Gilles Lamiré aura bouclé sa première Route du Rhum après 21 jours 10h 58 min et 50 sec de course soit 13 jours 17h 39 min et 44 sec après Lionel Lemonchois. Sa vitesse moyenne : 6,88 nœuds. " J’en ai bavé avec le petit temps. J’ai attendu le vent pendant cinq jours. La nuit dernière, quand il est enfin rentré, ça a été la délivrance. Je suis content d’être arrivé. Même si c’est un peu après les autres, je suis arrivé… C’était ma première course, j’ai beaucoup appris. Mon plus gros souvenir sur cette Route du Rhum restera le passage des écluses à Saint-Malo. C’était fabuleux, ça m’a vraiment marqué. L’arrivée aussi sera probablement un grand moment. J’attends de voir les heures qui viennent…"Source Route du Rhum
Alinghi s´entraîne à Dubaï
«Nous sommes ici afin de continuer à développer nos bateaux, nous allons donc encore faire du testing, mais aussi nous entraîner en condition de régates, il y aura par conséquent plus de compétitions» a déclaré Brad Butterworth, le skipper de l’équipe, lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Dubai International Marine Club (DIMC). Cet événement marque le début de la saison d’entraînement d’hiver pour l’équipe Suisse qui a maintenant fini son installation à terre et va passer à la phase de test à deux bateaux et à l’entraînement en équipage.
Au cours de l’hiver, “Nous passerons du testing à l’entraînement en condition de régate » explique Butterworth, en ajoutant un mot sur le choix de Dubai comme destination: « Les conditions météo sont les raisons qui nous ont poussés à venir, elles reproduisent presque exactement celles rencontrées au mois de juin à Valencia, Espagne, période à laquelle se déroulera le Match de l’America’s Cup l’année prochaine. » Les conditions météo associé au fait que le DIMC ait délivré un bon support logistique ont fait de ce grand déménagement une opération sans anicroches, Grant Simmer, directeur général et coordinateur du design d’Alinghi commente : Dubai International Marine Club est un excellent hôte pour nous. Il nous accueille très bien et a aussi les ressources et les moyens nécessaires pour travailler avec une équipe de l’envergure d’Alinghi.
Le cargo de 3’500 tonnes est parti de Valencia le 23 octobre dernier et a traversé le Canal de Suez pour la Mer Rouge, puis le Golfe Persique à travers le détroit de Hormuz pour arriver quelques 18 jours et 4’600 miles nautiques plus tard à Jebel Ali, le port de Dubai. L’équipe à terre a ensuite déchargé le navire et installé ses quartiers au Dubai International Marine Club, avec un hangar à bateaux, une voilerie, 10 containers servant d’ateliers, les deux Class America, les mâts, les quilles, pas moins de 65 voiles et tout le reste du matériel permettant aux bateaux de naviguer quotidiennement. Puis il a fallu transporter les membres de l’équipe de l’Europe à Dubai, cette opération a été menée par Swiss International Air Lines, le tout récent partenaire officiel d’Alinghi. Leur excellent service a déjà acheminé environ 60 personnes à Dubai, soit la moitié de l’équipe de l’America’s Cup, incluant l’équipe navigante, des designers et membres de l’équipe à terre.
Leurs jours commencent tôt, dès 7h00 entraînement physique pour les marins, pendant que l’équipe à terre prépare les bateaux de course pour un départ à la mi-journée ; ceci afin que l’équipe navigante puisse tester et s’entraîner jusqu’à la nuit tombante soit vers environ 17h30. Le programme général est établi sur 6 jours, 5 jours de testing et 1 jour d’entraînement à la régate.
Alinghi sera à Dubai jusqu’à fin Février, date à laquelle l’équipe reviendra à Valencia afin de continuer sa préparation pour le Match de l’America’s Cup qui aura lieu du 23 juin au 7 juillet.
Source Alinghi
Le Sud, le Grand
A 900 milles sous le cap de Bonne Espérance, alors que l’étrave de CHEMINEES POUJOULAT s’apprête à labourer l’Océan Indien en début de soirée, Bernard Stamm se fait bousculer à des vitesses folles. Sous les regards des premiers albatros Stamm continue de donner un rythme soutenu à la VELUX 5 OCEANS. « Maintenant, il fait vraiment froid. Le ciel est gris, il gèle et tout prend plus de temps ». Le temps d’aller vite et d’engloutir les milles à plus de 17 nœuds de moyenne.
