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The Ocean Race Europe. Holcim-PRB et Allagrande Mapei de retrour poir la 2e étape

© polaRYSE | Holcim-PRB

Suite à leur collision 2 minutes après le départ de la première étape à Kiel, les 2 IMOCA Holcim-PRB et Allagrande Mapei ont pu réparer et reprendre la mer pour être au départ de la 2e étape de The Ocean Race Europe.

Alors qu’Holcim-PRB a quitté Kiel vendredi soir vers 22h30 avec six marins et techniciens de l’équipe à bord, le reste de l’équipe se prépare avec enthousiasme à la deuxième étape qui partira dimanche 17/08 à 17h00 (heure. Locale) de Porstmouth en Angleterre. Le Team Holcim-PRB repasse en mode sport et compétition avec une envie décuplée. Pour cette deuxième étape, la plus longue de cette édition de The Ocean Race Europe (1 400 milles), l’équipage sera identique à celui qui s’était présenté sur la ligne de départ de la première étape, à Kiel. Rosalin Kuiper, skipper de l’IMOCA, sera entourée des Français Franck Cammas, Nicolas Lunven et du Britannique Alan Roberts. Anne Beaugé sera la reporter embarquée.

Pour Franck Cammas, ce retour en course constitue un premier objectif atteint : « Nous sommes ravis de pouvoir revenir dans la course. Même quelques minutes après l’accident, on s’est tous focalisés là-dessus et c’est ce qui nous a moralement permis de ne pas être trop frustrés. Nous avions quand même une ambition forte de pouvoir réparer et être présent sur le départ de l’étape 2. Nous voulions tous continuer l’aventure. On est ravi des actions menées par le team et le chantier ces quatre derniers jours. Le timing a été tenu, le bateau est sur l’eau ».

Avec Rosalin Kuiper et les autres membres de l’équipage, le navigateur porte des ambitions très claires pour cette deuxième étape et sait les qualités des experts réunis à bord d’Holcim-PRB. « Cet équipage ne lâche jamais, c’est une force. Il peut y avoir des situations difficiles à affronter mais l’important est de trouver les solutions de manière collective. L’équipage échange beaucoup, nous avons chacun des qualités différentes et on s’écoute les uns les autres. On cherche les meilleures options, on reste toujours intellectuellement honnête et c’est ce que chacun essaye de faire dans cet équipage avec ses qualités et son expertise. C’est un super fonctionnement ».

Lors de cette étape, les marins passeront de l’Atlantique à la Méditerranée avec une particularité : un stop de plusieurs heures au ponton à Matosinhos au Portugal. Cette configuration va demander de l’adaptation à l’équipage d’Holcim-PRB et à ses adversaires. Et pour Franck Cammas, si le fait de ne pas avoir fait la première étape constitue forcément un déficit en termes d’apprentissage et de mise en place du fonctionnement d’équipe, cela peut toutefois permettre d’être plus frais que les adversaires durant les 6 jours de course à venir. « Il devrait y avoir beaucoup de portant assez soutenu au début. Et puis, sur la deuxième partie de l’étape, nous allons rentrer en Méditerranée. C’est quand même un autre monde en termes d’état de mer et de conditions météorologiques. Ça peut être très changeant, du tout petit temps comme de la forte brise. Il faut s’attendre à tout dans un espace bien réduit. Tactiquement, on change notre façon de penser et de réagir par rapport à des phénomènes plus stabilisés lorsque l’on est en Atlantique. Pour nous, cette étape est importante. Il faut qu’on arrive à aller au bout avec un bateau fiable. Il faudra attention à faire de belles manœuvres. Le fait de ne pas avoir disputé la première étape, ce n’est pas positif dans le sens où nous ne sommes pas encore dans le vrai rythme de la course et dans la confrontation dans laquelle ont pu être les autres concurrents. Mais nous arrivons plus frais, avec un peu plus de temps de réparation sur le routage, sur la météo. J’espère que cette fraicheur et cette motivation seront plus importantes que pour les autres concurrents » termine le marin, alors qu’il est en route avec Nicolas Lunven et Rosalin Kuiper pour rejoindre Portsmouth.

