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Le grand échiquier atlantique

Brit Air
DR

En passant de la théorie météorologique à la pratique en mer, on s’expose parfois à quelques déconvenues. Les figaristes comptaient sur cette remontée directe du golfe de Gascogne pour se reposer et charger à bloc les batteries avant le passage aux Birvideaux. Ils ont du se raviser. Comme le prédisait Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole) hier après le départ, il a fallu rester rivé à la barre, à l’affût des variations du vent, enchaîner les virements de bord, réajuster les réglages dans une mer désagréable, pour ne pas perdre un mètre sur ses concurrents. Après un court répit au petit matin où les solitaires, calés sur un bord, ont pu souffler un peu, les voilà aux prises avec de nouvelles difficultés. Dans la journée, le vent s’est effondré, mais pas la houle résiduelle qui continue à secouer les bateaux et les estomacs les moins bien accrochés.
 
A 1 nœud dans le Golfe
A 14 heures, les marins évoluaient dans un flux de nord erratique (3 à 5 nœuds), poussant certains à envoyer le spi quand d’autres naviguaient au près sous génois ! Quant aux vitesses des bateaux, elles ont chuté proportionnellement. Au pointage de 16h00, les Figaro avançaient à 1 nœud pour les plus lents, 2 nœuds pour les plus rapides ! « Les voiles ont même du mal à porter » nous confiait cet après-midi Jean-Yves Chauve à bord du bateau médical.
 
Un jeu de placements
La flotte s’est scindée en plusieurs petits groupes qui tentent de progresser tant bien que mal vers le but, chacun espérant que sa stratégie sera la bonne.
Thierry Chabagny (Littoral) n’a pas fait dans la dentelle en tentant une option diamétralement opposée à celle de ses camarades. Parti à fond dans l’ouest, il est décalé de 58 milles du concurrent le plus à l’est, à savoir Eric Drouglazet (PIXmania.com). Pointé 40e cet après-midi, Chabagny accusait certes 10 milles de retard sur les leaders mais marchait à …6,6 nœuds. Son choix extrême est donc à surveiller, de même que celui de Nicolas Troussel (Financo). Mais pour l’heure, sur le papier, les options radicales ne sont pas les plus payantes. Le gros du paquet navigue dans l’est de la route directe et ce sont les petits placements des uns par rapport aux autres qui ont dicté les derniers classements. Armel le Cléac’h (Brit Air), vient de faire un joli coup grâce à une route décalée sur la gauche de ses adersaires. Il pointe désormais en tête à 1,9 milles de Laurent Pellecuer (Cliptol Sport) et à 2,1 milles du troisième, Nicolas Berenger (Koné ascenseurs). Ces deux là ont pourtant choisi la droite du plan d’eau… difficile donc de savoir qui détient la vérité. « J’ai en face de moi deux bateaux qui naviguent au près, sur la même amure, mais qui font un cap très différent » indiquait Jean-Yves Chauve.
 
La fatigue arrive et le doute s’installe
Ronan Guérin, ancien figariste émérite (10 Solitaire, 7e de la dernière Transat AG2R) et skipper du bateau médical, analysait la situation :  « c’est une étape de pétole typique de La Solitaire au mois d’août. Il y a pas mal de doutes dans la tête des coureurs qui ne savent pas trop d’où va revenir le vent. C’est très épuisant nerveusement et il est possible que ce soit de la loterie. Ils s’attendent à passer plusieurs nuits en mer et ceux qui n’ont pas réussi à dormir ces premières 24 heures vont arriver très fatigués à Saint Gilles Croix de Vie. Ils vont aller jusqu’au bout d’eux-mêmes. » Et pour cause, s’ils continuaient à cette vitesse, nos solitaires mettraient 65 heures pour atteindre la marque des Birvideaux !

Echos du large
Corentin et les thons
Lors de notre vacation de l’après midi avec le bateau médical, le docteur Jean-Yves Chauve apercevait devant lui Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom), littéralement cerné par un banc de thons. On sait le régatier amateur de pêche… mais il y a peu de chances, vu les circonstances, qu’il mette une ligne à l’eau.
 