Derrière, à 730 milles, Alex Thomson, HUGO BOSS, cumule lui aussi les excès de vitesse. Flashé hier, à plus de 25 nœuds, le leader de la course avoue être accro à l’adrénaline, parfois au détriment de la sécurité. « J’ai l’impression d’être dans une voiture de rallye qui dérape, accélère et freine brutalement… très brutalement, souligne Alex. Hier, je me suis tout de même obligé à lever le pied. Ces bateaux sont surprenants. C’est fou de naviguer dans ces conditions à plus de 20 nœuds. Je suis aussi admiratif envers le matériel. Mes pilotes sont aussi bons qu’un barreur. D’ailleurs je ne serais pas surpris de recevoir rapidement ma lettre de licenciement de la part de mon fournisseur ! »
75 milles derrière le fougueux skipper, Mike Golding se fait silencieux et travaille à rapprocher ECOVER d’HUGO BOSS.
Dans la foulée des deux Britanniques, Kojiro Shiraishi, SPIRIT OF YUKOH, se fait lui aussi malmener. « Ce matin j’avais 30 nœuds de vent. C’était impossible de rouler mon Code 5 pour pouvoir l’affaler. En ce moment je navigue sous grand-voile deux ris et solent à plus de 20 nœuds de moyenne ! Les vagues sont énormes et quand je surf, le bruit est surprenant. Quand je prends un surf cela commence par un sifflement, « phewwww », ensuite vient un « donn, donnn, doh doohh dooohh » quand je descends la vague à plus de 20 noeuds, avant de finir avec un énorme « dobahhhhh » quand mon étrave percute la vague suivante… »
Plus loin, plus haut, au Nord, sous d’autres latitudes l’ambiance est bien différente. Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, navigue dans une mer plus maniable et dans un vent plus soutenu depuis dimanche. Le doyen de la course avoue vivre au « rythme tropical ». « Je commence ma journée très tôt, lorsqu’il fait encore frais, confie le doyen de la course. A moins d’y être obligé, je ne sors pas aux heures chaudes. Je passe mes après-midi à l’abri du soleil, à somnoler ou à bouquiner… »
Parions que là-bas, dans le Sud, Stamm, Thomson, Golding et Shiraishi échangeraient bien avec Sir Robin quelques nœuds de vent contre des degrés Celsius…
Source Velux 5 Oceans
Bataille rangée en Class 40
Une heure plus tard, Gilles Lamiré (Madinina), dernier concurrent en Multi 60 ORMA, bouclait à son tour sa première Route du Rhum tandis que Roger Langevin sur Négocéane, terminait 5e des multicoques de Classe 2 ce matin. Le prochain solitaire attendu en Guadeloupe est le local de l’épreuve, Philippe Fiston. Le skipper d’Adriana Karembeu Paris, 10e et dernier Mono 60 IMOCA, devrait pointer son étrave en milieu d’après-midi (heure locale) au large de Pointe-à-Pitre. Par contre le suspens reste entier du côté des monocoques 40 pieds. Un petit groupe de six bateaux est à la lutte pour la quatrième place. La régate au contact va vraisemblablement débuter à la Tête à l’Anglais et elle promet d’ors et déjà être belle jusqu’à l’arrivée !
