La procédure d’homologation du World Sailing Speed Record Council touche à sa fin. L’étape décisive sera marquée par la venue sur l’Hydroptère d’un commissaire chargé de valider le nouveau système de mesures GPS Trimble et d’homologuer les deux records.
Ce commissaire sera contacté dés que la fenêtre météo se présentera et restera 7 jours à La Trinité sur Mer. 7 jours pendant lesquels Alain Thébault et son équipage devront multiplier les runs et décrocher les deux records.
Les conditions de vent idéales seraient 25 à 30 nœuds de Sud/Sud-Ouest et c’est dans cette configuration que l’équipage s’est entraîné jusqu’à maintenant devant Port Haliguen.
Les prévisions météo à moyen terme indiquent des flux de nord, ce qui obligerait l’équipe Hydroptère à déplacer sa base de vitesse dans la baie. L’équipage espère un affaiblissement de l’anticyclone en début de semaine prochaine lui permettant de reprendre les sorties d’entraînement et de tester cette nouvelle configuration.
l’Hydroptère est en en stand-by et le désir de décrocher les deux premiers records du programme 2007 est très fort.
Mais en dehors de ces « fondamentaux » du chantier d’hiver, Vincent Riou et ses hommes se sont penchés sur la question toujours délicate de la fabrication d’un nouveau mât, destiné à remplacer celui qui s’était rompu pendant les premiers jours de la Route du Rhum – La Banque Postale. L’espar, sensiblement différent du précédent, est maintenu par deux haubans au lieu des trois utilisés à l’origine. C’est donc ce mât tant attendu qui a été posé sur le pont du 60 pieds peu après la mise à l’eau. Le voilier a ensuite été convoyé au moteur vers Bénodet où l’équipe réalisera les dernières mises au point avant les navigations programmées mardi, mercredi et jeudi de la semaine prochaine. Des sorties techniques attendues avec impatience par le skipper puisqu’elles signent le début d’une saison sportive aussi dense que variée. Dès le 5 avril, Vincent va se diriger vers la Trinité sur Mer pour participer au Spi Ouest France avec Sébastien Josse, Hugues Destremau et Eric Carret qui constituent le noyau dur de la saison à venir. Pour cette épreuve à part dans le calendrier, les quatre hommes laisseront le 60 pieds à quai au profit d’un Open 7.5 plus petit mais si semblable dans son comportement que la fine fleur de la course au large s’est donnée rendez-vous dans le Golfe du Morbihan. On recense notamment Franck Cammas, Pascal Bidégorry ou encore Marc Guillemot. Viennent ensuite le Défi Petit Navire (le 1er mai), la Solo Concarneau, la Calais Round Britain Race au mois de juin et la Fastnet Race, course en double qui sera l’occasion pour Vincent et Sébastien Josse de mettre à l’épreuve leur complémentarité en vue de la Barcelona World Race, course autour du monde en double et sans escale, véritable point d’orgue de la saison à venir. Comme le dit le vainqueur du Vendée Globe : « c’est vraiment une saison à ne pas rater ».
Interview de Vincent Riou : Quelles ont été les grandes lignes de ce chantier d’hiver ? Nous avons profité de l’hivernage pour finir ce nous n’avions pas eu le temps de bien terminer avant la mise à l’eau. Le bateau n’a pas du tout évolué, c’est plus du fignolage et mine de rien ça fait pas mal de travail. Nous avons aussi réparé ce qui avait été endommagé par la chute du mat pendant la Route du Rhum – La Banque Postale. Comme pour tout hivernage, nous avons démonté et remonté toutes les pièces qui pouvaient l’être. C’est vraiment une saison à ne pas rater qui se présente. Il faudra être dedans dès le début et les mois à venir seront très importants car dès l’année prochaine, c’est le Vendée Globe.
Qu’avez-vous fait au niveau du mât ? Nous avons commencé par chercher à comprendre ce qu’il s’était passé avant de lancer la construction du nouveau mât. Dans les grandes lignes, nous nous sommes attachés à construire un mat plus solide et pas trop lourd. La géométrie de haubans est proche de celle qui existait déjà mais nous sommes passés des trois haubans précédemment utilisés a deux aujourd’hui.