De la strat’ sur Gedimat
A 6h00 ce matin, Gedimat a déclaré une avarie suite à un contact avec un bateau : trou au niveau de la jupe arrière, liaison pont/coque arrière tribord. Armel Tripon demande une mise à terre dès que possible une fois arrivé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie afin de pouvoir effectuer les réparations.

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Conditions difficiles sur le Lac de Côme

Lac de Come
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« Nous sommes sortis une première fois avec le grand gréement mais nous étions un peu limites et avons préféré revenir pour réduire », se souvient Ueli Marti, équipier d’avant sur le bateau suisse Uti. « Le vent du nord peut monter très fort ici. C’était malheureusement la mauvaise décision ». Et en effet, malgré une première manche ventée (les rafales atteignaient parfois 20 nœuds) inconfortable pour les plus audacieux, le vent n’a fait que descendre tout au long de la journée.

Parmi les partisans de la réduction (les Suisses d’Uti donc, les Italiens de Vellamareskiff, les Allemands d’Ernst & Young, les Hongrois de Blue Star et les Anglais de Whitestuff) seul l’équipage britannique, emmené par Mason Woodworth est parvenu à limiter les dégâts et à afficher une bonne vitesse malgré un évident manque de puissance. Son classement n’a cependant cessé de reculer à mesure que le vent baissait (3ème, 4ème, 5ème et 8ème), pour finir 5ème du classement général provisoire avant jury derrière respectivement les Danois de GP Covers, les Italiens d’Elcotec et les Allemands de Wet Protect. Le deuxième meilleur équipage italien, Flawless, se place 4ème après s’être visiblement très bien remis du bris de son mât la veille.

En 6ème position, à un point seulement de Whitestuff, l’équipage suisse de 4us-CPA-Groupe E, skippé par le président de la classe Patrick Chanez réalise une belle opération même s’il reste un peu déçu de son classement provisoire. « Avec deux places de 5ème et une place de 3ème une fois notre manche de 6ème enlevée, c’est un peu dur de se retrouver là. Nous sommes cependant très contents d’avoir bien naviguer, surtout dans la première manche où il n’était pas forcément évident d’éviter de chavirer. Nous avons également bien réussi sur le plan tactique, en choisissant le bon côté du plan d’eau au fur et à mesure que le vent basculait vers la gauche tout au long de la journée », explique le N°1 Quentin Freymond.

Mais la plus grande satisfaction reste sans doute pour l’équipage suisse d’avoir su rester au contact des vainqueurs du jour, les inoxydables Danois de GP Covers. Présents sur le circuit depuis plus de 10 ans, Flemming Clausen, Thomas Eblev, accompagnés cette fois de Martin Friedrichsen (vainqueur du Grand Prix d’Allemagne avec Ler Ole) ont encore montré une belle maîtrise en remportant les 3 premières manches, les seules qui leur restent comptées après l’annulation de leur plus mauvaise (4èmes). « Nous avons eu un gros doute lors de notre premier bord quant au choix du gréement. Mais le vent n’est finalement pas monté. Cela nous a permis de bénéficier d’une très bonne vitesse au portant. Celle-ci nous à notamment aidé à rattraper des départs moyens », expliquait ce matin Flemming.

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Cap vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Départ de Santander
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Eric Drouglazet est de retour aux affaires. Vainqueur de l’épreuve en 2001, le très expérimenté Breton (20e à 1h49 au général) a pris le meilleur sur ses 43 adversaires solitaires cet après-midi en baie de Santander. Son PIXmania.com a doublé le premier la bouée Radio France avant de mettre l’étrave vers le large. Ce golfe de Gascogne qu’il faut à nouveau traverser à destination des Birvideaux, entre Belle-Île et Groix, marque à virer avant de redescendre vers la Vendée et Saint-Gilles Croix de Vie, où les bateaux sont attendus dans la nuit de mardi à mercredi. « C’est sympa de partir en tête, avec du vent bien frais et c’est plutôt encourageant », a commenté « Droug’ » au moment de prendre le large avant de prévenir :   « maintenant ce sera du vent dans la figure toute la nuit… »
Le spectacle était sublime cet après-midi et d’ailleurs apprécié de nombreux Espagnols venus d’abord saluer le départ des bateaux sur les quais, puis massés pour admirer le parcours côtier au Palais de la Magdalena et sur la plage el Sardinero.
 
