomas Coville, et des équipiers habituels Loik Gallon, Erwan Lemeilleur et Charles Darbyshire. L’Asian Record Circuit a débuté le 25 mars dernier.  En huit semaines, Ellen MacArthur et son équipage ont établi 13 nouveaux records, soit un temps total de course de 24 jours, 0 heure, 40 minutes et 15 secondes. Le team a fait escale dans huit grands ports d’Asie, notamment Dalian, Qingdao (port d’accueil des Jeux Olympiques en 2008), Shanghai et Hong Kong en Chine continentale, et a partagé ce projet avec les journalistes et le public de chacune de ces escales en participant à des conférences dans des écoles, des entreprises et différents organismes.

Les nouveaux records :
1. Yokohama-Jeju Island 5j 11h 10m 51s (906 milles)
 2. Jeju Island-Dalian 1j 15h 57m 28s (418 milles)      
 3. The Manchu Record (Yokohama – Dalian) 7j 3h 8m 19s (1324 milles)
 4. The Marco Polo Record (Dalian – Qingdao) 1j 0h 2m 53s (265 milles)
 5. The Cotton Record (Qingdao – Shanghai) 1j 5h 25m 33s (308 milles)
 6. The Old Tea Record (Shanghai – Taipei) 3j 0h 1m 55s (580 milles)
 7. The Colonial Record (Taipei – Hong Kong) 2j 16h 46m 37s (465 milles)
 8. Hong Kong – Sanya (Hainan Island) – 1j 22h 53m 25s (354 milles)
 9. Sanya – Nha Trang (Vietnam) – 2j 1h 37m 45s (360 milles)
 10. Nha Trang – Tumpai (Thailande) – 2j 17h 55m 14s (570 milles)
 11. Tumpai – Terengganu (Malaisie) – 0j 5h 39m 26s (75 milles)
 12. The Jade record (Hong Kong – Malaisie) 7j 0 5m 50s (1350 milles)
 13. Terengganu – Singapour 1j 23h 9m 8s (280 milles)

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Nigel Irens, l´artiste du Devon

Nigel Irens Francis Joyon
DR

Après Ellen, aujourd’hui Francis et, on dit, d’autres navigateurs à venir, vous voilà la coqueluche des chasseurs de records océaniques en solitaire. Pourquoi ?
C’est peu être en raison de mon côté artiste ou intuitif ? Je m’explique : dans l’architecture navale, il y a un côté artistique/empirique et un côté scientifique. Moi je suis plutôt du premier côté. Le scientifique a besoin de bases de données pour produire des analyses et c’est pour ça que je travaille avec Benoît Cabaret qui est un ingénieur. Mais quand il n’y a pas de base de solides bases de données, comme cela existe en 60 pieds ORMA, et donc là où il faut une bonne dose de scientifique pour faire la différence, l’artiste que je suis trouve plus matière à s’exprimer. J’aime concevoir plus qu’analyser et j’aime défricher. Lors d’un récent dîner à Londres organisé par le Royal Institut of Naval Architecture, on m’a convié à faire un discours sur mon métier. Le débat oscillait entre le « feeling » et la science. Et pour expliquer ma position, j’ai employé une expression française,  « au pif », en posant le doigt sur mon nez…

C’est vrai que vous continuez à faire des maquettes en bois des bateaux ?
Tout à fait. C’est bon pour le feeling !

Parlons des bateaux de record en solitaire. Un bolide Orma de 60 pieds ne peut pas convenir ?
Ah non pas du tout. Ils sont trop vulnérables en haute mer.

Vous voulez dire qu’ils sont trop dangereux ?
C’est aux skippers qu’il faut poser la question. Personnellement, je pense qu’un bateau dont la longueur est limitée, ce n’est pas terrible au large. La stabilité longitudinale est précaire.  

Vous préférez le 4 x 4 à la Formule 1 en haute mer ?
On peut le dire comme ça. A la réserve que les moyennes établies par Ellen sur son trimaran (long de 23 m, ndlr) dans le Grand Sud sont quand même éloquentes. Votre « Formule 1 » serait un peu « paumée » dans de telles conditions. Par mer plate je suis d’accord que le bateau d’Ellen est moins compétitif surtout au près, mais dans la grosse mer sa longueur et sa géométrie légèrement cabrée contribuent à plus de sécurité et à singulièrement reculer les risques de chavirage.

De toute façon on navigue souvent le pied sur la pédale de frein à bord de ces multicoques
Oui mais c’est pas toujours possible. Quand vous êtes surpris par un grain au débridé, il n’y a guère d’échappatoire. On ne peut pas descendre la grand-voile, on peut pas toujours lofer et encore moins à abattre. Le frein ne marche plus !

