Sous trois ris dans la grand-voile et ORC devant, liston dans l’eau, Bernard se fait secouer dans 40 nœuds de vent, à moins de 500 milles du célèbre cap. Le Horn, véritable porte de sortie du Grand Sud, s’apprête donc une nouvelle fois à saluer à sa manière la confortable avance de Bernard Stamm. Une avance qualifiée de « sacrée tartine » lors d’une vacation hachée entre Bernard et Lionel Lemonchois, vainqueur de la dernière édition de la Route du Rhum – La Banque Postale, en multicoque.
1 700 milles derrière le leader, Kojiro Shiraishi, SPIRIT OF YUKOH, est piégé dans une zone de petit temps. Le skipper Japonais progressent dans le brouillard vers la deuxième « porte des glaces », marque de parcours a respecter obligatoirement dans cette deuxième étape de ce tour du monde en solitaire avec escales. « Il y a beaucoup de brouillard. La visibilité est tombée sous les 200 mètres. La température de l’eau de mer a elle aussi chuté sous les 6 degrés. Pour le moment aucune glace n’a été signalée, mais il va être temps de faire route au Nord. »
Coincé dans la pétole, les journées sont longues pour Kojiro. « Je passe mon temps à changer de voile d’avant, du génois au code 5, pour grappiller quelques nœuds, souvent en vain. » A l’arrière de la flotte, à 2 800 milles du leader, Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, Graham Dalton, A SOUTHERN MAN – AGD et Unai Basurko, PAKEA font le dos rond dans des conditions météo là aussi musclées. D’autant que RKJ a toujours des problèmes de connexion. « Sans fichiers météo fiables et précis, c’est très compliqué de mettre en place une stratégie de course. » Les trois skipper, qui naviguent dans un mouchoir de poche, s’attendent à rencontrer de l’air et à être une nouvelle fois malmenés par les conditions météo éprouvantes du Grand Sud.
Les épreuves de cette 4e journée des UBS Dubai Defender Trials se sont courues dans 8 à 10 noeuds de vent. Lors de la première course, Peter Holmberg vole le départ : "c’était une grosse erreur de ma part, explique t’il. J’avais gagné le départ et je me suis montré un peu trop gourmant. J’avais en fait tendu un piège à mon adversaire et je n’avais pas assez de vitesse. Il est arrivé et m’a poussé sur la ligne". Ed Baird termine finalement ce parcours banane avec 59 secondes d’avance et revient à un point de Peter Holmberg, 2 contre 3. Dans la course 6, la dernière du Round 1, Ed Baird et Peter Holmberg sont à égalité au départ et tirent tous deux un long bord bâbord amures. Au premier croisement, SUI91 compte un léger avantage, qu’il parvient à maintenir à la bouée au vent et jusqu’à la ligne d’arrivée, qu’il franchit avec 37 secondes d’avance. "Tout le monde s’est vu rappelé aujourd’hui que pour réussir, il faut faire et refaire convenablement les choses les plus simples, retient Ed Baird de ce 1er Round. À chaque fois que l’équipe doit courir une épreuve décisive, ce sont les choses les plus simples qui l’emportent". "Nous avons beaucoup navigué ensemble ces derniers mois, commente le skipper et tacticien Brad Butterworth, et nous pouvons noter une nette amélioration dans le niveau des équipiers et dans la façon dont nous menons les bateaux. Dans ce type de régate, il y a un vainqueur ou un perdant et cela met beaucoup plus de pression sur l’équipage. Nous essayons de simuler une Louis Vuitton Cup et c’est le mieux que nous puissions faire. Je pense que nous obtenons le résultat escompté et j’attends avec impatience la prochaine course".