Quel est le programme du bateau à partir de maintenant ? Dès la mise à l’eau, nous allons le mâter puisqu’il faut attendre que le bateau soit à l’eau pour installer le mât. Ensuite, nous allons nous diriger au moteur vers Bénodet où seront effectuées les dernières mises au point. Les premières navigations techniques auront lieu la semaine prochaine et permettront de vérifier que tout fonctionne bien. Nous allons ensuite participer au Spi Ouest France en Open 7.50. C’est bien pour le groupe de naviguer et de faire de la régate et il faut dire que ce bateau est un 60 pieds miniature, il a des comportements et des trajectoires identiques. Ensuite, les courses s’enchaînent avec le Grand Prix Petit Navire, la Solo Concarneau, la Calais Round Britain Race ainsi que le record SNSM. Nous ferons une pause en juillet avant le Fastnet puis nous descendrons dans le Sud pour le départ de la Barcelona World Race. C’est une belle saison. Je suis content d’y aller et de naviguer, d’autant plus que nous ne sommes pas dans l’urgence et que le bateau est bien abouti.
Arrivée en France des deux premiers exemplaires de la série : coque n° 1 à Port-Grimaud et coque n° 2 « Spineck » à la Trinité-sur-Mer (voir photo). Ces deux unités annoncent sur les côtes méditerranéennes et atlantiques de nombreuses et belles régates avec un début extrêmement prometteur : en attente du reclassement officiel à l’obtention de son rating, « Spineck » finit dans un mouchoir de poche avec les 45 et 47 pieds en temps réel aux entraînements d’hiver de la Trinité-sur-Mer, s’ouvrant la voie vers une première place en temps compensé. Il participera prochainement à la 29ème édition du Spi Ouest France du 5 au 9 avril. Résultats des courses à suivre…
A signaler les excellentes performances du X-35 « Sagahilo » et du X-37 « X-Tra », brillants 1er et second du week-end.
Podium dans les Warsash Series en Angleterre : – le X-41 « Legally Brunette » premier en IRC1, – les X-35 « Vortex » et « X-Dream » premier et second en IRC2.
il ne manquait plus que le defender de la 32e America’s Cup, dont c’est la première sortie dans les eaux espagnoles en 2007. Ses 11 adversaires s’y entraînent déjà depuis plusieurs semaines.
Cet hiver, Alinghi s’est préparé à Dubaï où les équipages se sont affrontés à l’occasion de régates internes, les ‘defender trials’, avant de revenir à Valencia fin février. Le but de cette sortie de mardi était de vérifier si SUI 91 était prêt à reprendre le programme d’entraînements intensifs, prévu en fin de semaine.
SUI 100 est déjà à l’eau. Le dernier bateau construit pour la 32e America’s Cup doit naviguer à la fin du mois, un événement auquel les challengers ne manqueront pas d’assister, avec le plus grand intérêt.
Pendant ce temps, plusieurs équipiers d’Alinghi, dont Ernesto Bertarelli, viennent de participer à une épreuve de Farr 40 aux Etats-Unis. L’équipe a terminé 4e du Grand Prix de Miami disputé la semaine dernière en Floride. Ce résultat, additionné à une récente victoire dans la semaine de Key West, a permis à Alinghi de remporter le titre de Champion des Grands Prix de Farr 40.
Dans quel état d’esprit êtes -vous à l’approche de l’arrivée ? " Depuis lundi, j’ai été pas mal secouée et stressée car la météo était compliquée. J’étais sur le qui vive. La nuit passée ( de lundi à mardi ) j’ai eu des rafales à 40 noeuds et je craignais pour mon gréement de fortune. Là cela va mieux je commence à être un peu soulagée. Et bien sûr, je suis heureuse d’appprocher du but et impatiente de toucher terre. "
Vous attendez ce moment de l’arrivée avec impatience mais peut- être aussi avec un brin d’appréhension ? " Pour dire la vérité je suis partagée. Cinq mois en mer c’est très long et en plus il y a eu une grosse tension nerveuse tout le temps. Je me sens décalée et j’ai un peu d’appréhension par rapport au bain de foule qui m’attend . Cela va être un choc. J’espère arriver à bien le vivre."