Peut-on dire que le nouveau Idec est un B & Q Castorama en plus grand, au prétexte que Francis est quand même nettement plus costaud physiquement qu’Ellen ?
Je ne suis pas autorisé à vous donner les dimensions d’Idec, mais il sera effectivement un peu plus grand que B & Q.

Au lancement de B & Q, vous expliquiez vous être inspiré du Fleury Michon VIII, (long de 23 m aussi) le dernier trimaran que vous avez fait (en 1986) avant que ne soit imposée la longueur de 60 pieds. Où situez-vous Idec ?
FM VIII était effectivement typé pour le débridé, mais B & Q encore plus. Je situerai Idec entre les deux conceptuellement.

Quelles leçons avez-vous tiré du périple d’Ellen ?
Je dirais en premier : le bateau n’a pas cassé. Donc on peut se poser la question : est-ce que nous sommes justes comme il faut au niveau structure ou sur échantillonnés ? Il faut se souvenir qu’à l’époque, le temps à battre autour du globe était de 92 jours et donc il « suffisait » de ne pas casser. C’était la priorité. On avait ainsi toutes les bonnes raisons de ne pas faire un bateau extrême pour Ellen. Maintenant on en sait plus et inévitablement, quelque soit l’architecte ou le skipper, on va pousser plus loin. D’autant que le record est désormais à 71 jours et 14 heures.

Ca fait plus de 20 ans, vous avez dessiné une formidable machine de vitesse océanique : le catamaran Formule Tag… Et depuis vous n’avez fait que des trimarans. Pourquoi ?
C’est dû à la limitation de la longueur à 60 pieds. Plus précisément concernant la navigation en solitaire, un catamaran de taille conventionnelle présente un gros point faible : la forme très brutale de la courbe de stabilité. Soit on est du bon côté, soit on va chavirer. Sur les très grands bateaux à équipage de la taille d’Orange, c’est moins pénalisant car ils sont stables. Et le cata peut trouver son avantage comparé à un grand trimaran surpuissant.

Pour résumer, la solution cata a des arguments au-delà de 30 m de long ?
Oui, on pourrait le dire de cette façon.

Revenons à Idec construit en infusion. C’est un peu un retour en arrière techniquement parlant ?
Techniquement, on peut le penser ainsi, mais économiquement c’est très avantageux. Et puis le constructeur Marsaudon a bien perfectionné son infusion. Le delta en poids pour la seule structure serait de 15% comparé à du pré imprégné. Ce qui ramené au poids de l’ensemble du bateau prêt à naviguer demeure acceptable.

Pas de Nomex non plus ?
Idec est en sandwich mousse/carbone. Le bateau d’Ellen est en mousse également : c’est quand même plus fiable que la combinaison carbone/Nomex telle qu’employée sur les 60 pieds ORMA. Moi je suis favorable à un peu de souplesse : ça peut-être l’âme ou la peau. L’ancien Formule Tag était en tissu pré imprégné (une première à l’époque, ndlr) mais la peau était en Kevlar. Le Fuji de 1990 était en carbone avec de la mousse Airex…

On dit qu’un bateau similaire à celui de Francis Joyon est en construction de l’autre côté de la planète pour un skipper français ?
C’est exact, mais je ne peux pas m’étendre sur le sujet. Par contre la comparaison des deux bateaux va être passionnante. Au départ nous avons proposé le même avant-projet aux deux skippers et chacun a tellement influencé le design que ça se termine avec deux bateaux assez différents sur un concept de base identique. Un bateau simple (Idec) pour un « marin à l’ancienne » et un produit plus technique et aussi plus coûteux de l’autre côté.

Vous avez été consulté pour le nouveau grand projet de Banque Populaire ?
Pas encore, mais on espère bien (le 60 pieds BP IV de la Multi Cup est un plan Irens, ndlr). Et là il s’agirait  d’un bateau de record en équipage donc plus grand. Un nouveau challenge !