Dans un vent de nord-nord-ouest de 8 à 10 nœuds, les 44 solitaires furent d’abord pressés au point de monter trop tôt sur la ligne de départ et de provoquer un rappel général. A 15h 19 le deuxième départ fut le bon, hormis un rappel individuel pour le Virbac-Paprec de Jean-Pierre Dick. On vit aussi l’Italien Pietro D’Ali (Nanni Diesel) « réparer » alors que l’injonction ne lui en avait pas été faite. Très vite, le malheureux Damien Seguin (AltéAd Région Pays de La Loire) demanda et obtint l’autorisation de rentrer au port pour réparer, drisse de grand’voile cassée.
 
Au près, dans 10 nœuds de vent
Pendant ce temps, Fred Duthil (Brossard) parti à gauche du plan d’eau, à la bouée, navigua de manière très maîtrisée sur le premier bord de près, tout comme le bizuth Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole). En faisant l’intérieur… d’un cargo mouillé dans la baie et qui faisait office de séparation de trafic, ces deux spécialistes de la régate étaient aussi les deux bateaux à se disputer le passage en tête à la bouée sous le vent, Duthil prenant finalement le meilleur à cette marque.
Mais après le deuxième bord de près qui faisait office d’ultime au revoir à Santander, c’est bien Eric Drouglazet, donc, qui prenait le large le premier, devant Armel Le Cléac’h (Brit Air), Christopher Pratt, Fred Duthil et Yann Elies (Groupe Generali Assurances, 5e). La flotte était encore très groupée et tous les favoris pointaient leur étrave dans le listing des 15 premiers, à l’exception du vainqueur de la première étape de Gérald Véniard (Scutum, 19e) et de Kito de Pavant (Groupe Bel, 23e).
Damien Seguin, lui, annonçait qu’il repartait du port après une réparation expresse et semblait prendre avec philosophie le fait de devoir s’acquitter de ce parcours initial de 4 milles que les 43 autres solitaires venaient de terminer. Comme il a demandé assistance pour rentrer au port, il risque un minimum de deux heures de pénalité.
Les 43 autres, eux, sont partis à l’assaut du golfe de Gascogne, au près. Et déjà on sentait des choix de route légèrement différents, plus ou moins au large. Absolument rien n’était joué, tant l’incertitude météo était la chose la mieux partagée du monde des navigateurs avant le départ ce midi, au ponton de Santander.
De l’avis général, on partait vers 24 premières heures de navigation au près mais il y aurait peut-être déjà une bascule de vent à négocier dès demain matin lundi. Jean-Paul Mouren (M@rseillentreprises), le doyen de l’épreuve, prenait alors un départ d’étape de La Solitaire pour la… soixante dix-septième fois. Et il trouvait cela « tout à fait sympathique »… Christopher Pratt, ne le contredisait pas : « il fait beau, on navigue en short et tee-shirt, c’est super agréable, même si le vent est très instable, comme il l’a été sur tout le parcours côtier.   J’avais à cœur de bien faire, je suis parti le couteau entre les dents et c’est bien d’être dans le bon paquet. A partir de maintenant ça va être barre, barre, barre… et je pense qu’on va barrer un peu aussi ! (rires) Je suis bord à bord avec Brit Air, on a 10 nœuds de vent très instable, on n’arrête pas de régler, on ne peut pas lâcher la barre.» Il le faudra pourtant, ne serait-ce que pour se reposer quelques minutes et laisser opérationnels le maximum de neurones possibles en prévision des décisions à prendre demain, puis après les Birvideaux, mardi. C’est reparti.

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Sodeb’O heurte un OFNI mais continue sa route

Sodebo
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Comme des pare chocs de voitures, les « crash box » sont des boîtes qui viennent recouvrir les « vraies » étraves afin de céder avant elles en cas de collision. A priori, la coque centrale et le flotteur sont intègres et toujours étanches. Ces avaries n’entravent pas la route du trimaran qui a viré les Shetland samedi à 18 heures et descend actuellement le long de l’Ecosse.