Maud , vous qui aimez le contact avec les gens , comment avez -vous supporté la solitude pendant ces quatre mois et demie ? " C’est vrai que j’aime bien les gens. Cela a été un vrai choix de partir seule. Je voulais me retrouver , me confronter à moi- même, assumer mes défauts et mes qualités face à cette mer qui est neutre. J’avais envie de régler des comptes avec moi. Et tout cela avait un sens parce que j’étais seule . J’ai vraiment tiré ce que je souhaitais de cette expérience et aujourd’hui, je me sens prête à me diriger encore plus vers les autres et à donner après cette aventure intérieure et personnelle."
Il y a eu beaucoup de moments difficiles dans votre périple. Il y a sans doute eu des joies, des émotions très fortes. Quels seront les plus jolis souvenirs que vous garderez de ces cinq mois de mer ? " Les soleils couchants , les heures à rêver sous les étoiles , le vol majestueux des albatros vont me manquer. On part , non pas parce qu’on aime souffrir. On appareille parce qu’on va chercher autre chose , une plénitude. . Dans ce voyage, il y a une quête intérieure , un besoin d’harmonie avec la nature ,une émotivité qu’on peut trouver que lorsque on est si longtemps isolé face à la mer. Elle m’en a fait baver mais par certains côtés elle m’a protégée. Il y a eu des satisfactions techniques comme les passages des caps, Le Horn bien sûr qui a été un moment émouvant. "
Il y a eu des galères et ce coup du sort du démâtage tout près du but. Avez- vous été tentée de jeter l’éponge ? " Le scénario final a été très dur. Je m’attendais à que ça se calme sur la fin, ce qui n’a pas été du tout été le cas car après l’épisode du démâtage , il y a eu la menace du cyclone. En ce qui concerne le mât , il m’a fait très peur parce que déjà il et tombé juste à côté et le choc a été traumatisant. Après , il a fallu que je me mette des coups de pied aux fesses pour aller dehors et passer à côté des ces haubans tendus comme des arcs au dessus du pont. J’en frissonnais en me disant si ça lâche, je les reçois en pleine figure. J’étais inquiète, désarmée face à cette situation dans une mer encore forte. avec un bateau à la dérive, le mât qui cognait contre la coque et la nuit qui tombait. Ces derniers mois j’avais travaillé sur moi, sur les façons d’ assumer mon stress et mettre de côté la peur. Cela m’a grandement servi à ce moment. Il a fallu agir de façon pragmatique, disciplinée , et être un peu robot. "
Vous n’êtes pas forcément une bricoleuse née. Monter ce gréement de fortune après le démâtage de Loréal c’était un challenge ardu ? " C’est sûr je ne suis pas du tout bricoleuse. ( elle en rit ) Je suis une vraie" fifille." C’est mon frère qui m’a aidé à préparer le bateau. Là, je me suis retrouvée seule avec la caisse à outils sur le pont. L’important c’est de mettre un peu d’inteligence dans chaque chose, que l’on fasse la tarte au citron ou qu’on essaie de se dépatouiller d’une situation extrème. J’ai fait comme d’habitude, morceau de la montagne par morceau. Et petit bout par petit bout, j’ai réussi à m’en sortir."
Est ce que vous avez senti des réserves du milieu nautique sur votre projet quant à la performance pure ? Et verra t’on Maud Fontenoy en compétition face à d’autres marins ? " Pour dire la vérité , je suis éloignée du monde de la course que j’admire énormément . Je n’en fais pas partie. Chacune de mes aventures a été portée par une envie de véhiculer des valeurs , de travailler avec des écoles , de faire rêver des enfants en cancérologie de partager une aventure. Me confronter aux autres, être meilleur par rapport à mon voisin n’est pas mon objectif premier… "
Provisoirement amarré devant la base sous-marine de Kéroman à Lorient, à l´endroit même où Orange II avait son domicile, Groupama 3 doit aujourd´hui composer avec un plan d´eau nettement moins dégagé – aménagement de nouveaux pontons et travaux relatifs à l´ouverture de la Cité de la Voile Eric Tabarly obligent… La manœuvre de sortie est délicate, l´espace est compté et les deux semi-rigides du team ne sont pas de trop pour aider le grand multicoque à s´écarter du quai.