Ca vous plaît vraiment ces bateaux de records océaniques ?
Oui j’aime bien. La composante « artistique/feeling » est plus forte pour ce genre de projets. C’est plus mon territoire…

Propos recueillis par Patrice Carpentier

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Court répit

Gitana 11 version 2006
DR

En cette fin de matinée de ce troisième jour de course, et avec déjà 1000 milles au compteur, les coureurs sont en phase de récupération : vents contraires légers en Manche, calmes à la pointe de Bretagne, vitesses extrêmes dans le golfe de Gascogne, brises faibles portantes au cap Finisterre, les conditions météorologiques de ce jeudi matin sont favorables pour régénérer les organismes. Sommeil, séchage, alimentation : l’installation d’un alizé portugais modéré (Nord à Nord Ouest 14 à 18 nœuds) permet d’aligner les milles sur une mer plate sans trop manœuvrer (quelques empannages au gré des bascules). Car la fatigue s’est accumulée après une nuit quasiment blanche lundi, une journée de mardi assez active sur le pont et un mercredi musclé qui ne facilitait pas le repos… Surtout que la journée de vendredi s’annonce plus qu’agitée, carrément violente !  Franck Cammas a profité de ces conditions que son trimaran affectionne particulièrement, pour s’échapper un peu face à Pascal Bidégorry, mais surtout gagner encore des milles sur Michel Desjoyeaux et les deux Gitana. Déjà à la hauteur du Tage ce midi, les deux leaders devraient logiquement, au vu des cartes météo de ce jeudi, grappiller encore une dizaine voir une vingtaine de milles sur leurs trois poursuivants alors que Sopra Group va en perdre des dizaines, englué qu’il sera dans une bulle sans vent à l’approche de l’Espagne… Le jeune équipage d’Antoine Koch n’a décidément pas de chance car tous les enchaînements météo passés et à venir (du moins pour le trois jours suivants) lui sont défavorables ! A noter que Thierry Duprey du Vorsent (Gitana 12) a dû arrêter son bateau quelques temps au large de Vigo pour changer le safran de flotteur tribord qu s’était brisé en fin de nuit dernière.

Glissades, orages, tamponnages
Suivant la face orientale d’une dorsale positionnée au large du Portugal, les trimarans (à l’exception de Sopra Group, encore dans le golfe de Gascogne et qui va butter sur les calmes du cap Finisterre cet après-midi) filent tranquillement plein Sud dans un flux établi qui se renforce un peu plus sous la latitude de Lisbonne. Les cinq premiers vont donc glisser à une vingtaine de nœuds jusqu’au cap Saint Vincent, Groupama 2 en tête devant l’atteindre en milieu d’après-midi, Gitana 12 (5ème à 180 milles) après le coucher du soleil. Ce cap portugais se présente aussi comme un nouveau passage à niveau car un centre dépressionnaire centré sur Madrid va générer dans la baie de Cadix, une zone d’orages et de vents instables, quasiment jusqu’au détroit de Gibraltar. Les premiers vont donc de nouveau ralentir pendant que les poursuivants vont refaire leur retard : ce « virage » là est certainement le « tournant » de la course Londres-Alpes Maritimes !

Le virage est un tournant…
Si les écarts sont trop conséquents (plus de cent milles) avant le passage des Colonnes d’Hercule, il deviendra très difficile de revenir ensuite en Méditerranée… En effet, le vent est clairement installé au secteur Est depuis plusieurs jours et pour encore plusieurs jours, soit du près contre une mer courte et chaotique en mer d’Alboran, et surtout un passage très dur, très violent dans le détroit de Gibraltar. L’effet Venturi va générer des vents de plus de 40 nœuds pendant les quelques heures et il faudra affronter vent et mer contraires tout en gérant l’important trafic maritime… Il vaut mieux être en pleine forme avec un bateau nickel pour traverser cette zone extrêmement dangereuse et
brutale ! La flotte va donc tamponner en arrivant sur la pointe Sud de l’Espagne vendredi après-midi.

Source MultiCup 60

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So long, New York

Ericsson à New York
DR

A l’arrivée à New York, tous les équipages avaient soulignés, le visage rongé de fatigue et les mains en vrac, que cette brève étape de 400 milles entre Annapolis et New York avait été la plus rude de toutes les étapes disputées jusqu’à présent dans cette course autour du monde, dont la route est pourtant passée par les 40ème Rugissants et les 50ème Hurlants.
 
Ce matin, à quelques heures du coup de canon de cette 12ème manche de 3 500 milles, les spéculations vont bon train. La rançon de cette météo musclée est que certains caressent sans trop l’avouer, l’espoir de battre le record de la traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est, (le Charlie Barr), détenu depuis deux ans presque jour pour jour par Mari Cha IV, en date du 1er juin 2005. Mari Cha IV (43 m), dont le skipper n’était autre qu’un certain Mike Sanderson et certains équipiers, Sidney Gavignet et Jan Dekker, en autres…. Un rôle d’équipage qui en rappelle un autre !

