Top départ. Ce vendredi matin 23 novembre 2007, Francis Joyon est reparti à la poursuite du chrono planétaire en solo et multicoque sans escale, record qu’il inventa voilà quatre ans et qu’Ellen MacArthur améliora l’année suivante. L’étrave rouge du grand trimaran IDEC a coupé la ligne de départ à la sortie du goulet de Brest à 11h05’52 pour 21600 milles (1) d’aventure et de compétition autour du monde, sur le parcours mythique des trois caps. Dans un flux de nord-est de 15 nœuds qui forcira à 25 nœuds passée la pointe de Bretagne, sur mer plate et un ciel pavé de gros nuages noirs entrecoupés d’éclaircies lumineuses, Francis Joyon, Trinitain bon teint de 51 ans, s’est élancé toutes voiles dehors au vent arrière, dans le vacarme des hélicoptères et des vedettes accompagnatrices.
Le World Sailing Speed Records Council (WSSRC) a validé ce départ et calculé que pour battre le record, IDEC devait revenir couper la ligne après sa volte planétaire avant le dimanche 3 février 2008 à 1h23’25’’ heure française.
Quelques instants avant de quitter le ponton de Brest, juste avant les émouvantes accolades avec ses proches, Francis Joyon a confirmé ce qu’il annonçait hier : les conditions météo sont favorables pour ne pas perdre trop de temps par rapport au chrono de Castorama sur la première partie du parcours. « On part dans des vents portants suffisamment soutenus et réguliers pour rester dans le coup sur cette première semaine de course. On espère réaliser un temps correct car c’est important de ne pas prendre trop de retard sur le chrono d’Ellen MacArthur jusqu’à l’équateur, puisqu’elle avait bénéficié de conditions très favorables sur ce segment », a expliqué le navigateur solitaire avant de larguer les amarres.
Jean-Yves Bernot, le routeur d’IDEC, précise : «avec du vent portant l’hiver en Europe occidentale, il ne faut pas finasser : il faut partir. Passée la pointe Bretagne, le vent va s’installer à 25 nœuds de nord-est et devrait permettre à IDEC d’atteindre des vitesses de l’ordre de 23, 24 nœuds. Au cap Finisterre, le vent montera à 28, 30 nœuds. Il y aura sans doute à empanner dans le golfe de Gascogne pour suivre des oscillations du vent de l’ordre de dix degrés. L’important est qu’à priori il n’y aura pas de rupture pour aller chercher l’alizé qui a tant manqué aux concurrents de la Transat Jacques Vabre. On peut ainsi espérer que Francis mette un peu plus d’une grosse semaine, peut-être huit jours, pour atteindre l’équateur. Ce serait parfait. »
(1) 21600 milles est la distance minimale à parcourir pour valider un tour du monde (équivaut au tour de l’équateur). La distance réelle parcourue sur l’eau, elle devrait être de l’ordre de 26 000 milles, soit près de 50 000 kilomètres en langage terrien. D’autre part, pour valider un record autour du monde il faut qu’il soit battu d’au moins une minute, ce qui explique la dead-line du 3 février à 1h23’25’’.
"Il y a eu pas mal de manoeuvres, ça a été laborieux. et on va voir ce que ça donne", confiait un Jean-Pierre Dick visiblement dubitatif quant au choix de route à travers l’archipel cap-verdien. Sans se défaire de son proverbial sourire, le skipper de Paprec-Virbac 2 a expliqué qu’il allait maintenant falloir gérer la vitesse et le décalage en latéral par rapport aux adversaires, avant d’être appelé par Damian Foxall sur le pont ! Le repos pourtant très attendu ne sera donc pas pour tout de suite, car PRB se fait menaçant grâce à une meilleure vitesse – il s’agit désormais de se ruer vers le Pot au Noir, distant d’environ 500 milles, en un seul bord, se résumant à une course de vitesse pure.
