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Route du Rhum. Arrivée d’Armel Le Cleac’h, Banque Populaire XI

Armel Le Cléac'h (Maxi Banque Populaire XI), 7e de La Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2022 en Ultim 32/23 PILPRE ARNAUD

Arrivé en 7e position chez les Ultim 32/23, le skipper du Maxi Banque Populaire XI est revenu sur sa déception, l’avarie de dérive « qu’on n’explique pas encore », cette course « loin des autres » et évoque la suite du projet.

« Il y a pleins de sentiments qui s’entremêlent et forcément de la déception. J’étais venu pour jouer autre chose qu’une transatlantique loin des autres. Au final, ça reste une belle aventure. On a déjà réussi à repartir, c’était un beau pari, un beau challenge que l’équipe a pu relever à cause de sacrés dommages sur le bateau. Pendant 36 heures, toute l’équipe s’est mobilisée et a fait un super travail pour repartir et reprendre la mer il y a huit jours. Après, j’ai fait ma course différemment. Je me suis donné un autre objectif en essayant de rattraper les bateaux qui étaient devant. C’est toujours positif et motivant de doubler les petits camarades. J’aurais bien aimé dépasser les deux Ocean Fifty ce matin mais je n’ai pas réussi ! J’ai essayé de faire une bonne trajectoire, de continuer à apprendre sur ce bateau parce que c’est une expérience qu’on ne fait pas souvent en solitaire et en compétition sur de telles machines. La déception est là, c’est sûr, ce n’est pas ce que j’imaginais ».

Sa 2e partie du parcours. « J’ai retrouvé très vite mes sensations, mes vitesses. Dans les dernières 48 heures, j’étais à fond dans les alizés, sous grand gennaker. Ça marchait entre 33 et 40 nœuds de vitesse, c’était génial ! Le bateau était fantastique, tout en étant en sécurité, en se sentant bien. J’allais dormir, je n’étais pas stressé alors que le bateau volait et allait très vite. J’aurai bien aimé le faire avec d’autres mais je le faisais pour moi-même, pour toute l’équipe et pour le sponsor, Banque Populaire qui nous a fait confiance dans ce projet. On avait envie de réussir, au moins de terminer cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe. C’était important, on n’avait pas réussi à le faire il y a quatre ans, d’autres n’ont pas eu la chance d’aller au bout cette année. On a eu la chance de repartir et on l’a fait. »

L’avarie. « C’est vrai qu’il y a des aléas dans la vie de marin qu’il faut accepter, c’est dur. On a beaucoup travaillé pour ce bateau, on était bien parti, on était dans le match après 24 heures. Tout se déroulait très bien et puis en quelques secondes, tout bascule. C’est dur à avaler mais ça fait partie de la course au large, ça reste un sport mécanique. Les Ultim 32/23 ont quand même montré qu’on avait bien progressé en termes de fiabilité. Au final, le bateau est à l’arrivée, prêt à repartir et tous les autres Ultim ont réussi aussi. Je suis très content d’être dans cette spirale-là, dans ce projet-là. Oui, la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, il faudra y revenir, clairement. J’y serai dans quatre ans. »

J’avais à cœur de ne pas lâcher. J’aurais pu me dire : « je rentre chez moi, je me mets dans le canapé et je laisse tomber ». Mais surtout pas. Aujourd’hui, on avait tout pour réussir à repartir, écrire une autre histoire et on a réussi, avec toute mon équipe. Je suis content d’avoir fait ça, même s’il n’y a pas le résultat au bout. Ça doit aussi montrer l’exemple pour les gens qui nous suivent. Beaucoup de gens m’ont envoyé des messages pour me dire que c’était super de repartir, ça m’a beaucoup touché. »

L’émotion. « C’est quatre ans de travail. Ça fait beaucoup de temps que je vivais et pensais à cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe. On imaginait des scénarios différents, on savait que la casse existait. On n’a toujours pas compris pourquoi on a cassé cette dérive. Nous avions mis tous les moyens pour éviter ce genre d’avarie donc ça ne s’explique pas. C’est ce qui est dur à avaler : on peut faire des erreurs de manœuvres, de conduite mais ce n’est pas le cas ici. C’est dommage de ne pas être allé au bout. Ça va faire partie de notre expérience. Pour l’avenir, on sait qu’on doit encore progresser et cette avarie nous servira dans les mois et les années à venir. »

Le travail d’équipe. « La façon dont nous avons géré ce problème, ça montre le professionnalisme du Team Banque Populaire. On s’est tous mobilisé et eux les premiers, dès que j’étais en train de revenir à Lorient pour réparer le bateau alors qu’on n’était pas encore certain de le faire. Tout le monde s’est donné à 200%, certains se sont relayés en dormant à l’arrière du camion pour enchaîner les heures de ponçage et de réparation en composite. Et au final, j’ai pu repartir le plus vite possible. Pour moi, ça m’a donné l’envie et la motivation de finir la course pour les remercier d’avoir accompli cette mission. »

La suite. « Nous avons un tour du monde à faire l’année prochaine en solitaire. Ce sera un gros morceau. Terminer cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe me permet d’être qualifié. C’était un objectif secondaire mais ça nous permet de travailler sereinement cet hiver pour préparer ce grand rendez-vous. Ce sera un monument de la voile. Faire le tour du monde sur ces bateaux-là, très peu l’ont fait. Moi, je ne l’ai pas fait encore. On a un peu plus d’un an pour y arriver. À nous de travailler encore pour être dans le match jusqu’au bout. »