Après 4 jours intenses de réparations, de doutes et de travail collectif acharné, l’IMOCA Allagrande Mapei d’Ambrogio Beccaria a pu rejoindre Portsmouth pour prendre le départ de la deuxième étape de The Ocean Race Europe.
Depuis la collision survenue dimanche 10 août, l’équipe Allagrande Mapei épaulée par TR Racing a dû remplacer, réparer et organiser une logistique complexe pour rapatrier du matériel depuis Lorient ou s’approvisionner sur place à Kiel. Si certaines réparations ont été rapides, d’autres ont nécessité des interventions techniques poussées, provoquant plusieurs moments de doute quant à la reprise.
« On a subi pas mal de dégâts » explique Ambrogio Beccaria. « Le plus spectaculaire c’est la voile d’avant le J0 – mais en vrai c’est presque le plus facile car il est irréparable donc on a pris un autre J0. La grand-voile a été démontée et réparée, ça aussi, c’était plutôt facile. Après on a cassé tout le gréement tribord soit l’outrigger, le tirant de D0, le hauban D1 et le hauban D2. Les haubans ne sont pas réparables, on a dû tous les changer. L’outrigger, réparable, mais pas dans le temps imparti, donc là encore on l’a remplacé. Une fois tous les câbles changés, le vrai problème, c’était la cadène. On a dû faire intervenir Antoine Koch, l’architecte, et GSea design, le cabinet de structure, pour définir un protocole de réparation et s’assurer qu’on puisse naviguer à 100 % du potentiel du bateau. Et ça, c’était long : beaucoup de couches de tissu à appliquer dans une zone difficile d’accès… on a même dû démonter le ballast pour y arriver. On a vécu des montagnes russes d’émotions, en passant de l’incertitude à la possibilité de pouvoir revenir en course. Aujourd’hui, on est super contents, super excités… j’ai qu’une envie : repartir naviguer ! »

Une motivation intacte
Si ce retour est possible, c’est avant tout grâce au travail sans relâche de l’équipe à terre, mobilisée depuis un mois, depuis l’accident de la Course des Caps. « Ils sont crevés, mais c’est fou de voir comment ils tiennent, comme ils s’investissent. » tient à relever le skipper milanais. « Reprendre la compète, pour moi c’est comme un rêve. Le moment où on sera de retour en course, ça va être tellement intense qu’on s’en souviendra toute notre vie. On sera trop contents ! Mais pour l’instant, on avance étape par étape, avec une énorme envie d’être en mer, de faire le convoyage vers Portsmouth et juste de se faire plaisir. Et puis, pour moi, il y a un petit truc à dépasser… c’était mon premier départ à la barre d’Allagrande Mapei, et la seule façon de tourner la page, c’est de repartir en mer et de retrouver le bateau.»

Convoyage stratégique vers Portsmouth
Bateau réparé, équipe prête : reste à rejoindre Portsmouth à temps pour le départ de la deuxième étape. « La réparation de la cadène s’est terminée aujourd’hui » précise Thomas Ruyant. « L’outrigger sera remonté dans la soirée et l’équipe va finir de préparer le bateau en vue d’un départ vendredi matin. L’option privilégiée est de passer par le canal de Kiel, ce qui doit nous faire gagner pas mal de temps surtout avec la météo actuelle (vent faible le long du Danemark). On arriverait demain après-midi à la sortie du canal pour remonter l’embouchure de l’Elbe. Le canal de Kiel implique d’avoir un pilote à bord du bateau car nous avons plus de 3 m de tirant d’eau, par sécurité nous serons accompagnés d’un semi-rigide, et pour les deux écluses, un gros pare-battage gonflable qu’on gardera jusqu’à Portsmouth. Ensuite la météo nous est favorable pour rejoindre rapidement au portant le Solent qu’on espère atteindre entre samedi soir et dimanche midi. Ce scénario est une super nouvelle et nous permettrait d’être au départ de la deuxième étape. On espère fortement qu’Holcim-PRB puisse faire la même chose. On suit de près leur réparation car ce sont nos compagnons de galère sur ce début de tour d’Europe et on aimerait retrouver la totalité de la flotte pour continuer The Ocean Race Europe.»

Soutien indéfectible de Mapei
Pour le partenaire titre Mapei, la réparation et le retour en course sont aussi synonymes de soulagement et de fierté collective. « Nous sommes restés à Kiel pour soutenir l’équipe qui, juste après l’incident, s’est mise au travail pour réparer les dégâts et préparer le bateau au mieux, » confie Simona Giorgetta (membre du conseil d’administration de Mapei). « Les émotions ont été nombreuses et aujourd’hui, nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de ce nouveau départ. Cela récompense le travail d’équipe, la solidarité entre des équipes différentes qui, bien que concurrentes en course, s’entraident dans les moments de besoin, la force de ne jamais abandonner face aux difficultés, mais de se relever et continuer à avancer. Des valeurs en lesquelles Mapei croit depuis toujours. »

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The Ocean Race Europe. Biotherm vainqueur de la première étape devant Team Malizia et Paprec Arkéa

© Vincent Curutchet / The Ocean Race

Paul Meilhat et l’équipage de Biotherm sont arrivés victorieux jeudi de la première étape de The Ocean Race Europe. Partis de Kiel (Allemagne) dimanche 10 août, ils ont rallié Portsmouth, sur la côte sud de l’Angleterre, après avoir imposé leur rythme tout au long d’un parcours exigeant.