Sous grand-voile haute et Solent, Groupama 3 file à 20 nœuds dans un petit vent de 12 nœuds sur une mer plate, alors que sous le vent, Ronan Le Goff, Loïc Le Mignon et Stève Ravussin s´affairent à reprendre la tension du haubanage. «On a un peu modifié certaines voiles cet hiver, explique Franck Proffit, N°2 du navire, et rajouté un degré de quête de mât, il faut achever le réglage du gréement avant de partir.» Cette sortie technique doit permettre de peaufiner les tensions, mais également de procéder à l´envoi des gennakers afin de s´assurer que tout est en ordre… Groupama 3 partira pour Cadix avec sa garde-robe complète, qui inclut trois des ces toiles de portant. «Dans la brise poursuit Proffit, le petit gennaker est amuré juste derrière le balcon, ce qui permet de travailler en sécurité.» Une donnée importante sur ce navire dont la hauteur d´étrave reste assez modeste avec 2,30 mètres. Vif, évolutif, Groupama 3 est une machine nerveuse dont on a modifié les entrées d’eau cet hiver : le volume n´a pas changé, mais elles ont été coupées dans leur partie basse afin d´en adoucir l´angle – «C´était tellement tranchant, note Franck Proffit, qu´elles avaient presque un effet directionnel, comme un appendice ! » Parallèlement, des renforts ont été posés en avant des bras de manière à augmenter la raideur. Le plus surprenant est sans aucun doute de constater la vélocité de cette plate-forme – qui toise tout de même 32 mètres – dans un temps aussi léger que celui dont la Bretagne Sud nous gratifie en cette journée ensoleillée.
On retrouve aujourd´hui à bord du grand trimaran plusieurs fidèles de Bruno Peyron, co-détenteurs du Trophée Jules Verne, des 24 heures, de l´Atlantique et de la Méditerranée… Ronan Le Goff, l´as du bricolage, et Sébastien Audigane, barreur émérite, seront donc du voyage sur la Route de la Découverte. Ce dernier étant précisément en train d´officier à la timonerie de Groupama 3, l´occasion est rêvée de recueillir ses impressions à l´aune de son expérience sur le maxi-catamaran. «Groupama 3 est très à l´aise dans le médium, et il sera redoutable dans les phases de transition… Bien sûr, de par sa taille et son poids, il est doux à la barre mais contrairement à l´idée reçue, Orange II n´est pas un camion non plus : c´est vrai, c´est un bateau massif, plus lourd, mais il est aussi plutôt fin. Avec Groupama 3, le très gros temps et les mers croisées seront peut-être un peu plus délicats à gérer, mais le gain dans les petits airs devrait être un vrai avantage, ce sont deux philosophies différentes.» A l´instar de Pascal Blouin, boat captain, Sébastien a également fait partie de l´équipage de Geronimo et a donc accumulé une expérience importante en matière de grand multicoque. Il en va de même pour Loïc Le Mignon, qui a effectué son premier tour du monde à bord d´Innovation Explorer dans The Race, épreuve qui a également permis à Franck Proffit de boucler sa première giration planétaire. Stève Ravussin, Fred Le Peutrec et Bruno Jeanjean sont également de la partie, ainsi que le très expérimenté navigateur Marcel van Triest… qui travaillera en collaboration avec un certain Jean-Yves Bernot, restant pour sa part à terre. Indéniablement, Franck Cammas sait décidément s´entourer !
