Une transat en solitaire en Figaro sans Eric Drouglazet , cela paraissait étrange, presque incongru. Le régatier de Névez qui avait fait la chasse aux sponsors tout l’hiver se désespérait d’être au départ . Il y a une dizaine de jours, Drouglazet a signé un contrat d’une durée quatre ans avec la société Luisina ancrée à Rennes " C’est une entreprise leader sur le marché des plans de travail de cuisine , et de robinetterie. Ils ont pris leur décision en une heure et s’engagent avec moi pour quatre ans. C’est fantastique pour un marin "
Déficit d’entraînement
Le régatier de Névez avoue qu’il va manquer d’entraînement par rapport à certains rivaux : "Ce n’était pas en tirant des bords à Port Laf que j’allais faire avancer le dossier. J’ai multiplié les démarches pour chercher un financement. Du coup j’ai peu navigué cet hiver. Mais à mon âge , j’ai moins besoin de faire des gammes. C’est moins pénalisant que si j’étais bizuth. Je vais compenser cela par une grosse envie. je suis tellement content d’y aller " explique t’il avec son franc parler. Méfiance donc car le régatier de Névez connaît son Figaro sur le bout des doigts. Physiquement, il s’est entretenu et a suivi un programme de musculation à la thalasso de Tréboul à Douarnenez.
Se dépasser
Enfin, Drouglazet excelle en solitaire et il adore le format transat où il faut gérer son effort dans la durée ( près de trois semaines). En 2005, dans la longue navigation jusqu’à Cienfuegos de Cuba , il avait prouvé à quel point il sait se dépasser : " Ce qui est intéressant en solitaire c’est aussi l’aspect psychologique. Cela n’a rien à voir avec une transat en double où le bateau est mené près de son potentiel maxi. En solo il y a des moments où il faut s’arracher ." Et dans ce régistre , ce teigneux peut mettre le curseur très loin. Il faudra donc l’avoir à l’oeil sur " ce parcours très ouvert où ça va attaquer de tous les côtés " dit – il. Et le fait qu’il ait été le premier vainqueur ajoute t’il de la pression ? La réponse fuse : " Je n’ai aucune pression liée à cette victoire. C’est un Trophée qu’on ne pourra pas me retirer. Mais j’y reviens avec la même envie de gagner . Je serai à bloc ". Ses adversaires sont prévenus.
GD
Eric Drouglazet défendra son titre
Britannique Alliance
Dee Caffari et Mike Golding, deux participants britanniques au prochain Vendée Globe 2008, ont annoncé aujourd´hui leur alliance technique dans le but de partager les données clef du développement de leurs nouveaux 60 pieds Open. A ce jour, le Vendée Globe a été dominé par les français qui ont remporté les cinq précédentes éditions. Cette alliance va renforcer les espoirs de victoire britannique dans cette course autour du monde en solitaire.
Dee Caffari, la dernière recrue de la classe IMOCA, a pour ambition de devenir la première femme à avoir fait le tour du monde en solitaire dans les deux sens grâce à son projet Aviva Ocean Racing (Mike Golding était le premier homme à réussir cet exploit). Dee Caffari a devant elle un important défi à relever en rejoignant l´élite des marins de la classe. Cette alliance technique lui permettra d´assimiler rapidement les dernières technologies et techniques de construction et lui facilitera largement la tâche.
Mike Golding est le skipper britannique en solitaire le plus expérimenté de sa génération et son expérience de la classe IMOCA est immense. Jusqu´à présent, ses cahiers techniques ont été un secret bien gardé, et pourtant sa prochaine tentative pour remporter le Vendée Globe le verra partager ses connaissances avec un autre projet britannique. Une période de tests des deux bateaux est incluse dans cette alliance et sera un élément important qui permettra d´optimiser les vitesses des deux bateaux.
La relation entre les deux navigateurs remonte à l´époque où Mike a donné à Dee son premier emploi dans le monde de la voile professionnelle il y a environ huit ans. Bien que très proches, les deux skippers seront compétiteurs sur la même ligne de départ en 2008. L´alliance va inclure le partage de données lors de la construction des bateaux pour créer deux 60 pieds presque identiques. Les tests de navigation aideront à optimiser les performances et la configuration des bateaux en exploitant le meilleur de ces machines complexes.