Après deux jours de pit stop, les équipages ont comblé leur déficit de sommeil accumulé dans le sprint entre Annapolis et New York et finit les réparations nécessaires avant de reprendre une mer difficile, avec deux jours de navigation au près, puis, après le passage du front, un boulevard au reaching, où les VO 70 vont pouvoir exprimer toute leur puissance, notamment les deux plans Kouyoumdjian du team ABN AMRO.
 
ABN AMRO TWO
 
Pour ABN AMRO TWO, cette traversée a un enjeu particulier ; celui d’effacer le souvenir et les conséquences des deux dernières étapes où le cumul d’avaries et le manque de réussite dans les choix météo ont été chèrement payés.  Actuellement 5ème au général provisoire, à égalité de points avec Brasil 1, le skipper français, Sébastien Josse rappelle cependant que la performance d’ABN AMRO TWO reste remarquable. L’équipage des Kids, moyenne d’âge 26 ans, se bat en effet contre des marins professionnels bardés d’expérience, acquise sur la Coupe America, la Withbread, la Volvo Ocean Race, The Race, le Jules Verne et autres Jeux Olympiques. Une maturité sportive et psychologique que Josse et son équipage sont entrain d’acquérir sur le terrain de cette Volvo Ocean Race 2005-2006. Le skipper Français croit encore à une place sur le podium final. Pirates n’est qu’à 5.5 points, Movistar à 5 points et Brasil 1 à 0, même si ce dernier l’emporte par tiebreack. Reste que cela passera par une place d’honneur sur cette transat.

ITV Sidney Gavignet et Sébastien Josse juste avant le départ
 
Qu’attendez-vous de cette étape ?
 Sidney : On parle beaucoup de record, mais cela ne sera pas notre priorité, car les records dépendent beaucoup trop des conditions extérieures. Par contre c’est une transat de 3 500 milles, une longueur qui nous convient bien. Pas trop longue, mais assez pour que les ABN AMRO s’expriment bien. Notre équipage part pour gagner cette manche car si nous l’emportons à Portsmouth, et que nous passons en tête au Cap Lizard, nous avons mathématiquement gagné la course, alors qu’il restera encore 4 manches à disputer. Ce que nous voulons, c’est tuer définitivement les espoirs de nos concurrents de venir nous inquiéter pour cette 1ère place au général. C’est déjà presque fait, d’autant que nos adversaires commencent à vraiment se battre entre eux. Ce qui nous arrange bien. Donc pour cette manche, nous partons pour gagner. Mais avant de gagne,r il faut arriver et donc ne pas casser. Pas de record de traversée, mais un record de victoires, par contre cela nous irait. (rires).
 
 
Les conditions sur cette étape ?
Sébastien : On part au près, c’est à dire vent de face pendant deux jours. Ce que l’on vient d’avoir pour rejoindre New York lors de la dernière manche. Après cela, cela devrait aller très très vite. Nous allons passer un front et après filer littéralement au reaching vers l’Angleterre. Depuis l’étape du Horn, nous n’avons pas eu ce type de conditions rapides où nos VO 70 pouvaient parfaitement exprimer leur puissance. Donc je pense qu’on sera tous contents de naviguer sous cette allure. Cela sera peut-être la dernière fois avant la fin de la course, le 17 juin à Göteborg. Après nous naviguerons près des côtes. Côté résultats, tous les espoirs nous sont permis pour cette traversée car les conditions vont être favorables aux deux ABN AMRO.
 
Quel effet cela fait de revenir en Europe ?
Sébastien : C’est encore plus de motivation pour faire un bon résultat. Portsmouth n’est pas loin de la Bretagne, c’est comme si je revenais à la maison. La Manche, le Cap Lizard, tout cela je connais grâce à la Solitaire du Figaro. Donc pour mon équipage, et aussi du point de vue personnel, cela me ferait plaisir de revenir sur le podium à Portsmouth. Cela serait psychologiquement important pour tout le monde. Pour l’équipe, mais aussi pour la course, pour prouver qu’il y a encore du match. C’est vrai également pour les autres adversaires d’ABN AMRO ONE. Le résultat de cette 12ème manche va être déterminant sur l’esprit de ce dernier acte européen.