«Nous partons vendredi soir, pour ne pas être bloqués par une dépression que l´on prévoit dans les jours qui suivent, explique Franck Cammas. A priori, il y avait une fenêtre correcte lundi, mais nous avons un programme à Cadix et notre début de stand-by a été fixé pour le 26 mars, c´est le jeu il faut bien se donner une limite. Peut-être que l´équipe de Gitana 13 s´élancera elle dès lundi, car ils prévoient de quitter la Bretagne jeudi (demain, ndlr). La moyenne de Steve Fossett sur le parcours est de 17 – 18 nœuds, et d´évidence nous avons tous envie de lâcher les chevaux, après avoir tant travaillé pour concevoir et mettre ce bateau au point. » La saison est ouverte, alors bon vent messieurs !
JB
L’équipage de Groupama 3 sur Cadix – San Salvador
Franck Cammas – Franck Proffit – Stève Ravussin – Pascal Blouin – Loic Le Mignon -Bruno Jeanjean – Sébastien Audigane -Frédéric Le Peutrec – Ronan Le Goff – Marcel Van Triest. Routeur Jean-Yves Bernot
La boucle est bouclée (Source L’Oréal Paris) Maud Fontenoy a franchi la ligne d’arrivée de son défi A Contre Courant ce mercredi 14 mars. Il était 11 h 21 GMT (15h21 heure de la Réunion, 12h21 à Paris), quand la jeune femme a mis le point final à son aventure. La ligne virtuelle qui marquait l’accomplissement du parcours était tracée au large de Saint-Denis, à la Réunion, l’Ile d’où la jeune femme et son monocoque, L’Oréal Paris, s’étaient élancés le 15 octobre dernier. Maud Fontenoy aura passé près de 5 mois en mer, 150 jours 23 heures et 48 minutes, pour boucler plus de 21.300 milles nautiques (38.340 kilomètres). ” Je suis super contente ! C’est le plus beau jour de ma vie, le grand moment ! ”, a commenté Maud Fontenoy, euphorique, quelques minutes seulement après avoir franchi la ligne d’arrivée. Une petite flotte avait pris la mer pour aller chercher la jeune femme au large, à grand renfort de cornes de brume. L’Oréal Paris a parcouru les derniers milles sous un soleil radieux, dans un vent fort et des creux de deux mètres, sous le regard des Réunionnais qui s’étaient également donnés rendez-vous à Terre pour applaudir la fin de parcours de la navigatrice (…) ” Ca a été 5 mois avec de nombreuses galères mais je ne regrette rien. Ca valait vraiment le coup. Ce passage de ligne a été un moment très intense, un mélange d’émotions très fortes. La conclusion que je tire c’est que je suis allée au bout de moi-même. Ce n’est pas une question de gros bras mais une question de volonté ”, explique Maud. (Source L’Oréal Paris) Point de vue… Que retenir du périple de Maud Fontenoy ? Tout d’abord qu’elle a été contrainte de mettre le mot "défi" à la place de "record", sa tentative ne rentrant pas dans le cadre des parcours homologués autour de la planète. Que ça l’a agacée quand le microcosme de la course au large lui a vertement rappelé qu’il y avait des règles. Qu’après ses expériences de galérienne, elle a mis la barre très (trop ?) haut en s’engageant dans un défi vélique jugé par tous les marins de la planète comme extrême. Qu’elle a su donner du relief à sa circumnavigation, au prix d’une communication très efficace : Maud Fontenoy et son bateau sponsorisé par L’Oréal Paris ont parfaitement réussi à occuper l’espace médiatique, s’offrant même le luxe de faire l’ouverture de certains journaux télévisés. Bernard Stamm et les concurrents du tour du monde en solitaire avec escales de la Velux 5 Oceans ont parfois dû regretter de ne pas avoir pris Patrick Poivre d’Arvor comme parrain de leur bateau… Et que penser du battage médiatique lorsque le mât de son monocoque s’est brisé en deux ? Fort heureusement, Jean-Luc Van den Heede, vieux loup de mer, a pris son téléphone, s’empressant de rappeler à la navigatrice et à son équipe à terre qu’elle n’avait pas besoin d’assistance. Qu’il y avait à bord tout le matériel pour confectionner un gréement de fortune : VDH lui a faxé 8 pages détaillées. Qu’il n’était pas nécessaire de mettre la Marine Nationale en alerte. De dérouter sur zone un cargo allemand. D’envoyer, depuis Perth en Australie, un remorqueur, affrété par L’Oréal, à sa rescousse. Que le 5 mars, c’est le porte-hélicoptères "Jeanne d’Arc" qui lui rendait une visite dite "surprise" dans l’océan Indien : "C’est la France qui vient me soutenir et m’encourager", lâchait la navigatrice, émue aux larmes. Pas moins. Cela dit, qu’on ait vibré ou pas avec la charismatique Maud Fontenoy, on se doit de respecter sa démarche. Et sa performance. Car c’en est réellement une de mener un bateau autour du monde. Et de le ramener, seule. Contre vents et courants. Avec courage et détermination.