Ian Munslow complète le podium en Class’40
L’irlandais a franchi la ligne d’arrivée hier soir à 22h 47 min 31 sec, heure de Paris, après 21 jours 9h 45 min et 31 sec de course à la vitesse moyenne de 6,89 nœuds. Pour sa première participation, Ian Munslows termine 3e de sa catégorie, 2 jours 23h 24 min et 13 sec après le vainqueur, le Britannique Phil Sharp. " Je suis très content. Les dernières heures en mer ont été difficiles. Sous le vent de l’île notamment, ça a été un véritable casse-tête : je suis resté planté pendant des heures et quand une risée rentrait, le bateau faisait des tours sur lui-même. C’était catastrophique ! Mais me voilà maintenant arrivé à Pointe-à-Pitre. Je suis ravi de terminer cette course en troisième position derrière quelqu’un comme Gildas Morvan. Pour moi, c’est très valorisant. Selon moi, la Route du Rhum représente la plus grande et la plus compétitive des courses en solitaire. Lors de dernier départ, en 2002, j’étais spectateur et j’espérais pourvoir un jour faire partie des concurrents. Non seulement j’ai bouclé ma transat mais en plus je monte sur le podium. C’est fantastique ! "
Une 4e place disputée
Derrière, un petit groupe de six bateaux est à la lutte pour la quatrième place. Guillaume Voizard, Dominic Vittet, Yvan Noblet, Damien Grimont, Philippe Legros et Olivier Rabine se tiennent en moins de 50 milles. Quand on sait les surprises que réserve le tour de la Guadeloupe, il est donc particulièrement difficile d’établir des pronostics. Seule certitude, les cinq solitaires sont tous des spécialistes de la régate au contact régatiers et les derniers milles risquent d’être intenses. " J’ai eu la chance de m’échapper du groupe cette nuit. Résultat, j’ai un petit matelas d’avance pour attaquer le tour de la Guadeloupe. Je ne regarde pas trop dans le rétroviseur, je me concentre sur ma route pour avancer au plus vite. Je ne vais pas trop m’éloigner de la côte pour ne pas laisser l’opportunité à certains de passer entre elle et moi ", lâchait Guillaume Voizard (Le Comptoir Immobilier) ce midi lors de la vacation. " C’est la dernière ligne droite. Je pense que la régate va vraiment débuter à Basse-Terre. Ca promet d’être marrant. On va vraisemblablement arriver de nuit. Il y aura forcément des coups de mistoufle. Il faudra sûrement tenter une option à un moment ou un autre car on ne pourra pas naviguer à vue. Le marquage sera difficile, il faudra donc y aller à fond " expliquait de son côté Olivier Rabine (IXSEA). Gêné par la panne de son pilote, il pourrait bien être handicapé pour cette lutte finale tout comme Damien Grimont sur Chocolats Monbana qui n’a plus ni génois ni gennaker. La situation pourrait néanmoins bien tourner à l’avantage pour Philippe Legros. Le skipper de Côtes d’Armor – Pierres et Mer bénéficie d’un bonus de 20 heures en conséquence de son déroutage pour le sauvetage de Charlie Capelle qui avait chaviré au large du cap Finisterre. " Je vais en effet prendre moins de risques car cette avance théorique me donne une petite marge de sécurité par rapport aux autres mais on sait que tout peut se passer dans le sud de la Guadeloupe " a rappelé Legros. Le suspens reste donc entier…
Source Route du Rhum
Deuxième place pour Gildas Morvan en Class 40
Dès la ligne coupée, Gildas accueillait à son bord celles qui sont désormais ses complices, Jeanne
Grégoire et Samantha Davies, ses deux anges gardiens, ses « routeuses » sur cette Transat. Mais avant le plaisir des retrouvailles, il aura fallu au marin de Landéda en passer par toutes les palettes de la météo atlantique. Retour sur une belle route entre la Bretagne et les Antilles…*
Il y a d’abord eu un départ prudent au large de Saint-Malo le 29 octobre dernier, dans un temps de demoiselles. A la barre d’Oyster Funds, Gildas avait peu navigué mais le figariste ne partait pas en mer inconnue. Très vite la météo aura donné le ton et imposé son rythme, n’épargnant pas les marins. Des surfs endiablés, des vitesses impressionnantes… tous les ingrédients étaient là pour le baptême du feu du Grand Gildas !
Celui-ci se portait très vite aux avant-postes de la flotte. Animateur incontestable dans cette Class 40, un temps à la lutte avec son adversaire annoncé, Dominic Vittet qui prenait la voie du sud, le skipper d’Oyster Funds privilégiait le Nord-Ouest après les Açores et mettait fin au duel. Le finistérien s’emparait alors du commandement d’une troupe partagée entre deux options. Mais alors qu’il semblait bien installé sur son fauteuil de leader, la menace planait au Nord et s’incarnait dans l’étonnant britannique Phil Sharp, que le figariste ne tardait pas à rebaptiser le « Requin ».
Le 6 novembre dernier, Sharp, à la barre du même Pogo 40 que Gildas, lui ravissait la tête pour ne plus jamais la lâcher et conclure par une superbe victoire il y a 24 heures.