Les deux skippers espèrent non seulement améliorer la performance de leurs bateaux respectifs, ils souhaitent également prendre un avantage psychologique sur leurs rivaux qui n´auront pas profité d´un programme de développement aussi structuré. Mike Golding, skipper d´ECOVER, a commenté : « Pour nous, c´est un nouveau départ et un qui, je crois, nous apportera beaucoup de choses positives sur le long terme. Chez Mike Golding Yacht Racing, nous sommes très fiers de notre excellente préparation technique pour les courses et cela nous a aidé à cumuler de nombreux succès sur le circuit dont deux victoires dans le Championnat du Monde IMOCA. Le soutien que nous pouvons offrir à Dee et son équipe nous servira personnellement pour développer nos avantages techniques sur la majorité de la flotte IMOCA. »
Dee Caffari, skipper d´Aviva, a expliqué: «Le soutien que le projet Aviva recevra de Mike sera inestimable et nous permettra d´être à la pointe de la technologie pour le design et la construction du bateau. Les tests des deux 60 pieds IMOCA apporteront à nos deux projets une dimension supplémentaire qui pourrait nous donner un avantage sur nos rivaux. » La première étape de cette nouvelle alliance sera le partage des informations sur le design Owen Clarke du nouveau 60 pieds de Mike qui est actuellement en construction chez Hakes Marine à Wellington en Nouvelle-Zélande. Les tests des nouveaux Aviva et ECOVER sont prévus pour début 2008.
Merfyn Owen du cabinet Owen Clarke Design a expliqué : « Nous sommes ravis que Mike et Dee aient choisi de s´allier sur le plan technique. Cela nous donnera une opportunité unique d´évaluer deux designs côte à côte et de développer ce que nous considérons déjà comme un projet à la pointe de la technologie. »
Source Mike Golding Yacht Racing
Y croire jusqu’au bout
Eric Péron est un pur produit de la filière dériveurs mais ce bigouden éclectique qui a brillé en 470 avec son frère Jean Baptiste a aussi tâté du Mumm 30 , du multicoque sur Gitana X. Et depuis une transat initiatique en Figaro avec l’amateur Jacques Einhorn en 2004, le virus du large ne l’a plus lâché.
En 2005 et 2006 , il a repiqué au Forty Niner ( 8ème de la semaine olympique de Barcelone ) mais en rêvant toujours d’une autre escapade atlantique , en solitaire cette fois. Alors cette première transat Belle Ile en Mer – Marie Galante l’a vite titillé et démangé. " C’est notre Route du Rhum à nous les figaristes. Le parcours entre ces deux îles est magique et l’absence de marque jusqu’à l’arrivée ouvre le jeu " dit – il.
De l’espace dans un quotidien
Cet hiver, Eric Péron s’est préparé très sérieusement pour ce trophée BPE , l’objectif numéro un de sa saison. Mais malheureusement ce jeune marin qui fêtera ses 26 ans en mer quelques jours après le départ n’a pas réussi à décider le partenaire indispensable. A moins d’une semaine du départ , ce bigouden têtu ne veut pas jeter l’éponge. Il lui manque encore 25 000 euros pour boucler son budget. Et aujourd’hui il dispose d’un nouvel argument pour convaincre in extremis une entreprise de l’accompagner sur l’Atlantique " Un quotidien national m’offre de l’espace publicitaire au moins à hauteur de 40 000 euros. C’est l’assurance d’un retour pour un partenaire. Dommage que j’ai décroché ce contrat tardivement. Le temps presse mais je veux encore y croire " confiait – il hier matin sur les pontons du Palais où son bateau est amarré avec les autres Figaros.
Fin prêt
Eric espère un coup de coeur pour s’élancer avec les copains dimanche à 13 heures." Il y a Thomas Rouxel contre lequel j’ai régaté en dériveur, Ronan Treussart ou encore Liz Wardley . C’est aussi leur première. C’est ma génération, je n’ai pas envie de prendre du retard sur eux " Son Figaro Bénéteau est fin prêt : " Je peaufine quelques détails . Mes écoutes sont passées dans les poulies et il ne me reste plus que l’avitaillement. Je pourrai quasiment partir demain" confie t’il. Le marin lui aussi est paré et animé d’un mental à toute épreuve. En 2006, il avait osé prendre le départ de la Solitaire du Figaro quelques jours après une hopistalisation. C’est un dur au mal et un battant qui après avoir brillé entre trois bouées a soif d’océan " Si dimanche je ne suis pas sur la ligne j’aurai un pincement au coeur. Je serai déçu compte tenu de l’énergie dépensée mais cette expérience me servira à l’avenir " dit -il. A Belle Ile et du côté des organisateurs on veut croire qu’Eric ne restera pas à quai.