La victoire de Charles Caudrelier. « Je suis très heureux pour Charles. Pour moi, c’était l’adversaire à battre. Il a fait une superbe course en étant à fond dès le départ. Je me suis dit qu’il fallait s’accrocher, ce que j’ai fait pendant 24 heures, j’étais dans le match avec lui. Je savais qu’il y allait avoir des opportunités pour être avec lui jusqu’au bout mais je les ai laissé partir. Je suis très content pour lui, il la mérite amplement en menant la course quasiment de A à Z avec un super bateau. Il m’avait envoyé un message quand j’ai fait demi-tour, quand je suis reparti. Et je lui ai envoyé un message à l’arrivée. »

Les échanges à la VHF. « C’était sympa de pouvoir échanger avec pas mal de marins. Il y a beaucoup de compassion, notamment de ceux qui ont déjà vécu ça. Il y a eu Nicolas Troussel (Corum) que j’ai croisé à l’aller et au retour. On est tous passé par là, il savait l’émotion que je pouvais avoir à bord. Quand j’en ai doublé, ils étaient contents de me savoir à nouveau en course. »

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Route du Rhum. Erwan Le Roux : “C’était juste incroyable!”

Arrivée d'Erwan Le Roux (Koesio), vainqueur de La Route du Rhum - Destination Guadeloupe 2022 Arnaud Pilpré / #RDR2022

Les deux skippers d’Ocean Fifty ont tour à tour dévoilé leurs premières émotions. Erwan et Quentin se connaissent bien, se sont entraînés ensemble, et ont régaté à couteaux tirés depuis le départ de Saint-Malo. Le bonheur d’Erwan, la satisfaction de Quentin, ils racontent…

Erwan Le Roux (Koesio), premier à Pointe-à-Pitre

« Quelle régate incroyable ! J’ai passé des journées et des journées à scruter les classements pour savoir qui allait plus vite, qui faisait les meilleurs moyennes ou VMG. Je ne sais pas pourquoi on a largué Seb’ (Sébastien Rogues – Primonial). Il a peut-être eu un problème. C’était génial de se retrouver ici avec Quentin (Vlamynck) pour ce tour de la Guadeloupe. Déjà, quand on s’entraînait à Port-Médoc avec lui, en septembre dernier, je rêvais de cette situation à la Tête à l’Anglais. J’ai vécu ce tour de la Guadeloupe, hyper sereinement. A aucun moment je n’ai douté. C’était en moi, avec une motivation intrinsèque, très forte. Je ne me suis pas énervé. A chaque fois je me suis senti dans un état incroyable, comme quoi, la préparation mentale ça sert. C’est un travail que l’on fait depuis longtemps avec Gilles (Monnier). A certains moments de sa vie, il faut basculer dans d’autres dimensions, aller chercher d’autres ambitions, tout cela m’a beaucoup apaisé. C’est pour tout cela, qu’à aucun moment je n’ai douté même avec 50 milles de retard sur Quentin, j’étais persuadé que j’allais pouvoir revenir. Quentin est un ami, nous sommes est partenaires d’entraînement, il aurait pu gagner, ça s’est joué à une longueur. C’est lui le patron, il a fait une course magnifique, je suis heureux de partager ça avec lui, cette histoire de la course, en Ocean Fifty. Il en gagnera d’autres, il a du talent. C’est une victoire sereine, je suis hyper content. Je me sens très bien, je suis frais comme un gardon, prêt à aller enflammer le dance floor ! »

Après une première victoire en 2014, vous réalisez aujourd’hui le doublé avec panache. Que ressentez-vous ?
« C’est un truc de dingue ! Je suis hyper content ! En claquer une, c’était déjà fou mais en claquer une deuxième, c’est juste dinguo ! Ça me procure énormément d’émotions. Le duel avec Arkema a été fantastique et restera à coup sûr dans les annales de la course. Quentin a fait une course magnifique et je veux vraiment lui rendre hommage. On savait, l’un et l’autre, que les derniers milles, et en particulier le tour de la Guadeloupe, seraient déterminants. Ces derniers jours, je l’ai bien mis sous pression. Mon léger décalage dans son nord, sur la fin, a été très payant. Il m’a permis de revenir petit à petit et même de passer avant lui à la Tête à l’Anglais ce matin, ce que, j’avoue, je n’avais pas vraiment prévu. Mon objectif, c’était de cravacher pour arriver à ce point de passage avec le minimum d’écart avec lui. A 80 milles de la pointe nord de Grande-Terre, la ligne de furling de mon gennaker a cassé. J’ai dû affaler, saucissonner la voile dans le filet et finir sous J1 comme un kalu. C’était un moment complètement fou. Le bateau était comme en apesanteur. Je bombardais à 30 nœuds quand Quentin avançait à 20. Je lui ai ainsi collé dix milles en heure. J’étais à l’attaque et en pleine forme. J’avais vraiment bien anticipé ces derniers milles autour de la Guadeloupe en ayant fait un maximum de siestes. Je savais que j’avais ma carte à jouer et je n’ai rien lâché ! C’était un match d’une intensité rare, un très beau duel. Je ne pouvais pas rêver meilleur scénario, ni meilleur adversaire. Quentin est un mec bien et je suis content d’avoir partagé ce « fight » avec lui. C’était vraiment dingue ! »

Vous avez débuté la course de manière plutôt sage avant de finir pied au plancher. Avez-vous le sentiment d’avoir parfaitement bien géré la course ?
« C’est ma façon de naviguer. Ça fait des années que je gère mes courses de cette manière. J’adore le portant. C’est mon ADN. Je sens le bateau, je sais le faire aller vite. Je voulais vraiment arriver avec un bateau à 100% dans les alizés pour pouvoir faire parler la poudre. Pour faire s’exprimer la machine et pour m’exprimer moi. Ça a fonctionné. J’ai éprouvé énormément de plaisir sur cette transat. Des doutes ? Je n’en ai jamais eu. J’ai beaucoup travaillé avec Gilles Monier en préparation mentale. C’est un truc de malade mais je n’ai vraiment jamais été dépassé par mes émotions, pas même lorsque j’étais en train de saucissonner mon gennak cette nuit, ni même dans les dévents de Bouillante (Basse-Terre, ndlr) ce matin. J’ai déroulé le plan sans me poser de questions et en restant parfaitement zen. Cela faisait en fait trois jours que je savais que j’allais gagner, aussi bizarre que cela soit à dire. »

