Simplicité, technologie et vitesse sont les maîtres mots de la classe M2. D’une longueur de 28 pieds (8,53 m), ces multicoques sont de véritables bêtes de course. La plupart d’entre eux sont issus des dernières innovations nautiques. Racés, légers et sportifs, ils se mènent par des équipages composés de 3 ou 4 personnes.
Les longs mois d’hiver derrière eux, les équipages sont fin prêts pour en découdre sur le circuit de compétition spécialement créé pour eux : Le Championnat romand – Trophée Losinger. Cette année, 23 bateaux au total, contre 13 en 2005, ont répondu présents à l’appel de l’AM2, pour prétendre au titre du Championnat Romand. A l’issue de la saison, le Trophée Losinger sera remis à l’équipage victorieux.
Donnant lieu à un ballet aérien plutôt original, les bateaux lémaniques ont été héliportés sans encombre par Helisuisse, le 13 mai dernier, depuis les rives du Lac Léman vers le Lac de Neuchâtel, afin de rejoindre les bateaux locaux qui les attendent de pieds fermes.
Première étape du championnat, Le 20ème Bol d’Or Henry Lloyd/Banque Piguet marquera donc le coup d’envoi de la saison. Avec une météo annonçant des vents de sud-ouest allant jusqu’à 20 nœuds, le record de l’épreuve – détenu depuis 2004 par Olivier Schenker en 1 heure 38 minutes – pourrait bien être approché ce samedi. Douze M2 seront au départ.
Dimanche 21 mai, les hostilités se poursuivront avec le Grand-Prix de Grandson, comptant également au classement du Championnat Romand des M2. Du spectacle en perspective pour les amateurs de voile, qui pourront admirer ces superbes bateaux évoluer à proximité des berges sur des parcours « banane », échelonnés en plusieurs manches.
Calendrier du Championnat Romand M2 – Trophée Losinger 2006 :
Lac de Neuchâtel : Samedi 20 mai 20ème Bol d’Or Henry Lloyd/Banque Piguet du Lac de Neuchâtel (CVG) Dimanche 21 mai Grand-Prix de Grandson (CVG) Samedi 3 juin 100 miles d’Estavayer (CNE)
Lac Léman : Sa-Di 10-11 juin Genève – Rolle – Genève (YCG) Sa-Di 17-18 juin Bol d’Or Rolex (CVSNG) Samedi 1er juillet TransMajestic (CNM) Dimanche 2 juillet Grand-Prix de Morges (VLM)
Mumm 30 (14) : Grande répétition avant leur Championnat d’Europe, les équipages Mumm 30 seront nombreux au Grand Prix. Le dernier vainqueur du Tour de France à la voile et Vice-Champion du Monde de la discipline Fabien Henry sera présent avec un équipage de très haut niveau. Pour exemple, Sébastien Audigane, recordman de vitesse autour du Monde avec Bruno Peyron officiera à la tactique. « Courrier Dunkerque » viendra défendre son titre avec un nouveau team. « Ile-de-France » skippé par Jimmy Pahun, vainqueur du Spi Ouest France aura à cœur de briller sur un plan d’eau qu’il connaît bien pour avoir remporté l’épreuve 2004. Il faudra également surveiller les Italiens de « Joe Fly » avec un certain Laurent Pagés en renfort et « Groupe HEC» emmené par Hervé Gautier crédité d’un bon début de saison.
Open 750 (14) : Comme chaque année, les Open 750 réunissent au Grand Prix un plateau de choix. En lutte pour le titre national, ils auront à coeur de démontrer toute la puissance de ces fabuleuses machines, notamment le jeudi 25 mai, lors de l’épreuve de longue distance entre le plan d’eau de Poulmic et le port de commerce de Brest (selon les conditions météos). Marc Guillemot, grand skipper océanique sera à la barre de «Safran ». Jean Le Cam naviguera avec l’équipage de « Coyote ». Nicolas Groleau, tenant du titre, et un des meilleurs spécialistes de cette unité, tentera de garder sa suprématie. Il devra tout de même compter sur la compétitivité des voiliers emmenés par Christophe Letourneur et Daniel Souben « Dunkerque Plaisance ».