Gilbert Dréan
Contact: Eric Péron 06.17.70.80.85.
Tenir la cadence…
Après un départ dans les tous petits airs pour sortir de Cadix, l’équipage de Gitana 13 a rapidement touché le flux de nord-est attendu pour voir monter la vitesse du bateau à 25 nœuds avec, à la clé, une première prise de ris dans la grand-voile ! Le bilan de cette première journée est tout à fait satisfaisant, avec 520 milles parcourues vers les îles Canaries que le bateau devrait longer en début d’après-midi.
Actuellement le catamaran navigue à 30 nœuds pour 28 noeuds de vent, petit gennaker et trinquette génoise à poste. Les cirés sont de rigueur sur le pont même si la température se réchauffe.
Météo : Lundi matin, Gitana 13 profite de vents de 25 à 30 nœuds, ce qui lui confère d’ores et déjà une certaine avance sur l’horaire prévu. A l’approche des Canaries, les vents vont logiquement tomber à 15-20 noeuds puis à 10 nœuds. Gitana 13 s’éloignera de ces îles en fin de journée voire en début de nuit.
Vie à bord : L’équipage a enfin pris son premier vrai repas depuis le départ jeudi soir de la Trinité sur Mer, l’escale de deux heures et demi à Cadix ayant été tout sauf synonyme de tourisme. Grâce au restaurant du Chalet du Mont d’Arbois, qui comme à l’accoutumée fournit la nourriture du bord, l’ordinaire lyophilisé des marins a laissé place à un succulent « Canard aux endives »…
Enfin, en ce début de course, pourquoi ne pas se souvenir de ces quelques mots couchés par Christophe Colomb dans le prologue de son journal de bord : « Pour arriver à bout de mon dessein, il sera nécessaire que j’oublie le sommeil »… Il y a de fortes chances pour que cette résolution soit d’actualité à bord de Gitana 13 dans les jours qui viennent !
A retenir :
Record à battre : Steve Fosset sur Playstation en 2003 en 9 jours 13h 31′ 18”
Départ de Gitana 13 : Dimanche 18 mars à 9h 7’ 08’’ TU
Source: Gitana Team
Route de la Découverte : Top départ de Cadix pour Gitana 13
La Route de la Découverte entre Cadix et Salvador (Bahamas), ainsi nommée en écho au premier voyage effectué par Christophe Colomb, de août à octobre 1492, pour le compte des souverains d’Espagne. Celui-ci cherchait à atteindre l’Asie en empruntant la route de l’Ouest – car l’existence de l’Amérique n’était pas connue – sans être contraint de contourner l’Afrique ou de traverser le territoire des Turcs.
En fait, l’itinéraire suivi par Gitana 13 doit peu ou prou suivre celui du fameux navigateur du XVe siècle, c’est-à-dire passer nettement au sud de l’orthodromie (la route directe). A l’époque, ce parcours permettait d’éviter les navires portugais, grands rivaux de la flotte espagnole. Aujourd’hui, cet itinéraire, avec passage obligatoire par les Canaries, en laissant l’île principale à tribord, a pour principal avantage, comme jadis, de tirer au mieux parti des flux d’alizés.
Quant aux marins de Gitana 13, leur détermination et leur enthousiasme sont au moins aussi impressionnants que celui des matelots d’autrefois. Avec une différence de taille : ce n’est pas la quête de l’or et des épices qui les anime, mais le goût du sport et de la compétition, le désir d’accomplir au mieux, pour l’amour de l’art, un travail d’équipe, de vivre pleinement une véritable aventure.
Dernier élément, et de taille, à connaître : le record à battre, en équipage, a été établi en 2003 par l’Américain Steve Fossett, sur Playstation : 9 jours, 13 h, 30 m, 18 s.
