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(Grosses) surprises

Départ Les Sables - Les Açores
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De toute l’histoire de la voile depuis les premières confrontations océaniques en solitaire de 1960 avec la transat anglaise (Ostar), jamais un dernier n’a terminé premier ! Et pourtant, c’est bien ce qui est en train de se passer entre Horta et Les Sables d’Olonne avec Gerard Marin, le bien nommé… Parti tout seul dans le Nord (et rejoint plus tard par quelques skippers qui pourraient aussi se refaire la cerise avant l’arrivée), l’Espagnol est en passe de réaliser l’improbable : pointé parmi les derniers des « Mohicans » il y a seulement une journée et demie, il est déjà classé douzième au scratch (et premier voilier de série) ce lundi après-midi… Et puisqu’il navigue deux fois plus vite vers le but que les leaders actuels en prototype, il risque fort de se retrouver premier de toute la flotte dans moins de 48 heures !
 
Et en Mini, il faut le faire : décider de se séparer totalement de la flotte dès la sortie des Açores, c’est faire preuve d’un courage et d’une détermination hors du commun. Savoir qu’il n’y aura personne au bout du fil (radio VHF) pendant dix jours ou plus, ne confirmer sa trajectoire que sur les bulletins météo diffusés en français et en anglais une fois par jour sur Monaco Radio, ne fonder ses certitudes que par la lecture du baromètre et la couleur du ciel, voilà ce qui marque les qualités d’un grand Marin ! Car Gerard est plutôt dans le genre discret : quatrième de la première étape à seulement 1H 21’ du vainqueur en voilier de série, le portugais Francisco Lobato(BPI), il pourrait avoir plus d’une journée d’avance sur le peloton des voiliers de série… à l’arrivée aux Sables d’Olonne. Car l’Hispanique formé à l’école du dériveur Europe puis au 470, s’avère avoir non seulement le sens de la navigation mais aussi un sacré coup de patte : sur son Pogo-2, il flirte régulièrement avec les 9,5 nœuds de moyenne depuis dimanche ! Et à ce rythme, il va tout simplement exploser tous les prototypes…
 
La barre à gauche toute !
 
Mais les plus attentifs ont compris que la solution passait par le Nord, qu’il fallait se décider à naviguer à 90° de la route pour sortir des méandres anticycloniques afin d’attraper le flux portant de Sud Ouest au dessus du 44° Nord. Car si le peloton rame dans les hautes pressions, et si les leaders de la flotte ont encore de quoi progresser vers le but, mais en avant lente à cinq nœuds, la situation prévue n’est pas très favorable sur la route directe. Il faut choisir et ce genre de décision est particulièrement rude à prendre, seul, en mer, après six jours de course.
C’est ce qu’a fait intelligemment Adrien Hardy (Brossard) qui a percuté qu’il faut arrêter de persévérer dans du mou. Il est suivi plus au Sud par Xavier Haize (Carben Composites), Andraz Mihelin (Adria Mobil Too), Fabien Despres (Soitec), Kristian Hajnsek (Adria Mobil), Fabrice Lucat (Hakuna Matata), et plus récemment, par le leader de la flotte David Sineau (Bretagne Lapins).
 
Côté voiliers de série et loin derrière l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca), l’animateur des premiers jours  de cette deuxième étape, rétrograde à l’inverse de sa vitesse sur l’eau : Thomas Bonnier (architecture élémentaire) n’arrive pas à se sortir des tentacules de la pieuvre anticyclonique tout comme Vincent Barnaud (STGS.fr) qui le suit roue dans roue… Tout au Sud, Hervé Piveteau (Jules) tente aussi désespérément de remonter au Nord et sa place de second du jour, devrait vite se transformer en une dizième position mardi… La Bérézina !
Car les nouveaux animateurs sont bien tous dans le Nord à l’image de Jean-François Quélen (Galanz), de Dominik Zurrer (Ubik 245), de Mathieu Girolet (Le roi du matelas). Tous ceux qui ont pris le bon virage suffisamment tôt… Heureusement, dès mardi soir, les Minis retardataires vont aussi toucher un flux de Sud Ouest portant avec l’arrivée d’un front froid sur l’Atlantique, un système météo qui devrait les accompagner jusqu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne. Cela va encore changer la hiérarchie dans le peloton. Mais certainement pas pour le conquistador ibère, qui pourrait ainsi non seulement remporter haut la main le classement parmi les voiliers de série, mais en sus, gagner devant tous les prototypes : il ne concédait à Horta pour la première étape, que sept heures au vainqueur Adrien Hardy… Ce serait la première fois dans l’histoire des courses Mini depuis la victoire en 1977 de Daniel Gilard sur Petit Dauphin, un Serpentaire, lors de la première édition de la Mini Transat, qu’un voilier de série serait sacré. Un tournant historique dans le virage atlantique !

Source Les Sables – Les Açores

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Oh les filles !