C’est un travail pointu et délicat auquel se consacre Bernard Stamm actuellement. Cheminées Poujoulat navigue à un peu plus de 700 milles du Cap Horn, en jouant avec le centre d’une dépression. En 10 heures, le baromètre a chuté de 1050 à 980 hPa et c’est l’œil rivé sur ce dernier que Bernard Stamm trace sa route. Explication : «Je suis dans une dépression qui avance un peu plus vite que moi, il faut que je joue avec son centre et que je reste du bon côté pour garder du portant. Pour cela, je fais pas mal de manœuvres et je surveille la pression. Si je me plante, je prendrai 55 nœuds dans le nez et là, j’ai 30 nœuds portants. Pour l’instant c’est pas mal, mon baromètre est bien calibré, les indications qu’il me donne correspondent aux prévisions que j’avais. A cet endroit c’était 986,43 hPa de prévus et ça correspond pile poil. C’est un motif de satisfaction. » S’en suit un cours de navigation tactique et pointue, quasiment incompréhensible pour les terriens. Stamm connaît son affaire c’est indéniable. « Si tu n’anticipes pas, tu subis. Il faut que je me positionne bien pour avoir le meilleur angle possible quand la dépression sera passée. C’est mon boulot à plein temps actuellement ».
Une grande partie de l’échelle Beaufort a été passée en revue au cours de ces quatre jours, offrant aux 122 équipages engagés la possibilité d’afficher leurs talents dans tous les types de temps. Cette première partie de la Primo Cup – Trophée Credit Suisse constitue d’emblée une épreuve de référence, tant sur la qualité et le haut niveau de compétition, que sur les conditions météo rencontrées à Monaco au cœur de l’hiver.
Sans anticiper sur le déroulement des épreuves programmées pour le week-end prochain, rassemblant les Melges 24, Bénéteau 25, Mumm 30, First 40.7, Smeralda 888 et H22, il est acquis que cette 23ème édition entrera dans les annales, de l’avis même des concurrents présents ce week-end à Monaco. La stabilité du vent en direction a permis au comité de course d’enchaîner les départs sans avoir à déplacer les bouées et de proposer des parcours de distances variées en fonction des conditions. Huit manches au total ont pu être courues pour cette édition programmée pour la première fois sur quatre jours pour les Dragon et Laser SB3.
Dans chaque série, les trois marches du podium sont occupées par des régatiers dont la réputation n’est plus à faire et certains sont des habitués des podiums mondiaux ou olympiques comme le double médaillé olympique Ulli Libor, 2ème en Dragon, le suisse Philippe Durr, 2ème en Surprise ou le champion d’Irlande Michael Cotter, vainqueur en Dragon. En Star, Régis Bérenguier finit second derrière l’ukrainien Gureyev qui a créé la sensation de la semaine en dominant outrageusement cette prestigieuse classe. En Laser SB3, Xavier Leclair sur Marçon Yachting monte sur la troisième marche et en J24, c’est le bateau monégasque de Blandine Médecin, mené par les frères Rodelato qui s’impose.
La Primo Cup – Trophée Credit Suisse, seconde partie, reprend dès le vendredi 9 Février et promet d’être tout aussi passionnante. De nombreuses pointures sont attendues : Dimitri Deruelle, Jimmy Pahun, l’italien Nicola Celon, champion du monde en titre en Melges, ainsi que le néo-zélandais Hamish Pepper, champion du monde de Farr 40 2005, à bord du Mumm 30 italien Matrix. A noter également la présence de nombreux équipages étrangers, en provenance des USA, d’Espagne (Bribon le Bénéteau 25), de Russie ou de Croatie.