J80 (40) : Eric Brezellec et son équipage sont une valeur sûre du circuit J80. Ils ont notamment gagné deux fois la coupe de France de la série (2004 et 2005). Jean-Baptiste Bernard sur « Jiotoo » est aussi un habitué des podiums. Chargé des relations internationales de la classe J80 en France, ce dernier est souvent assez irrégulier. L’Equipe de France militaire, auréolée de sa victoire au Spi Ouest France a aussi des chances importantes de devenir Championne d’Europe. Sa connaissance de la rade de Brest n’est pas à négliger. Ils devront faire face à une armada d’étrangers grand amateur du J80. « Needles and Pins » barré par l’Allemand Ulrich Munker est un habitué des plans d’eaux français et des courses européennes. Les anglais de « Jenga » et « Jet Set » ne viendront pas non plus faire de la figuration… Bref, ce Championnat d’Europe J80 s’annonce comme l’une des plus belles régates monotype disputée en France cette année.
Open 5.70 : 30 équipages amateurs vont se disputer leur national. L’Espagnol Mikel Vazquez « Azzuro Mekanik » fait figure de favori. Il a gagné à La Rochelle en début d’année et est le tenant du titre. Spécialiste du dériveur, Mikel a notamment brillé en Vaurien. Il s’entraîne chaque week-end à Hendaye où se trouve une flotte dynamique de 15 open 5.70. L’équipage de Arnaud Dorange et David Moreau « Titanic » est aussi à surveiller. Ainsi que « Cepanoukonltrafic » skippé par Bruno Hervouet, second de la Coupe d’Europe l’année dernière et « E-Kinetic », team qui connaît bien le plan d’eau.
747 OD : Les 11 équipages spécialistes du 747 OD seront au GPEN. Gilles Dutoit sur « Techneau » va-t-il confirmer son bon début de saison (victoire au Spi Ouest France). Se fera t-il piqué la vedette par l’équipage de « Ruban vert » ?
650 : 3 Django 670, 3 Mach 650, 3 Open 650, le nombre de petits sportboats inscrits à l’épreuve.
First 7.5 (7) : Qui arrêtera les finistériens ? Les 3 « Bénéteau » présents au Grand Prix sont tous montés sur le podium du Spi Ouest France…
Enfin, 7 Speed Feet 18 seront au rendez-vous.
La compétition va se dérouler en trois actes : – Le Championnat d’Europe J80 qui débute mardi 23 mai et se terminera le 27 mai – L’épreuve longue distance Open 750 entre le Poulmic et le port du commerce de Brest le 25 juillet – National Open 750, National Open 570, Mumm 30, 747 OD, Django 670, Beeboat 650, 747 OD, Speed Feet 18, First 7.5 du 26 au 28 mai
Le rapprochement des deux entités a été décidé le mois dernier par les dirigeants des deux entreprises (Jean-François BOURDIN PDG de Yapluka et Jean-Jacques COSTE PDG de Blubay Yachts) et va permettre à Yachts Industries d’offrir le choix le plus important du marché aux futurs propriétaires de catamaran.
Les deux marques vont bien sûr conserver leur identité propre à savoir confort et qualité pour Yapluka Yachts, style et performance pour Blubay Yachts et grâce à la réunion des deux savoir-faire, elles vont encore franchir un pas supplémentaire vers le très haut de gamme.
Suite à ce rapprochement, Yachts Industries va investir dans la création d’une unité de fabrication composite, afin de compléter le chantier de construction Aluminium situé à Caen-la-Mer.
Le groupe est capable de construire des projets sur mesure jusqu’à 200′ avec un process de construction très rigoureux aboutissant à une qualité de fabrication extrêmement élevée. Aujourd’hui Yachts Industries est la seule compagnie au monde à proposer des catamarans de très grand luxe en aluminium et en matériaux composites.
Une nouvelle gamme de catamaran à moteur au design novateur est également à l’étude, les premières unités seront dévoilées en fin d’année.
Yachts Industries sera présent aux différents salons d’Automne et présentera en première Mondiale le Blubay 100′ pour les salons de Cannes, Monaco et Fort Lauderdale et le Yapluka 72′ pour les salons de Cannes, Genoa et Barcelone.