En approche de Dingle
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Les solitaires ont passé The Bull, une des bouées qui marquent l’extrémité d’un des nombreux caps situés dans le sud de Dingle. Dans un vent mollissant, ils progressent vers le but au près à la vitesse de 4-5 nœuds. Vers 21 heures on connaîtra le verdict de cette troisième étape dont l’issue est toujours très incertaine.

La nuit dernière, l’obscurité, la pluie et la pétole ont joué des tours à quelques concurrents qui monopolisaient le top 10 depuis 36 heures. Le grand regroupement aux abords du Fastnet a vu les conquérants de l’ouest revenir au contact et s’immiscer dans les premières lignes du classement. Liz Wardley (Sojasun) est de ceux-là, elle qui a gagné 37 places en 24 heures. La jeune Papoue est en deuxième position, à 0,3 mille dans le sillage de Jeanne Grégoire (Banque Populaire), pour un éventuel doublé féminin à Dingle. Même récompense pour Thierry Chabagny (Littoral) qui a gravi d’un coup 20 échelons ou encore Jeff Pellet (Lubexcel), passé de la 40e à la 7e place ! Et ils ne sont pas les seuls à avoir bénéficié de ce coup d’ascenseur. A l’inverse, Erwan Israël (Delta Dore), Gildas Morvan (Cercle Vert), Kito de Pavant (Groupe Bel) et Armel le Cléac’h (Brit Air) ont rétrogradé. Ce dernier s’en veut de sa négligence la nuit dernière : « j’ai mal négocié le dernier passage du petit front. J’ai enchaîné deux bascules dans le mauvais sens. Je me suis retrouvé trop à la côte. J’ai fait deux grosses erreurs, c’est dommage. Il faisait nuit noire, il pleuvait beaucoup, on ne voyait pas les autres bateaux. ». Un moment d’égarement qui a aussi surpris Erwan Israël, auteur d’un superbe début de course : « je n’ai pas bien géré la molle cette nuit. Dans le noir, sous la pluie, c’était très spécial, tu sais jamais où tu es, si tu es premier ou dernier… ça m’a rassuré quand j’ai aperçu Armel.» C’est désormais Alexis Loison (Région Basse Normandie), le plus jeune concurrent de la course, blessé au crâne il y a deux nuits, qui tient le rôle de 1er bizuth, en 8e position.
 
Les filles dans le viseur des occidentaux
 Au matin, on y voyait plus clair. Le groupe de l’ouest s’était mêlé à celui de l’est, Jeanne Grégoire était rejointe en tête par Liz Wardley pour un match racing féminin improvisé le long des caps du sud Irlande. Fred Duthil (Brossard) est troisième sur le papier, à 0,9 mille. Seulement voilà, la menace vient toujours de l’occident et ce trio est désormais dans le viseur de Nicolas Troussel (Financo) 4e, Yann Eliès (Groupe Generali assurances) 5e et Thierry Chabagny (Littoral) 6e qui naviguent 1 mille derrière. « J’ai un peu les boules parce que jusqu’à présent, j’ai bien navigué, je me suis fait plaisir, tout allait bien. Mais je crois que je suis ressortie du mauvais côté. C’est Nico (Troussel), parti au large, qui me fait le plus peur. Ca pourrait se finir en eau de boudin. ». Le constat de Jeanne est objectif. Car pour l’heure, les seuls concurrents décalés légèrement au large – dont ceux cités plus haut – font la route vers l’entrée de la baie de Dingle. Les autres, plus proches des terres, doivent en appeler aux dieux celtes pour que le vent tourne vite en leur faveur, sans quoi, ils pourraient être condamnés à tirer un bord face au courant pour parer les côtes verdoyantes du comté de Kerry…
 
Suspense jusqu’au bout
Rien n’est fini, rien n’est joué, raisonne comme un leitmotiv dans la bouche des quelques coureurs joints à la vacation de la mi-journée. Le tir groupé des deux filles à Dingle serait sans précédent dans l’histoire de la course. La seule femme à avoir jamais remporté une étape de la Solitaire est l’Anglaise Clare Francis. C’était en 1975, aux heures glorieuses de l’Aurore… il y a bien longtemps.

Source Solitaire Afflelou Le Figaro

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La Class 40´ enchante

Class 40 Merena n°8
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La nouvelle CLASS 40 est une révolution dans la course au large: elle permet à des amateurs – certes avertis – d’en découdre sur des parcours hauturiers en restant budgetairement accessible.  Une des première course ce cette classe – Skippers d’Islande en juin/juillet – a permis de se rendre compte de l’extraordinaire potentiel de ces voiliers. Surfs vertigineux et moyennes impressionnantes.  Mais surtout, et peut etre est-ce l’essentiel, cette course a vu se développer une entente cordiale entre les concurrents. Lors de la deuxième manche entre Grundarfjordur et Paimpol, la flotte s’est unanimement entendue pour s’arreter à Grindavik (Sud Islande) afin de laisser passer une dépression très creuse.  Repartis ensemble trois jours plus tard, la flotille des "tontons" a navigué plus de 1000 milles à portée VHF.  Cette ambiance bon enfant n’a cependant pas nuit à une bataille de tout les instants, jusqu’à quelques miles de la ligne… Ces valeurs entraide, de respect et de bonne camaraderie sont du meilleur augure pour cette classe qui démarre ! Anciens de la mini ou du Figaro ou simples amateurs, les "tontons" aiment la voile et se font avant tout plaisir au large. Pas de mesquineries et peu de tracas administratifs, la CLASS 40 est composée de marins raisonnables et attentifs à leur plaisir. Espérons que l’arrivée imminente des "vrais pro" dans la classe puisse garder cet esprit, celui qui s’est créé au large de l’Islande… et que, dans l’avenir, des courses en équipage soient organisées vers des destinations orginales ! 