"On n’avait pas très envie de faire des choses compliquées", soulignait pour sa part Vincent Riou pour motiver son choix de laisser le Cap Vert à bâbord. "On est sous spi, entre 20 et 22 noeuds, ça commence à bien allumer", poursuivait le skipper de PRB. Et si l’on attend un léger fléchissement du flux de nord – est, force est de constater que pour l’heure, le tandem Breton ne mollit pas. La rengaine est la même sur tous les monocoques, on se relaie à la barre en permanence pour tirer la quintessence des machines et si la fatigue s’installe en effet, les efforts sont récompensés en termes de performances. C’est également ce que Javier Sanso rapportait en direct de Mutua Madrileña, 6ème seulement 5 milles derrière Hugo Boss. "Le bateau fait des pointes à 25 noeuds, cela demande de la concentration", indiquait le navigateur espagnol, avouant lui aussi faire le choix de passer à l’ouest du Cap Vert. Quant au Pot au Noir. "On l’a déjà eu entre Barcelone et les Canaries, merci !", plaisantait Sanso.
Le Pot au Noir justement, qu’en est-il ? D’après Vincent Riou, il ne "devrait pas être très actif vers le 25 (novembre), lorsqu’on va s’y présenter". L’effet de compression pourrait être réduit, il est donc d’autant plus vital de continuer à cravacher.
Une journée particulière pour Alex Thomson Il y a un an jour pour jour, le skipper britannique perdait son premier Hugo Boss et était secouru par son compatriote Mike Golding dans la Velux 5 Oceans. Aujourd’hui, Alex vit une journée qui pourrait difficilement être plus différente. "Les alizés sont magnifiques, la mer est très belle, il y a des dauphins, des nuits magiques. et je suis très content d’avoir Andrew Cape à mes côtés."
Gitana Eighty est arrivé 8ème à 21h 33′ 55”(heure française), ce mercredi 21 novembre après 18 jours 7h 33′ 55” de traversée à une vitesse moyenne théorique de 9,87 noeuds. Sa distance au vainqueur est d’ 1 jour 4h 56′ 50”. 7 minutes et 1 seconde après, Generali prenait la 9ème place à 21h 40′ 56” (heure française) après 18 jours 7h 40′ 56” de traversée à la même vitesse moyenne théorique que Gitana Eighty, soit 9,87 noeuds
Le compteur sera déclenché au franchissement de la ligne historique à la sortie du goulet de Brest, ligne validée par le World Sailing Speed Records Council (WSSRC)… Le temps à battre est celui d’Ellen Mac Arthur : 71 jours, 14 heures, 18 minutes et 33 secondes.
Interrogé ce matin, Francis Joyon explique : «la fenêtre météo se confirme pour demain matin vendredi. Je partirai dans un flux de nord-est qui a le mérite de permettre de faire le raccord avec les alizés. C’est une fenêtre très correcte pour la saison. Car même si on peut toujours espérer du nord-ouest de 15 nœuds qui permet d’aller plus vite au vent de travers, c’est une bonne situation car elle implique très peu de risques de calmes sur le chemin avant le Pot au noir. Théoriquement, cela permet de descendre dans les temps d’Ellen (Mac Arthur, ndr) qui avait eu des conditions favorables sur cette partie du parcours. Ainsi, on peut espérer ne pas avoir de handicap sur la vitesse du bateau lors de cette première semaine de course ».
Le début de la grande aventure est pour demain matin, donc, à l’assaut des 26 000 milles (près de 50 000 km) de cette circumnavigation que seuls deux marins ont réussi jusqu’alors en multicoque, sans escale et en solitaire : Ellen Mac Arthur en 2005 et… Francis Joyon en 2004. Pour l’anecdote, Francis Joyon partira quatre ans et un jour après son premier exploit planétaire, quand il inventa ce record titanesque.
La barre symbolique des 70 jours de course est facile à retenir : il faudrait pour l’atteindre revenir le 1er février 2008, avant l’heure de départ de demain matin. Pour battre le record, il suffit d’ajouter à cette date 1 jour, 14 heures 18 minutes et 33 secondes.
ACM vient d’annoncer le report sine die de la Coupe de l’America prévue en 2009.
