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300 milles d’avance sur Stamm

Stamm Velux 5 Oceans
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Cheminées Poujoulat fait toujours course seul en tête. A mi chemin entre les Canaries et les îles du Cap Vert, Bernard Stamm continue d’allonger la foulée. « Flashé » à plus de 10 nœuds, son plan Rolland marche deux nœuds de mieux que le 60 pieds de son poursuivant immédiat, le Japonais Kojiro Shiraishi. Le Spirit of Yukoh du marin du pays du soleil levant était pointé à la mi journée 285 milles derrière Bernard Stamm, à 8 nœuds de moyenne.

Le skipper Suisse, même s’il garde un œil sur son poursuivant immédiat, est concentré sur sa descente vers l’équateur. Il navigue pour le moment à environ 400 milles dans le Nord de l’archipel du Cap Vert dans un vent de secteur Nord à Nord-Est, très variable en force.

Loin derrière, à proximité de Madère, avec toujours plus de 650 milles de retard, Mike Golding, Ecover, et Alex Thomson, Hugo Boss, bataillent ferme pour tenter de réduire un écart toujours impressionnant.
Hier, Bernard Stamm est passé sous la barre des 10 000 milles qui le séparent de Fremantle (Australie). Son prochain grand rendez-vous sera le passage de l’Equateur. Un passage compliqué à négocier, d’autant que cet automne la météo a tendance à sortir des sentiers battus et à jouer des tours aux marins.

Source Cheminées Poujoulat

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Top départ !

Michel Desjoyeaux sur GEANT
DR

Franck Cammas, bien placé lui aussi mais trop bas sur la ligne, a été contraint de virer se retrouvant bâbord amures, pour parer le bateau de la Marine Nationale, qui sépare les deux flottes… Il a dû passer derrière Foncia.

Côté monocoques, le Class 40 Cap Vad de Thibault Derville a devancé le VM Matériaux de Jean Le Cam sur la ligne.

La flotte doit désormais aller virer la marque située au pied du Cap Fréhel, à 18 milles de la ligne de départ… sachant que les plus rapides affichent à première vue une vitesse de l’ordre de 6 – 7 nœuds.

Côté monocoques, les skippers de 60′ bataillent actuellement pour slalomer entre les nombreux Class 40, Jean-Pierre Dick semblant être bien placé, d’après les observateurs embarqués dans l’un des hélicoptères de la presse – dont notre confrère et camarade Pierre-Louis Castelli de Radio France.

Pour l’heure, le courant est favorable, mais gare à la renverse avec le peu de vent régnant sur le plan d’eau !

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Laurent Bourgnon

Laurent Bourgnon Portrait
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«Ce qui me plaît avant tout au large, ce sont les courses en double et en solitaire – car le solo permet d’aller chercher les forces que l’on exploite jamais dans la vie de tous les jours. Au niveau émotionnel, je ne connais rien de plus fort. La Route du Rhum a évidemment une place à part, car j’ai vécu en Guadeloupe, et j’y ai pas mal d’amis… Forcément, dans ce cadre-là, une arrivée dans une ambiance de fête est incomparable ! J’ai beaucoup aimé me battre sur l’Ostar aussi, mais j’avoue que Pointe à Pitre est plus attirant que Newport ! Tactiquement, le Rhum est un exercice passionnant, et lorsque les choses se passent bien, c’est un grand sentiment de satisfaction pour toute l’équipe qui s’est investie derrière le solitaire.

Et je dois dire que question équipe, j’ai été servi, car j’ai toujours travaillé avec un noyau dur de fidèles… et lorsqu’on s’est retrouvés en 1998 à quatre de l’équipe Primagaz à prendre le départ du Rhum, c’était quelque chose ! Nous étions dans 3 catégories différentes, moi-même et mon frère Yvan en multi 60, Thomas Coville en mono 60, et Stève Ravussin en multi classe 3 – malheureusement, Yvan a démâté juste après le départ, mais les trois autres ont gagné dans leurs catégories respectives ! Un bonheur difficile à décrire, car il représentait l’aboutissement du rêve de toute une équipe, et pour une fois il n’y avait pas qu’un seul bonhomme à récolter les lauriers… Aujourd’hui, cela continue car je suis très fier de les voir tous patrons de leur écurie, avec leur propre machine, dans la plus belle catégorie qui soit. Celle qui me fait le plus vibrer, en tous cas. Comme je leur dis souvent à tous les trois, « vous vous débrouillez dans l’ordre que vous voulez, mais vous me faites ça proprement ! »