 A 16 heures dimanche, il lui restait 390 milles à parcourir. Avec une moyenne de 14,4 nœuds ces dernières 24 heures, Thomas Coville possède désormais une avance de 171 milles sur le temps de référence de Jean-Luc Van Heede à bord du monocoque Adrien (7j8h47’). Sodeb’O est parti depuis mardi à 14h51’13’’ (12h51 TU). Cela fait donc un peu plus de 5 jours qu’il est en mer. Le Trimaran est attendu sur la ligne d’arrivée au Sud de l’Ile de Wight lundi dans l’après-midi.

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Les bretons dominent le 32e Championnat d´Europe d´Hobie Cat 16

32ème Championnat d'Europe d'Hobie Cat 16
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Julien Villon & Martin Bataille gagnent la première manche et François Morvan & Romain Petit, pourtant mal classés à la première bouée, arrachent la seconde place.

La deuxième manche s’annonçait très intéressante. Les trois premiers du classement étaient certains de rester sur podium mais devaient se battre pour connaître leur place définitive et surtout déterminer le vainqueur.
 
Au départ, les deux équipages bretons se marquent mais l’avantage est resté pour François Morvan & Romain Petit. C’est une très grande victoire pour cet équipage formé pour l’occasion. Ils enchaîneront peut être l’année prochaine par le Championnat du Monde qui aura lieu aux Iles Fidji en 2007.
La deuxième place revient aux Champions d’Europe Jeunes 2006 Julien Villon & Martin Bataille qui confirment leur potentiel pour la seconde fois cette  semaine.

Enfin, sur la troisième marche, deux habitués des podiums, les allemands Hulf Hann & Maxi Jarling. Le match France-Allemagne a donc tourné à l’avantage des Français mais les 9 premières places du classement final sont partagées entre pavillon français et allemand.

Il faut rappeler que la compétition a regroupé 154 équipages en Open sur trois ronds Or, Argent et Bronze mais aussi et surtout 63 équipages en Hobie 16 avec Spi ce qui prouve le renouvellement de la flotte sans oublier les catégories masters et féminines.
L’année prochaine les Championnats d’Europe auront lieu en Hollande.

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Départ de la deuxième étape demain …

La solitaire 2006
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Cette étape se jouera en deux phases. D’abord un grand bord de 242 milles entre les côtes espagnoles et le phare des Birvideaux (à laisser à tribord) situé au sud de Groix, puis un côtier le long de la Bretagne sud et du Pays de Loire jusqu’à l’arrivée à St Gilles Croix de Vie où les premiers sont attendus dans la nuit de mardi à mercredi. Ce programme court n’en demeure pas moins compliqué. D’abord parce qu’il manque quelques scènes dans le scénario météo.
 
242 milles au près sur un bord ?
La première partie semble claire pour tous : dans un vent de nord-ouest 10 à 15 nœuds, les concurrents devraient rejoindre les Birvideaux au près, bâbord amure, peut-être sur un seul bord. Un schéma  bien lisse qui laisse présager une course de vitesse en ligne droite, mais qui n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. « Les petits chevaux de bois, ce n’est pas forcément plus facile » commentait ce matin Corentin Douguet (E.Leclerc – Bouygues Telecom). « Il y a toujours des petits placements qui peuvent permettre de gagner du terrain ». Et pour cause, selon la tendance générale de ce flux de nord-ouest, il sera judicieux d’être placé sous ou au-dessus de la flotte.
 
Un côtier pas coton…
Mais la grande inconnue reste à ce jour la météo prévue après le passage des Birvideaux, pour les 70 derniers milles de course. « On a du mal à donner une stratégie pour la deuxième partie de l’étape car les fichiers sont tellement divergents que la fiabilité n’est pas bonne. » commente Richard Silvani de Météo France.
Certains modèles donnent du nord-est, d’autres un flux de nord-ouest. Les concurrents seront bien sous spi, oui, mais de quel côté ? Iront-il chercher un vent favorable à terre ou en mer ? A ce dilemme, il faut ajouter les effets côtiers, la brise thermique, les courants, les cailloux, les pêcheurs, et les dangers isolés qui jalonnent cette route pavée de nombreuses îles (Belle Ile, Houat, Hoëdic, Yeu, Noirmoutier).
Comme d’habitude, sur le terrain de jeu instable de l’eau et de l’air, les coureurs devront faire face à des surprises de dernière minute. La seule certitude, comme le précise Gildas Morvan, est qu’il faudra arriver frais au phare des Birvideaux : « dès mardi matin, il faudra être au taquet. Il vaut mieux arriver reposé et les neurones bien en place car il y aura probablement des coups à jouer ».
 