Gildas Morvan offre donc à Oyster Funds une deuxième place en Class 40 dans la première édition de la Route du Rhum — La Banque Postale qui ouvrait ses rangs à cette catégorie nouvelle. Lui qui annonçait à Saint-Malo briguer un podium rempli donc le contrat qu’il s’était fixé au départ.
Le 25 mars prochain, il retrouvera ses camarades de la Classe Figaro Bénéteau pour le Trophée BPE entre Belle-Ile-en-Mer et Marie Galante à la barre de son Cercle Vert. Une chose est sûre, sa première Route du Rhum a achevé de le rendre amoureux du large, et s’il attend la prochaine Transat avec impatience, il endosserait volontiers le ciré de circumnavigateur dans un avenir proche…
Les commentaires de Gildas Morvan à son arrivée à Point-à-Pitre :
« L’arrivée a été un peu galère. Le vent n’a pas arrêté de jouer entre la pétole et des retours fracassants. Je suis content d’être arrivé même si j’ai passé de très bons moments en mer. L’objectif est rempli avec cette deuxième place d’autant que je ne connaissais pas bien le bateau avant de partir. Je n’avais jamais navigué au portant dans de grosses conditions. J’avais une saison de Figaro Bénéteau dans les jambes, une Transat AG2R mais je voulais vraiment être au rendez-vous de cette Route du Rhum. La victoire s’est jouée à peu. Avec les filles, nous avons fait notre route et nous avons bien joué depuis le début de cette course. Phil Sharp est parti plus au Nord que moi et il a filé à l’anglaise ! C’est toujours difficile de gérer, de contrôler quand on est en tête. Mais je n’ai aucun regret. La leçon à en tirer est peut être qu’il aurait fallu être plus agressif mais globalement je n’ai fait que des bons coups stratégiques tout en préservant le matériel.C’était une course magnifique avec toutes les conditions et je suis très heureux d’avoir pu la disputer. Maintenant je vais être obligé d’y revenir dans quatre ans pour la gagner. C’est une bonne excuse !!!
L´Union Jack flotte sur la Class 40´
" Phil Sharp, je le connais du circuit Mini, et c’est quelqu’un qu’il va falloir surveiller de près. Il aime bien les options extrêmes et c’est un gagneur ! ", prévenait Yvan Noblet (Appart’City) avant le départ à Saint-Malo. Dans les pronostics pourtant, c’était systématiquement les noms de Gildas Morvan, Dominic Vittet ou encore Damien Grimont qui revenaient. Malgré tout, Sharp n’a rien d’un inconnu. Certes, il n’a pas l’expérience des skippers précédemment cités – et pour cause, il n’a que 25 ans ! – mais il a fait ses armes sur le circuit Mini où il a prouvé à maintes reprises son talent. Lors de sa première transatlantique en solitaire, la Mini 6.50 2005, il termine à une belle 4e place. Une jolie performance décrochée à l’issue d’une option extrême au nord ouest. Et voilà qu’il refait le coup – et quel coup ! – lors de cette Route du Rhum 2006. C’était le 6 novembre dernier. Au pointage de 8 heures, le requin (surnom donné par Gildas Morvan à Phil lors des vacations : Sharp/Shark), s’empare des commandes de la course. " Il a du cran l’Anglais d’être parti au nord ouest parce là-haut, il y a franchement baston ", avait alors lâché Gery Trentesaux (Guyader L’Esprit de la Mer). Du cran mais aussi du talent car il s’est copieusement fait secoué : ‘ J’ai pris 60 noeuds ! C’était dément. Je me suis fait une belle frayeur en partant au tas et en plus j’ai explosé mon gennak " avait expliqué Phil Sharp. Ca a été dur mais ça a payé. Au lendemain de cette tempête, le Britannique compte plus de 130 milles d’avance sur Gildas Morvan (Oyster Funds). Ce dernier a pourtant cravaché ensuite pour revenir au contact au point de réduire son retard à 76 milles après 48 heures. Mais Sharp a persisté au nord alors que le Finistérien a voulu contrôler ses adversaires plus au sud. Total, philsharpracing.com a lentement mais sûrement grappillé des milles chaque jour qui a suivi. Au pointage de 16 heures ce jeudi, Morvan était relégué à plus de 150 milles derrière lui. Phil Sharp a fait une belle course. A aucun moment il n’a flanché malgré la cadence infernale menée par les grands spécialistes du Figaro. Il remporte de la plus belle des manières sa première transat en solo et n’a, sans aucun doute, pas fini de faire parler de lui !