Voici ce communiqué:
Au cours de ces derniers mois, AC Management (ACM), la Société Nautique de Genève (SNG) et le Club Náutico Español de Vela (CNEV) ont travaillé main dans la main avec les Challengers pour élaborer la jauge et les règlements nécessaires en vue de l’épreuve en 2009. Ces règles ont été approuvées par tous les concurrents et soutenues par les tous derniers inscrits, qui ont récemment porté le nombre tot al de syndicats à huit, sans compter les deux équipes supplémentaires en cours d’inscription.
Les incertitudes autour de l’affaire judiciaire portée par BMW Oracle (BOR) devant la Cour Suprême de New York ont contraint les organisateurs à reporter l’événement, car de nombreux indicateurs montraient que l’organisation de l’épreuve en 2009 sur les mêmes standards que la 32e America’s Cup aurait peu de chances de réussite.
La date limite du 15 décembre pour l’inscription des concurrents reste valable pour l’instant. ACM, la SNG et le CNEV attendent le résultat de l’affaire. Si la Cour Suprême de New York conclut à la validité du CNEV et que BOR choisit de ne pas faire appel, ACM s’engagera à travailler avec les Challengers pour adapter les règles actuelles et fixer un nouveau cadre de travail pour le report de l’épreuve à une date ultérieure.
Dans le cas où la décision de la Cour américaine irait contre le CNEV, la SNG acceptera alors le défi du Golden Gate Yacht Club et affrontera son représentant, éventuellement sur un multicoque, en accord avec les termes du Deed of Gift.
Ce que Francis veut… Francis part. Le schéma météo envisagé avec Jean-Yves Bernot, s’il ne revêt aucun caractère exceptionnel, présente, pour la saison, suffisamment d’éléments positifs pour que Joyon, point homme à couper les isobares en quatre, décide de larguer les amarres. « Le vent sera au nord, et le restera pendant plusieurs jours. En ce début d’hiver, c’est une configuration suffisamment rare pour savoir en profiter » assure Bernot. « L’avantage, c’est de pouvoir rapidement faire la jonction avec les alizés au large du Portugal. » Joyon n’en demande pas davantage. « Mais le Nord Ouest soutenu en force et en durée est une configuration de plus en plus rare en cette saison où l’on trouve plus facilement du Sud Ouest synonyme de près dans le Golfe de Gascogne. » IDEC entamera sa descente de l’Atlantique Nord au vent arrière. Un segment qu’Ellen MacArthur avait, il y a deux ans, effectué à très vive allure. « L’objectif est de conserver un tempo similaire à celui d’Ellen dans cette première partie de course » explique Francis de sa voix toujours aussi étonnamment placide. « C’est lors de la remontée en Atlantique Sud que Castorama avait beaucoup ralenti. J’espère à ce moment-là être en mesure de faire la différence. »
Il faudra d’ici là, on l’a compris, maintenir des vitesses élevées jusqu’aux alizés de Sud Est qui balaient la zone équatoriale. Véritable sprint planétaire, cette tentative de record ne peut souffrir d’aucun temps mort ni de mise en jambes. « Il faut partir vite car l’idée est d’accrocher dans ce régime de vent soutenu d’une vingtaine de noeuds les alizés Portugais, pour enchaîner ensuite sans perdre de temps avec les différents courants porteurs du large de l’Afrique du Nord. » Le record d’Ellen MacArthur constitue aujourd’hui un des monuments de la course au large en solitaire. Francis, auteur d’un temps au demeurant très proche en 2003 (72 jours et 22 heures), sait mieux que quiconque la dose massive d’efforts qu’exige un tel défi. « La barre est haute » prévient il. « Il n’y a pas beaucoup de gras, de place ou d’endroits où l’on peut espérer prendre du temps. » Aller vite, dans la sérénité. Voilà ce que Francis s’est attelé à réaliser avec son nouveau plan Irens/Cabaret. « IDEC est un bateau sécurisant. Nous avons su créer un bateau qui n’enfourne pas, qui passe remarquablement dans la vague et qui ainsi limite le stress. Il permet de conserver longtemps des vitesses élevées. » Vagues, stress, vitesses élevées… le ton est donné, le marin est prêt, l’aventure peut débuter…