L’équipage de Gitana 13 sur La Route de la Découverte – mars 2007 :
Lionel Lemonchois – Skipper
Loïck Peyron – Barreur – navigateur
David Boileau – Régleur
Cyril Dardashti – Régleur / Intendance
François Denis – n°1
Jean-Baptiste Epron – Régleur / Intendance
Loïk Gallon – Responsable mécanique
Jean-Baptiste Levaillant – Responsable voiles
Léopold Lucet – n°1 / responsable médical
Antoine Mermod – Responsable systèmes énergie
Nicolas Raynaud – Vidéo
Dominic Vittet – Navigateur
Le point météo, établi par Sylvain Mondon, de Météo France, dimanche 18 mars, à 9h00 :
Fond de baie de Cadix : vent faible de secteur Est de 3/6 nœuds. En se décalant vers le sud le vent fraîchit rapidement sous le vent du détroit de Gibraltar à 23/26 noeuds en partant à gauche au Nord-Est au sud de 35N le vent mollit à 17/21 noeuds en Nord à Nord-Est puis à 15/20 noeuds en approche des Canaries.
Passage difficile dans les Canaries pour franchir les zones déventées sous le vent de l’archipel.
Marseille International Match Race : Williams devant le vannetais
Le vent (entre 15 et 22 noeuds ) s’est enfin invité pour la phase finale du Marseille International Match Race. Les très belles conditions de navigation ont permis d’enchaîner rapidement les derniers duels des demi finales.
Samedi Ian Williams (GBR) menait devant Evgeny Neugodnikov (RUS) par deux matches à zéro. Dès le premier duel hier matin, l’anglais a confirmé sa suprématie par une nouvelle victoire sur le russe lui ouvrant la porte de la finale.
Morvan sort Richard
La seconde demi -finale entre deux français a été beaucoup plus indécise. Samedi soir le vannetais Pierre-Antoine Morvan avait pris l’avantage ( 2 à 0) sur Mathieu Richard. Au cours du premier match hier , un incident est survenu : Pierre Antoine Morvan en tête à la bouée, a sorti et poussé M Richard qui a percuté le bateau comité. La coque du bateau du nantais étant trouée la régate a été interrompue. Après délibération du jury, le point a finalement accordé à Mathieu Richard. Le dernier match entre les deux français particulièrement serré a vu Pierre Antoine Morvan faire la
différence dans le dernier bord.
La finale s’est jouée en deux manches. Ians Williams a remporté haut la main la première. La seconde a été beaucoup plus indécise, les deux équipages ont dû prendre des risques pour passer la ligne d’arrivée : un problème de spi sur le bateau de Pierre Antoine Morvan a permis à Ian Williams d’arracher cette manche et de remporter l’épreuve marseillaise.
Classement final.
1. Ian Williams, Grande-Bretagne
2. Pierre-Antoine Morvan, France
3. Evgeny Neugodnikov, Russie
4. Mathieu Richard, France
5. Damien Iehl, France
6. Neville Wittey, Australie
7. Victor Lanier, France
8. Dimitri Deruelle, France
9. Mads Ebler, Danemark
10. Matteo Simoncelli, Italie
11. Andrew Cornah, Grande-Bretagne
12. Michel Cohen France
Alinghi baptise Sui 100
“Aujourd’hui est un grand jour pour Alinghi. C’est l’aboutissement de plus de trois ans de travail pour le design team et les constructeurs, appuyés des nombreux conseils de l’équipe navigante “ explique Michel Marie, responsable de l’équipe à terre. Les boatbuilders d’Alinghi ont parfaitement su gérer le processus de construction avec le chantier naval Décision en suisse. Ce ne sont pas moins de 20’000 heures de travail qui ont été nécessaires à la réalisation du bateau.
Ce baptême marque pour Alinghi le début d’une nouvelle saison d’entraînement à Valence, après le bénéfique camp d’hiver de Dubaï. “Nous allons faire en sorte de confronter SUI 100 et SUI 91 le plus rapidement possible. Nous voulons voir par nous-mêmes ce que les développements et amélioration réalisés par les designers signifient réellement sur l’eau“ explique le skipper Brad Butterworth. Et d’ajouter “L’équipage est rentré de Dubai plus fort et plus vif pour régater. À l’issue du LV Act 13, nous poursuivrons nos entraînements en interne, en préparation de l’America’s Cup Match.