Tout faire pour se refaire
Des coups à jouer, c’est bien ce qu’espère une grande partie de la flotte, laissée sur le carreau dans le sillage de Gérald Veniard, vainqueur à Santander. Le skipper de Scutum a déjà réussi à prendre une avance d’environ 25 minutes sur ses plus proches poursuivants Gildas Morvan (Cercle Vert), Charles Caudrelier (Bostik), Armel Le Cléac’h (Brit Air) et Yann Eliès (Groupe Generali assurances). Gildas Morvan n’a pourtant pas l’intention de se focaliser sur ses adversaires : « Je pars comme un mec qui est classé entre la première et la vingtième place. Jouer au régatier et contrôler mes adversaires, c’est fini. J’avais cette tendance avant, et ça m’a joué des tours. Je me concentre sur ma course et d’ailleurs je n’ai même pas le classement à bord. Regardez, vous pouvez fouiller mon sac, je n’ai pas le classement sur moi… »
Sixième au général provisoire, Jeanne Grégoire (Banque Populaire) accuse 54 minutes de retard, tandis que derrière elle, on passe le cap de l’heure. Quelques favoris, en retrait sur la première étape, vont certainement tout donner pour tenter de rattraper le temps perdu. Les de Pavant (Groupe Bel), D’Ali (Nanni Diesel), sans oublier Eric Drouglazet (PIXmania.com), relégué à 1h49’de la tête de flotte, ne peuvent plus se permettre une autre contre-performance.

Ils ont dit
Richard Silvani, Météo France : « des modèles pas fiables »
« La descente sur Saint Gilles risque de se compliquer. Les modèles ne sont pas d’accord. Autant pour la remontée les modèles météo sont bien calés, autant pour la deuxième partie il y a des divergences (entre les modèles américains, anglais, français et européens), donc on ne peut pas avoir confiance pour l’instant sur ce qui se passera dans cette dernière partie de course. Aux Birvideaux, un modèle donne de l’ouest et un autre donne de l’est… ça fait une sacrée différence ! »
 
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « une étape pas si évidente »
« Pour l’instant c’est tellement aléatoire que je ne suis pas capable de dire avec précision ce qui va se passer côté météo. Mais à priori on part au près bâbord amures avec du nord-ouest. (…). Le doute c’est l’arrivée sur les Birvideaux, On est donc un peu dans l’expectative : il y a doute et qui dit doute dit du jeu sur l’eau… Celui qui trouvera la bonne trajectoire jusqu’aux Birvideaux sera dans le vrai, et pour peu qu’il passe avec le courant favorable et envoie le spi pendant que les autres remontent toujours au près avec le courant dans le nez, ça peut créer de gros écarts…
 
Nicolas Troussel (Financo, 21e) : « essayer de gagner »
« J’ai un peu moins de deux heures de retard au classement général, mais la course est loin d’être finie. Je suis bien motivé, là, et je vais essayer de gagner cette étape. Pour autant, je ne vais pas me lancer dans des options extrêmes, suicidaires, qui n’ont pas vraiment lieu d’être d’ailleurs, au vu de la météo qui donne une traversée du golfe au près, sur un bord. Pour moi, il s’agit de rester dans le match, de ne surtout pas perdre de temps supplémentaire par rapport aux autres. La course ne sera pas finie non plus à Saint-Gilles. Mais il peut y avoir du jeu après les Birvideaux, en redescendant et sans doute un moyen de regagner du terrain. En tout cas, je suis motivé ! »
 
Franck Legal (Lenze) : « Il peut y avoir des écarts »
« Ce sera sans doute un bord rapprochant en bâbord amure, suivi peut-être d’un refus aux Birvideaux où il y a une incertitude sur la bascule du vent soit à l’ouest soit au nord est. Il faudra bien se placer sur le plan d’eau et comme souvent ne pas se rater sur le départ, car ça risque de partir toujours par devant. Si tu prends ne serait-ce qu’un demi-mille dans la vue sur le parcours côtier devant Santander, tu risques fort de passer ton temps à essayer de te dégager pour avoir du vent frais, mais pendant ce temps là les autres s’en vont… Cette étape est bien moins simple qu’elle ne paraît sur le papier. Moi je crois qu’elle peut générer des écarts… »