Au Casino de Paris le lundi 12 mars au soir, le Président Fondateur du Groupe Paprec, Jean-Luc Petithuguenin, a reçu le Trophée SPORSORA de la "meilleure utilisation interne du marketing sportif à des fins de ressources humaines". Ce prix récompense le premier groupe indépendant de recyclage français qui a toujours utilisé le marketing sportif comme vecteur de communication principale tant en interne qu’en externe. "Le sponsoring sportif est très important chez Paprec. Il véhicule une excellente image de notre entreprise et cela rejaillit sur mes collaborateurs qui sont fiers de voir nos couleurs gagner", précise Jean-Luc Petithuguenin. Après le titre en voile de Champion du Monde des marques FICO* décerné en janvier pour le bateau Paprec-Virbac en monocoque de 60 pieds, cette nouvelle distinction pour Paprec vient de nouveau couronner de succès ce partenariat dans la voile océanique.
Pouvez-vous nous parler de vos actions autour du sponsoring voile ? Jean-Luc Petithuguenin : "Nous mettons en place des opérations publiques pour inviter nos clients et nos collaborateurs à bord du monocoque de 60 pieds Paprec-Virbac skippé par Jean-Pierre Dick. Cela nous a permis par exemple de développer 20 millions d’Euros de CA avec des collectivités (Paris, Lyon, Nîmes, Rouen, Lens…) mais aussi avec des grands comptes (PSA, L’Oréal.). De plus, nous avons observé beaucoup de fierté et d’enthousiasme de la part de nos collaborateurs pendant les courses de notre skipper. D’ailleurs, nous avons invité nos 15 meilleurs salariés du Groupe (les Castors d’Or**) aux arrivées de la Transat Jacques Vabre en 2005 (remporté par notre bateau) et de la Route du Rhum en 2006 (3ème). C’est aussi une façon de renforcer la motivation des mes collaborateurs."
Expliquez-nous en quoi cette action répond à vos objectifs stratégiques ? Jean-Luc Petithuguenin : "Pour nous il s’agit d’acquérir de la notoriété, notamment par rapport aux deux grands groupes présents sur le secteur du recyclage. Cela a complètement changé la perception de la plupart de nos clients qui nous font d’avantage confiance. De plus le sponsoring sportif est très bien compris par nos collaborateurs. En effet, quand j’ai fondé l’entreprise on n’était que 45 personnes. Je n’avais pas les moyens de sponsoriser de grands champions alors j’ai décidé de sponsoriser toutes les équipes où étaient impliquées mes collaborateurs. Et puis un jour on a pu sponsoriser de grands coureurs comme Jean-Pierre Dick. Là, il y a eu un réel soutien, une réelle adhésion de l’interne dans notre action de sponsoring. Pendant le Vendée Globe 2004 ou quand Jean-Pierre Dick a remporté les dernières Transat Jacques Vabre, c’était impressionnant le nombre de collaborateurs qui s’y intéressaient. C’est important que nos salariés soient fiers de faire ce métier du recyclage. De voir leurs couleurs portées par un sportif de haut-niveau, qui se bat sur un Tour du Monde et qui gagne des courses, va dans ce sens. Cela fonctionne vraiment."
Classement du Trophée SPORSORA de la "meilleure utilisation interne du marketing sportif à des fins de ressources humaines" 1 – Groupe Paprec 2 – Edisport 3 – Vision Plus
Etaient aussi en lice : Orange (pour la rencontre entre les employés et Zidane) et la Gendarmerie Nationale (pour une opération de recrutement sur le Tour de France cycliste).