Le Hollandais Hans Horrevoets, 32 ans, tombé à l’eau puis récupéré par l’équipage n’a pu être ranimé.
Au moment de l’accident, à quelques 1 300 milles de Land’s End à la pointe de la Cornouaille, ABN AMRO TWO, le VO 70 skippé par Sébastien Josse naviguait dans 30 nœuds de vent sur une mer formée avec des creux de 5 m. C’est dans ces conditions difficiles que Hans Horrevoets est tombé à l’eau à 03h (heure Paris).
L’équipage d’ABN AMRO TWO a immédiatement rebroussé chemin, affalé les voiles et sillonné la zone à la recherche Hoorevoets. Repéré, Hans a été hissé à bord et tout a été mis en œuvre pour le ranimer, avec l’assistance par téléphone satellite des services médicaux du Derrisford Hospital de Plymouth.
Rien n’a pu être fait et Hans Horrevoets n’a pas repris connaissance. Hans était marié et avait un enfant. C’était l’un des cinq jeunes professionnels du bord d’ABN AMRO TWO. Il avait notamment participé à la Whtibread 97-98, comme régleur sur Brunel Sunergy.
Plus d’informations à suivre.
L’équipe de Course Au Large s’associe à la douleur de la famille et des équipiers de Hans Horrevoets.
A 3h (heure Paris), au moment de l’accident, à quelques 1 300 milles de Land’s End à la Pointe de la Cornouaille, ABN AMRO TWO naviguait au portant dans 25-30 noeuds de vent sous grand voile, spi et trinquette. Seb Josse, skipper de ABN AMRO TWO était à la barre et Hans réglait l’écoute de spi. Nick Bice, Andrew Lewis et Lucas Brun se trouvaient également sur le pont. Le bateau est parti au surf et a enfourné. L’eau a balayé tout le pont et une fois l’eau évacuée, Hans n’était plus à bord.
Le skipper d’ABN AMRO TWO Sébastien Josse (31 ans) : “Nous sommes dévastés par ce qui vient de se produire cette nuit et toutes nos pensées vont vers la famille de Hans. Je voudrais dire que durant toute la manoeuvre “Homme à la mer” (MOB, man over board), tout notre équipage est resté parfaitement calme, professionnel et a fait preuve d’une exceptionnelle maturité. Nous regrettons profondément que nous n’ayons pas réussi à faire ramener Hans à la vie.”
Simon Fisher, navigateur à bord d’ABN AMRO TWO (28 ans) : “Aussitôt Seb a crié ‘un homme à la mer’ et on a mis en place la procédure, tout en pointant la position au GPS. Le bateau a rebroussé chemin immédiatement et on a commencé le chercher alors qu’on sonnait l’alarme sur terre. Une fois Hans retrouvé, nous l’avons hissé sur le bateau et les urgences de l’hôpital de Derriford à Plymouth ont été avisées du drame médical du bord et sont restés en standby. Malheureusement, nos efforts pour le faire revenir à la vie ont été inutiles.”
Jan Berent Heukensfeldt Jansen, Managing Director du TEAM ABN AMRO : “Nous sommes tous très choqués et dévastés par le terrible drame de cette nuit. Nos pensées sont tournées vers la famille de Hans. Nous sommes tous très conscients des risques que prennent les marins, mais rien ne nous prépare à ce type de tragédie. Mes pensées vont également à l’équipage qui s’est conduit de manière exemplaire et professionnelle en prenant immédiatement les bonnes décisions. Je leur souhaite de revenir sains et saufs à la maison.”
Glenn Bourke, Chief Executive Volvo Ocean Race : “Toutes les personnes impliquées dans la Volvo Ocean Race sont profondément tristes de la perte d’un des membres de l’équipage d’ABN AMRO TWO. Pour l’heure, nos pensées vont vers la famille de Hans, ses amis, ses coéquipiers et tous les membres du team ABN ARMO. Nous savons que la course océanique porte en elle des dangers réels et nous faisons tout ce qui est possible pour en minimiser les risques avec des équipements de sécurité obligatoires à bord de nos bateaux. Pourtant, quand un tel drame arrive, c’est un choc pour tous ceux qui sont impliqués dans la course. La Volvo Ocean Race est comme une famille et nous ferons tout notre possible pour apporter le support nécessaire à cette heure tragique.”