Revenons sur le déroulement de ce premier acte : La journée de Jeudi a offert des conditions idylliques aux concurrents descendus de régions septentrionales. C’est sous un grand soleil et dans un vent établi à 10 noeuds que se sont déroulées les premières manches rassemblant Laser SB3 et Dragon, permettant aux régatiers de prendre leurs marques et, pour certains de goûter à leur premier bain de soleil de l’année avant le début de la procédure. Ces deux premières manches ont clairement démontré que le niveau dans ces deux séries était particulièrement élevé et la hiérarchie remise en cause à chaque bouée. Star, Surprise et J24 ont fait la connaissance du plan d’eau vendredi dans des conditions beaucoup plus variables, privilégiant les tacticiens aux nerfs d’acier et les régleurs perfectionnistes. Les Dragon et les Laser SB3 ont disputé deux manches ce jour là, les Star, Surprise et J24 n’en disputant qu’une. La journée suivante allait leur permettre d’assouvir leur soif de régate, parfois au delà même de leurs espérances, et le classement provisoire après les deux premiers jours donne une idée assez claire sur les forces en présence, particulièrement en Dragon et en Star. Le président du comité de course, Thierry Leret, a trouvé vendredi les conditions idéales pour satisfaire son appétit de régates. Le vent toujours orienté SW s’est levé discrètement, permettant de donner les premiers départs dans 7 nds de vent, sur une mer plate favorisant les amoureux de la glisse. Les heures suivantes allaient être particulièrement haletantes, voyant les Star et les J24 enchaîner cinq manches, les Dragon, Laser et Surprise n’en courrant que quatre. Cette journée a permis de mettre en valeur les qualités de constance et de régularité, qualités déterminantes pour figurer sur le podium dimanche soir. La cerise sur le gâteau, pour les amateurs de brise musclée, était pour ce matin, avec l’établissement d’un flux d’Est montant à 20 noeuds et levant une mer courte se creusant parfois d’un mètre. Le matériel a un peu souffert, quelques équipiers en Laser ont pris leur premier bain forcé de l’année, et certains ont dû renoncer. Le spectacle était de toute beauté, quelques figures sous spi peu recommandables, mais les Laser ont pu démontrer leur énorme potentiel au largue et les équipiers des Star s’employer sans retenue.
Surprise (37 inscrits) – 8 manches courues – 6 retenues 1 Sky Sweeper (Olivier Legeret) 19 pts SUI 2 Fou du Vent (Philippe Durr) 27 pts SUI 3 St Jacques (Alain Marchand) 29 pts SUI
J24 (18 inscrits) – 8 manches courues – 6 retenues 1 Topo Too (Blandine Medecin) 8 pts MON 2 J Di Quadri (Claudio Buiatti) 12 pts ITA 3 Quick Step (Rydlöf Hahan) 16 pts USA
Star (15 inscrits) – 8 manches courues – 6 retenues 1 Arctur (Vasil Gureyev) 8 pts UKR 2 Etoile de Mai II (Régis Bérenguier) 14 pts FRA (Hyères) 3 Dr Evil (Graham Bailey) 17 pts GBR
La seconde manche courue dans une brise commençant à donner quelques signes de faiblesse confirme la régularité de Mark Rushall qui l’emporte nettement et s’installe ce soir en tête du classement général. Difficile, toutefois de tirer des conclusions concernant la hiérarchie dans cette série au vu du faible écart séparant les dix premiers. Les meilleurs sont toujours devant. Cette lapalissade se vérifie également en Dragon, série dans laquelle se dessine une certaine hiérarchie au terme des quatre premières manches mais le suspense reste entier. Le plan d’eau particulièrement tactique est en effet propice aux bouleversements dans le classement au gré des options, et les bords de portant requièrent une vigilance constante sous peine de sanction immédiate. La deuxième manche a vu trois bateaux se détacher nettement et se marquer jusque sur la ligne d’arrivée. Le Suisse Ulli Libor troisième de la troisième manche remporte la quatrième ; le champion d’Europe, le Danois Peter Johansen, remporte la troisième manche et termine quatrième de la dernière manche du jour, suivi de son compatriote Jesper Bendix. Tant en Dragon qu’en Laser SB3, les anglo-saxons sont nettement majoritaires. En revanche, dans les trois autres séries en course ce week-end, les européens du Sud règnent sans partage, ou presque. En Star, les français et les monégasques mènent le bal et justifient leur statut de favoris. Régis Berenguier, détenteur du trophée Blacky’s Cup s’impose devant l’inépuisable Jacques Puissegur, figure incontournable de la Primo Cup depuis sa première édition. L’Ukrainien Vasil Gureyev prend la troisième place après une régate dominée par ces trois bateaux qui ont entretenu le suspense jusqu’au bout. Les J 24 sont représentés par un panel de régatiers en majorité européenne, hégémonie toutefois contrariée par la présence de régatiers suédois et américains. Le passage à la première bouée au vent confirme le statut de favoris des régatiers de la région, et particulièrement de la principauté : Topo Too, mené par les frères Rodelato l’emporte devant l’italien J di Quadri. La série la plus fournie, pour ce premier week-end, est celle des Surprise, série exclusivement européenne rassemblant 37 participants. De cette flotte très homogène et revenant sur les J24 au passage de la première au vent, deux bateaux se détachent inexorablement au cours de la régate. C’est le Suisse Patrick Richner qui finit par s’imposer devant Arnaud Gavairon. La performance de Neptune, du Cn Marine Toulon, est à souligner ainsi que la 8e place de Lord Jim, barré par Damien Seguin, médaillé d’or aux jeux paralympiques de 2004.