Alexis Guillaume, Merena, n°8.

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Renaissance d’une légende

Cheers Prao Tom Follet
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Transat 1968 : surprise à Millbay Docks
"Nous avons bien noté les efforts entrepris pour redresser votre bateau en cas d’incident, mais nous sommes plus intéressés par les solutions que vous mettrez en oeuvre pour éviter cette situation ; naviguer à 20 noeuds entre 2 chavirages ne nous semble pas une manière appropriée de traverser l’Atlantique en course ! " Tel fut en substance le contenu d’un courrier du comité de course de l’Ostar adressé à Tom Follet, le skipper de CHEERS avant le départ ! Le convoyage en solitaire, St Croix (Iles Vierges)-Plymouth temporisa quelque peu les inquiétudes britanniques et une expertise indépendante leva les derniers doutes.

CHEERS improbable troisième
En 27 jours et 13 minutes avec seulement 28 heures de retard sur Sir Thomas Lipton (Geoffrey Williams, 17.10m) Tom Follet inscrit les 1 300 kg de CHEERS dans la légende de l’Atlantique Nord, parcourant une journée à 225 miles en déjouant les pièges météorologiques et les dépressions qui eurent raison de nombreux concurrents.

Le deal des 3 mousquetaires
Richard Newick dessine et construit CHEERS, Jim Morris finance l’expédition et Tom Follet pilote l’improbable engin. Cette "dream team" faillit mener un prao de 12m à la victoire. Douze ans plus tard, "le sorcier du Maine", à la tête d’un autre trio (Newick-Greene-Weld) l’emportera avec MOXIE.

Gloire et oubli
La magnifique sculpture néo-polynésienne affrontera ensuite les outrages du temps pendant vingt-cinq ans au musée d’Exeter avant d’être transférée au conservatoire de Bordeaux à l’état de semi-épave. Daniel Charles convaincra Dick Newick de céder le prao sous condition de restauration à Vincent Besin, le "french doctor" réussira à faire classer CHEERS à l’inventaire des monuments historiques et entreprendra une "chirurgie" respectueuse de plusieurs milliers d’heures pendant cinq longues années. Aujourd’hui CHEERS est un bateau neuf dans lequel survit environ 50% du bateau d’origine et il est prêt pour une seconde vie océanique.

16 septembre 2006, 17h00 : lancement à l’ancienne
CHEERS sera mis à l’eau dans un rituel polynésien qui rappellera son lancement sur la plage de ST Croix : 50 "porteurs" le déposeront dans l’eau à la base nautique de Port St Louis du Rhône puis la fusée jaune tirera ses premiers bords. Richard Newick, Nick Clifton (prao MERTIN-AZULAO), Tootie Morris, Daniel Charles, Nigel Irens, Christian Augé (constructeur du prao Newick de 54’ LESSIVE ST MARC et de FUMEE NOIRE), Denis Kergomard ainsi que des dizaines d’aficionados seront présents pour le baptême du bateau qui a révolutionné le design occidental des multicoques. Dick Newick sera à Port-Saint-Louis-du-Rhône du 11 au 20 septembre et nous espérons tous rendre cet événement inoubliable !

Source P.Echelle

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En approche du Fastnet

Fastnet Illustration Solitaire 2001
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Comme prévu, c’est tordu sous l’Irlande. Alors qu’ils sont à moins de 100 milles de l’arrivée à Dingle, les 44 solitaires sont ce matin en proie à de la brume humide et froide et surtout à des vents faibles. « C’est pas drôle», résume Charles Caudrelier (Bostik, 5e) « la régate est belle mais je ne suis pas content de moi : j’ai manqué un coup mais bon, ce n’est pas grave. Maintenant on ne voit plus rien, on verra plus clair au lever du jour ». Oliver Krauss (AXA Plaisance, 28e à 7 milles) explique : « on passe la dorsale et je ne sais pas ce que ça va donner… »
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) a repris la tête à un classement à prendre plus que jamais avec des pincettes, devant Fred Duthil (Brossard) et Nicolas Troussel (Financo) tous deux grosso modo à un demi-mille. Le leader d’hier soir Erwan Israël (Delta Dore) pointe maintenant en en 6e position à 2,7 milles, talonné lui aussi à moins d’un demi mille par un autre bizuth : Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom). Deux rookies dans les dix premiers, c’est rare en Figaro Bénéteau.
Mais prudence, prudence… Alors qu’il faudra bien se recaler à un moment ou à un autre pour virer la magnifique pointe sud-ouest de l’Irlande, bien difficile de savoir s’il vaut mieux être dans l’ouest ou dans l’est. Ronan Treussart (Groupe Céléos, 32e à 8,4 milles), Yann Eliès (Groupe Generali Assurance, 12e à 4,2 milles) et Pietro D’Ali (Nanni Diesel, 9e à 4 milles) ont déjà viré les premiers pour opérer ce virage à gauche. Seul l’avenir nous dira si c’est une bonne idée. Ce matin, à l’est comme dans l’ouest, ils se disent tous contents de leurs placements respectifs…
 