Phil Sharp en bref…
Phil Sharp est né le 11 mai 1981 à Jersey. Diplômé de l’Imperial College de Londres en ingénierie mécanique, il fait partie de la nouvelle vague des skippers venus d’Ouest-Manche. Obstiné et talentueux, le jeune homme est également ambitieux. Inspiré par Ellen MacArthur mais aussi Pete Goss, il souhaite être le premier Britannique à remporter le Vendée Globe. Depuis son plus jeune âge, il navigue avec ses parents à bord du bateau familial. " C’était souvent long et ennuyeux " a t-il avoué. Ensuite, il régate en dériveur alors qu’il est au lycée et fait ses armes sur le circuit Mini, en Angleterre et en France. Dans la foulée, il monte son projet 40 pieds, " un bon tremplin pour le Vendée ". Inscrit à la dernière minute dans cette 8e Route du Rhum – La Banque Postale, il s’élance sans sponsor à la barre d’un Pogo mais pas question pour lui de faire de la figuration : " un podium, ce serait une immense satisfaction ". Le contrat est rempli. Au delà des espérances, et c’est tant mieux…
Source Route du Rhum
Bernard Stamm aux portes du grand sud…
Alors que Bernard Stamm allonge la foulée, Mike Golding et Kojiro Shiraishi, peinent à se dépêtrer de l’Anticyclone qui avait ralenti Cheminées Poujoulat avant hier. Ce soir, Stamm marche à plus de 12 nœuds, à 858 milles de son poursuivant immédiat, qui lui avance à un " petit " six nœuds. L’écart est confortable et le skipper de Cheminées Poujoulat devrait encore l’accentuer dans les heures à venir.
" Je suis toujours sous l’influence de ce fameux anticyclone, précise Bernard. C’est pas fini ce bazar, j’ai encore une petite dorsale à passer. Mais dès demain je vais attraper le vent du Sud. Pour le moment je navigue au bon plein dans 20 nœuds de vent. La mer est un peu bizarre, elle ne correspond pas au vent.. J’ai une très grosse houle d’Ouest hachée par les vagues crées par le vent. Là, ça va bien, et normalement cela devrait adonner et je pourrai ouvrir les voiles et faire de la vitesse dès demain matin."
La vitesse augmente en même temps que le chiffre des latitudes sur le GPS de Bernard. Pour le moment, Cheminées Poujoulat navigue par 35° degrés Sud. " Habituellement, le Grand Sud est plutôt un coin où que j’aime bien. Mais cette fois-ci j’ai quelques craintes. En faisant mon sac à la va-vite, j’ai oublié d’y mettre des fourrures polaires. Je n’ais pas de polaire pour le haut. J’ai un juste un bas de polaire. Cela risque d’être un peu sport, et du coup je crains un peu la température. "
Actuellement Cheminées Poujoulat navigue à la latitude de Cape Town (Afrique du Sud), en plein printemps austral, et mis à part des petits matins frisquets, la température est plutôt clémente. Il fait encore bon, mais les premiers prémices du Grand Sud sont déjà là, même si Bernard n’a pas encore croisé son copain Al, l’albatros. Un rendez-vous qui ne saurait tarder…
CHN95, de Dong Guan à Valencia
CHN95 a été présenté mardi 14 novembre à la presse et aux sponsors de China Team à Dong Guan, en présence de Franck PONG (Président d´honneur de China Team), WANG Chaoyong, (Président de China Team), Luc GELLUSSEAU (Chief operations manager), Xavier de LESQUEN (Directeur exécutif) et Pierre MAS (Skipper).
CHN95 est le premier Class America jamais construit sur le sol chinois. Dessiné et conçu par le China Design Team, composé de Daniel Andrieu, Hervé Devaux et Philippe Pallu de la Barrière, il a été construit à Dong Guan par McConaghy International.
McConaghy International est une joint-venture entre le chantier australien McConaghy et la société chinoise Jin Li, spécialisée dans les constructions de pièces en carbone. Ensemble, ces deux entreprises ont mis en place en Chine le premier site de construction de bateaux en composite carbone. CHN95 est la toute première unité à sortir de l’usine de Dong Guan.