Plus personnellement, pour moi le Rhum c’est une longue histoire. En 1990, j’avais vécu une traversée infernale car je devais pomper tous les quarts d’heure pour éviter que l’eau ne monte au niveau de l’alternateur… Arriver, dans ces conditions et pour ma première course – j’avais 24 ans – troisième à une minute de Philippe Poupon, le vainqueur de la précédente édition, c’était déjà un bon début. Remporter la victoire en 1994 a été fantastique, nous avions beaucoup travaillé et gagné en maturité. Après cela, beaucoup de gens m’ont dit que j’étais un peu fou de me relancer dans l’aventure, car me disaient-ils « tu ne feras jamais mieux, tu devrais arrêter là ». Ce qui était hors de question, car nous progressions encore, la bateau n’arrêtait pas d’évoluer ! Et cela a payé en 1998, car je suis arrivé premier, avec un trimaran absolument intact tant il avait été bien préparé. Par la suite, j’ai quitté le circuit volontairement car ses nouvelles orientations ne me plaisaient pas – je n’ai pas arrêté par manque de sponsor ou de résultats sportifs. L’idée était de s’orienter plus vers des Grand Prix, ce qui m’allait plutôt bien dans l’absolu, mais à mon sens il fallait développer les bateaux pour le large, et faire des GP avec. L’autre tendance, qui s’est imposée, était de faire l’inverse : courir au large avec des machines de GP. C’est là que la scission s’est opérée, car à mon sens on sortait du domaine du raisonnable. Malheureusement, je pense que la classe en fait les frais aujourd’hui, et je le déplore car ce sont des bateaux que j’adore… »

Propos recueillis par Jocelyn Blériot

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Golding remonte (doucement) la pente

Ecover Pré-Vendée Globe 2004 Golding
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« Ca peut avoir l’air de rien, mais ça me donne l’impression que la malchance s’arrête là et c’est meilleur pour le moral ce matin. » a confirmé Mike. Malgré l’avantage de taille de Bernard Stamm, Mike a tout donné pour se remettre dans le match. Avec des vents de Nord-Est, il a passé du temps à la barre pour pouvoir utiliser la configuration de voile la plus grande. Il faisait 17 à 19 nœuds sous grand-voile et grand spinnaker et ECOVER avalait les milles.
 
Actuellement très à l’Ouest à l’entrée de la Méditérrannée, Alex Thomson est légèrement plus près des côtes et était positionné 52 milles derrière ECOVER. L e seul travail que Mike a en attente est la réparation d’un spinnaker qui a souffert un peu lorsqu’une vague l’a sorti de son attache. « Ca tapait par moment et je pensais que tout était attaché mais il y a une petite déchirure dedans qu’il faudra que je répare à un moment donné. Le bateau va bien, avance doucement j’espère pour qu’on puisse se mettre sur la route directe. J’ai fait un petit empennage cette nuit et ça a aide et nous n’avons pas perdu de terrain sur Boss, et en avons même gagné un peu sur Bernard, ce qui est un début. C’est la fin des problèmes j’espère et c’est sympa. Tu sais que tu es dans une période où les choses ne font qu’empirer et maintenant tu peux commencer à penser que tu as une chance de reprendre des milles. »
 
Mike explique qu’il est raisonnablement satisfait de sa position vis à vis d’Alex sur Hugo Boss:
« Il allait toujours essayer quelque chose par l’intérieur mais j’ai poussé encore plus à l’Ouest. Je pense qu’il a fini là-bas parce qu’il avait un vent plus faible et donc il devait naviguer plus serré, alors je ne suis pas certain que ce une tactique particulière. Le fait est que tu dessines une ligne entre là où nous sommes et là où nous allons passer l’équateur et je suis presque à mi-chemin entre ce point et lui, alors ça devrait le faire. Je suis raisonnablement satisfait. Il y  a des avantages à être plus près des côtes mais au final, il faudra faire de l’Ouest. »
 
« Qui sait ce qui nous attend. Bernard est loin devant. Il va peut-être être ralenti aux Iles du Cap Vert. Chaque mille est précieux de toute façon. Quand j’ai déchiré le spi j’ai pensé qu’un gennaker pourrait faire l’affaire, mais tu peux pas penser comme ça. Il faut continuer à aller chercher les milles, petit à petit. »
 
