Une flotte compacte …

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Cette nuit, la flotte a continué sa progression à 7-8 nœuds de moyenne, vent de travers, bâbord amure. Les 44 solitaires sont encore groupés (5,4 milles du premier au dernier) et naviguent au large de Groix, décalés au vent de la route directe. Quelques options se dessinent ou plutôt quelques choix de placement. L’écart entre le bateau le plus à la côte (Gildas Morvan, Cercle vert) et celui le plus au large (Christophe Lebas, Armor Lux) se monte à 12 milles, mais pour l’heure, ce ne sont pas les axes latéraux qui payent.
 
A 400 milles de l’arrivée, Armel Le Cléac’h (Brit Air) pointe en tête, talonné à son vent par le bizuth Erwan Israel, successeur de Jérémie Beyou sur Delta Dore. Thierry Chabagny, le skipper de Littoral, 2e du classement général, est toujours là aussi, en 3e position, à 0,4 mille de Le Cléac’h. La liste du top 5, complétée par Jeanne Grégoire (Banque Populaire) et Kito de Pavant (Groupe Bel) tient en… 900 mètres d’écart au but. Nicolas Troussel (Financo), le très solide leader du classement général est toujours dans le coup, à un mille de la tête de course.
 
Cette route sur un seul bord vers Ouessant, que les concurrents devraient atteindre samedi dans l’après midi, est animée par des passages de grains et un trafic maritime intense avec de nombreux bateaux de pêche qui circulent la zone. Vendredi en fin de journée, les solitaires ont même croisé le 60 pieds open de Marc Guillemot, ainsi que le trimaran Gitana XI, venus à leur rencontre.
 
Au petit matin, le vent a molli et la flotte est peut-être sur le point de vivre un des premiers moments clés de cette étape avec plusieurs bascules de vent prévues dans les heures qui viennent et qu’il faudra négocier. Pour l’instant, sous la nuit étoilée et dans un froid qui se fait plus mordant, les marins restent concentrés sur leurs réglages.

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Messages de la nuit
Christian Gout, à bord du bateau Direction de Course à 4h52 ce matin :
« Ralentissement. Le vent a molli, autour de 8 noeuds. Direction : 240° environ. Mais ça bouge toujours avec 8/15 noeuds et plus dans les grains …Toujours bâbord amure au reaching à jongler entre écoute de génois et short sheet. La mer est plus plate. La flotte s’étire gentiment du nord au sud. Gildas (Morvan) toujours dans le nord, Christophe (Lebas) au sud a trouvé quelques copains pour l’accompagner. Un joli croissant de lune nous accompagne. C’est humide avec les grains et un peu frais, peut-être un avant goût d’Irlande. »
 
Jean Yves Chauve à bord du bateau médical :
« Nuit tranquille à bord de Médical. Le ciel s’est bien dégagé laissant apparaître des milliers d’étoiles. Comme chaque année la terre traverse le nuage des Ephéïdes, zone d’astéroïdes qui, en percutant l’atmosphère, provoquent ces magnifiques étoiles filantes qui, au-delà du spectacle, vont combler tous nos vœux. Il commence à faire froid et on imagine les coureurs emmitouflés dans leur cockpit et profitant de ces conditions stables pour emmagasiner du sommeil. Ils doivent toutefois rester vigilants car le trafic maritime est intense. Certains marins-pêcheurs ne semblent pas bien comprendre les conditions de navigation des skippers comme en témoignent les dialogues saisis à la VHF. Yann Elies a dû éviter de justesse un bateau avec apparemment personne à la passerelle. »