ABN AMRO TWO n’est plus “en course”, mais poursuit sa route sur Portsmouth aussi vite qu’il le peut. L’équipage décidera de la suite de sa participation à la course pendant l’escale anglaise.
Les concurrents sont attendus vers le dimanche 21 mai à Portsmouth (Angleterre). Les concurrents de la Volvo Ocean Race y resteront jusqu’au vendredi 2 juin, après avoir disputé leur 13ème manche, la régate in shore de Portsmouth, prévue le lundi 29 mai. La prochaine étape les emmènera à Rotterdam aux Pays Bas.
– Le Tour à l’envers est – il l’épreuve la plus difficile pour un marin en solitaire ? " Je crois que oui. Déjà le fait de décider qu’on va s’atteler à cette tâche du Tour du monde à l’envers est énorme. Aller au bout , c’est formidable. Il faut comprendre que cela n’a rien à voir avec un Tour du monde classique où on est poussé par le vent. Dans un Vendée Globe, il faut placer son bateau sur les vagues , négocier des surfs endiablés. C’est stressant mais ludique. A la différence , rentrer dans chaque vague en sortir, retomber cela a un côté usant. Ce sont deux histoires opposées. Pour faire un parallèle avec le vélo ce n’est pas la même chose de descendre et de grimper le Mont Ventoux… "
– Vous trouvez qu’elle a bien géré son histoire et ses galères ? " Comme on progresse à l’inverse du déplacement des dépressions, on en a forcément plus qui nous arrivent dessus. Plus on reste longtemps , plus on est exposé et en 178 jours elle n’a pas été épargnée. Elle a tenu bon dans le mauvais temps et aussi résolu certaines galères techniqes (soucis de pilote automatique). Elle avait une grosse assistance à terre mais elle était seule à bord pour gérer. Elle a fait face. " – Elle a mis 55 jours de plus que vous pour boucler le Tour , comment jugez – vous sa performance ? " Elle avait un coffre fort en acier solide mais moins rapide que mon voilier Adrien. La performance pour Dee Caffari réside dans le fait d’avoir bouclé l’histoire. C’est la démonstration de sa volonté. Mais pour avoir déjà dirigé 18 hommes autour du monde sur ce même parcours dans le Global Challenge , elle a forcément un caractère bien trempé ".
L’avènement des nouveaux Class America Après une journée riche en émotion et des confrontations très intenses, il a fallu départager les quatre équipes ex-aequo en point pour connaître le classement définitif de ce premier Acte de la saison. Et c’est BMW ORACLE Racing qui sort vainqueur de ce système, devançant ses concurrents habituels. Ce podium sacre l’avènement des nouveaux Class America. Alinghi, le seul des ‘big four’ à courir sur son ancien bateau, termine en effet quatrirème, sa plus mauvaise place en match racing depuis le lancement des Actes en 2004.
Pression maximum Mardi, lors de l’ultime journée de match racing, les 12 équipes avaient le sentiment légitime d’avoir tout à gagner ou à perdre. L’action était sur tous les fronts, du sommet aux derniers échelons du classement – et les matchs, disputés dans un vent d’est-sud-est de 10 nœuds, se sont révélés très tendus. La pression qui pesait sur les équipages s’est parfois transformée en nervosité avec un nombre record de pénalités distribuées. Plusieurs grosses équipes en ont d’ailleurs fait les frais.
Dans le flight 10, au cours d’un match électrique, Emirates Team New Zealand doit répondre au lof agressif de James Spithill sur Luna Rossa. Le grand spi rouge des kiwis semble toucher alors la barre de flèche du bateau Italien et explose. Dean Barker et les siens sont pénalisés sur le champ. Mais les Italiens seront à leur tour pris au piège – dans le flight suivant – par BMW ORACLE Racing. A l’issue d’un louvoyage torride, les Américains parviennent à inverser les priorités et se retrouvent tribord amures à l’approche de la marque. Luna Rossa Challenge met du temps à se dégager du bateau prioritaire : il écope d’une pénalité. Les arbitres embarqués sanctionneront également United Internet Team Germany et surtout Victory Challenge qui perd dans la foulée un match décisif contre le Desafio Espagnol 2007. Les Espagnols s’emparent ainsi de la 5e place et remplissent leur objectif affiché : terminer dans le carré magique des challengers, une position qui permettrait, dans un an, d’accéder aux demi-finales.