Il faudra se recaler
 
Dans la purée de pois irlandaise, chacun cherche des raisons d’espérer. Même un Christophe Lebas (Armor Lux), 35e à 9 milles et très décalé dans l’ouest trouve des raisons d’y croire, pour lui-même et pour l’Australienne Liz Wardley (Sojasun, 26e à 6,6 milles) qui ont depuis Ouessant choisi l’ouest. Et auront donc moins de recadrage à faire que les autres. Mais sur le plan d’eau, on annonce ce matin un peu de « droite », avec du vent tournant peu ou prou au nord-est qui avantagerait ceux plutôt décalés dans l’est…
Au pointage de 4h en tous cas, on note que le deuxième du classement général, Thierry Chabagny (Littoral) a fait une remontée spectaculaire, passant de la 26e place hier soir à la 13e place ce matin, à 4,3 milles de Jeanne Grégoire. Les leaders sont là et bien là, mais qui aura raison ? Il faudra attendre le passage de la pointe de l’Irlande pour se faire une petite idée un peu plus précise. Mais pour l’instant rien n’est joué, l’étape n’a pas encore désigné son vainqueur, loin de là. Au classement général, il n’y a pour l’instant aucun risque pour les trois premiers Troussel (3e), Le Cléac’h (4e) et Chabagny (13e, donc) et les écarts sont faibles. Il faut ainsi attendre le 37e rang de Laurent Gouezigoux (Côtes d’Armor) pour trouver un écart au leader supérieur à 10 milles. Il n’y a donc guère que huit bateaux qui ne peuvent vraisemblablement plus prétendre à la victoire finale. Pour tous, le moment de vérité approche. Dans les brumes irlandaises.

Source Solitaire Afflelou Le Figaro

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Les protos allongent la foulée

Isabelle Joschke
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Rien. Ou presque. Et quand c’est presque, ça vient de nulle part. Et ça s’arrête. De nouveau. Et ça repart. Un air de « ça s’en va et ça revient », une mélodie lancinante qui use les nerfs plus que les corps. Sans cesse sur le métier, remettre son ouvrage. Et la bulle anticyclonique est loin d’exploser, au contraire ! Les hautes pressions vont s’étendre vers la France et logiquement, toute la flotte va s’arrêter. Toute ? Pas tout à fait, puisque la brise revient par l’arrière avec une perturbation atlantique. Ceux que l’on a surnommés les « Islandais » (les cinq solitaires qui ont choisi à la sortie de l’archipel des Açores, de faire cap au Nord) sont en train de réaliser le coup du siècle… Ils ont déjà touché une brise de vingt nœuds de secteur Sud Ouest et certains déboulent à plus de huit nœuds vers le Nord Est, au portant sous spinnaker !
 
Pas du tout le même programme au centre de la flotte puisque le vent est nul ou presque, et hésite entre du Sud Ouest et du Nord Est. Normal, c’est le centre 1030 Hpa de l’anticyclone des Açores, qui est calé sur le 42° Nord et le 20° Ouest, exactement là où se trouve le gros du peloton des voiliers de série et nombre de prototypes. Car devant, les leaders bénéficient encore d’un vent de secteur Nord qui leur permet de progresser à plus de sept nœuds sous grand voile haute et gennaker. Mais pour combien de temps ? Tout va dépendre de l’extension des hautes pressions anticycloniques qui devraient les rattraper normalement aux douze coups de minuit…
 