 
CLASSEMENT DU 28 OCTOBRE 2006 – 15h08 GMT

Position – Bateau – Skipper – DTF/DTL – Vitesse

1 – Cheminées Poujoulat – Bernard Stamm – 9 943 milles à l’arrivée- 12,4 nœuds

2 – Spirit of Yuko – Kojiro Shiraishi – 212 à milles du premier – 8 nœuds

3 – ECOVER – Mike Golding – à 644 milles du premier  – 12,4 nœuds

4 – Hugo Boss – Alex Thomson – à 691 milles du premier  – 13,1 nœuds

5 – Saga Insurance – Sir Robin Knox-Johnston –  à 1139 milles du premier – 8,3 nœuds  

6 – BBK – Unaï Basurko – à 1265 milles du premier  – 8,3 nœuds

7 – A Southern Man – Graham Dalton – à 1269 milles du premier  – 5,3  nœuds

Source Ecover

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74 sur la ligne

Ambiance bassin monocoques Route du Rhum 2006
DR

Malgré un ciel légèrement voilé, un anticyclone est bien présent sur la Bretagne, et le sera encore plus au moment du départ. Conséquences, les routeurs météo et les navigateurs solitaires s’arrachent les cheveux pour deviner comment s’extirper des calmes qui vont régner en Manche les premières 24 heures. Les avis divergent dès la ligne de départ. Quel vent y aura-t-il à 13h02 dimanche, au moment du coup de canon libérateur ? 5 nœuds de sud-est ? 15 nœuds de nord-ouest ? Le casse-tête est total ! A la sortie de la Manche, le problème ne sera toujours pas résolu. Dorsale à négocier, col météo – zone sans vent – à traverser, dépression à contourner et retour de l’anticyclone des Açores avant les alizés seront autant d’obstacles avec lesquels il faudra jouer, composer, méditer, afin de trouver la bonne trajectoire jusqu’à l’arrivée. Chez les marins, la ligne droite n’est pas le chemin le plus court. Les sillages s’annoncent d’ores et déjà sinueux, les manœuvres nombreuses, et la première nuit bien blanche, pour ne pas manquer le moindre zéphyr erratique qui peut faire la différence. Si les trimarans de 60 pieds auront plus d’aisance pour s’échapper dans les petits airs, les concurrents des petites classes devraient subir plus longtemps les calmes de la Manche. La flotte des 74 concurrents risque donc de s’étaler doucement. Tout doucement…

Ils ont dit…

Michel Desjoyeaux (Géant) : « On va partir dans des vents contraires, faibles et variables qui devraient rapidement tourner au vent de terre. Pour résumer, il faudra gagner dans l’ouest puis nous enrouler autour d’une dépression afin de rejoindre l’anticyclone dans son sud. Reste que ça, c’est la météo expliquée aux enfants… Heureusement, c’est bien plus compliqué que ça et ça me va très bien. »

Stève Ravussin (Orange Project) : « On ne va tout de même pas dévoiler notre stratégie aujourd’hui. Ceci dit, c’est sûr qu’il y aura peu de vent au départ. Je pense qu’il faut gagner dans l’ouest sur l’entame, même si les modèles météo bougent beaucoup, mais globalement je pense qu’on a trois jours de vents relativement faibles à négocier, ce qui avantagerait plutôt des bateaux comme Groupama ou Banque Populaire. Si ça se trouve, Laurent (Bourgnon) pourrait garder son record encore 4 ans – tant mieux pour lui on le connait tous et c’est un copain – mais franchement ce n’est pas le record qui motive, on s’en fout, ce qui compte dans le Rhum c’est d’arriver devant! »

Vincent Riou (PRB) : « On est dans une situation inhabituelle composée de deux anticyclones au nord et au nord-ouest de l’Europe, avec une route optimale qui passe entre les deux. On devrait donc se retrouver avec deux possibilités : soit rester au nord avec le risque de s’enfermer dans une seule route possible ensuite, soit tenter de passer entre les deux pour aller chercher une dépression, mais cette solution intéressante comporte des risques et c’est encore tôt pour bien apprécier les choses. Sur le départ, on devrait avoir une dizaine de noeuds et assez rapidement du portant d’est. Je pense qu’il nous faudra une vingtaine d’heures pour doubler Ouessant. »

Servane Escoffier (Vedettes de Bréhat Cap Marine) : « En 2002, quand j’ai vu partir mon père sur la Route du Rhum, je me suis dit qu’ils étaient tous fous. J’ai vraiment de la chance pour ma première participation à la course d’attaquer avec une météo clémente »

Gilles Chiorri (directeur du projet Delta Dore) : « Voilà longtemps qu’on n’avait pas vu un départ aussi paisible sur cette course, ce qui tranquillise quand même pas mal les skippers et leurs équipes. Cela dit, du coup, ça va laisser parler la poudre et dès la première nuit, il y aura des coups à jouer ».