Après une première victoire en 2014, vous signez aujourd’hui un superbe doublé. Est-ce que vous réalisez ?
« C’est très fort. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’ai pleuré. Ma motivation, c’était de prouver à mes filles que j’étais capable de gagner une nouvelle fois. Je l’ai fait. C’est fou, c’est dingue, c’est tout ce qu’on veut, mais je l’ai fait. »

Quentin Vlamynck (Arkema), deuxième à Pointe-à-Pitre

« C’était une très belle course, une grande première pour moi, j’ai pris énormément de plaisir. Maintenant, l’expérience d’Erwan (Le Roux) a fini par payer. Mon bateau est en parfait état, il est prêt à repartir, nous avons fait du très bon travail avec l’équipe à terre et moi en mer. Je pense que cette symbiose aide beaucoup pour faire un beau résultat. Je ne suis pas déçu parce que c’est Erwan qui gagne, ça aurait été un autre concurrent, j’aurais été déçu. Erwan, il a le droit ! Maintenant, je suis obligé de revenir sur La Route du Rhum. Je vais naviguer quatre ans de plus encore pour être meilleur. Ce furent des bonnes surprises sur le tour de l’île de la Guadeloupe. J’ai réussi à lui repasser et puis lui m’a doublé une dernière dois. C’est surprenant ce dernier tronçon autour de l’île, c’est un beau cadeau ce tour de Guadeloupe. Je ne m’attendais pas être devant tout du long, le bateau marche fort, c’est une évolution du l’ancien bateau de Lalou (Roucayrol). Tout le monde a bien travaillé, la team Lalou Multi et Arkema. J’avais un questionnement au départ de Saint-Malo sur la manière dont j’allais gérer en solitaire le bateau, et cela s’est super bien passé. La fin de course a été dure mentalement. J’ai envoyé un message à Lalou pour le remercier, je rêvais de lui apporter la coupe, lui qui est monté trois fois sur le podium (3e en 2002, 2e en 2010, 2e en 2014, ndlr) sans jamais la remporter. Lalou m’a dit qu’il pouvait maintenant me passer le flambeau. »

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Route du Rhum. Le doublé d’Erwan Le Roux en Ocean Fifty

Le finish aura été magnifique entre Erwan Le Roux à bord de son Ocean Fifty Koesio et Quentin Vlamynck. La victoire s’est jouée dans les 20 derniers milles. Erwan Le Roux signe un beau doublé sur la Route du Rhum après sa victoire en 2014.

Dimanche à 20 Novembre à 06h50 52′ locale (11h50 52′ heure de Paris), Erwan Le Roux a franchi le premier la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dans la catégorie Ocean Fifty. Son temps de course est de 10 jours, 21 heures, 35 minutes et 52 secondes. Il a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 13.54 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 197.23 milles à la vitesse moyenne de 16.4 nœuds (sur l’eau).
Au départ de Saint-Malo, Erwan Le Roux fait bien entendu partie des favoris, lui qui dispute sa quatrième Route du Rhum – Destination Guadeloupe dont il a remporté l’édition 2014. Mais le Trinitain sait bien que le niveau dans la classe a nettement progressé ces dernières années, une professionnalisation à laquelle il a d’ailleurs contribué, lui le président de la classe des Ocean Fifty. Il n’a récupéré Koesio, le plus récent trimaran de la flotte, qu’en début d’année et a mis du temps à trouver les clefs de ce nouveau plan VPLP, très agile au portant mais moins percutant au près que certains.
Après un bon départ, Erwan n’est pas spécialement à la fête dans la descente du golfe de Gascogne où les Ocean Fifty régatent comme en Grand Prix, talonnant les Ultim 32/23 de queue. Koesio n’est pas décroché mais accuse un retard qui oscille entre 15 et 35 milles.
Après le premier front qui laisse une traine aléatoire et complexe à négocier, il est à la peine et voit les leaders s’échapper dangereusement. Avec 70 milles de retard au passage du second front, il sait que l’addition peut nettement s’alourdir mais le chavirage de Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton – ARSEP) refroidit les ardeurs de la flotte et le débours de Koesio se stabilise à 60 milles.
Sur le long bord qui fait passer la flotte au Nord de Santa Maria aux Açores, l’écart avec Quentin Vlamynck (Arkema) reste stable. Erwan Le Roux double Sébastien Rogues (Primonial) et Armel Tripon (Les P’tits Doudous) en opérant les bons recalages, lui qui est routé par Jean Yves Bernot avec lequel il travaille depuis 2010, accompagné pour l’occasion de Yann Eliès, avec lequel Erwan a remporté la Route du Café 2013. A l’entrée dans les alizés, Le Roux se retrouve en position de chasseur. « Si j’ai 100 milles de retard lorsque le portant commence, ça ne me pose aucun problème, j’ai confiance dans le potentiel du bateau au portant » nous disait-il avant le départ. Il ne s’était pas trompé puisque pointage après pointage, Koesio grapille des milles jusqu’à revenir à la hauteur d’Arkema à la Tête à l’anglais… L’expérience parle et avec plus de 10 transats au compteur sur ces trimarans, Erwan Le Roux mène son Koesio à la perfection, plus véloce que le jeune Quentin Vlamynck dans un alizé très irrégulier qui rend la navigation particulièrement technique.

En remportant de haute lutte cette douzième Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Erwan Le Roux confirme que le niveau est clairement monté dans classe des Ocean Fifty. Après son succès en 2014, Erwan rentre un peu plus dans l’histoire de la reine des transats. C’est avec Laurent Bourgnon, Roland Jourdain et Franck-Yves Escoffier, le seul skipper avoir remporté deux fois l’épreuve dans la même catégorie.