La parabole atlantique
Et ce qu’est en train de faire l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) est tout simplement énorme ! Après avoir joué les lanternes rouges, il se transforme en éclaireur… Pendant quatre jours, le solitaire qui avait terminé quatrième de la première étape, a mangé son pain noir, persévérant inexorablement dans sa stratégie initiale : prendre du Nord, quitte à traverser les calmes pour attraper la bordure polaire de l’anticyclone des Açores, et donc un flux de secteur Sud Ouest. Quatre jours à se morfondre, à douter, à constater que les autres Minis s’échappaient par l’Est, à entendre à la vacation radio du midi qu’il avait près de 200 milles de retard sur le leader des voiliers de série, Thomas Bonnier (architecture élémentaire)…
Et puis voilà, alors que samedi le soleil tombait lourdement derrière l’horizon, un souffle est apparu, puis une bouffée, ensuite un zéphyr, enfin un bon flux venu de l’arrière : du Sud Ouest montant à vingt nœuds et permettant d’envoyer le spinnaker, sur une mer encore plate qui commence à moutonner. Six nœuds, puis huit nœuds, et ensuite neuf nœuds de vitesse constante, tranquille ! 52ème au classement ce dimanche matin, l’Espagnol va égrainer les places par paquet de dix… Car les premiers voiliers de série sont au même moment collés, bloqués, coincés, arrêtés : un nœud voire moins de vitesse vers le but ! Et pour s’en sortir, cela va être très long, des heures peut-être une journée et une nuit entière.
 
Surtout que Gerard Marin ne devrait plus ralentir, au moins jusqu’au golfe de Gascogne. Poussé par son flux de Sud Ouest, il va se faire ensuite rattraper par un front froid qui générera une bonne brise d’Ouest de plus de vingt nœuds, qui pourrait même l’emmener jusqu’aux Sables d’Olonne ! L’air de rien, l’Ibère poursuit en sus intelligemment sa route vers le Nord Est et contourne ainsi le centre anticyclonique par la face Nord, sur une trajectoire parabolique majestueuse. Chapeau bas !
Le seul qui peut aussi se sortir rapidement de ce piège atlantique est Jean-François Quélen (Galanz), deuxième de la première étape en voilier de série. Il a aussi décroché le jackpot mais ne progresse pour ce dimanche après-midi, encore qu’à six nœuds. Mais en grappillant vers le Nord Est, il devrait aussi toucher la belle brise et cavaler sous spinnaker. La parabole atlantique : « manger son pain noir d’abord, pour gagner son pain blanc… »
 
En avant de la flotte chez les prototypes, David Sineau (Bretagne Lapins) a pris le commandement – mais jusqu’à quand, s’il tombe aussi dans les calmes cette nuit ? – en compagnie d’Adrien Hardy (Brossard), de François Salabert (Aréas Assurances) et d’Isabelle Joschke (Degrémont). Cette « bande des quatre » creuse l’écart. Mais côté voiliers de série, Thomas Bonnier a de quoi s’interroger : planté à moins d’un nœud, il va avoir du mal à contrer le retour de Romain Vidal (Bingo), d’Elodie Riou (KPMG) et surtout de Francisco Lobato (BPI), le vainqueur de la première étape, qui reviennent aussi très fort par derrière…
Enfin, une avarie a marqué ce week-end : Dominique Barthel (Yamm) a cassé son safran bâbord : le voilier accompagnateur Kanaloa s’est détourné pour lui apporter de l’aide, si nécessaire.

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Combat des chefs en mer celtique…

Banque populaire Jeanne Gregoire
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Qui le premier pourra compter sans s’endormir les moutons à tête noire posés sur les vertes collines qui plongent dans l’onde irlandaise? Quel solitaire harassé déflorera lundi soir en vainqueur Cuan An Daingin, la très gaëlique et sublime rade naturelle de Dingle, pourquoi pas aux côtés de Fungi le dauphin, l’attraction locale ? Qui vérifiera le plus tôt s’il peut tracer ses initiales dans le faux col de sa brune, au cœur douillet d’un des cinquante-deux pubs – pour 1200 habitants – de Dingle ? On a déjà vérifié en passant que la légende dit vrai : dans ce charmant village du bout du monde, on a droit aux quatre saisons dans la même journée. Et à autant de cieux que d’histoires de marins dans les chansons irlandaises, ce qui n’est pas peu dire.
 
Combat acharné
 
Mais ils n’y sont pas encore. Au prix d’un combat acharné contre le vent et la mer –  « ça tapait tellement que j’ai tout fait à quatre pattes, changements de voiles compris », raconte Gérald Véniard – la flotte a laissé les Scilly sur son tribord ce matin pour s’attaquer à la traversée de la mer d’Irlande. Pas sans peine, donc. « A Ouessant, quand j’ai vu qu’il restait 250 milles de près à faire, j’ai pris un coup au moral » avoue sans détour le pourtant leader Erwan Israël, à bord de son Delta Dore. Mais le vent s’est relativement calmé depuis et le moral est revenu en même temps que les génois remplaçaient les solents, ces voiles d’avant pour vent fort.
 ‘It’s a long way from Saint-Gilles-Croix-de-Vie, it’s a long way to go’ fredonne gaiement un petit essaim d’une douzaine de bateaux un peu plus au nord-est que les autres. Dans le gros temps de la dernière nuit, ceux-là ont choisi la droite du plan d’eau. Pour l’anecdote, les premiers de ce groupe sont en tête et ont le bon goût d’être aux couleurs de la république à gagner : vert, blanc, orange, white orange and green – you’ll not get these colors.
Vous n’aurez pas ces couleurs, chante la balade irlandaise. Voici le bizuth Erwan Israël sur son vert Delta Dore, en tête à 165 milles du but qui assume comme un chef l’héritage de son glorieux aîné Jérémie Beyou, vainqueur l’an passé sur ce même bateau. Voici Gérald Véniard, 4e à moins d’un demi-mille sur son orangé Scutum. Voici encore Gildas Morvan, deuxième à.. 200 mètres du leader sur son Cercle Vert le bien nommé, à l’heure de se positionner au mieux pour attaquer demain soir l’approche sud du Ring of Kerry, justement  réputé comme le plus beau « cercle vert » du monde. Dans ce petit groupe qui mise sur l’est, on trouve aussi, Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom, 7e à 1,6 milles), Kito de Pavant (Groupe Bel, 8e), Etienne Svilarich (Sogeti), Laurent Pellecuer (Cliptol Sport), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) ou encore Armel Tripon (Gedimat), Samantha Davies (Roxy) et Eric Drouglazet (PIXmania.com)
 