Charlie Capelle (Switch.fr) : « La météo ? Je regarderai ça cette nuit… »

Source La Route du Rhum

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Dernière veillée d´arme pour Jean Le Cam

Carnet de bord
DR

Le golf avant la mer…
 On en apprend tous les jours ; Jean Le Cam, navigateur passionné au cerveau bouillonnant d’idées serait aussi capable de « swinger » et de « putter » sur les greens d’un terrain de golf. Jimmy Pahun et Alain Gautier, navigateurs-golfeurs patentés se seraient déjà inclinés devant ses « birdies » ravageurs ! Une telle indiscrétion suffit-elle à expliquer le calme et la sérénité qu’affiche le dauphin du dernier Vendée Globe à l’approche d’une échéance de l’importance de la Route du Rhum ? Peut-être doit-on d’abord considérer la qualité et la pertinence du travail hivernal effectué trois mois durant  pour développer le potentiel d’un plan Lombard encore loin, aux dires de son skipper, de la saturation. « Nous jugerons en Guadeloupe de l’é  ;tat véritable des forces en présence » s’attache à répéter Le Cam tout à son excitation de voir la Classe des Monocoques Imoca susciter passion et intérêt chez les coureurs. Le scénario du départ demain à 13 heures 02 n’incite, il est vrai, guère au stress et aux angoisses existentielles. D’où qu’il vienne, Ouest Nord Ouest, Est ou Sud Ouest selon la volonté du Maître des hautes pressions, le vent sera faible, la mer plate et l’horizon immédiat vierge de toute dépression. Un départ dans le calme qui engendre d’autres interrogations certes, d’ordre tactique quant au positionnement sur le plan d’eau et la crainte de voir dans le petit temps partir un concurrent calé sur une providentielle risée. Le Cam élude toute forme de scénario. Le Finistérien semble habiter d’un  e telle confiance et d’une telle envie d’en découdre qu’aucun schéma météo ne semble en mesure de l’émouvoir. Son regard couve une dernière fois l’agitation du bassin Vauban. Est il déjà en course, où pense-t-il simplement à corriger la parabole de son swing ?

www.jeanlecam.fr

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Le “monde à l’envers”, selon Roger Nilson

Roger Nilson portrait
DR

« Je n’avais pas remis les pieds à Saint Malo depuis 1964 » avoue Roger Nilson, navigateur co-détenteur du Trophée Jules Verne sur le maxi-catamaran Orange II et routeur de Stève Ravussin. L’impact médiatique et populaire de cette Route du Rhum le laisserait presque sans voix si l’homme passionné de météorologie n’avait tant à dire sur les exceptionnelles conditions climatiques qui sévissent sur la première partie du parcours de la Route du Rhum. Arrivé voici deux jours en Bretagne, le grand Roger n’a guère quitté sa chambre d’hôtel, accaparé par l’analyse des multiples sources d’information qu’il glane aux quatre coins de la planète ; « Nous rencontrons cet automne une situation tout à fait singulière » explique-t-il. « Il semblerait que la météo soit devenue folle et fonctionne à l’envers, avec ces hautes pressions centrées l’une sur la Bretagne, l’autre sur l’Irlande, et les dépressions en errance du côté de Madère. C’est le monde à l’envers… »