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Route du Rhum. Arrivée serrée entre Erwan Le Roux et Quentin Vlamynck en Ocean Fifty !

On attendait une arrivée à suspens entre Erwan Le Roux (Koesio) et Quentin Vlamynck (Arkema) pour la victoire en Ocean Fifty. On est servi. Les deux skippers en approche de Basse-terre sont bords à bords ce dimanche matin, à quelques heures seulement de l’arrivée.

C’est à égalité ou presque que les deux solitaires ont débordé la Tête à l’Anglais aux environs de 7 heures ce matin, avant d’attaquer le fameux tour de l’île de la Guadeloupe. Pour l’un comme pour l’autre, l’enjeu est évidement de taille. S’il l’emporte, Erwan Le Roux entrera alors dans le cercle très fermés des doubles vainqueurs de l’épreuve. S’il s’impose, Quentin Vlamynck signera quant à lui son premier grand succès en solitaire après déjà une très belle victoire en équipage cette saison dans le cadre du Pro Sailing Tour.
« J’aurais préféré un autre scénario, mais c’est un beau scénario, une belle régate ! », a commenté Quentin Vlamynck (Arkema) ce matin, peu après avoir cédé les commandes de la course à Erwan Le Roux (Koesio), revenu comme une balle ces dernières douze heures. « Je récolte les fruits de mon décalage plus nord réalisé hier en début de journée. Quentin a été obligé de se rapprocher de moi pour me contrôler, et il ne l’a pas fait dans des conditions optimales. Cela m’a permis de recoller au score », a détaillé de son côté le skipper de Koesio, alors lancé à plein badin en direction de la pointe nord de la Guadeloupe. « C’est un peu chaud. J’ai affalé le gennaker et je file sous J1 entre 27 et 30 nœuds de moyenne. Il y a un peu de tension. Le risque, c’est notamment de se prendre un truc dans l’eau. A cette vitesse, c’est flippant », a ajouté Erwan qui devrait, à ce rythme, déborder la Tête à l’Anglais aux alentours de 7 heures (heure de Paris), ce matin. « Tout va clairement se jouer sur le tour de l’île qui, je l’imagine, sera fidèle à son habitude, avec des zones de molles, des dévents et des petites risées. Le but du jeu sera de réussir à exploiter tout ça au mieux », a détaillé le Trinitain qui, contrairement à son adversaire, a d’ores et déjà l’expérience de trois Route du Rhum (2010, 2014 et 2018). « Sur cette portion du parcours, il n’existe pas de règles. Aussi, tant que la ligne ne sera pas passée, on gardera foi en nos chances de victoire », a assuré le solitaire qui, plus que jamais, peut rêver de doublé après sa première victoire il y a huit ans, avec à la clé, le record de l’épreuve à la clé (11 jours, 5 heures et 13 minutes). « Le duel avec Quentin ? On ne pouvait pas espérer meilleur contexte, ni meilleur adversaire. En début d’année, on a conclu un pacte d’entraînement commun. Quand on était en stage à Port Médoc en septembre, on n’aurait pas imaginé que l’on se retrouve tous les deux en même temps à la Tête à l’Anglais, en tête de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Ça fait plaisir ! » a assuré Erwan Le Roux. « Ça rajoute du piment dans le match et il ne faut rien lâcher. Je vais faire mon maximum et on verra bien le résultat. Ça aura été une belle transat en tout cas. Ça peut même être un finish historique ! », a relaté le skipper d’Arkema qui a longtemps dominé la course avant d’être franchement mis sous pression par son adversaire il y a trois jours. « Ce n’est pas évident de naviguer dans ces endroits, avec les grains. Cela impose énormément de vigilance. Il faut être dessus en permanence. Dans l’instant, je n’ai pas la bonne voile mais avec Erwan si proche de moi, je n’ai plus le temps de manœuvrer. Je fais juste en sorte d’aller le plus vite possible en gardant le bateau dans le bon sens », a commenté Quentin qui s’est, certes, fait souffler le leadership vers 3 heures ce dimanche, mais qui sait bien que ce sont les 60 derniers milles après la Tête à l’Anglais qui feront toute la différence. Bonne nouvelle ou pas pour lui, le contournement de l’île devrait se faire dans des conditions classiques, comme pour Arthur Le Vaillant (Mieux) en Ultim 32/23 hier. En clair : les zones de dévents au sud-ouest de Basse-Terre ne devraient être pénalisantes que temporairement, à tout le moins en théorie. Le verdict ? Il est attendu en fin de matinée ou à la mi-journée (heure de Paris) !

20/11/22 – 05h28 : Vacation / Ocean 50 – Quentin Vlamynck / Arkema – © 6ème Sens
20/11/22 – 05h26 : Vacation / Ocean 50 – Erwan Le Roux / Koesio – © 6ème Sens

La part belle à la vitesse

Du côté des IMOCA, en tête de flotte, le duel entre Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia) se poursuit également intensément. A peine dix milles séparent les deux leaders qui voient remonter à moins de 50 milles de leurs tableaux arrières Jérémie Beyou (Charal). Indiscutablement le concurrent le plus rapide du peloton actuellement, le marin de la baie de Morlaix ne ménage plus ses efforts à désormais moins de 500 milles de l’arrivée. « Je suis bien revenu sur ceux de devant et j’ai creusé sur ceux de derrière, c’est bien. Je suis à l’attaque. Je n’ai pas réduit la toile donc c’est un peu chaud car il y a entre 23 et 26 nœuds de vent en moyenne, avec de bons grains », a relaté le skipper de Charal qui a décidé de lâcher ses coups pour ne rien avoir à regretter. « J’ai essayé d’empanner un peu à l’intérieur de la route pour ne pas me mettre derrière les autres. A ce stade, il faut tenter des choses. L’idée, ce n’est pas seulement de garder Kevin Escoffier (Holcim – PRB) mais aussi de recoller sur les deux premiers. Si jamais une porte s’ouvre, il faudra pouvoir la saisir pour entamer le tour de l’île pas trop loin derrière eux », a indiqué Jérémie Beyou qui, comme ses concurrents directs, poursuit sa route en bâbord amure sur un bord tout schuss en direction de l’île Papillon. « Cette ligne droite, on en a pour 20 heures et ça va être 20 heures d’enfer », a promis le Finistérien qui doit, comme toujours, trouver le meilleur compromis entre vitesse et préservation du matériel.