Alinghi déclarera ses deux bateaux de régates le 31 mars. Ils seront dévoilés le premier avril avec les 11 autres challengers, révélant ainsi les quilles et bulbes soigneusement dissimulés sous des jupes depuis le 1er janvier 2006.
Les régates du Louis Vuitton Act 13 commenceront le 3 avril. Ce sera la dernière occasion pour Alinghi de rencontrer les challengers sur l’eau avant l’America’s Cup en juin, où le meilleur d’entre eux rencontra enfin le Defender.
3ème journée – Marseille International Match Race
Les quarts de finale
Suite au round robin de repêchage Ebler (9ème), Simoncelli (10ème), Cornah (11ème), Cohen (12ème) ont quitté la compétition.
Bien que sélectionné, avec 5 victoires sur 5 dans le round robin de repêchage, pour les quarts de finale, Victor Lanier n’a pas poursuivi la compétition.
Lui et son équipage étaient attendus ce matin à Pornichet pour les sélections du championnat de France de Match Racing.
Deux types de matchs : les matchs avec des victoires 3/0 aux dépends de Iehl et Deruelle, et le match très disputé entre Neugodnikov et Wittey qui sont allés jusqu’au bout d’eux-mêmes pour finalement voir le russe l’emporter.
Cependant le 1er match de l’Australien marquera les esprits par sa virtuosité.
Résultats :
Victor Lanier (0) / Ian Williams (3)
Evgeny Neugodnikov (3) / Neville Wittey (2)
Pierre Antoine Morvan (3) / Damien Iehl (0)
Dimitri Deruelle (0) / Mathieu Richard (3)
Les demi-finale
Les premiers matchs se sont déroulés dans des conditions optimales grâce à l’arrivée du vent de secteur nord nord-ouest de 15 nœuds.
Mais il est évident que les meilleurs mondiaux sont désormais en lice garantissant un haut niveau de compétition, des duels très serrés et un spectacle magnifique.
Malheureusement la journée de compétition a du être écourtée, puisque le second flight s’est terminé par un choc entre Neugodnikov et Morvan (pourtant dans un match différent).
Un refus de tribord du Russe était à l’origine de l’incident.
Les dégâts matériels importants n’ont pas permis de terminer la régate dans des conditions de sécurité suffisantes mais ne remettent pas en cause la poursuite du MIMR demain.
Le jury international s’est réuni à terre et a décidé de maintenir la pénalité « Black flag » (élimination immédiate) pour Mathieu Richard donnant ainsi la victoire à Pierre-Antoine Morvan.
Ian Williams (2) / Evgeny Neugodnikov (0)
Pierre Antoine Morvan (2) / Mathieu Richard (0)
Kojiro Shiraishi second à Norfolk
« Je suis très heureux d´être sur terre, a déclaré Kojiro Shiraishi à son arrivé à quai. 60 jours en solitaire en mer, ca fait longtemps. C´était une étape de patience dès le départ quand je me suis trouve en devant d’un large anticyclone. La patience, la patience, la patience. J´ai traversé les Mers du Sud dans un anticyclone ; ce n´était pas normal. Mais il n’y avait aucun dommage majeur à bord donc je suis heureux. Bernard a fait une course magnifique tactiquement, avec des compétences exceptionnelles et un tout petit peu de la chance, mais je dois le féliciter pour sa victoire incroyable. »
Après le départ d’Australie, le skipper de SPIRIT OF YUKOH comptait environ 3 jours de retard sur le leader et vainqueur de l’étape Bernard Stamm, mais il termine cette étape plus de 15 jours après le skipper Suisse. Bien que tout espoir de victoire au classement général soit désormais extrêmement faible, Kojiro Shiraishi réalise une belle performance en Open 60 et suscite par la même occasion l’admiration et le soutien de nombreuses personnes à travers le monde grâce notamment à ses récits captivants et à ses magnifiques photos de la vie en mer.