10e place pour Areva Challenge Plus loin dans le classement, deux challengers italiens ont réalisé la belle opération du jour. Mascalzone Latino-Capitalia Team et +39 Challenge remportent en effet leurs deux derniers matchs. Les premiers confortent leur place de 7e au classement, les seconds remontent de la 11e à la 9e place.grâce à leur victoire contre Areva Challenge.
Si les Français sont facilement venus à bout de China Team, ils semblent en revanche avoir perdu leurs moyens face à +39 Challenge. Dans ce duel, Peponnet et son équipe volent le départ, une erreur qu’ils ne sont pas sensés commettre à leur niveau. Bien que très combatifs pendant toute cette régate, ils n’ont jamais eu l’opportunité de doubler Iain Percy.
Ce n’est pas fini ! Le classement général du Valencia Louis Vuitton Act 10 est toujours provisoire. En effet, BMW ORACLE et + 39 Challenge ont toujours un match de retard qui sera disputé demain mercredi. L’issue de ce match ne changera pas le classement de l’Acte, mais le nombre de points seront différents et pourront en revanche affecter le classement des challengers (Louis Vuitton Ranking) dans lequel les ex-aequo ne sont pas départagés.
Aussi touchants que combatifs, les Sud-Africains ont conquis les cœurs. « Shosholoza » signifie « va de l’avant » et est emprunté d’une chanson entonnée autrefois par les mineurs et ceux qui travaillaient dur de leurs mains. « Nous voulons montrer que tous les citoyens sud-africains peuvent travailler et réussir ensemble », annonce fièrement le Capitaine Salvatore Sarno dont le rêve est devenu réalité. Cet italien, patron d’une compagnie de transport maritime, vit depuis 20 ans à Durban. En 2002, il a « une vision » : celle d’emmener cette nation blessée par 40 années d’apartheid, à la conquête de la Coupe de l’America.
Réelles ambitions Le projet voit le jour en 2004, grâce à l’implication de l’Anglais Paul Standbridge, un ancien du GBR Challenge, et de Ian Ainslie, coach de la Fondation Izivunguvungu, une école pour jeunes marins qui a permis de recruter des régatiers locaux. La moyenne d’age est de 31 ans, alors qu’elle atteint 40 ans chez « Alinghi ». En plus de défendre une noble cause, l’équipage, à 80 % Sud-Africains, montre aujourd’hui un réel potentiel sportif. « Shosholoza » a été le premier défi à disposer dès 2005 d’un bateau nouvelle génération. Cette semaine à Valence, l’équipe a remporté quatre victoires dont une contre le très en forme défi espagnol. « Nous avons de réelles ambitions sportives », déclare Tim Kröger, qui a participé à la naissance du projet et prépare sa troisième Coupe. « Beaucoup viennent de la voile légère, mais certains n’avaient jamais navigué. Nous avons recruté des marins expérimentés et le groupe a beaucoup progressé ». La cellule arrière a été renforcée par le skipper Mark Sadler, l’un des meilleurs régatiers sud-africains, et Tommaso Chieffi qui apporte à la barre, l’expérience de cinq Coupe de l’America.
Equipe sportive de l’année Salomon Dipeere, 25 ans, a grandi près de Johannesburg et découvre l’Europe : « Notre objectif change tous les jours. Au début, nous voulions juste être présents et gagner une ou deux régates, puis on a commencé à viser le milieu du tableau, et maintenant, on rêve même d’aller beaucoup plus loin ! », s’amuse-t-il avant d’ajouter : « Etre ici dépasse le bateau, nous faisons cela pour notre pays ». En Afrique du Sud, « Shosholoza » a été élue « équipe sportive de l’année 2005 », devant le cricket et le rugby. Une belle récompense. « La voile est considérée comme un sport de blanc là-bas, nous montrons que tout le monde a sa place à bord d’un Class America », se félicite Tim Kröger, « ce que nous faisons ici est vraiment fort ». L’année dernière à Trapani, l’équipe a reçu la visite d’Andrew Mlangeni, emprisonné pendant 26 ans avec Nelson Mandela. Il leur avait alors donné le plus beau des encouragements, en déclarant : « Ce que vous réalisez aujourd’hui est tout ce dont j’ai rêvé toute ma vie et pour lequel je me suis tant battu ».