" Cette fin de course au coude à coude avec Generali, ça réconcillie avec la régate ! " lâchait Loïck Peyron à son arrivée au ponton, hier soir, peu après 21 heures 30. Et pour cause, les deux bateaux se sont livrés un joli duel hier. Gitana Eighty et Generali se sont retrouvés à quelques centaines de mètres l’un de lautre à un plus plus de 120 milles de l’arrivée : " On était content d’avoir réussi à revenir sur Gitana par en dessous. On y croyait pas trop car on était forcément un peu plus serré qu’eux et c’était extra de se tirer la bourre ensemble à la fin. Ca a remis un peu de piment ! Dommage par contre que ça ait tourné à leur avantage ! " regrettait Yann Eliès qui ne cachait cependant pas sa joie d’arriver à Salvador. Après le tour des îles Britanniques grand voile haute, on pensait en avoir terminé avec la pétole mais finalement il restait encore un bout. Et pas un petit : carrément une traversée de l’Atlantique ! " plaisantait le Costarmoricain. De fait, leur vitesse moyenne théorique sur l’ensemble du parcours est de 9,87 noeuds. " Incroyablement lent ! " commentait Peyron de son côté. Arrivé 1 jour 4 heures et 56 minutes après le vainqueur ("Foncia"), le skipper Baulois a payé chère son option au niveau des Canaries en choissisant de longer les côtes africaines. " Quand on est trop à la corde, on passe dans les graviers et ça s’arrête net ! " plaisantait néanmoins Peyron. Le tandem de Gitana Eighty, deuxième avant le front intertropical, s’est vu relégué à plus de 300 milles du leader en 48 heures ! Impossible ensuite de recoller au peloton. Idem pour Yann Eliès et Sébastien Audigane. " Les premiers se sont échappés avec du vent que nous n’avons jamais touché. Du coup, il a fallu essayer de retrouver une autre motivation et une autre stratégie pour tenter de revenir dans le match " a expliqué le skipper de Generali. Lors du passage du Pot au Noir, le bateau rouge est revenu sur quelques-uns de ses adversaires, doublant notamment les filles de "Roxy". " En une nuit, sous un nuage, Yann et Séb nous ont mis 30 milles en latéral. Dur pour le moral mais surtout dommage parce qu’ensuite, on était vraiment décrochées et quand on navigue avec 100 milles de retard, ce n’est pas pareil qu’avec 500 ! " plaisantait Jeanne Grégoire ce midi, à son arrivée au port. Pour autant, le contrat est rempli pour Jeanne et Sam Davies : " on est contente parce qu’on termine premier "vieux gréement" " ajoutait en riant la Britannique, dont le bateau fait en effet partie de l’ancienne génération. Le prochain bateau attendu en catégorie Imoca est " Maisonneuve " de Jean-Baptiste Dejeanty et Hervé Laurent. Il devrait franchir la ligne d’arrivée aux alentours de 19 heures, heure française, ce soir.
Belle 2e place pour Laiterie de Saint Malo en multis 50′ Victorien Erussard et Fred Dahirel sur Laiterie de St Malo sont arrivés ce matin à 4 heures 02, bouclant leur transat en 17 jours 15 heures et 50 secondes. Les deux marins se sont ainsi adjugés une belle deuxième place, 1 jour 16 heures et 33 minutes derrière le "Crêpes Whaou ! " de Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier. " C’est la première fols que je travaille avec un routeur et c’est du bonheur i Il nous a dégotté de supers bons passages. On lui avait notamment demandé de franchir le Pot au Noir comme une lettre à la poste, c’est ce qu’on a fait. Par contre, on ne pensait pas avoir des alizés aussi sud. Et le problème, c’est qu’on était très décalé dans l’ouest, encore plus que Jean Le Cam sur "VM Matériaux", et notre bateau avance bien au reaching mais plus difficilement au près serré, en particulier dans une mer formée. Total, on a un peu galéré pour atteindre lés îles Fernando. Mais bon, de toutes façons, il faut être lucide, "Crêpes Whaou!" est supérieur à nous, même si on est revenu à 30 milles de lui (mais 200 milles en latéral) à un moment donné " a raconté victorien Erussard, qui, outre son décalage trop important dans l’ouest au niveau du Pot au Noir, regrettait également de ne pas avoir embarqué de code 0 : " Cela nous a manqué dans les phases de transition ", avouait le Malouin.