Vous n’aurez pas ces couleurs ? Pas si sûr répond en chœur une bonne trentaine d’autres marins solitaires. Vous jouez à droite, messieurs ? Soit. Dans ce cas, nous irons taquiner le vent à gauche, entonnent les autres, dont les meneurs d’hier soir : Jeanne Grégoire sur Banque Populaire et Armel Le Cléac’h sur Brit Air – entre autres – qui ont délaissé volontairement leurs premières places aux pointages pour s’en aller chercher fortune dans l’ouest. Ils y ont d’abord perdu un peu de terrain… avant d’en regagner comme l’atteste le yo-yo de Jeanne Grégoire, dont le Banque Populaire a d’abord chuté de la première à la 5e place avant de revenir au 3e rang à moins d’un demi mille, alors que le Brit Air d’Armel Le Cléac’h est 9e à 2,1 milles. C’est cette option ouest à laquelle semblent croire aussi Fred Duthil (Brossard, 6e à 0,8 mille), mais aussi Charles Caudrelier (Bostik), Pietro D’Ali (Nanni Diesel), Erwan Tabarly (Iceberg Finance), Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) et bien d’autres. Bien d’autres, dont le leader Nicolas Troussel (Financo) qui contrôle à la perfection son dauphin au général Thierry Chabagny (Littoral, 31e à 6,7 milles), lequel s’évertuait pourtant depuis le départ à naviguer autrement que son copain Nico. Las, le skipper de Financo est toujours un solide leader virtuel, puisque flashé en 5e position à 0,6 mille de Delta Dore. Ses 1h31 d’avance sur Chabagny et ses 5h29 sur Le Cléac’h ne sont donc nullement menacées pour l’instant, bien au contraire : Financo est devant ses principaux adversaires.
 
Favorable à gauche… puis à droite
 
A gauche ou à droite, qui a raison ? Autant poser la question au roi des Leprechaums, ces cousins germain de nos Korrigans de belle Bretagne. Après avoir été légèrement inférieures à l’ouest dans la journée, les vitesses sont désormais similaires des deux côtés, comprises entre 6,5 et 7 nœuds. La météo aurait tendance à avantager l’ouest dans un premier temps, puisque le vent qui a molli à 15-18 nœuds va revenir depuis cette direction… mais ce pourrait bien être l’inverse en fin de journée. «Aujourd’hui, il y a d’abord une adonnante ouest, voire jusqu’au sud-ouest », prévoit Sylvain Mondon de Meteo France, « puis vers 18 heures, le vent va de nouveau venir du nord-ouest ». Donc, a priori d’abord favorable à gauche… puis à droite. Damned. Fred Duthil confirme cette quadrature du cercle celtique : « cette nuit, j’ai décidé de me recaler un peu dans l’ouest avec des petits camarades et ça se passe pas trop mal, mais on verra bien, en fonction des bascules. Cet après-midi on a un petit avantage car ils annoncent une bascule à gauche, mais en soirée ça revient de la droite, donc… »
 
Le jeu consiste à se placer pour profiter au mieux de ces bascules successives. C’est de là que dépendra le salut au moins temporaire des uns et des autres. Et il faudra plus que l’indispensable réussite qu’apporte un trèfle irlandais à quatre feuilles pour faire joujou le premier avec Fungi et débarquer en vainqueur à Dingle. Il faudra du courage, du talent, de la lucidité, de l’opiniâtreté. Il faudra beaucoup de choses et plus encore pour goûter le premier aux charmes de l’hospitalité irlandaise. A Dingle, chaque pub, chaque boutique, affiche en devanture son soutien à l’un des skippers de La Solitaire. Le Marina Inn, le premier en face du minuscule port, a choisi de supporter Nicolas Troussel. Pour l’étape, il est trop tôt pour dire si c’est le bon cheval. Mais ici on s’y connaît autant en courses hippiques qu’en régates. Et on sait bien que dans l’optique du résultat final, rester en tête avant la dernière ligne droite et pouvoir contrôler ses adversaires est tout sauf un désavantage. L’arrivée des premiers à Dingle est prévue en début de nuit demain. Instruments de musique, tireuses à bière et chants de marins sont fin prêts. C’est bon, l’Irlande.