Il sera transporté par bateau pour arriver à Valencia mi-décembre, où il sera peint et préparé pour naviguer début février. CHN95 représentera la Chine pour la 32éme America’s Cup, à partir d’avril 2007 à Valencia, Espagne.
“Pour la première fois dans l’histoire du sport et du nautisme, un bateau de course construit en Chine va représenter notre pays dans la plus grande et la plus prestigieuse compétition de voile. Je souhaite à tout l’équipe de la réussite et du bon vent pour la 32ème America’s Cup", a déclaré Franck PONG, Président d’honneur de China Team.
Pour WANG Chaoyong, Président de China Team,
" la construction de CHN95 représente un nouvel événement historique dans le développement de la voile chinoise. Ce n’est pas seulement le premier Class America « made in China », c’est aussi le résultat d’une parfaite combinaison entre courage, passion, technologie, innovation et esprit d’équipe. CHN95 va sans nul doute contribuer aux succès futurs de China Team !"
Pour Luc GELLUSSEAU,
"le travail fourni par le chantier a été de première qualité. La construction continuera à Valencia après son départ de Chine. La coque est l’élément central, mais il reste maintenant un énorme travail à fournir pour qu’elle puisse toucher l’eau. Une fois arrivée mi-décembre, elle sera peinte aux couleurs de China Team avant de rejoindre la base, où l’équipe technique l’attend avec impatience. Il faudra alors monter les circuits hydraulique et électronique, le gréement, l’accastillage, la quille, le mât, etc., pour que CHN95 puisse tirer ses premiers bords début février. Un véritable puzzle, de 3000 pièces !"
La Chronique de Capian : week-End aux Baléares, tout compris.
De fait, la première nuit j’étais content d’être aux avants postes à surveiller le feu de mât des protos qui rétrécissaient par l’avant pas si vite que je ne le craignais, au coude à coude avec mes adversaires et voyant les feux verts de nos poursuivants directs faiblissaient peu à peu sous le vent. TOP ! Le tour de Minorque se passera en chevaux de bois, sans gros changements. Approchant du dernier cap je vois les 2 bateaux juste devant moi (un proto et le premier série) virer à 90° de la route. Incrédule, je saute sur la carte. J’étais persuadé que c’était franc par là ! C’est quand même avec la tête penchée sur la carte que j’ai compris quand j’ai senti le bateau abattre et ralentir franchement. Première réaction : … ce pilote ! Je sors la tête. Et bien non, c’était pas lui (cette fois) mais un véritable trou de vent, dans lequel mes collègues étaient tombés et qui me happait à mon tour. Et nous scotchera pour un bon moment !
Bien sûr, toute la meute en arrivant sur nous qui faseyons mollement, ne se fera pas prendre…et plusieurs concurrents commenceront à s’échapper sous spi sous le vent avant qu’on n’en sorte nous mêmes. Tout est à refaire. Restons cool, restons cool. De toute façon, à ma météo, ça doit rentrer et refuser ensuite donc tous ceux qui sont partis dessous sont morts. En théorie. En pratique, c’est effectivement rentré jusque 25 nœuds, façon piscine à vagues vidangée directement dans les bottes via la salopette. Et je suis scrupuleusement resté sur la route, à réguler à la GV toute la dernière nuit. Sauf 20 minutes de sieste quand j’y voyais plus clair. Je vous vois d’ici: 300 milles, c’est cool pas besoin de dormir! Eh bien, durant cette course justement, un concurrent nous a prouvé qu’avec l’aide d’un ou deux soucis électriques vous clouant au timon, on peut aisément se mettre dans le rouge au niveau lucidité en même pas 300 milles, si, si. Il a quand même eu des hallucinations lui faisant "voir", dans le désordre, une tornade qui l’a décidé à passer sous tourmentin et un proto, couché mat dans l’eau! Bon camarade, il a donc fait demi tour et prévenu le comité alors que (en réalité dans 10 noeuds d’air) ledit proto se barrait tranquillement tout dessus .