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Alinghi remporte la régate de Joran

Décision 35
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Monocoques et multicoques s’élançaient en ce début d’après-midi pour la « Régate du Joran ». Grand parcours banane qui a mené les bateaux de Nyon au large d’Hermance, la course comprend une trentaine de miles nautiques. Les Décision 35 se sont littéralement régalés, trois heures de course durant. Il faut dire que les conditions de vent d’Ouest, oscillant entre 10 et parfois même 18 nœuds, offrent la meilleure configuration pour ce type de catamarans de compétition.
 
Proches du « bateau Start », CADENCE et ALINGHI prennent un excellent départ. Ce dernier acquiert rapidement pleine puissance et parvient à devancer son concurrent. Sur une coque, tout du long de la régate, l’équipage d’ALINGHI assure une excellente coordination tant au niveau de la tactique qu’au niveau des réglages et conforte son avance sur les trois boucles du parcours pour terminer sous Genaker avec 200 mètres d’avance sur le second.
 
« Suite au démâtage en juin (Bol d’Or Rolex), nous avions décidé de sortir le bateau pour effectuer quelques travaux de stratification de la coque au Chantier Décision SA, commente Andrew Graham, embraqueur sur ALINGHI. Le bateau remis à l’eau en début de semaine, nous avons assidûment navigué de mardi à jeudi dans le même genre de conditions de vent pour reprendre nos réglages. Cette mise au point a même nécessité quelques retouches dans les voiles. Notre victoire récompense les efforts de chacun et montre une fois de plus la force du travail d’équipe.».
 
Alain Gautier s’empare d’une belle seconde place…
Belle régate pour FONCIA qui termine en seconde position. « Très intéressante ! Certains avaient fait le choix de prendre un ris dans la Grand Voile, nous faisions partie de ceux qui avaient gardé la voile haute. L’option a payé. Bonne bagarre avec ALINGHI et ZEN TOO, de Guy de Picciotto, derrière qui nous sommes restés un peu bloqués toutefois. Moins gêné, ALINGHI s’est alors envolé. », raconte Alain Gautier. Il conclue : « On ne régresse pas ! Nous sommes même sur une pente ascendante puisque partis 6ème, nous avons ensuite obtenu des places de 4ème puis de 2ème. Il ne reste plus qu’une marche à gravir pour prétendre au podium au terme de ce championnat ! »
 
Quelques renversements de situation marquent toutefois la course. Un grain menace et des airs irréguliers sous les nuages réservent quelques surprises à CADENCE, de Jean-François Demole, qui bien parti termine en 7ème position. En queue du peloton sur la première partie de la course, OKALYS, de Nicolas Grange, effectue une belle remontée pour terminer en 4ème position.
 
Encore réjoui des excellentes conditions de vent, Christian Wahl, barreur d’ALINGHI ajoute: « Un long parcours bien posé qui nous a permis de côtoyer une vitesse moyenne de 10 nœuds. Au classement général du Challenge Julius Baer, les écarts se resserrent considérablement et offrent un joli suspense pour le reste de la saison. »

Ordre d’arrivée des Décision 35 :
7ème  régate  comptant pour le Challenge Julius Baer
 
1.   SUI 1 – ALINGHI  – propriétaire : Ernesto Bertarelli (barreur : Christian Wahl)
2.   SUI 5 – FONCIA  – représentant des propriétaires et barreur : Alain Gautier
3.   SUI 3 – JULIUS BAER  – propriétaires et barreurs : Philippe Cardis & François Mordasini
4.   SUI 2 – OKALYS  – propriétaire :  Nicolas Grange (barreurs : Nicolas Grange)
5.   SUI 4 – ZEN TOO  – propriétaire et barreur : Guy de Picciotto (barreur Steve Ravussin)
6.   SUI 7 – AXIOM  – propriétaire : Association Zebra 7 (barreur : Yvan Ravussin)
7.   SUI 6 – CADENCE  – propriétaire : Jean-François Demole (barreur : Boris Lerch)
8.   SUI 8 – BANQUE GONET & CIE  – propriétaires. : Klipfel, Schaub, P. Quinodoz, Carlsson, D. Quinodoz (barreur : Philippe Durr)
 