Côté Class40, Les concurrents de la Class40 poursuivent leur descente, tout droit sur Salvador de Bahia, poussés par l’alizé de sud-est qui va persister dans l’hémisphère sud – que les premiers de la flotte ont atteint ce matin – et accompagner l’ensemble des équipages au moins Jusqu’à dimanche. La bonne nouvelle, c’est que sa direction évoluera peu ce qui permettra aux duos de faire toujours route directe sur l’arrivée. Le hic c’est qu’il n’y a plus d’option possible. Résultat, ces derniers jours de course vont se résumer à une course de vitesse. Chacun doit se concentrer sur ses réglages pour tenter de grapiller quelques milles, ce que semble parfaitement maïtrisser le tandem Giovanni Soldini et Pietro d’Ali, les plus rapides la flotte ce jeudi midi. ‘Telecom Italia" creuse donc – de nouveau – doucement l’écart avec "Atao Audio System" qui comptait 26,3 milles de retard à la mi-journée. Derrière, à près de 100 milles (!) du bateau italien, ça bataille dur pour la troisième place : "Chocolats Monbana", "A.ST Groupe" et "Appart City" se tiennent à moins d’un mille. Rappelons que les premiers sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi.
Initié par l’architecte Jean Bernadac, Mobi-Deck est né de l’association de sa société, Arnaving France (conception, recherche et développement technologique d’équipements navals et infrastructures portuaires), du département R&D de Poralu Marine (experte dans le domaine des pontons et des marinas haut de gamme en aluminium) et de Semer (ingénierie électrique et automatismes).
Basé sur un concept de pontons mobiles flottants, le système breveté Mobi-Deck apporte une solution à la problématique de capacité d’accueil des ports. Cette installation s’appuie sur trois pontons extérieurs fixes à l’intérieur desquels se trouvent plusieurs pannes mobiles (3 à 6). Celles-ci et les bateaux qui leur sont amarrés (bateaux de 6 à 15 m – Type II à VII) se déplacent simultanément grâce à des systèmes tracteurs flottants motorisés. Implantés à intervalles réguliers sous les pannes, ces mécanismes de traction permettent le déplacement d’une ou plusieurs pannes afin de libérer un seul chenal de manoeuvre pour les bateaux. La capitainerie pilote à distance, grâce à des caméras directionnelles reliées au moniteur de contrôle, les entrées et sorties des plaisanciers. L’ouverture du chenal s’effectue en un temps record de 4 minutes.
Mobi-Deck permet ainsi un gain de 30 à 40% de places à flot sur une même surface de bassin portuaire.
« Passionné de navigation depuis 35 ans et conscient des problèmes que rencontrent aujourd’hui les plaisanciers pour amarrer leurs bateaux, j’ai imaginé une solution permettant d’optimiser la place à flot dans les ports de plaisance. Pour concrétiser cette idée, il me fallait le concours de sociétés spécialisées dans ce domaine et j’ai eu la chance de trouver auprès de Jean-Pierre Carminati, Président du Groupe Poralu, une oreille attentive. Tout s’est accéléré quand le port du Cap D’Agde est devenu partie prenante dans la mise en oeuvre de ce projet pilote. » explique Jean-Claude Bernadac, Président d’Arnaving France.