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La régate atlantique bat son plein

Scutum dans la tourmente
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On imagine les Figaro Bénéteau pilonner les vagues, les marins harnachés, rincés par les embruns quand ce n’est pas par les grains, rivés à la barre, tendus vers quoi ? Vers le prochain virement de bord. Celui qui leur permettra de prendre la bonne adonnante et de gagner quelques longueurs. Car la régate atlantique bat son plein, corsée par les variations du vent qui prend 15 degrés par-ci, 10 degrés par-là.
 
A ce jeu, Jeanne Grégoire reste la meilleure. Même si elle ne mène que de quelques dizaines de mètres, elle tient le choc dans ces conditions inconfortables devant Armel Le Cléac’h (Brit Air) et Charles Caudrelier (Bostik) qui a gagné 3 places entre les deux derniers classements. Que dire du bizuth Erwan Israël (Delta Dore), qui fait un excellent début d’étape au milieu des vieux routards de la baston ?
 
Pour l’heure, la course sourit aux concurrents situés en milieu de paquet, les plus proches de la route directe. Mais rien n’est définitif dans les positions, tant la flotte est groupée (3 milles pour les 20 premiers) et les écarts latéraux faibles, à quelques exceptions près. Certains ont en effet tenté leur chance plus au large, comme Thierry Chabagny (Littoral), Robert Nagy (Theolia), ou plus loin Liz Wardley (Sojasun) mais sans succès pour l’instant. Tous attendent avec impatience le prochain bulletin météo, dans l’espoir d’une hypothétique accalmie. La route vers l’Irlande reste fidèle à sa réputation.

Echos du large
Alexis Loison : (Région Basse Normandie) : « Je me suis blessé à la tête en tombant. Cela m’a bien sonné, je suis tombé à moitié dans les pommes. J’étais à l’intérieur, mon harnais traînait et c’est en tirant dessus que j’ai pris le crochet en pleine poire. J’ai bricolé un pansement, cela ne saigne plus. Pour l’instant, j’attends que cela se calme un peu pour ré-attaquer car je suis à bout de souffle. »
 
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Si tu m’appelles après Yann, ça veut dire qu’il est repassé devant ? On plante des pieux, il fait tout noir, on tombe dans des grands trous du haut des vagues et parfois on voit trois étoiles. Tu dis ça y est, il va faire beau, mais non il ne fait pas beau… On voit le phare des Scilly et j’ai hâte que le vent mollisse et adonne. Je charge pas mal le bateau pour rester dans le match. J’ai enfilé ma combinaison sèche dès que le vent a forci. C’est au poil, même pas froid, du coup c’est plus facile d’avoir la pêche, j’ai juste très envie de voir la météo évoluer. »
 
Kito de Pavant (Groupe Bel) : « La nuit est difficile, une mer casse bateau et on ne va pas très vite sur la route, donc c’est pas géant. Cela ne devrait pas changer d’ici un moment. D’habitude, depuis le début de ce Figaro, cela parle beaucoup sur la VHF, là c’est morne plaine. Tout le monde est cramponné à la barre et on a pas d’autres loisirs possibles. J’ai pas beaucoup mangé, j’ai pas beaucoup dormi. Je suis fatigué vois-tu ! ».

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Au coeur de l´anticyclone …

Mini Transat 1991 Départ Douarnenez
DR

D’accord, c’est toujours le même pack qui mène la danse mais le danger vient désormais de partout et les cartes vont être totalement redistribuées, et ce n’est pas fini ! Quand certains marchent à six nœuds sur la route directe comme David Sineau (Bretagne Lapins), d’autres doivent faire du Nord-Est pour progresser difficilement à cinq nœuds tel Ronan Deshayes (PCO Technologies), d’autres font du Nord à quatre nœuds comme Isabelle Magois (Voilerie Quantum), et certains naviguent au Nord Ouest à deux nœuds comme Dominique Barthel (Yamm) !
De fait, seuls les premiers arrivent encore à naviguer à peu près sur la route directe et ils sont une douzaine de prototypes et une dizaine de voiliers de série à pouvoir toujours grappiller des milles entre cinq et sept nœuds. Pour combien de temps encore ? Difficile à dire car les hautes pressions noient l’Atlantique des Açores à la Bretagne et il est même prévu que le centre de l’anticyclone soit à minuit, par 42° Nord et 20° Ouest, c’est-à-dire exactement là où seront les leaders cette nuit !
 