20/11/22 – 05h29 : Vacation / IMOCA – Jérémie Beyou / Charal – © 6ème Sens


Même programme pour Yoann Richomme (Paprec – Arkea), solide leader en Class40 avec désormais plus de 110 milles d’avance sur la concurrence. « Ça commence à devenir confortable. Tant mieux, mais j’ai hâte de mettre le spi et d’en profiter un peu plus. Ce bord tout droit sur le même réglage depuis trois jours, c’est facile mais ce n’est pas très intéressant. J’en ai un peu marre, même si j’ai l’avantage de la situation en étant en tête », a concédé le tenant du titre qui reste, ce matin, plus véloce que l’ensemble de ses rivaux. « Je n’arrête pas de creuser. Je bénéficie d’un meilleur angle de vent ou de plus de vent. Peut-être même des deux ! », a raconté Yoann Richomme qui devrait très vite remplacer son gennaker par son spi dans la journée. « Le bateau sera un peu plus à plat mais ça ne sera pas plus tranquille. On va garder du vent soutenu jusqu’à l’arrivée. L’alizé est bien fort », a souligné le marin qui va continuer sa route tout droit encore un moment. « Niveau stratégie, il n’y a pas grand-chose à faire », a terminé le skipper de Paprec – Arkea. Aller le plus vite possible, tel est donc l’enjeu du moment, pour tous et dans toutes les classes en ce moment !

20/11/22 – 05h27 : Vacation / Class 40 – Yoann Richomme / Paprec – Arkea – © 6ème Sens

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St. Barth Cata Cup. Le duo Mourniac – Durand écrase la concurrence

Le duo Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand ont dominé cette 14e édition de la St Barth Cata Cup et l’emportent avant même la dernière journée. Du jamais vu dans l’histoire de l’épreuve qui, jusqu’à présent, s’est toujours jouée dans le dernier bord de la dernière manche !

Reste que le tandem ne compte pas s’arrêter là et enfoncer le clou demain avec, peut-être, un échange de poste à bord, histoire de pimenter le ou les derniers rounds. Le jeu reste en revanche très serré pour les deuxième et troisième places. Trois binômes sont en ballotage pour le podium, Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot (Pixail), Cruz Gonzalez Smith – Mariano Heuser et Patrick Demesmaeker – Olivier Gagliani (Les Perles de Saint-Barth – Bativrd). De quoi garantir encore bien du suspense !

Après déjà quatre courses validées jeudi et vendredi, les 58 équipages de la 14e St. Barth Cata Cup ont disputé deux nouvelles manches dans une quinzaine de nœuds de vent, aujourd’hui, entre la baie de Saint-Jean et Saline. Intouchables depuis le début de l’épreuve, Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand ont engrangé deux nouvelles victoires, conservant ainsi leur « Clean Sheet ». « C’est vraiment jouissif de naviguer comme ça. On est à l’aise sur l’eau. On va un peu mieux en vitesse que les autres et ça nous met en confiance dans nos choix. Dès qu’on voit une opportunité, on la saisit. On fait confiance à notre intuition dans des situations où certains se posent sans doute plus de questions. A partir de là, on crée des décalages en premier. Au final, on cumule tout un tas de petites choses qui rendent la régate plus facile », a commenté le vainqueur du Prix « ST BARTH ASSURANCES – ALLIANZ » qui survole littéralement les débats et parvient à revenir dans n’importe quel type de situation, ainsi que lui et son équipier en ont encore fait la démonstration lors des deux actes du jour. Deux courses pour le moins techniques et tactiques. « On a fait deux très beaux raids avec notamment un départ vraiment mythique au large de Saline où ça a joué vraiment fort, avec des croisements un peu chauds. Avec Pierre-Yves, on a su mettre beaucoup d’intensité aux bons moments. Ce soir, avec cinq victoires en cinq manches courues, on est assuré de gagner cette édition 2022 de la St. Barth Cata Cup. C’est trop cool car c’est très rare de se retrouver dans cette situation », a détaillé Tim, confronté, sur le circuit des Nacra 17, à la suprématie des Italiens Ruggero Tita et Caterina Banti, champions olympiques en titre.

Le sans-faute jusqu’au bout ?