Un projet pilote au Cap D’Agde Cap d’Agde, grand port dynamique de la Méditerranée, se hisse à la pointe de l’innovation en inaugurant le tout premier système Mobi-Deck. C’est le 25 juillet 2006 que la Sodeal (société gestionnaire du port) représentée par Monsieur Gilles d’Ettore, maire d’Agde, a signé le contrat pour l’installation dans son port de la toute nouvelle solution Mobi-Deck. Labellisé Oseo Anvar, Mobi-Deck a également obtenu le soutien financier de la région Ile de France et du CRITTMECA (Centre régional d’innovations et de transferts de technologies en mécanique). Dans le cadre de sa mise au point, deux bureaux d’études spécialisés en hautes technologies ont été sélectionnés : Cetim, pour la conception des systèmes et Aripa pour la mécanique et technique des systèmes et de leurs commandes.
Caractéristiques du projet pilote qui s’inscrit dans la création d’un nouveau port au sein de la marina du Cap D’Agde : – 5 mois de travaux, depuis la pose des pieux prise en charge par le port du Cap D’Agde jusqu’à la livraison clés en main. – 158 nouvelles places d’amarrage dont 128 pouvant accueillir des bateaux de 6 à 8,5 m de long. – 32 emplacements supplémentaires par rapport à une installation traditionnelle soit dans ce cas un gain de places de 25%. – 1 configuration comportant 3 pannes mobiles et deux pontons fixes – 1 M€ d’investissements
« Aujourd’hui, le Cap D’Agde compte dix bassins abrités autour d’un plan d’eau de plus de 33 hectares, ce qui correspond à 3 130 places de bateaux. Nous étions confrontés à l’obligation d’accroître le nombre de nos anneaux pour répondre à une demande croissante. Mobi-Deck, en plus d’apporter de nouvelles capacités, optimise la place au sein du port existant. » rappelle Pierre Weiss, Responsable Technique Maître de Port au Cap D’Agde. « Le premier retour des utilisateurs est très positif, la gestion des entrées et sorties sur le principe Mobi-Deck est loin d’être vue comme un inconvénient. La vidéo surveillance à distance est perçue pour certains comme un critère de sécurité supplémentaire. L’architecture du concept avec des pontons transversaux favorise la convivialité au sein du bassin. A terme, d’autres apports technologiques seront appliqués et nous sommes heureux d’avoir accueilli la toute première installation Mobi-Deck. »
Le Cap D’Agde constitue une formidable vitrine technologique en vue de la commercialisation future de ce système révolutionnaire. Mobi-Deck est une réponse pour les ports de plaisance qui doivent faire face aujourd’hui à un engouement et une démocratisation de plus en plus marqués pour les sports et loisirs nautiques. Rien qu’en France, on estime à 55 000 le nombre de places manquantes et plus généralement ce constat entraîne un fort développement des marinas dans le reste du monde. Mobi-Deck a d’ores et déjà séduit des gestionnaires de port à travers le monde et conforte Poralu Marine dans un processus d’industrialisation de ce nouveau concept.
Jean-Pierre Carminati, Président du Groupe Poralu et Laurent Gaziglia, Directeur Général de Poralu Marine, se félicitent de la finalisation de cette première étape. « Nous sommes très confiants quant aux perspectives commerciales du système Mobi-Deck, une première mondiale dans ce domaine. Des visites sur le site avec des acteurs du secteur de la plaisance sont déjà en court, ces premiers contacts devraient permettre à cette innovation industrielle de connaître un plein essor dans les années à venir. »
Kito de Pavant et Sébastien Col ont terminé 6e de la classe Imoca aujourd’hui, mercredi 21 novembre à 7 heure 44 minutes et 25 secondes (heure française), après avoir navigué durant 17 jours 17 heures 45 minutes et 15 secondes, à une vitesse moyenne théorique de 10,19 noeuds. Ils ont franchi la ligne d’arrivée 15 heures 7 minutes et 10 secondes après le vainqueur, Foncia.