Programme du week-end (sous réserve de modification) – Samedi 3 Février – 10h00 : 1ère manche de la journée pour toutes les séries – Dimanche 4 Février – 10h00 : 1ère manche de la journée pour toutes les séries
Une nouvelle fois, Jean-Pierre Dick et son équipe innovent en grand dans le monde du monocoque 60 pieds. Souvenez-vous ! Pour son premier bateau, l’équipe de Virbac-Paprec avait marqué les esprits avec le premier 60 pieds Open dessiné par le célèbre cabinet d’architecture, Farr Yacht Design. Virbac-Paprec était le premier 60 pieds équipé de ballasts centraux pour augmenter la puissance. Aujourd’hui, les plans Farr se multiplient (Vincent Riou, Jérémie Beyou, Michel Desjoyeaux …) et les ballasts centraux sont devenus incontournables dans la nouvelle génération des monocoques du prochain Vendée Globe.
Paprec-Virbac, le deuxième 60 pieds de Jean-Pierre Dick, sera-t-il aussi précurseur que le premier ? Une chose est sûre, le design team de Paprec-Virbac composé de Luc Bartissol, Loïck Peyron, Nicolas Abiven et de Jean-Pierre Dick a une nouvelle fois innové. Un grand volet articulé (trim tab) occupe toute la partie arrière du bateau sur une longueur de plus d’un mètre. En navigation, le skipper contrôle la montée ou la descente du trim tab pour régler l’assiette du bateau. L’autre innovation extérieure est un rouf coulissant pour se protéger des embruns. A l’intérieur aussi, Paprec-Virbac joue la carte de l’innovation. Mais, concurrence oblige, celles-là resteront secrètes encore quelque temps.