C’est simple : la flotte est actuellement dispersée de 200 milles en longitude et de 150 milles en latitude… Ce qui signifie que certains solitaires totalement décrochés, pourraient revenir du diable vauvert en quelques jours pendant que le groupe de tête restera bloqué dans un vent nul ou presque et venant de nulle part puis s’en allant aussi vite. Avec les faibles moyens météo disponibles à bord des Minis, les navigateurs vont s’arracher les cheveux à guetter les bouffées d’air le jour, et à scruter les ténèbres la nuit car la lune est désormais aux abonnés absents…
Reste qu’il faut avancer, de préférence du bon côté (mais lequel est-ce ?) et prendre son mal en patience. Car la situation ne va pas changer puisque l’anticyclone gonfle et se déplace en même temps que la flotte ! Et il faudrait attendre mercredi d’après les prévisions, pour voir apparaître une faible dépression par l’Ouest… La porte de sortie semble donc être de gagner le plus vite possible dans le Nord, quitte à rallonger la route, pour toucher en premier un flux modéré de Sud Ouest. A ce rythme, il est probable que les Minis vont se regrouper mais ils n’aborderont l’entrée du golfe de Gascogne que mercredi ou jeudi !
Mais pour l’instant, ceux qui ont choisi de rester caler sur la route directe ont pris le commandement : Peter Laureyssens (Ecover), Andraz Mihelin (Adria Mobil Too), David Sineau (Bretagne Lapins) mènent le bal chez les prototypes ; Thomas Bonnier (architecture élémentaire), Vincent Barnaud (STGS.fr), Bertrand Catelnérac (Alan France), Hervé Piveteau (Jules) et Thibault Reinhart (Les blouses roses-Colas) s’en sortent le mieux parmi les voiliers de série. Le week-end s’annonce donc peu véloce, sous une chape de plomb. Pas facile…

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Une flotte compacte …

Alignés
DR

Cette nuit, la flotte a continué sa progression à 7-8 nœuds de moyenne, vent de travers, bâbord amure. Les 44 solitaires sont encore groupés (5,4 milles du premier au dernier) et naviguent au large de Groix, décalés au vent de la route directe. Quelques options se dessinent ou plutôt quelques choix de placement. L’écart entre le bateau le plus à la côte (Gildas Morvan, Cercle vert) et celui le plus au large (Christophe Lebas, Armor Lux) se monte à 12 milles, mais pour l’heure, ce ne sont pas les axes latéraux qui payent.
 
A 400 milles de l’arrivée, Armel Le Cléac’h (Brit Air) pointe en tête, talonné à son vent par le bizuth Erwan Israel, successeur de Jérémie Beyou sur Delta Dore. Thierry Chabagny, le skipper de Littoral, 2e du classement général, est toujours là aussi, en 3e position, à 0,4 mille de Le Cléac’h. La liste du top 5, complétée par Jeanne Grégoire (Banque Populaire) et Kito de Pavant (Groupe Bel) tient en… 900 mètres d’écart au but. Nicolas Troussel (Financo), le très solide leader du classement général est toujours dans le coup, à un mille de la tête de course.
 
Cette route sur un seul bord vers Ouessant, que les concurrents devraient atteindre samedi dans l’après midi, est animée par des passages de grains et un trafic maritime intense avec de nombreux bateaux de pêche qui circulent la zone. Vendredi en fin de journée, les solitaires ont même croisé le 60 pieds open de Marc Guillemot, ainsi que le trimaran Gitana XI, venus à leur rencontre.
 
Au petit matin, le vent a molli et la flotte est peut-être sur le point de vivre un des premiers moments clés de cette étape avec plusieurs bascules de vent prévues dans les heures qui viennent et qu’il faudra négocier. Pour l’instant, sous la nuit étoilée et dans un froid qui se fait plus mordant, les marins restent concentrés sur leurs réglages.

Messages de la nuit
Christian Gout, à bord du bateau Direction de Course à 4h52 ce matin :
« Ralentissement. Le vent a molli, autour de 8 noeuds. Direction : 240° environ. Mais ça bouge toujours avec 8/15 noeuds et plus dans les grains …Toujours bâbord amure au reaching à jongler entre écoute de génois et short sheet. La mer est plus plate. La flotte s’étire gentiment du nord au sud. Gildas (Morvan) toujours dans le nord, Christophe (Lebas) au sud a trouvé quelques copains pour l’accompagner. Un joli croissant de lune nous accompagne. C’est humide avec les grains et un peu frais, peut-être un avant goût d’Irlande. »
 
Jean Yves Chauve à bord du bateau médical :
« Nuit tranquille à bord de Médical. Le ciel s’est bien dégagé laissant apparaître des milliers d’étoiles. Comme chaque année la terre traverse le nuage des Ephéïdes, zone d’astéroïdes qui, en percutant l’atmosphère, provoquent ces magnifiques étoiles filantes qui, au-delà du spectacle, vont combler tous nos vœux. Il commence à faire froid et on imagine les coureurs emmitouflés dans leur cockpit et profitant de ces conditions stables pour emmagasiner du sommeil. Ils doivent toutefois rester vigilants car le trafic maritime est intense. Certains marins-pêcheurs ne semblent pas bien comprendre les conditions de navigation des skippers comme en témoignent les dialogues saisis à la VHF. Yann Elies a dû éviter de justesse un bateau avec apparemment personne à la passerelle. »

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