Michel Desjoyeaux, barbu et sec comme un coup de trique, a raconté que leur victoire s’était construite dans la Pot au Noir : « Il nous a enlevé une épine du pied et nous a permis alors de nous remettre en selle et de pouvoir couper la ligne devant Safran. » Au moment même où la phrase se terminait, le bateau de Guillemot et Caudrelier coupait la ligne… 54 minutes après Foncia. Michel Desjoyeaux a rappelé qu’ Ecover III avait mis un « caramel » à tout le monde » avant de perdre son avance dans le Pot au Noir. Petite anecdote rigolote. Manu Le Borgne interroge Michel à quelques encablures de la ligne : « Alors on a gagné ? Réponse du prof à l’élève : « Ouais, c’est fait ! » Manu a donc eu son examen haut la main. Les deux hommes n’ont pas connu de problèmes majeurs durant ces 17 jours. Sauf une latte de grand voile cassée. Ils n’ont pas ouvert « la boite à outils. » On savait que depuis une semaine qu’il leur fallait économiser l’énergie pour faire fonctionner le pilote et les instruments : « Quand j’ai voulu démarrer le moteur tout à l’heure il a calé : panne sèche », a dit Desjoyeaux. Les deux hommes sont revenus sur leur nuit au large du Cap Finisterre : « Il faisait nuit noire. On allumait mais sans s’en rendre compte. Au petit jour on se regarde et on se dit : « Merde, mais on est complètement cons d’allumer comme ça ! On a roulé le gennaker à 38 noeuds… » Sans commentaires. Concernant le comportement de Foncia, Michel a dit qu’il y avait « du bon et du moins bon. On va faire un chantier cet hiver. Il y a des choses à revoir… notamment le poste de barre. Mais ça le fait : puisqu’on s’en est sorti… » Rires des deux. Michel Desjoyeaux est revenu sur ces dernières heures avec Safran en chasse : « Disons qu’on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer… Ca fait quelques jours qu’on est devant et qu’on s’y était habitué. On s’est dit : il va falloir respirer frais et ne rien lâcher. » Enfin interrogé sur le fonctionnement de l’attelage, formé avec Manu Le Borgne, l’imperator du large a répondu : « Ca s’est vachement bien passé entre nous. On va pas repartir ensemble car c’est pas prévu (rires) mais il n’a pas de problèmes pour le refaire."
Le triple vainqueur Figaro est revenu brièvement sur les enseignements quant à la navigation en double: « Le solo c’est pas vraiment la même paire de manches. A deux on n’a jamais hésité à empanner et encore empanner c’est comme ça qu’on a finit par passer Cheminées Poujoulat. » Arrivée ensuite, très heureux du comportement de leur bateau, des hommes de Safran. Marc Guillemot, très marqué par la bataille, mais requinqué par le fort potentiel de vitesse de Safran : « C’est un bateau magnifique et remarquablement construit. Ca été dur car on n’a jamais lâché prise. On ne se souvient que du nom du premier, mais moi cette place de second elle me plait." Marc, plus loin dans la conversation, commettra d’ailleurs un lapsus en évoquant « la victoire de Safran ». Le Morbihannais a rendu hommage au talent de Charles Caudrelier : « Avoir un figariste à bord est un énorme atout. C’est aussi comme ça qu’on a pu garder notre deuxième place ». Enfin Charles Caudrelier avouait que lorsque le spi avait été déchiré dans un empannage raté entre Canaries et Cap Vert « j’ai cru que pour nous la course était finie. Mais Marc est un mec qui ne lâche pas. Il m’a remonté. C’est un type avec des qualités humaines incroyables. C’est la marque Guillemot que tout le monde connaît », a-t-il conclu.