Challenge  Julius Baer  – Classement provisoire 
 
1. SUI 2 – OKALYS  – propriétaire :  Nicolas Grange  / 49.5 points
2. SUI 1 – ALINGHI  – propriétaire : Ernesto Bertarelli  / 46.5 points
3. SUI 3 – JULIUS BAER  – propriétaires :  Philippe Cardis & François Mordasini / 39.5 points
4. SUI 5 – FONCIA  – représentant des propriétaires : Alain Gautier / 34 points
5. SUI 6 – CADENCE  – propriétaire : Jean-François Demole  / 31 points
6. SUI 7 – AXIOM  – propriétaire : Association Zebra 7 / 24 points
7. SUI 8 – BANQUE GONET & CIE  – propriétaires: Klipfel, Schaub, P. Quinodoz, Carlsson, D. Quinodoz / 19.5 points
8. SUI 4 – ZEN TOO  – propriétaire : Guy de Picciotto / 16 points

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Météo difficile autour des îles Britanniques…

Solune dans le Tour des îles Britanniques
DR

Le seul multicoque de l’épreuve, Team Eberspacher, a dû abandonner la course et rentrer au port de Falmouth mercredi après-midi avec un étai endommagé tandis qu’au cours de la nuit suivante, c’était le monocoque Needasponsor.co.uk de Phil Sharp, qui a subi le même sort, mais a pu continuer après une escale à Cork. Les dix filles à bord de Global Yacht Racing EH01 ont également dû rallier le port de Crosshaven pour réparer un hauban cassé après avoir tenté en vain d’effectuer des réparations en mer. Deux autres bateaux ont souffert des dégâts sur cette mer hachée les obligeant à abandonner l’épreuve – le Night Owl d’Ed Hall avec une ralingue de voile déchirée, et l’Aquis Granus de Robert Rohde avec plusieurs déchirures dans la GV.

Ce matin (vendredi) Artemis est en train de passer pas loin des îles Hébrides bâbord amures avec une avance sur Solune, qui atteint désormais une soixantaine de kilomètres. En temps compensé, c’est le bateau actuellement en troisième place le Kingspan-Chieftain de l’irlandais Ger O’Rourke, qui est en tête du classement général en IRC.

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Repos, bobos et météo à Santander…

Santander
DR

Les dos en compote
« Hier, la salle de massage n’a pas désempli » confie Eric Lecerf, un des kinésithérapeutes du staff médical. Plus de trente coureurs se sont succédés sur les tables et ont confié leur corps aux mains expertes des soigneurs pour soulager des « raideurs articulaires et contractures musculaires, essentiellement au niveau des cervicales, des dorsaux et des lombaires. Parce qu’ils sont restés dans la même position pendant presque 400 milles » explique Eric Lecerf, grand habitué des sportifs qu’il voit défiler au centre de rééducation de Cap Breton. Etienne Svilarich (Sogeti), qui souffrait des côtes après une chute sur un winch, peut être rassuré. Les examens passés hier n’ont pas révélé de fracture. Son cas s’améliore de jour en jour malgré une douleur persistante. Mais pour lui aussi, La Solitaire continue.
 
Réveil musculaire
Transpirer, se vider les neurones, éliminer les toxines et aborder la prochaine étape en forme… certains ont abordé la matinée sous le signe du sport. A 10h00, Fred Duthil (Brossard) avait déjà couru, nagé, et s’apprêtait à aller goûter aux belles vagues de Santander sur sa planche de surf. Jeanne Grégoire (Banque Populaire) revenait de son footing et Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) avait enchaîné natation, vélo et salle de gym avant d’inviter Yann Eliès (Groupe Générali assurance) et Gérald Veniard (Scutum) à déjeuner pour les remercier de leur aide en mer. Ces deux là devaient ensuite sortir en dériveur, pour une petite séance de navigation en Laser (encore du solitaire !) dans la baie.
Quant à Jean Paul Mouren (MarseillEntreprises), il était plutôt tenté par les pelouses verdoyantes d’un golf et cherchait un partenaire de jeu pour aller taper la balle. Même envie de vert chez Charles Caudrelier (Bostik) qui projetait une promenade dans les collines environnantes.
 