Questions à Jean-Pierre Dick, skipper de Paprec-Virbac
Quelle est la philosophie de ton nouveau bateau par rapport à l’ancien? Jean-Pierre Dick : « Comme la nouvelle génération, il est plus puissant, plus large, offre de plus en plus de rappel avec la quille pivotante et les ballasts centraux. Il faut contrôler cet ensemble et se protéger de l’eau. La philosophie générale est donc de naviguer vite dans un milieu protégé. »
Quelles sont les innovations majeures de Paprec Virbac ? J.P.D. : « Il y a d’abord un élément bien visible qui est le rouf coulissant pour se protéger de l’eau. Ce sont deux pans, comme un hard-top de voiture, qui permettent d’aller régler les voiles même si on n’est pas en ciré. Par ailleurs, l’innovation majeure est évidemment le volet réglable (trim tab) à l’arrière du bateau. »
A quoi sert ce volet réglable sous la coque ? J.P.D. : « Dans le petit temps, il est relevé pour diminuer la surface mouillée et limiter la traînée. Et au portant, il est descendu pour augmenter l’appui et pouvoir mieux réguler l’assiette du bateau. Cela entraîne un surpoids et demande un système d’ingénierie bien au point. Mais nous pensons que cela va apporter un plus en vitesse, bénéfique sur un Vendée Globe. »
Qui a eu cette idée ? Avez-vous adhéré tout de suite à ce principe ? J.P.D. : « L’idée initiale vient de Farr, mais la réalisation et la mise en place se sont effectuées en commun avec l’équipe technique. Comme toute idée innovante, il y a un aspect séduisant et une prise de risque. On ne pourra dire que c’est un pari réussi qu’après l’avoir testé. La décision a été difficile à prendre car il n’y a pas dix mille occasions de construire de tels bateaux. Mais c’est intéressant d’aller de l’avant. Il préfigure peut-être les voiliers de course du troisième millénaire. »
Après deux ans de conception et construction, tu dois être content de voir le bateau terminé ? J.P.D. : « Oui, bien sûr. Cela représente tellement de travail. C’est aussi une grande satisfaction pour toute l’équipe de voir naître un bébé comme celui-là. Le projet d’un nouveau bateau est toujours très excitant. C’est le début d’une nouvelle histoire. »
Cette épreuve ne connaîtra finalement pas de renaissance en 2007. Le calendrier des différentes classes et le nombre insuffisant de multicoques ORMA armés en ce début d’année ne permettra pas de donner à la course la dimension sportive et médiatique attendue. Dans un premier temps, à la demande des skippers, il avait été envisagé de réduire le parcours dans le but d’attirer davantage de bateaux. Cette modification n’ayant pas suffit à mobiliser une flotte suffisante, les organisateurs ont préféré annuler la course qui, avec un parcours réduit et l’absence d’un plateau significatif ne correspondait plus à leur objectif et n’était pas à la hauteur de ce qu’ils avaient envisagé à l’origine. Pen Duick confirme sa volonté de se positionner avec l’ensemble des acteurs concernés dans le projet d’origine d’une grande course océanique lorientaise, à échéance 2009.
Aujourd’hui, c’était atelier de précision à bord de Cheminées Poujoulat. Une activité que tout skipper peut envisager, chacun d’entre eux étant une espèce de Mac Guyver des mers. Là où l’affaire peut se compliquer, c’est quand il s’agit de réaliser un travail d’électricité pointu dans un 60 pieds lancé à 15, voire 20 nœuds, au cœur des 50èmes hurlants. Stamm est parvenu à ses fins et se concentre à présent sur la navigation jusqu’au Cap Horn qu’il devrait franchir en début de semaine prochaine. « C’est relativement compliqué, il a une première zone de basses pressions, suivie d’une seconde zone similaire. A l’approche du Horn, une telle situation météo n’est pas évidente. La mer risque d’être très forte avec des vents violents, je crois que je vais devoir rallonger la route et descendre assez bas. Je ne verrai sûrement pas le Horn cette fois-ci. »
Les zones de basses pressions sont délimitées par une isobare fermée. Plus on s’approche du centre, plus la pression diminue. On dit d’une dépression qu’elle se creuse ou au contraire qu’elle se comble, selon que la pression diminue ou augmente. Dans l’hémisphère nord, les vents tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour de la dépression et dans l’hémisphère sud, là où se trouve Cheminées Poujoulat, c’est l’inverse. On associe les dépressions au mauvais temps, car la dynamique qui entoure une dépression présuppose l’existence de courants ascendants qui provoquent des nuages et de la précipitation. De plus, le gradient de pression autour d’une dépression peut engendrer des vents violents.
A 11 h 30 aujourd’hui, Cheminées Poujoulat devançait Spirit of Yukoh de 1336 milles. Le leader de la course était alors à 8590 milles de l’arrivée.