Rester à terre demain en sachant que dans tous les cas l’or est assuré ou retourner sur l’eau pour tenter d’enfoncer davantage le clou ? La question est toute tranchée pour la paire Mourniac – Durand. « On va naviguer et, peut-être, échanger les rôles à bord pour s’amuser un peu », ont indiqué les deux comparses qui navigueront sans pression, à l’inverse de leurs concurrents pour lesquels cette ultime journée de course s’annonce décisive. Trois tandems sont toujours en course pour les deux places restant sur le podium : Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot (Pixail), Cruz Gonzalez Smith – Mariano Heuser et Patrick Demesmaeker – Olivier Gagliani (Les Perles de Saint-Barth – Bativrd). « Clairement, l’objectif aujourd’hui était de ne pas se faire larguer pour le podium. En terminant 2e et 3e des manches du jour, on est remonté deuxième au classement provisoire mais les Belges et les Argentins restent en embuscade. Tout reste à faire », a commenté Gurvan Bontemps, auteur d’une très belle journée et peut-être en passe de remporter l’argent une nouvelle fois ici à Saint-Barth, comme il l’a déjà fait en 2016, 2019 et 2021. « On a chacun des atouts différents. Aujourd’hui, avec Benjamin, on a bien tiré notre épingle du jeu en faisant des choix plutôt audacieux. Demain sera une journée déterminante. Il faudra faire de même », a assuré le Morbihannais que seuls quatre petits points séparent ce soir du 4e. « Ça va être chaud ! », a promis le barreur de Pixail. C’est d’autant plus vrai que certains binômes ne cessent de monter en puissance depuis le début de la semaine, à l’image des frères Bader, Cédric et Laurent (Design Affairs OO1), Emmanuel Boulogne et Mathieu Marfaing (PNF) ou encore Ravi Parent et Nick Lovisa (Maxwell & Co for man and Woman), entre autres. « On a terminé deux fois dans le Top 5 pour la première fois depuis le début aujourd’hui. On apprend à naviguer et à trouver nos marques sur cet exercice particulier du raid. C’est très challengeant et aussi grisant de sentir que l’on progresse ! Demain, le but sera d’essayer de rentrer dans le Top 3. Pour cela, il faudra réussir à prendre des bons départs et ne pas faire d’erreur. Le niveau général est extrêmement relevé. On savait avant de venir que la bagarre sur l’eau serait de très haut-niveau et on n’est assurément pas déçus. Le match est aussi intense qu’amusant ! », a relaté Ravi Parent, champion du Monde en titre de la série, toujours en mesure, ce soir, de jouer la 5e place, tout comme une floppée d’autres concurrents qui se tiennent dans un mouchoir de poche à l’issue des cinq premiers rounds.

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Route du Rhum. La cavalcade de Benjamin Dutreux

Benjamin Dutreux sur Guyot Environnement pointe à la 8e place mais fait un retour remarquable après avoir été coincé dans la dorsale alors que les 6 premiers s’échappaient et que Justine Mettraux les rejoignaient.

Ce samedi, le skipper de GUYOT environnement – Water Family, progresse à la vitesse de 16 nœuds et pointe en 8e position, à 350 milles des leaders. Le dénouement approche pour Benjamin Dutreux, qui participe pour la première fois à La Route du Rhum. Il devrait arriver dans un peu plus de deux jours à Pointe-à-Pitre et conserve l’espoir de recoller au groupe de devant. Le marin fait tout son possible pour essayer de rattraper le peloton de tête depuis quelques jours. « Je donne vraiment tout avec le bateau pour rattraper le groupe des sept de devant. Il y a énormément de gros grains, le vent est hyper irrégulier, ce n’est pas facile de naviguer dans ces conditions mais j’ai le couteau entre les dents », expliquait-il à la vacation de ce midi.

« Stratégiquement, je me pose la question de conserver ma place et de contrôler les concurrents de derrière, ou au contraire trouver l’opportunité de tenter une dernière attaque même s’il ne faut pas trop se leurrer. Je vais faire ma route et m’éclater jusqu’au bout, et on verra bien le résultat. Je pense que le groupe devant devra faire plus de manœuvres que moi, rien n’est terminé ».

Quoiqu’il arrive, Benjamin tire pour le moment un bilan positif de sa première participation à La Route du Rhum, qui constitue une étape importante dans sa préparation pour The Ocean Race. « J’apprends beaucoup de choses sur le bateau. Ces dernières 48 heures je me suis éclaté, c’est la première fois que j’utilise le bateau au portant. Le bateau marche vraiment bien, avec des vitesses proches des premiers », se réjouissait-il ce matin. « Le duel entre Thomas (Ruyant) et Charlie (Dalin) est assez dingue. Je pense que Charlie savait qu’il était un peu moins à l’aise au portant et qu’il fallait creuser l’écart au maximum. Et en effet Thomas est bien revenu au portant. Il y a une sacrée bataille, c’est super beau à voir. Le finish va être haletant, jusqu’au bout il peut se passer plein de choses ! »

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Route du Rhum. Arrivée d’Arthur Le Vaillant, 6e en Ultime

Arthur Le Vaillant, skipper de l'Ultim 32/23 Mieux, 6e de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe 2022 Arnaud Pilpré / RDR2022

Arthur Le Vaillant est arrivé à Pointe-à-Pitre et prend la sixième place en Ultime. Une belle performance pour le skipper qui a pris le bateau au dernier moment et qui s’était donné comme objectif de finir. Pari réussi.