Suite à la très concluante première expérience commune dans la Transat AG2R Concarneau/St Barth en avril dernier, lors de laquelle Armel Le Cléac’h et Nicolas Troussel ont mené une partie de la course et se sont classés 5ème, BRIT AIR souhaite soutenir son skipper dans son projet de participation à la Route du Rhum. Il représentera donc les 1270 salariés de la compagnie sous les couleurs bleue et jaune du fameux logo, triskell et hermine, qu’il arborera sur son monocoque, lors du départ de St Malo, le 29 octobre prochain.
Ce monocoque, plan Finot-Conq mis à l’eau en 1998, anciennement Sodebo, a été racheté par VMI en 2002 et a permis à Sébastien Josse de se classer 5ème au dernier Vendée Globe.
Convoyé ce jour des Sables d’Olonnes à Port la Forêt, le monocoque BRIT AIR sera mis en chantier pour des travaux de gréement et de décoration aux couleurs de la compagnie, avant de prendre le large avec Armel pour sa qualification en vue de la Route du Rhum (environ 1500 milles)
Caractéristiques techniques
Architecte : Groupe Finot-Conq Maître d’œuvre : Thierry Eluère Longueur : 18,28 m Largeur : 5,40 m Tirant d’eau : 4,50 m Poids : 8 tonnes Quille : fixe Lest : 2,8 tonnes Matériau : Polyester/Carbone Nomex Surface de voilure maximum : – au près : 285 m2 – au portant : 620 m2
Pour un baptême du feu, c’est plutôt réussi ! Oui, on prend la seconde place au général derrière BMW Oracle en remportant 9 de nos 11 matches. On bat des grosses pointures comme Alinghi et les Néo-Zélandais, qui étrennaient leur nouveau bateau comme nous et les Américains. Ce sont d’ailleurs les trois nouveaux Class America de la flotte qui font le podium. Cela dit on s’est incliné face aux Espagnols et on aurait pu l’éviter. En conclusion, on est content d’être second car dans les Actes précédents c’était dur de prendre sa place dans le quatre majeur et là indiscutablement on a potentiel de vitesse supérieur, mais aussi déçu de ne pas avoir gagner. C’était à notre portée. On joue dans la cour des grands. C’est redevenu une régate de bateaux à voile…
Faut comprendre que dès que l’écart à l’arrivée dépasse plus de 20 secondes, ce n’est plus une régate de bateaux à voile comme vous dites ? Ca dépend comment l’écart est créé. Je veux dire que l’an dernier Alinghi mettait le pied sur l’accélérateur et il doublait tout le monde. Là on est revenu à leur niveau. Si on navigue bien, si on prend de bons départs, c’est jouable désormais.
Oui mais Alinghi est un ancien bateau. On peut aussi vous retourner le compliment en notant que ce bateau de la génération passée fait jeu égal avec les nouveaux Alinghi avait mis la barre très haute ces derniers temps et le fait d’être à niveau, c’est déjà beaucoup. Je crois que nos progrès ne s’arrêtent pas à l’usage du nouveau bateau. Le potentiel d’un Class America se mesure en mètre par minute. La performance à ce niveau c’est un tout. Il faut avoir le potentiel d’aller aussi vite que les autres, sinon mieux, et après il ne faut pas faire de bêtises. Contre BMW Oracle mardi, on est parti en tête mais on n’a pas réussi à conserver l’avantage. Au lieu de passer devant à la bouée au vent, on est passé derrière avec en prime une pénalité à faire. A ce niveau de compétition, c’est quasi irréparable. Je le dis c’est redevenu de la régate de bateau à voile. Avant, la tactique on n’en parlait pas trop.
