Bidégorry passe à la caisse

Banque Populaire - Pascal Bidegorry
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Le rythme a totalement changé en moins d’une demi journée puisque d’une phase animée à près de trente nœuds de moyenne le long des côtes portugaises, les trimarans sont passés à un tempo plus délicat, le près dans une brise modérée. Les vitesses ont donc chuté à treize nœuds et surtout, d’une route quasi obligatoire dans l’Ouest de la péninsule ibérique, il faut désormais tirer des bords entre Maroc et Espagne. Non seulement, la nuit dernière a été l’occasion pour les poursuivants de Franck Cammas (Groupama 2) et de Pascal Bidégorry (Banque Populaire IV) de refaire tout ou partie de leur retard (jusqu’à 140 milles gagnés en douze heures !) mais maintenant, il faut gérer les bascules de vent et les effets de côte jusqu’à l’arrivée à Nice.

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Avec le changement de parcours décidé par la direction de course, les navigateurs ont finalement plus de champ pour s’exprimer. En effet, la route initiale imposait de passer entre les îles de Majorque et d’Ibiza (Baléares) avant de piquer sur la Sicile. Dorénavant, les trimarans ont pour objectif l’arrivée à Nice, soit toute la Méditerranée Ouest comme terrain de jeu. Les 700 milles qui restent à effectuer sont donc limités par les côtes espagnoles à bâbord mais totalement ouverts sur tribord. Aucune obligation de respecter les îles Baléares, donc deux options majeures : passer à l’intérieur de l’archipel, route la plus courte mais d’après les fichiers météo peu ventée ces jours prochains, ou prendre le large dans un flux d’Est plus ou moins établi.

Demain est un autre jour…

Les écarts importants acquis ces derniers jours par les leaders ont été réduits à néant par une nuit peu ventée dans le golfe de Cadix alors que leurs poursuivants, en s’écartant de la côte, ont avancé très vite. Bilan : Michel Desjoyeaux (Géant) est revenu dans le trio de tête, et les deux Gitana sont en embuscade… Seul Sopra Group est décroché et Antoine Koch a peu de chance de rattraper son retard, surtout sur un parcours réduit.

Caractérisée par ses humeurs changeantes, la Méditerranée risque d’être fort longue à traverser ! Pour l’instant, le vent d’Est 10-20 nœuds va rester installé au moins jusqu’à la pointe d’Almeria (à plus de 200 milles des étraves) avant de s’orienter au Nord Est (donc toujours contraire) au moins jusqu’à Ibiza en faiblissant progressivement, jusqu’au calmes. La route directe ne semble pas la meilleure et à des vitesses de rapprochement vers Nice certainement inférieur à 12 nœuds, cette deuxième partie du parcours s’annonce longue et pleine de surprises… On sait que la Grande Bleue a l’habitude de créer des différentiels importants en terme de brise, tant en force qu’en direction, surtout dans la bande côtière des trente milles. Avec en sus les îles Baléares à négocier, la hiérarchie sera en ballottage jusqu’à la côte d’azur !