C’est vrai que rarement bataille livrée ne fut si intense. Cette huitième Jacques Vabre restera de ce point vu l’une des plus belles car disputée jusqu’au bout à coups de dents par les équipages. Depuis le départ du Havre le samedi 3 novembre, la course a connu d’incessants bouleversements qui témoignent de la férocité de la lutte. Au total la flotte a été menée par sept leaders différents avec des périodes de gouvernance plus où moins longues. On peut citer Groupe Bel dès le départ, Safran très longuement après Ouessant, Ecover III, Gitana Eighty et VM Matériaux de façon très éphémère suite à la capitalisation d’option Ouest, Foncia bien sûr et Cheminées Poujoulat pour presque 24 heures. Même si c’est toujours délicat de tirer des plans sur la comète ce sont deux plans Farr qui montent sur le podium (1er et 3ème). A noter le remarquable travail des archis Verdier, Lauriot-Prévost et Van Peteghem (Safran, 2ème) Mais d’ores et déjà il semble acquis que Safran – rien que pour parler de lui- possède d’irréfutables arguments de vitesse. Le plan Verdier LP-VP est l’objet de superlatifs. Le podium étant définitif on peut dire que mis à part Foncia et Safran classés « neufs », Cheminées Poujoulat (plan Farr mis à l’eau en 2003) un autre bateau moins ancien et dessiné par Marc Lombard (2004) a fait jeu égal au sein de cette flotte qui sent… le neuf.
En effet VM Matériaux, de Jean Le Cam et Gildas Morvan, demeure après un long chantier hivernal, très compétitif. Une preuve que ces quatre-là, malgré des options architecturales assez différentes, jouent dans la même cour. Sur 4 heures, dans les mêmes conditions de vent, on avait le tableau suivant : Foncia marchait à 13,5 nœuds ; Safran à 13,6; Cheminées Poujoulat, à 13,7 et VM Matériaux à 13, 2. «Faut pas se leurrer on dépense des fortunes pour gagner 0,1 noeud. Dans l’America’s Cup certains syndicats dépensent jusqu’à 600 000 euros pour gagner une demi seconde par mille », explique Guillaume Verdier au site de la Transat Jacques Vabre.
On notera que Groupe Bel est le sistership de Safran. Bel possède un mât plus court d’ 1,30 M, des dérives et safrans « différents » de Safran. Sans parler du plan de pont. Enfin Groupe Bel n’a pas été construit dans le même chantier que Safran. On verra plus tard ce que diront les équipages engagés sur les plans Finot-Conq (Brit Air et Generali), bateaux puissants, mais plus lourds. Pour finir, et pour reprendre un bon mot du vainqueur, Ecover III avait été qualifié il y a quelques jours "d’avion de chasse » (5ème). Un joli compliment venant de Mich’ Desj’ adressé au bateau de Mike Golding (plan Owen) et Bruno Dubois, mais qui ne gomme pas la déception de l’Anglais qui, disait hier : « On rentre en convoi sur Salvador ». Ecover III était attendu la nuit prochaine.
Multi 50 pieds. 1780 milles séparent les 6 multis 50 pieds encore en course
Alors que Crêpes Whaou ! est arrivé, sans surprise, en grand vainqueur à Salvador de Bahia ce matin, le reste de la flotte 50 pieds Open souffre, soit, d’un vent mal orienté et instable, comme Laiterie de Saint-Malo, ou, pire encore, sont englués dans le Pot au Noir comme Négocéane, Nim et Victorinox. Celui qui doit, logiquement, monter sur la deuxième marche du podium était, à 16 heures, encore à 445 milles de l’arrivée, le troisième au classement, Croisières A Caseneuve, était à près de 900 milles et le reste de la flotte s’égraine ainsi sur l’Atlantique, Nord et Sud. Le dernier, DZ Energie.com étant alors à 1780 milles de Salvador. Autant dire que la Transat Jacques Vabre des multis 50 pieds est loin d’être terminée.
Class40. Atao Audio System chasse Telecom Italia.
Aujourd’hui, l’ensemble des 28 Class40 toujours en course dans cette 8e édition de la Transat Jacques Vabre se trouve dans le Pot au Noir. Si les vitesses et les caps des bateaux ne veulent pas dire grand chose, il est important en revanche de regarder leur position et surtout leur gain vers le sud, la porte de sortie. Car côté classement, on pourrait bien assister à quelques rebondissements… A commencer par la tête de la flotte puisque le tandem Italien Soldini – d’Ali sur Telecom Italia s’est vu reprendre près de 60 milles en 24 heures par le duo Vittet – Chabagny sur Atao Audio System Le suspense est entier.