* Le Championnat du Monde FICO réunit tous les sponsors et les skippers engagés, ces deux dernières années, dans un programme comprenant le Vendée Globe 2005, la Transat Jacques Vabre 2005 et la Route du Rhum 2006. A chaque course, un coefficient est attribué en fonction de sa nature (en solitaire, en double ou en équipage), de sa renommée et de la distance à parcourir.
Warpath, avec le duo américain Fred et Steve Howe, est arrivé deuxième dans la huitième course pour prendre la tête du classement provisoire. Après cela pour la dernière course la tactique du jeune anglais Ian Williams a été de barrer la route au grand adversaire, le Twins d’Erik Maris afin de garder la première place. Le skipper français doit se contenter de la deuxième place au final devant le Prince Frederik de Copenhague. En tenant compte d’une quatrième place ce week-end et leur victoire à Acura Key West, par conséquent, c’est Alinghi, qui remporte le Grand Prix Acura en Farr 40.
Pas de surprise hier en Mumm 30, car Peter De Ridder à bord de son Mean Machine a terminé avec six points d’avance sur l’adversaire Groovederci. Cela fait donc quatre années de suite que de Ridder remporte des régates à Miami en Farr 40 ou en Mumm 30. Il était surtout heureux de fêter ce dernier succès, car cette performance a marqué la fin de sa carrière en Mumm 30.
Le skipper Néo-Zed a constaté que le choc avait sérieusement endommagé l’un de ses safrans. Il a pu retirer la pelle de son casque de barre. Dans quinze nœuds d’Est-Sud-Est, Graham Dalton fait route à petite vitesse vers la ville brésilienne de Fortaleza, distante d’environ 140 milles. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le skipper n’avait pas fait savoir à l’organisation de la course s’il envisageait, ou non, de faire une escale technique.
Kojiro Shiraishi, quant à lui, va être une nouvelle fois soumis à un régime de petit temps, à environ 400 milles de Norfolk, Virginie. « Je navigue à la rencontre d’une zone de haute pression. Elle se situe exactement sur la route directe qui mène à Norfolk. Si près de l’arrivée, je n’ai pas d’autre choix possible que de venir y buter. Une nouvelle fois, je ne vais pas tarder à manquer de vent, soupire avec fatalisme le skipper japonais. Sur cette étape il semble que les anticyclones m’aient apprécié. Il n’est donc pas étonnant qu’ils veuillent me rendre une dernière visite ! » Il est encore trop tôt pour donner un temps d’arrivée précis, mais le japonais espère bien arriver « de jour, si le Dieu du vent y consent ! »
A 1 900 milles du Japonais, Unai Basurko navigue dans l’alizé par le travers de la Guyane Française. PAKEA est actuellement le plus rapide des concurrents en course, avec une moyenne journalière flirtant avec les 12 noeuds. Pourtant, le skipper Basque est handicapé. Depuis une rencontre houleuse avec une grosse dépression dans le Pacifique Sud, PAKEA n’a plus d’instruments en tête de mât. Le mode « vent », indispensable pour régler ses gyro compas lui est donc interdit. Ses pilotes fonctionnent donc à l’ancienne, en mode « compas », mais demandent une attention soutenue à leur skipper.
En cinquième position, entre Salvador de Bahia et Recife, Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, est toujours confronté à du petit temps. Heureusement pour le doyen de la course, la tendance devrait s’inverser rapidement. La petite brise est maintenant bien calée au Sud-Est et devrait se renforcer, faisant espérer des moyennes de 12 nœuds pour SAGA INSURANCE. Hier, alors que Knox-Johnston régatait dans l’Atlantique Sud, la revue satirique londonienne « The Oldie Magazine », lui a décerné le titre de « Oldie Seadog of the Year ». Sir Robin, âgé de 67 ans, a remercié le magazine, mais a tout de même précisé que la récompense lui paraissait un peu prématurée, «Pour moi, on ne devient vieux qu’à partir de 85 ans ! ».