Source ABN AMRO
 
 

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Les 4 Top Team s’imposent à Valence

Valencia Act 10
DR

Le sans faute des « big four »
Aujourd’hui, les regards étaient tournés vers les trois syndicats qui étrennaient leur nouveau bateau. De fait, Emirates Team New Zealand (NZL 84), Luna Rossa Challenge (ITA 86) et BMW ORACLE Racing (USA 87) ont réussi leur examen de passage en remportant tous leurs matchs face à des équipes plus modestes. Alinghi n’a pas fait grand cas non plus de ses adversaires du jour, notamment contre China Team qui termine à plus de 6 minutes derrière. Voici donc le quatuor qui termine sa première journée sur un sans faute : 2 points chacun.
Avec ces rencontres déséquilibrées sur le papier, le résultat est logiquement plus mitigé pour les petites équipes, ce qui n’a pas empêché d’assister à quelques départs et premiers bords de près animés.
Cela a été le cas entre Shosholoza et BMW ORACLE Racing dans le premier flight. Après avoir écopé d’une pénalité pendant le pré-départ, les Sud-africains, qui ont renouvelé la majorité de leur cellule arrière cette saison (nouveau barreur et nouveau skipper notamment), ont réussi à rester au contact de leur adversaire, au moins pendant les deux premiers bords.
 
Le Desafío Español 2007 revient de loin
La palme du match à rebondissement revient au duel entre +39 Challenge et le Desafío Español  2007. Pendant le pré-départ, Karol Jablonski ‘force le passage’ sur la ligne et commet une manœuvre risquée pour son adversaire. Le résultat ne se fait pas attendre : les Espagnols prennent une double pénalité. Malgré ce lourd handicap, ils parviendront à distancer suffisamment l’équipage de Iain Percy pour accomplir leur pénalité et remporter la régate !
 
Une victoire pour les Français
Mais le match du jour, en tout cas le plus disputé, est celui qui a opposé Areva Challenge à United Internet Team Germany. Après avoir perdu leur première confrontation face aux Suédois de Victory Challenge, les Français, bien inspirés tactiquement, sont venus à bout de l’équipage allemand. non sans mal. Toute la régate s’est jouée au contact, les deux Class America évoluant à deux ou trois longueurs l’un de l’autre. Dans le dernier bord de spi, les Français ont dû surveiller leur tableau arrière où se profilait l’ombre de Jesper Bank, épaulé cette année par un navigateur Français, Philippe Mourniac. Thierry Peponnet et son équipe empochent jeudi leur premier point à bord de FRA 60, un des Class America les plus âgés de la flotte.  Vendredi, une dure journée les attend contre Emirates Team New Zealand et BMW ORACLE Racing.
 
 
résultats provisoires
 
Flight 1                      
1 Alinghi bat Desafío Español 2007                                                 
2 Mascalzone Latino Capitalia Team bat + 39 Challenge                   
3 Luna Rossa bat China Team                                                     
4 Emirates Team New Zealand bat United Internet Team Germany
5 Victory Challenge bat Areva Challenge                                                      
6 BMW ORACLE Racing bat Team Shosholoza                                   
 
Flight 2                      
1 Luna Rossa bat Mascalzone Latino Capitalia Team                    
2 Alinghi bat China Team                                                              
3 Desafío Español 2007 bat +39 Challenge                                          
4 Areva Challenge bat United Internet Team Germany                          
5 BMW ORACLE Racing bat Victory Challenge                                        
6 Emirates Team New Zealand bat Team Shosholoza                    
 
Les matchs du vendredi 12 mai
 
Flight 3                                                                
Match 1    BMW ORACLE Racing                                vs.   United Internet Team Germany
Match 2    Victory Challenge                                      vs.   Team Shosholoza
Match 3    Emirates Team New Zealand                    vs.   Areva Challenge
Match 4    Luna Rossa Challenge                              vs.   +39 Challenge
Match 5    China Team                                                 vs.   Desafío Español 2007
Match 6    Alinghi                                                         vs.   Mascalzone Latino- Capitalia Team
                                                                                                 
Flight 4                                                                
Match 1    Victory Challenge                                      vs.   Emirates Team New Zealand
Match 2    United Internet Team Germany               vs.   Team Shosholoza
Match 3    Areva Challenge                                        vs.   BMW ORACLE Racing
Match 4    +39 Challenge                                            vs.   Alinghi
Match 5    Mascalzone Latino- Capitalia Team        vs.   China Team
Match 6    Luna Rossa Challenge                              vs.   Desafío Español 2007
 

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Images du MCM 28´ sous voiles.

MCM
MCM

Le chantier Multicoques Concept Méditerranée nous adresse les premières photos du MCM 28′ sous voiles, prises dans la baie de Quiberon le week-end dernier.

Apparamment, c’est confirmé, les performances du bateau sont au rendez-vous !

Plus d’infos : www.cata-mcm.com


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