La régate atlantique bat son plein

Scutum dans la tourmente
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On imagine les Figaro Bénéteau pilonner les vagues, les marins harnachés, rincés par les embruns quand ce n’est pas par les grains, rivés à la barre, tendus vers quoi ? Vers le prochain virement de bord. Celui qui leur permettra de prendre la bonne adonnante et de gagner quelques longueurs. Car la régate atlantique bat son plein, corsée par les variations du vent qui prend 15 degrés par-ci, 10 degrés par-là.
 
A ce jeu, Jeanne Grégoire reste la meilleure. Même si elle ne mène que de quelques dizaines de mètres, elle tient le choc dans ces conditions inconfortables devant Armel Le Cléac’h (Brit Air) et Charles Caudrelier (Bostik) qui a gagné 3 places entre les deux derniers classements. Que dire du bizuth Erwan Israël (Delta Dore), qui fait un excellent début d’étape au milieu des vieux routards de la baston ?
 
Pour l’heure, la course sourit aux concurrents situés en milieu de paquet, les plus proches de la route directe. Mais rien n’est définitif dans les positions, tant la flotte est groupée (3 milles pour les 20 premiers) et les écarts latéraux faibles, à quelques exceptions près. Certains ont en effet tenté leur chance plus au large, comme Thierry Chabagny (Littoral), Robert Nagy (Theolia), ou plus loin Liz Wardley (Sojasun) mais sans succès pour l’instant. Tous attendent avec impatience le prochain bulletin météo, dans l’espoir d’une hypothétique accalmie. La route vers l’Irlande reste fidèle à sa réputation.

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Echos du large
Alexis Loison : (Région Basse Normandie) : « Je me suis blessé à la tête en tombant. Cela m’a bien sonné, je suis tombé à moitié dans les pommes. J’étais à l’intérieur, mon harnais traînait et c’est en tirant dessus que j’ai pris le crochet en pleine poire. J’ai bricolé un pansement, cela ne saigne plus. Pour l’instant, j’attends que cela se calme un peu pour ré-attaquer car je suis à bout de souffle. »
 
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Si tu m’appelles après Yann, ça veut dire qu’il est repassé devant ? On plante des pieux, il fait tout noir, on tombe dans des grands trous du haut des vagues et parfois on voit trois étoiles. Tu dis ça y est, il va faire beau, mais non il ne fait pas beau… On voit le phare des Scilly et j’ai hâte que le vent mollisse et adonne. Je charge pas mal le bateau pour rester dans le match. J’ai enfilé ma combinaison sèche dès que le vent a forci. C’est au poil, même pas froid, du coup c’est plus facile d’avoir la pêche, j’ai juste très envie de voir la météo évoluer. »
 
Kito de Pavant (Groupe Bel) : « La nuit est difficile, une mer casse bateau et on ne va pas très vite sur la route, donc c’est pas géant. Cela ne devrait pas changer d’ici un moment. D’habitude, depuis le début de ce Figaro, cela parle beaucoup sur la VHF, là c’est morne plaine. Tout le monde est cramponné à la barre et on a pas d’autres loisirs possibles. J’ai pas beaucoup mangé, j’ai pas beaucoup dormi. Je suis fatigué vois-tu ! ».