Loïck Peyron, directeur général du Gitana Team : « C’est toujours agréable de mettre un bateau à l’eau. Après plusieurs mois de chantier, c’est le résultat du travail de toute une équipe ! D’autant plus que Gitana 13 est vraiment très élégant, ses nouvelles couleurs font l’unanimité ! La journée a été studieuse et efficace pour le team et les équipes du Chantier Multiplast qui ont fait, comme d’habitude, un excellent travail. A 20h00, Gitana 13 était à quai à La Trinité sur Mer. Nous allons maintenant rapidement procéder aux premières navigations pour valider les modifications de l’hiver avant la suite du programme. »
Le bateau sera skippé par Lionel Lemonchois, récent vainqueur de la Route du Rhum 2006 à bord de Gitana 11.
Le programme 2007 de l’ensemble du Gitana Team sera dévoilé dans quelques jours.
Palmarès : ▪ 2000 : Mise à l’eau sous le nom d’Innovation Explorer ▪ 2001 : 2ème de The Race skippé par Loïck Peyron ▪ 2002 : remporte le Trophée Jules Verne sous les couleurs d’Orange et skippé par Bruno Peyron ▪ 2003 : tentative avortée (démâtage) de Trophée Jules Verne sous les couleurs de Kingfisher /Castorama, skippé par Ellen MacArthur.
Rapatrié à Vannes en mai 2006, au chantier Multiplast, Gitana 13 a subi un refit complet… Les principales modifications concernent le gréement avec un nouveau mât de 41m plus haut donc que celui d’origine, l’implantation d’un système de hook sur les drisses de gennaker, trinquette et grand-voile et un nouveau jeu de voiles complet réalisé en Cuben Fiber avec la complicité de Jean-Baptiste Levaillant de la Voilerie Incidences à La Rochelle. La plateforme a également subi quelques modifications. La poutre avant a été rehaussée de 30 cm pour amoindrir les chocs frontaux et les étraves ont été re-profilées avec une forme plus droite et plus agressive. Les cellules de vie intérieure ont été repensées. Le bateau a également été équipé de tous les derniers systèmes de sécurité (homme à la mer, repérage…)
Achevée en apothéose avec la splendide victoire de Lionel Lemonchois dans la Route du Rhum, 2006 s´était ouverte sur un nouveau record des 24 heures en monocoque, établi par l´équipage de Sébastien Josse. On découvrait alors à peine le fabuleux potentiel des nouveaux coursiers de la Volvo Ocean Race, épreuve qui jusqu´au printemps allait nous réserver son lot de surprises. Et tandis que dans les mers du sud grondaient les sillages des 70 pieds de la traditionnelle course autour du globe « à l´anglo-saxonne », sous nos latitudes les bases des challengers de la 32ème Coupe de l´America s´éveillaient pour cette dernière saison de préparatifs : nouveaux bateaux, finalisation des transferts, ultimes pré-matches – à n´en pas douter une année décisive. Sur le front des records, l´été 2006 fut prolixe, et l´on pense bien sûr immédiatement à la fantastique chevauchée Atlantique de Bruno Peyron et son équipage, s´affranchissant du parcours New York – Cap Lizard en seulement 4 jours et 8 heures ! On retiendra également l´amélioration, à deux reprises, du record des 24 heures en solitaire (Yves Parlier puis Yvan Bourgnon), ainsi que les performances enregistrées sur la Manche et autour des îles Britanniques par Thomas Coville. Côté monocoques, l´été fut également marqué par la victoire de la France à la Commodore´s Cup, celle de Nicolas Troussel sur la Solitaire, et le formidable succès de la première édition de la transat Les Sables – Les Açores, à laquelle 69 Mini prirent part. L´automne aura enfin été placé sous le signes des lancements (Open 60, mais surtout Class 40 en pagaille !) et des préparatifs d´une Route du Rhum qui, comme nous l´avons déjà évoqué, consacra un Lionel Lemonchois impérial, arrachant plus de 4 jours à l´ancien record de l´épreuve ! Pour sa 4ème édition, l´Année Course Au Large retrace une fois de plus l´itinéraire d´une saison d´exception.