Tout droit vers Les sables

mini les sables
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Les leaders de la première étape jouent de nouveau les éclaireurs : huit prototypes sont roue dans roue et cinq voiliers de série se sont échappés. Le peloton est déjà à plus de quinze milles, voire à trente et plus. Karen Leibovici (Tam Tam) ferme la marche des prototypes à plus de 110 milles du leader slovène et les deux solitaires revenus à Horta pour réparer, Pierre Brasseur (Peintures Ripolin) et Hugo Ramon (Emotion), naviguent à plus de 130 milles du premier voilier de série, Thomas Bonnier (architecture élémentaire) ! Alors que la flotte a encore plus de 1000 milles à parcourir jusqu’aux Sables d’Olonne et que Horta n’est qu’à 200 milles derrière…

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En tête, Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) après être passé au Nord de l’île de Graciosa dans la nuit du départ, a choisi de laisser courir dans le vent de secteur Nord, huit à douze nœuds qui sévit actuellement sur la zone : il se retrouve donc le plus au Sud avec Peter Laureyssens (Ecover) et son compatriote Kristian Hajnsek (Adria Mobil) sur la même trajectoire dans son tableau arrière. Alors qu’à une vingtaine de milles dans son Nord, un groupe compact comprend Adrien Hardy (Brossard), Jérôme Koch (Meteor), Isabelle Joschke (Degrémont), Xavier Haize (Carben Composites) et François Salabert (Aréas Assurances). Un chassé-croisé en plein milieu de l’Atlantique. Tous suivent un cap compris entre 60° et 80°, ce qui devrait disperser ce groupe en latitude ces prochains jours. Les uns choisissent de faire route un peu en dessous pour privilégier la vitesse (6,5 nœuds au 75°), en espérant que la brise va encore tourner au secteur Nord Ouest : l’idée est alors de faire la « cuillère espagnole » par le Sud en se recalant au niveau du cap Finisterre. Les autres optent pour faire du cap (6 nœuds au 60°) afin de grappiller des milles dans le Nord pour terminer le parcours sans approcher les côtes ibères : une « louche bretonne » pour profiter de brises thermiques avant d’aborder la Vendée.

Cuisine météorologique

Car le vent s’est bien stabilisé en direction, même s’il a molli et qu’il tendra encore à diminuer à l’avenir : la dorsale anticyclonique s’installe doucement en recouvrant les solitaires. Les skippers anticipent donc sur ce qui va se passer en abordant le golfe de Gascogne : du vent mou, voire des calmes et une brise qui peut aussi bien rentrer de l’Ouest le long des côtes bretonnes, et de l’Est près des rivages ibères. Un régime minceur de toutes façons qu’il va falloir cuisiner… à la table à cartes en épluchant les bulletins météo !

Même motif, même punition pour les voiliers de série si ce n’est qu’ils ne sont que cinq à avoir fait le break : Thomas Bonnier construit méthodiquement son avance avec Vincent Barnaud (STGS.fr) dans ses basques ainsi qu’avec l’étonnant Bertrand Castelnérac (Alan France) qui fait marcher remarquablement son vieux Pogo 6.50, le jeune Thibault Reinhart (Les blouses roses-Colas) et l’animateur nordiste de la première étape, Hervé Piveteau (Jules). La différence en latitude est même supérieure à 80 milles entre le partisan du plus au Sud, Antoine Debled (ADD Modules) et les deux « Islandais » décalés dans l’extrême Nord, Gerard Marin (Escar l’escarla-CN Llanca) et Dominik Zurrer (Ubik 245).

Là encore, les écarts vont augmenter au fil des heures car ce groupe naviguent à plus de 5,5 nœuds de moyenne tandis que les retardataires peinent à 4 nœuds… Tout comme les prototypes où le différentiel entre ouvreurs et « fermeurs » de marche atteint plus d’un nœud ! Et la situation ne va qu’empirer puisque les calmes arrivent par derrière… A ce rythme, il faut compter neuf jours de mer au moins pour les premiers (soit une arrivée vers le 25-26 août) et deux à trois jours de plus pour les retardataires (soit vers le 28-29 août). Les organisateurs de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables ont d’ailleurs décidé de reculer la remise des prix au 29 août au soir pour accueillir tous les concurrents.

Source: Les sables – Les açores – Les Sables