Un œil distrait sur la météo
Difficile néanmoins de couper totalement le cordon de la course. Par acquis de conscience, on allume les ordinateurs, on consulte les fichiers de vent, on réajuste sa navigation pour le passage délicat le long des côtes de la Bretagne sud jusqu’à l’arrivée à Saint Gilles Croix de Vie. Mais sans entrer dans les détails. « J’ai regardé la météo ce matin, ça a l’air assez compliqué donc, je ne vais pas me prendre la tête tout de suite. Il faudra certainement être en tête aux Birvideaux (phare situé au sud de l’Ile de Groix), je laisse mes grenouilles Jean Luc Nélias et Christian Le Pape réfléchir à la question » explique Eliès. « Je ne regarde jamais la météo trop tôt à l’avance. Avec la fatigue, il m’est souvent arrivé de m’embrouiller avec des trucs que j’avais vus deux jours avant le départ et ce n’est pas bon. » confirme Charles Caudrelier.
 
Le mot d’ordre : repos
Je vais « rester tranquille », « me laisser vivre et profiter de l’instant », « rester dans la phase de récup’», « essayer de dormir », l’heure est au repos avant d’entrer dans l’urgence.
Demain samedi, la pression va monter d’un cran. Il sera grand temps pour les skippers d’envisager les scénarios possibles tout au long des 314 milles de course entre Santander et Saint Gilles Croix de Vie.

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Des conditions musclées sur le lac de Come

chavirage de Land of War
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Tivano et Breva, les deux brises régulières qui soufflent respectivement de nord/ouest entre 6 et 10 h du matin et de sud de 10 h à 6 h du soir sur le grand lac italien étaient les grandes absentes du quatrième rendez-vous des « 18 footers » européens. Les conditions orageuses qui les ont remplacées ont rendu tout pronostique météorologique très aléatoire. Le léger frémissement qui encourageait les organisateurs à lancer la première manche à 13 h 45 (soit avec 45 minutes de retard) était même sujet de plaisanterie sur la plage pour le solide équipage danois de GP Covers…qui envisageait de prendre le petit gréement.

Le temps de monter sur la ligne de départ et les 13 équipages étaient déjà ballottés par un clapot très serrés et une brise plus musclée. GP Covers, en tête du classement général (48 pts) avec une belle avance sur adversaire principal, l’équipage anglais de Barron & Smithers – (37 pts) tenant du titre…et absent de cette épreuve et de celle précédente (Grand Prix d’Allemagne disputé le mois dernier à Travemünde) -, très à l’aise dès que le vent monte, prenait la tête de la flotte avec la ferme intention de ne pas faire mentir la devise de leur éminent compatriote Paul Elvstrøm, quatre fois champion olympique de finn « Partir devant et accroître son avance ! ».

C’est ce qu’ils firent de belle manière pendant les premiers bords de près et de descente au portant. La deuxième montée s’avérait cependant nettement moins confortable, le vent montant encore d’un cran. Atteignant un bon 25 nœuds, il rendait l’usage du grand gréement pour le moins délicat et le passage pour la seconde fois de la marque la plus au vent entraînait un spectaculaire dessalage. L’abatée avait, vu l’impressionnant clapot et la soudaine forme d’Eole, quelque chose de suicidaire…Saluons donc l’engagement des Danois qui ont enroulé la bouée avec une belle générosité pendant que leurs adversaires retardaient un à un le moment d’empanner…et de chavirer.

Les deux équipages italiens, respectivement Elcotec et Flawless n’échappaient pas à l’inévitable. En quatrième position, l’équipage suisse d’Uti cassait même sa dérive sous la pression de la manoeuvre pendant que Flawless brisait son mât. Pas de blessés à déplorer heureusement à l’exception de Michele Monzini, skippeur du 18 pieds local RSG-SBM, qui s’est légèrement abîmé l’œil en dégréant son bateau à terre. A noter que chacun des équipages a dû ôter sa GV en mer pour rejoindre le rivage à la seule force de la voile d’avant.

Pour sa première venue au Lac de Come, le tour européen se souviendra d’un accueil musclé mais chaleureux comme savent en donner les organisateurs italiens.

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