Il aura mis 10 jours 1heure 26minutes 51secondes pour effectuer les 3542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 14.67 noeuds sur l’orthodromie soit 3 jours 5 heures de plus que Gitana. Manifestement heureux de poser le pied à Pointe à Pitre, Arthur Le Vaillant a atteint son objectif.
« Voilà, le contrat est rempli et je suis très heureux d’être avec vous. Je remercie ceux qui ont cru en nous, en moi, qui nous ont fait confiance sur ce projet où rien n’était gagné d’avance. Je suis très heureux d’avoir réussi à amener ce bateau jusqu’ici et et je pense d’une belle manière.
Oui, j’étais heureux en mer, je ne navigue pas assez en fait, je passe beaucoup trop de temps à monter des projets et organiser des choses. Là, en mer, c’était magique. C’est même trop court ! Ces bateaux sont trop rapides, il va falloir les ralentir un peu ou bien aller faire des tours du monde avec, ils sont taillés pour ça. Les skippers de devant sont incroyables. Ils arrivent à naviguer aussi vite en solitaire qu’ils le feraient en équipage j’ai l’impression. C’est dingue, ils ont réussi à passer des caps. Ils se sont beaucoup entrainé et ont beaucoup travaillé, ils vivent dans un autre monde.
C’était sympa de pouvoir passer un peu de temps avec Francis (Joyon) et Yves (Le Blévec) à la pointe de Bretagne et dans les premiers jours de course. Après, on n’avait pas tous les mêmes objectifs. Le mien était d’amener le bateau à bon port et j’ai du composer pour qu’il arrive en bon état et moi aussi. J’ai essayé de ne pas me faire peur. Ça m’est arrivé de ne pas être très serein lorsque tu as des claques à 30/35 noeuds et que tu es tout dessus avec des bascules de 50 degrés. J’avais surtout peur de ne pas arriver à finir. On a passé deux fronts et j’ai dosé au maximum pour ne pas mettre en péril le bateau, j’ai un peu bricolé mais dans l’ensemble, ça s’est très très bien passé.
Autour de la Guadeloupe, je suis resté bien bloqué sous Basse terre comme il ya quatre ans. Mes routeurs Pep Costa, Tom Dolan et Tanguy Leglatin voulaient que j’aille au large mais j’avais peur car il ya beaucoup de filet. Et puis ça m’a permis de voir cette belle côte de Basse Terre, c’était un joli moment ce matin avec des lumières superbes et ces gros nuages qui descendaient des montagnes
».

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Route du Rhum. Belle solidarité en Class40 avec Mikael Mergui. Son récit.

Aurélien Ducroz sur Crosscall et Amélie Grasi sur La Boulangère ont pu rejoindre La Corogne après cinq jours passés sous gréement de fortune suite à leurs démâtage. Ils ont du faire face à des conditions de mer et de vent particulièrement musclées. En panne de gasoil, ils ont pu compter sur l’aide d’un autre concurrent en Class40 Mikael Mergui sur Centrakor avant lui-même d’abandonner.

Aurélien Ducroz a rallié le port de La Corogne jeudi et raconte. « Je suis tellement content d’arriver ! Quel calvaire ! Ces cinq jours ont été très longs et très compliqués à gérer mais cette fois, ça y est, je suis à quai ! Je suis bon pour un sérieux mal de terre après autant de temps passé à me faire lessiver à la dérive ! », a relaté le skipper du Class40 Crosscall, visiblement soulagé après ce long périple en mode « bouchon ». « Ces derniers jours, le stress a été permanent. Le fait d’être privé de moteur et donc de ne plus être manœuvrant a généré beaucoup de stress, en particulier lors de la traversée du rail des cargos au large du cap Finisterre hier, puis peu avant l’atterrissage en Espagne ce matin », a détaillé le Chamoniard dont l’épilogue, dans cette 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, n’est, certes, par celui qu’il avait espéré, mais qui restera un fait marquant de sa carrière et de son histoire commune avec Crosscall. « Dans mon malheur, j’ai finalement eu la chance inouïe que Mikaël Mergui, l’un de mes concurrents de la Class40 alors en escale à La Corogne à la suite de soucis techniques, reçoive l’autorisation de la Direction de course de nous porter assistance, à Amélie Grassi et à moi. Accompagné de nos préparateurs respectifs, il nous a rejoint à la mi-journée afin de nous livrer en gasoil, simplifiant du même coup nos derniers milles de galère », a relaté Aurélien, forcément touché cette belle solidarité propre aux gens de la mer.

Mikael Mergui, le skipper de Centrakor a annoncé son abandon vendredi après-midi alors que ses batteries ne fonctionnaient plus. Le marin d’Hyères, qui avait connu plusieurs problèmes techniques, n’avait pourtant pas ménagé ses efforts afin de poursuivre l’aventure.
Amateur aguerri et autodidacte de la course au large, Mikael Mergui parlait de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe comme « d’un sacré rêve de gosse ». Pendant plusieurs mois, il s’était évertué à donner corps à ce rêve avant le grand départ. Pourtant, rien ne lui a été épargné techniquement. Mikael avait dû faire une première escale à Camaret après avoir heurté une bouée lors de la 1ère journée de course.

Après avoir repris sa progression, il a dû s’arrêter à La Corogne suite à des dégâts provoqués lors d’un passage de front. Pendant quatre jours, le skipper de Centrakor s’est évertué à réparer. jeudi il est venu prêter main forte à Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et Aurélien Ducroz (Crosscall) qui étaient en difficulté à l’approche des côtes espagnoles.

Bien décidé à repartir, Mikael a largué les amarres ce vendredi matin. Néanmoins, il a dû faire face à des problèmes de batteries. N’ayant plus d’instruments à bord et de pilote automatique, le bateau s’est couché dans des grains à 30 nœuds. « Sans batterie donc sans pilote et sans cartographie, ce n’était pas raisonnable de continuer » explique-t-on dans son entourage. Mikael a donc été contraint de signifier sa décision d’abandonner à la Direction de Course et de faire à nouveau route vers le port de La Corogne. Il raconte comment il a aidé Aurélien et Amélie.