Pourtant les phases de départ manquaient un peu d’engagement « musclé » Y avait pas de vent. La régate la plus ventée a été la dernière avec des claques à 10,5 nds.
Moins de vent que prévu ? On a fait des régates tous les jours. La compétition a eu lieu. Y a rien à dire ! Même si à cette époque de l’année, le comité d’initiative prévoit plutôt 12/14 nds.
Ca fait une différence sur l’eau Une différence de 1nd en pression de vent, ça fait tout de suite 2 à 3/10ème de vitesse en plus.
Les conditions optima ? On est pleine charge à 13 nds de vent au près, c’est-à-dire gîté au maximum, mais on n’est pas encore à notre rendement optimal. On va vite mais bas. A 15 nds on va un peu moins vite mais plus haut avec un meilleur VMG.
Un mot sur BMW Oracle C’est vrai qu’il vire court et qu’il a un mât très avancé et son bout-dehors… Je ne sais pas exactement comment il est sous l’eau. Moi je ne le trouve pas très gracieux mais il a l’air efficace… Il vire sec, il accélère un peu plus vite mais une fois lancé je ne vois pas de différence comparé aux autres nouveaux bateaux.
Globalement à Valence cette semaine, on a eu l’impression d’assister à un nivellement vers le … C’est vrai que les gros teams sont au niveau d’Alinghi et que parfois des voiliers d’équipes plus modestes font la nique aux grosses cylindrées. Quand Karol Jablonski garde son calme, il fait de belles choses avec le voilier espagnol. La preuve, il nous a battus. J’ai bien aimé Shosholoza du team Sud-Africain désormais mené dans la cellule arrière par le duo italien Chieffi/Cian. Il y a du sang neuf aussi sur Mascalzone Latino avec Jes Graham Hansen à la barre au départ. Décidément une semaine bien intéressante… L’autre nouveauté par rapport à la dernière Cup en Nouvelle Zélande est qu’on n’a jamais vu 12 équipes en place sur le terrain de jeu 1 ou deux ans avant le Match. « Les petits » s’entraînent beaucoup même entre eux pour les écuries qui n’ont qu’un bateau et on voit la différence. Alinghi est à deux doigts d’être battu par Mascalzone, Nous on est devancé par Desafio Espanol lui-même battu par Team Shosholoza, + 39 a fait plus de la moitié de la régate devant les Kiwis… Ca joue !
Et quel est ton poste dans l’équipe de Francesco de Angelis Barreur. Je suis à la barre du second bateau lors des entraînements. Pendant l’Acte X, j’observais les régates sur l’eau à la vidéo et sur les images virtuelles de tout le monde. Mon travail c’est d’aider l’équipe à établir une stratégie au plan tactique notamment sur la phase départ en fonction des adversaires. On ne peut plus se permettre de démarrer moyen et de compter sur la vitesse pour se refaire. Il faut être à 100% du début jusqu’à la fin.
Quelle est la suite du programme ? Régate en flotte à partir de demain (l’Acte XI) et puis dans un mois démarre l’Acte XII. La même chose que l’Acte X, mais cette fois avec demi finale et finale. Et puis rendez-vous l’an prochain avec une course en flotte début avril suivie de la Louis Vuitton Cup de mi-avril à mi-juin pour sélectionner le Challenger qui rencontrera le Defender Alinghi : La Coupe de l’America.
Patrice Carpentier
Classement Act X 1 – BMW Oracle Racing (USA87) – 9/10 – 9 2 – Luna Rossa Challenge (ITA86) – 9/11 – 9 3 – Emirates Team New Zealand (NZL84) – 9/11 – 9 4 – Alinghi (SUI75) – 9/11 – 9 5 – Desafío Español 2007 (ESP65) – 6/11 – 6 6 – Victory Challenge (SWE63) – 6/11 – 6 7 – Mascalzone Latino-Capitalia Team (ITA77) – 5/11 – 5 8 – Team Shosholoza (RSA83) – 4/11 – 4 9 – +39 Challenge (ITA59) – 3/10 – 3 10 – AREVA Challenge (FRA60) – 3/11 – 3 11 – United Internet Team Germany (GER72) – 2/11 – 2 12 – China Team (CHN79) – 0/11 – 0