Cinquième du dernier Vendée Globe à bord de son foiler signé Guillaume Verdier, Paul Meilhat affichait à Portsmouth un visage fatigué mais radieux. Le skipper français venait de décrocher la victoire sur la première étape de The Ocean Race Europe, une course en équipage de cinq manches dont l’arrivée est prévue mi-septembre dans la baie de Boka, au Monténégro.
Même dans ce moment de triomphe, le marin de 43 ans contenait sa joie. La deuxième étape, la plus longue de l’épreuve, s’élancera dimanche pour emmener la flotte dans l’Atlantique, puis vers Carthagène (Espagne), dans un registre bien différent. « C’était l’étape parfaite pour nous, expliquait-il après avoir amarré Biotherm à Gunwharf Quays. La prochaine sera plus au large, donc probablement plus difficile pour conserver un tel écart. Mais on ne lâche rien et on fera tout pour rester au meilleur niveau. »
Rapide dès les premiers milles de cette étape très technique, Biotherm est resté au contact de Paprec Arkéa mené par Yoann Richomme, avant de prendre les devants au large du nord du Danemark.
La suite fut un test de patience et de sang-froid. Paul Meilhat et son équipage ont tenu la tête de flotte pendant quatre jours, dans un parcours marqué par de longs bords au près, des phases de petit temps, de forts courants de marée et de vastes zones d’exclusion. « J’étais vraiment content car nous avons enchaîné de nombreuses transitions au près, d’est en ouest, racontait-il. Parfois, c’était difficile de se retrouver arrêté et de voir les autres revenir, mais l’écart est toujours resté autour de 15 milles, donc ça allait. »

Pour cette course, Paul Meilhat a réuni un équipage solide : le Britannico-Australien Jack Bouttell, le Britannique Sam Goodchild et la Française Amélie Grassi. Jack Bouttell expliquait qu’un planning de quarts avait été établi avant de quitter Kiel, mais qu’il n’a jamais été appliqué, l’équipage préférant une organisation plus souple. « En gros, Sam était de quart avec Paul et moi avec Amélie, » détaillait-il. « Mais c’était plutôt au ressenti, selon la forme de chacun. Parfois, l’un restait un peu plus pour l’autre et ça se passait de manière fluide. »
Selon Jack Bouttell, Biotherm est parfaitement taillé pour ce type de course, même si la deuxième étape pourrait se révéler plus piégeuse. « Le bateau est léger, avec une carène simple et puissante. Il accélère vite sur ses foils, qui sont polyvalents, faciles à utiliser et tolérants. Par rapport au reste de la flotte, si on se retrouve au portant dans du gros temps, on sera peut-être un peu en difficulté. Mais le reste du temps, et au près, du petit au gros temps, on semble solides, même au reaching. Donc je suis plutôt content », ajoute-il.
Derrière, Boris Herrmann sur Team Malizia s’est offert une deuxième place pleine de panache. L’équipage allemand a franchi la ligne après un parcours rallongé par deux boucles entre des bouées au large de l’est de l’île de Wight, avec dix minutes d’avance sur Paprec Arkéa et moins de deux heures de retard sur Biotherm.
Le duel avec Yoann Richomme s’est joué sur le fil. Le Team Malizia a comblé un gros retard en 24 heures, puis a pris l’avantage sous spi, profitant d’une bascule de vent favorable sur les autres concurrents. « Oui, c’était agréable de voir qu’on peut revenir et parfois être un peu plus rapides », savourait Boris Herrmann. « Les dernières 24 heures ont été un vrai match, avec beaucoup de navigation au contact, de virements, de croisements… C’était presque une régate inshore à part entière. »