” Tu serais OK, pour nous aider à apporter des bidons de gazoil pour Amelie et Aurelien??”
Ça c est passé un peu comme ça…un appel de Gianluca..
J ai dit , oui, tout de suite… Je savais que les équipes de la Boulangere et de crosscall avaient fait des tentatives: sans succès…
Les 2 bateaux derivaient comme des bouchons, vers les cotes.
Ils m ont présenté le déroulé des opérations.Il fallait que ça soit safe et cadré…
Après avoir averti le comité de course: on est parti.
Pour trouver Amélie Grassi – Navigatrice , son AIS fonctionnait et au bout d ‘ une heure de navigation, on etait sur zone…
On a affalé la Gv, on a fait le tour du bateau avec pour seul voile: un génois.
Et le processus à commencé…
Les équipes techniques ( Charles, Gianluca et Jonathan) avaient accroché à un fil de spectra ( fil très léger et extrêmement solide) à une balle ….
Le but etait de lancer la balle à bord,puis dans un 2eme temps, d’accrocher à ce fil de spectra un cordage plus epais…
Quand le cordage plus epais avait été récupéré sur le bateau à ravitailler, il suffisait de le mettre sur un winch…
Et ainsi par la force du winch, remonter le bidon de 20L de gasoil…
Évidemment, on s est pris un gros grain, au moment de la première manœuvre…
Quand le premier ravito a été posé, on a cherché Aurelien Ducroz – Crosscall Sailing Team ..
Un peu plus dur!
Car, ce dernier n ‘ avait pas d ais, Aurelien nous transmettait ses coordonnées par le téléphone.
Il y avait de la mer… et finalement on a vu le bateau noir !
La manœuvre était presque rodée… Un seul tir de balle : un joueur de hand cet Aurelien!!
Ensuite on a fait une petite sécu entre les 2 bateaux jusqu’au port..
Et tout le monde m a donné un coup de main pour mes dernières réparations…
Ce soir j’avoue être ” rincé”… 8 jours se sont écoulés depuis le départ… Ressenti : bcp plus..

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Route du Rhum. Erwan Le Roux : “Elle s’annonce dingue cette fin de parcours !”

Alors qu’ils sont attendus à la Tête à l’Anglais, au nord de la Guadeloupe, aux alentours de 6 heures (heure de Paris) la nuit prochaine, Erwan Le Roux et Quentin Vlamynck ne sont plus séparés que par 16 milles au pointage de midi. A peine une heure en Ocean Fifty.

« Arkema commence à contrôler. Il faut garder un œil sur Primonial mais en principe, il devrait aborder le tour de l’île avec entre 80 et 100 milles de retard sur nous. Si cela se confirme, on devrait être à l’abri d’un éventuel retour de sa part », a commenté le skipper de Koesio qui, plus que jamais, peut nourrir des rêves de victoire dans cette 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « Elle s’annonce dingue, cette fin de parcours ! Je pense que très vite après la Tête à l’Anglais, on va rattraper Quentin et se retrouver à vue. Ça promet une arrivée complètement folle. Tous les espoirs sont permis. On a notre chance. En tous les cas, moi j’y crois ! », a assuré le Trinitain qui continue de mettre son adversaire sous pression.

Après avoir réalisé un très joli coup en empannant un peu dans le nord de son rival hier, Erwan joue la carte psychologique, ce samedi. « Je vais envoyer une petite vidéo à Quentin. Un petit teaser, pour rigoler, parce qu’on est aussi là pour ça ! », a indiqué le navigateur, manifestement en grande forme. « Je n’ai pas eu de grains la nuit dernière. J’en ai profité pour dormir un peu. Je vais continuer de me reposer aujourd’hui pour vraiment être à l’attaque la nuit prochaine », a ajouté Erwan qui pousse aussi fort que possible et continue d’ajuster au mieux son atterrissage sur la Guadeloupe.

« Le vent est a priori un peu plus gauche que prévu. Il y a donc encore quelques empannages à placer. C’est un peu tactique mais Erwan gère bien l’histoire. Il est dans de bonnes dispositions pour ce rush final. Mentalement, il a clairement l’ascendant sur Quentin », a assuré Yann Eliès qui l’a accompagné tout au long de la course au cœur de la cellule routage et performance du team. « A présent, c’est Jean-Yves Bernot qui prend le relai. Tout va se jouer sur les 60 derniers milles autour de l’île Papillon et Erwan à toutes ses chances de signer le doublé ». Le suspense reste donc entier. GO ERWAN !

Source : service presse

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Route du Rhum. Problème de foil pour Boris Herrmann

Boris Herrmann, skipper de l’IMOCA Malizia – Seaexplorer a découvert un problème technique au niveau de la cale de foil de son bateau lors du 10e jour de course. Le marin est déterminé à continuer la course jusqu’à la ligne d’arrivée. Ayant décidé avec son équipe de ne plus utiliser ses foils, il naviguera cependant de manière moins compétitive.

Ce vendredi, Boris Herrmann, skipper de Team Malizia, a découvert un problème avec la cale de foil à bord de son voilier Malizia – Seaexplorer qui le contraint à poursuivre la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 sans utiliser ses foils.
À l’intérieur du puit de foil tribord, trois boulons métalliques qui maintiennent ensemble le haut de la cale de foil ont commencé à se déformer et à se désolidariser. Comme le skipper ne peut pas effectuer cette réparation seul et en mer, il a décidé avec son équipe de ne pas risquer de causer des dommages supplémentaires, et d’ainsi ne plus utiliser les foils du bateau jusqu’à ce qu’il franchisse la ligne d’arrivée. Boris Herrmann est déterminé à terminer la course ce qu’il fera donc à un rythme plus lent.
Évidemment, c’est décevant de ne plus être en mode de course mais le moral est bon car je vais finir la régate, être un concurrent au classement final et me qualifier ainsi pour le Vendée Globe 2024-25, qui est notre objectif ultime. Trouver ces problèmes fait partie du jeu lorsqu’on construit un nouveau bateau et qu’on le fiabilise. L’équipe et moi-même sommes plutôt content d’avoir trouvé le problème maintenant et non pas plus tard, ou pendant The Ocean Race par exemple. Nous avons construit un beau bateau qui a jusqu’à présent montré de très bonnes performances, avec des surfs à 27 nœuds et des vitesses moyennes de 20 nœuds, ce qui n’était pas possible avec notre bateau précédent dans ces conditions de mer. En tant qu’équipe, nous allons profiter du reste de la traversée de l’Atlantique et continuer à partager cette aventure. Je vais naviguer les 700 derniers milles aussi efficacement que possible sans utiliser les foils, presque comme un ancien bateau !

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