Malgré son mal de mer récurrent et une cheville foulée en début d’étape, Kojiro parvient à tenir le rythme imposé par Bernard Stamm sur CHEMINÉES POUJOULAT autour du Cap Leeuwin et jusqu’en Tasmanie. Mais l’approche de la première porte de passage obligatoire au sud-est de la Nouvelle-Zélande complique la tâche, avec la présence d’un large anticyclone cloué sur leur route. Alors que Bernard Stamm choisit de plonger vers le sud pour contourner le système météo et remonter ensuite vers l’extrémité Est de la porte de passage, Shiraishi préfère ne pas prendre le risque de le suivre. Il se retrouve ainsi encalminé pendant des jours, contraint de voir le skipper Suisse s’échapper vers le Cap Horn. Dès lors, Bernard Stamm ne cesse de creuser son avance pour finalement terminer cette deuxième étape à Norfolk 3.000 milles devant le Japonais.
Cette première difficulté météo au sud de la Nouvelle-Zélande marque le début d’une longue série d’obstacles qui contribueront à ralentir le jeune navigateur: nombreux anticyclones, malchance, et surtout des vents inhabituellement calmes dans les Mers du Sud. Kojiro Shiraishi, qui avait déjà navigué dans cette région du monde lors de la précédente édition de la VELUX 5 OCEANS, s’est dit très surpris de rencontrer ce type de conditions. Malgré la frustration et les jours passés à attendre le retour du vent, le skipper de SPIRIT OF YUKOH n’a pas baissé les bras. Il a su rester concentré sur sa course et sur la poursuite de son adversaire, même si ce dernier continuait à s’envoler vers Norfolk. 30 jours après son départ de Fremantle, Kojiro Shiraishi franchit le Cap Horn pour la troisième fois de sa carrière, mais pour la première fois en 60 pieds. Une expérience très différente de ces précédents passages, puisqu’il double la pointe sud du continent américain de nuit et dans des conditions de navigation exceptionnelles. Le skipper Japonais célèbre alors l’événement en ouvrant une bouteille de saké réservée spécialement pour l’occasion, sans manquer de remercier les dieux du Pacifique, son bateau SPIRIT OF YUKOH et toutes les personnes qui le soutiennent dans le monde entier.
Dès son retour en Atlantique, Kojiro est contraint de tirer des bords pour progresser vers le Nord en raison des nombreuses poches de vents très faibles. À mesure que les températures remontent, le navigateur Japonais se fait un plaisir de quitter les vestes et laines polaires pour retrouver ses vêtements d’été. Mais très vite, la chaleur devient insupportable à l’intérieur du 60 pieds et pour rester concentré, Kojiro Shiraishi consacre du temps à la pratique de l’Iaido et à des lectures de philosophie bouddhiste. Sur la dernière partie de l’étape vers Norfolk, le skipper de SPIRIT OF YUKOH retrouve enfin des vents plus forts et plus réguliers. Lors de la semaine précédant son arrivée, il célèbre le 16e anniversaire du décès tragique de son ami et ancien vainqueur de la VELUX 5 OCEANS, Yukoh Tada, qui s’était donné la mort en 1991 lors d’une précédente édition de la course autour du monde. Dans le même esprit que son mentor, Kojiro porte un respect tout particulier aux éléments, aux autres concurrents, à son bateau et à son équipe. Le disciple de Yukoh Tada aspire à atteindre la grandeur de son maître et il fait partie de ces gens qui essayent toujours de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
Pour sa première participation à la VELUX 5 OCEANS en 60 pieds, Kojiro Shiraishi réalise une performance remarquable qui met en valeur ses talents de navigateur et ses qualités de marins. Malgré un bateau d’ancienne génération sans quille pendulaire et récupéré seulement quelques mois avant le départ de la course autour du monde, le skipper japonais termine à une très belle seconde place. Norfolk accueillera la VELUX 5 OCEANS de mars à avril pour l’arrivée des autres concurrents. Les bateaux seront amarrés au cœur de la ville, dans la Waterfront Marina. Le départ de la prochaine étape entre Norfolk, dans la Baie de Chesapeake aux États-Unis et Bilbao en Espagne est prévu le 15 avril prochain alors que se déroulera le Festival Azalea en Caroline du Nord et le 400e anniversaire de la fondation de Jamestown, première colonie britannique aux États-Unis.
Source Velux 5 Oceans


