J’étais sur la route donc, et sans gennak pour rester haut puisque ça devait refuser. ça devait. Le temps du verbe est le bon, parce que ça n’a pas refusé, mais pas d’un poil. Moralité : je vois le soleil se lever en me disant que ceux qui ont abattu sous gennak ont dû faire le trou. Et en parlant de trou, c’est à nouveau scotchage complet à la dernière marque au petit matin. Juste entre les deux flux, permettant encore de revenir par l’arrière et avec ceux qui ont abattu qui passent en longeant la côte … Cela se finira en match race, avec un bateau – revenu de l’arrière justement – qui finalement ne passera pas. Ce sera donc une 4ème place pour nous. Avec des regrets pour cette dernière nuit mais content de m’être constamment battu dans la tête de la course. J’étais capable de cela en double, je pense que les Açores m’ont fait du bien pour le solo. Un peu comme le passage d’un cap. Remarquez, 3000 milles qui m’auraient rien apporté, je serais vraiment un cornichon !
Matthieu Girolet
Les arrivées s´enchainent…
Les vitesses et le moral des 36 concurrents en mer sont au plus bas. Après les records de vitesse des trimarans de 60 pieds, ce sont les records de lenteur qui sont régulièrement battus. 38 milles en 24 heures pour le plus lent ! La faute à une situation météo assez exceptionnelle où les alizés brillent par leur absence.
Monocoques classe 2 : Servane Escoffier
Elle est arrivée à petite vitesse. Tout doucement. Heureuse. Comme tous ses amis, ses partenaires et sa famille. La famille Escoffier est à nouveau au complet. Après Franck-Yves et son fils Loïc, c’est au tour de sa nièce Servane de rejoindre la Guadeloupe en décrochant une place d’honneur. Deuxième des monocoques de classe 2, Servane a réalisé une superbe course, menant les deux premiers jours, puis mettant une pression constante sur le vainqueur final, l’Américain Kip Stone. Restent en mer Luc Coquelin (Cap Guadeloupe 971) et Denis Douillez (AOI Solidarité Dentaire Internationale), respectivement à 386 et 870 milles de l’arrivée.
Monocoques Imoca
Il ne reste plus que Philippe Fiston (Adriana Karembeu Paris) en mer depuis l’arrivée la nuit dernière du neuvième concurrent, Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve Basse-Normandie). Fiston n’est pas attendu avant au moins dimanche ou lundi, voire plus si le vent tarde encore à rentrer.
Monocoques Classe 1
Le chassé-croisé continue entre Pierre-Yves Guennec (Jeunes Dirigeants) et Philippe Chevallier (Antilles-Sails.com). Aujourd’hui, c’est au tour de Philippe de reprendre les commandes de la course avec 23 milles d’avance, à moins de 700 milles de l’arrivée.
Classe 40 : Gildas Morvan en route pour la seconde place
" C’est incroyable ! Franchir la ligne d’arrivée en vainqueur de cette course mythique, c’est tout simplement génial. C’est un rêve qui se réalise. Forcément, c’est beaucoup d’émotions… Avec Gildas Morvan, on s’est bien bagarré. Il m’a obligé à donner le meilleur de moi-même et à mener la course à un train d’enfer ! ", lâchait Phil Sharp (philsaharpracing.com), beau vainqueur de cette 8e édition de la Route du Rhum – La Banque Postale en Class’40, quelques minutes après son arrivée. Au final, c’est pourtant près de 24 heures qui vont séparer Sharp et Morvan. Le Finistérien devrait arriver à Pointe-à-Pitre en fin d’après-midi (dans la nuit en France) et prendre ainsi la deuxième place dans la catégorie des monocoques 40 pieds après un peu plus de 19 jours de mer. " Les derniers milles sont les plus difficiles. Cette nuit, c’était pas trop mal mais aujourd’hui, ce n’est vraiment pas fabuleux. J’essaye de faire au plus court mais un finish dans la pétole, c’est un peu dur… " lâchait Gildas Morvan ce matin, à la vacation. Le tour de la Guadeloupe est en effet un peu laborieux pour le skipper d’Oyster Funds, qui progresse actuellement vers la ligne d’arrivée à moins de deux noeuds : " Elle a été longue cette transat. On a connu des moments difficiles, notamment dans la pétole de ces derniers jours mais maintenant que j’en vois le bout, je ne pense plus qu’aux bons souvenirs, poursuivait Morvan. Mon objectif était le podium. Le contrat est rempli. Une deuxième place, c’est toujours positif d’autant que j’ai régulièrement été dans les bons coups ".


