Dérèglement climatique ou simple épisode dans la grande respiration de la planète, ce scénario, s’il a le don de calmer le plus stressé des coureurs, ne fait pas forcément le bonheur des skippers de voiliers puissants qui, à l’image du trimaran Orange, font leur miel de vents soutenus et de mers ravageuses. Stève s’apprête donc à prendre un départ tout en douceur. Ce n’est qu’avec son entrée en Manche qu’il finalisera téléphoniquement avec Nilson ses options définitives. « Il va d’abord falloir s’extraire de l’embouchure de la Rance et gagner la haute mer» poursuit Roger le taciturne. « Nous suivons d’heure en heure l’évolution du système de haute pression situé au large de la Bretagne. Aucun fichier ne semble s’accorder sur sa trajectoire. C’est pourtant d’elle que découlera notre stratégie de route pour les premières 24, voire 48 heures. » Roger Nilson rejoindra lundi son Stockholm natal. Durant tout son voyage, Stève Ravussin pourra compter sur le flair et l’écoute d’un autre spécialiste depuis toujours associé à Orange, le Chilien Eduardo Valderas qui officie depuis l‘Amérique du Sud pour annoncer au team Orange les naissances et les mouvements des grands masses d’air tropicales. En course, un dialogue à trois voix pourra ainsi s’établir entre la Suéde, le Chili et le trimaran Orange de notre ami Suisse.

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Le petit jeu des pronostics…

Michel Desjoyeaux Portrair Route du Rhum 2006
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Les multis dont les mâts aile culminent à 30 mètres s’élèvent au-dessus des remparts et continuent à fasciner. Il suffit de prêter l’oreille aux commentaires du public qui défile devant ces « Formule 1 ». En première ligne sur la grille, la fusée verte « Groupama ». Le trimaran de Franck Cammas, dernier né de la classe, est la référence, l’arme absolue que plusieurs concurrents aimeraient bien mener. Sur le papier, ce couple est, a priori, le mieux armé. Mais en solitaire, il faut relativiser sa supériorité.

Desjoyeaux, la grosse cote
Franck Cammas devra s’employer pour tenir en respect une concurrence relevée et motivée. Michel Desjoyeaux, le tenant du titre, qui aimerait conclure en beauté son histoire avec son trimaran « Géant » a la grosse cote sur les pontons. Le marin de la Forêt-Fouesnant, vainqueur il y a quatre ans, est le roi incontesté du solitaire. Alain Gautier, de retour à la barre de « Foncia » est également redouté. Ce marin d’expérience affectionne aussi cet exercice de haute voltige. Dans la catégorie marin tout terrain, il y a Lionel Lemonchois appelé de dernière heure sur le trimaran « Gitana 11 ». Son nom revient souvent dans les pronostics. Vainqueur de la Transat Jacques Vabre avec Pascal Bidégorry, dont il sera cette fois l’adversaire, le Normand ne lâchera rien.

A l’attaque
C’est aussi le cas de Thomas Coville qui attend ce rendez-vous avec impatience. La reconstruction de son « Sodeb’O » lui a redonné du punch et Thomas s’est méticuleusement préparé en solitaire. Un handicap : un léger déficit de son trimaran dans le petit temps. On sait aussi que Pascal Bidégorry, teigneux comme pas deux, saura se dépasser pour aller chercher un succès à Pointe-à-Pitre. Mais le Basque téméraire n’a pas l’expérience de ses rivaux en solitaire sur ces machines. Yvan Bourgnon, qui a avalé d’une seule traite 610 milles avec « Brossard » cet été, peut surprendre. Mais cet intrépide saura-t-il canaliser son tempérament d’attaquant forcené ? Stève Ravussin, malheureux il y a quatre ans, a une revanche à prendre. Mais le Suisse bondissant a une machine plus âgée qui le confine au rôle d’outsider, prêt à saisir la moindre ouverture. Antoine Koch rêve de bousculer l’ordre établi mais pour ses grands débuts sur l’échiquier, il s’appliquera à mener son « Sopra Group » de l’autre côté, tout comme Thierry Duprey du Vorsent (« Gitana 12 »). Arriver à Pointe-à-Pitre à un rang honorable, ce serait la fierté de Claude Thelier. L’ambassadeur de la « Région Guadeloupe » mènera l’ancien trimaran de Laurent Bourgnon. Tout un symbole.

Gilbert Dréan

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Cammas : “Je vais faire attention les premières 24 heures”

Cammas Portrait Route du Rhum 2006
DR

Epaulé par une équipe de haut vol, Cammas et sa fusée verte ont tout raflé cette année. Tous les paramètres objectifs font du couple Cammas – Groupama 2 le favori de cette Route du Rhum dans la catégorie reine des 60 pieds multis. Position que l’intéressé réfute,  par modestie ou pour cacher son jeu. Cammas le cannibale jamais rassasié de victoires est un esprit lucide " Au large et en solitaire, les différences de potentiel entre les bateaux  sont un peu nivelées. Ils sont menés à 70% de leur potentiel. Les moyennes sont faibles  par rapport à nos vitesses de pointe "
 
Etoile filante
Ses adversaires  savent qu’en solitaire la donne est changée et  vont s’employer à lui faire mordre l’écume.  Tous contre Cammas pour empêcher le sacre du petit prince à Pointe-à-Pitre. Car l’ascension de ce marin qui incarne la modernité, la rigueur a été celle d’une étoile filante. En 1998, après avoir fait ses gammes  dans la classe Figaro, Cammas  était déjà  à la barre d’un trimaran de 60 pieds et à l’arrivée sur la troisième marche du podium. Plutôt prometteur pour un baptême du feu en multi sur l’Atlantique.  Moins de dix ans plus tard, ce surdoué est la tête d’affiche du circuit des 60 pieds. Qui plus est, grâce à Groupama  un sponsor aussi fidèle que puissant, le prodige est à la tête d’un armement, un trimaran référence pour les 60 pieds et un autre tri géant ( 32 m ) pour aller courir les records dans un proche avenir.
 
Un souvenir amer
Mais en attendant de se griser autour de la planète bleue avec sa nouvelle machine, Cammas a  rendez-vous sur l’Atlantique pour un nouveau Rhum.  Du premier , il garde le souvenir d’une traversée semée d’embûches  mais achevée sur un podium. Le précédent lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Quelques heures après le départ, il avait chaviré du côté de l’Ile de Batz.  Une fortune de mer rangée au rayon des mésaventures qui jalonnent une vie de marin. Cammas n’a pas été traumatisé par cette culbute mais il l’a méditée : " Le chavirage est un risque permanent en solitaire. On n’oublie jamais. Je vais faire d’autant plus attention les 24 premières heures. On a souvent tendance à partir à fond. Ce n’est pas forcément une nécessité". Vu la météo annoncée, il serait pourtant étonnant qu’il  ne donne pas le tempo avec sa machine particulièrement véloce dans le petit temps.
 
Prendre  du recul
Dans cette transat, Cammas veut conduire sa course à son gré , sans se laisser embarquer dans des parties de bras fer où l’orgueil peut jouer des tours.  " Il faut avoir du recul pour naviguer contre nature. Il faut savoir s’évader de la course, de ses adversaires, se mettre dans une situation de course contre la montre" explique ce compétiteur permanent qui déteste être derrière.
Méthode Coué ou stratégie délibérée pour échapper à la pression ? Cammas  est conscient que tout le monde l’attend au coin de la bouée en Guadeloupe.  " Cette Route du Rhum est importante.  Avec mon partenaire j’ai la chance de travailler sur le long terme. Je sais qu’il y a beaucoup d’attente mais je ne joue pas ma carrière sur  cette transat . Avec l’âge ( 33 ans ) cela aide à rester zen " confie t’il en souriant. Marin technicien affirmé , esprit cartésien  Cammas veut tracer une trajectoire limpide sur l’océan.  A l’approche du coup de canon,  ce sportif accompli,  fou de montagne, est allé s’oxygéner et faire de l’escalade à Tignes. Une manière de préparer son ascension atlantique.
 
Gilbert Dréan

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Conditions clémentes

Départ Route du Rhum 2002
DR

Les modèles météos qui servent à faire la prévision prévoient l’installation de l’anticyclone sur le nord de la France. Le centre de cet anticyclone ne devrait pas être loin du nord de la Bretagne dimanche vers 12h. Difficile alors de donner aujourd’hui la direction précise du vent sur la ligne de départ.
 
Ce qui est sûr c’est qu’il sera faible entre 5 et 15 nds avec une mer peu agitée. Le ciel sera nuageux le matin. Il devrait être plus lumineux l’après-midi. Il ne pleuvra pas.
 
  Samedi pour la sortie des bateaux le vent soufflera de secteur Sud-ouest entre 10 et 15 nds avec une mer belle ou peu agitée. Les sorties devraient se passer dans d’excellentes conditions.   
 
Première tendance pour le début de course.
L’objectif des concurrents va être de s’extraire le plus vite possible de cet anticyclone qui va rester installé sur le pourtour de la Bretagne pour la journée de lundi. Avec un anticyclone placé aussi haut c’est une dépression qui se trouve actuellement sur les Açores. Cela donne une situation atypique qui devrait rendre la stratégie météo intéressante.

Source La Route du Rhum – La Banque Postale

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