Le skipper allemand a salué la cohésion de son équipage, le Britannique Will Harris, l’Américaine Cole Brauer et la Suissesse Justine Mettraux, pour cette première étape. « C’était super. On n’avait presque pas besoin de parler, ou très peu. Chacun savait ce qu’il avait à faire, même si on n’avait jamais navigué ensemble auparavant. »
Lorsque la direction de course a décidé de rallonger le parcours dans les derniers milles, Will Harris a d’abord montré sa frustration. « Il a fallu faire avec, » souriait Boris Herrmann. « J’ai dit à Will : “Regarde, il faut prendre ça comme un plaisir : grand soleil, plan d’eau familier et super régate le long des côtes”. Et heureusement, on a eu ces tours supplémentaires, car ils nous ont permis de revenir. »
Quelques minutes plus tard, Paprec Arkéa s’amarrait à son tour. Yoann Richomme ne cachait pas son erreur coûteuse dans le dernier duel. « On les menait autour de la dernière marque et on avait cette rallonge avec quelques longueurs entre deux marques, et on a raté un de ces bords. Mauvaise voile, tactique mal gérée. C’est comme ça. Ils nous mettaient la pression depuis 24 heures et nous faisions déjà trop d’erreurs. C’est quand même un bon résultat. C’est toujours une troisième place. Si c’est notre pire résultat, je serai content. »
Le skipper français sait que son bateau peine au près dans le petit temps et s’attend à croiser le fer avec Team Malizia tout au long des 4 500 milles de cette course. « Nous savons que Biotherm est probablement le bateau à battre en ce moment. »

En quatrième position, Canada Ocean Racing-Be Water Positive de Scott Shawyer a coupé la ligne un peu plus de trois heures après les leaders, tandis qu’Alan Roura et son équipe sur Team Amaala se dirigent vers la cinquième place.
Enfin, les deux équipages contraints de rentrer à Kiel après une collision au départ (Team Holcim-PRB et Allagrande MAPEI Racing) prévoient tous deux de participer à la deuxième étape. Allagrande MAPEI Racing annonce être prêt à appareiller pour Portsmouth, tandis que Team Holcim-PRB rapporte de bons progrès sur ses réparations.
Ed Gorman (traduit de l’anglais)

CLASSEMENT LEG 1
THE OCEAN RACE I KIEL > PORTSMOUTH

1- Biotherm – 3j 19h 58min 30s – 9 points
2- Team Malizia – 3j 21h 54min 50s – 6 points
3- Paprec Arkéa – 3j 22h 02min 14s – 6 points
4- Canada Ocean Racing-Be Water Positive – 3j 23h 29min 0s – 4 points

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Ocean Race Europe. Arrivées ce jeudi, Biotherm en tête, Holcim-PRB répare sa coque endommagée

Gauthier Lebec/ Team Biotherm / The Ocean Race Europe 2025

Les concurrents sont attendus ce jeudi à Portsmouth, au terme de cette première étape de The Ocean Race Europe. Biotherm est toujours en tête avec 18 milles d’avance sur Paprec Arkéa (2e) et 27 milles sur Team Malizia (3e).

Ce mercredi matin, après 2 jours et 16 heures de compétition depuis Kiel (Allemagne), les skippers ont bien conscience que tout reste à faire au fil des 130 milles (240 km) qui les séparent encore de Portsmouth (Angleterre) où ils sont attendus jeudi matin. « Tout le parcours qui longe la côte anglaise va nous donner du fil à retordre, cela peut être très imprévisible », assure le Britannique Will Harris (Team Malizia). Hier, les cinq équipages ont d’abord dû franchir une dorsale, un passage sans vent à la crête de l’anticyclone où chacun a connu des fortunes diverses. Si Yoann Richomme (Paprec Arkéa), s’est réjoui de « l’avoir passé plus vite que prévu », Will Harris reconnaît que Team Malizia « y a perdu beaucoup plus de temps, bien plus que ce à quoi on s’attendait ». « On avait l’impression d’être coincés, c’était agaçant ». D’autant que Team Malizia, qui était revenu à 2,5 milles de Paprec Arkéa, a vu l’écart se creuser à nouveau (9 milles ce matin).

En revanche, le leader Biotherm est le premier à s’être extirpé de cette dorsale. « On a pu bénéficier de conditions de rêve dans la foulée avec un vent d’est, sud-est qui nous a permis de progresser très vite vers les côtes anglaises », apprécie Paul Meilhat. Le skipper savoure d’autant plus qu’ils ont réussi à augmenter légèrement leur avance sur leurs deux concurrents directs. « Plus ils sont loin mieux c’est, surtout avec ce qui nous attend ». Car les « conditions de rêves » n’ont pas duré. En début de soirée, les équipages ont une nouvelle fois dû traverser une zone de calme dans laquelle ils ont bataillé toute la nuit. « L’autre point qui complique la donne, c’est le courant, confie Paul Meilhat. Dans la nuit, il nous est même arrivé de faire marche arrière ! » Biotherm a légèrement accéléré ce matin en sortant au près de cette zone de transition.

La suite s’annonce complexe pour toute la flotte qui comprend aussi Canada Ocean Racing – Be Water Positive (à 48 milles) et Team AMAALA (à 76 milles). « On ne devrait pas avoir de vent une grande partie de la journée, annonce Yoann Richomme. Il faut arriver à se frayer un passage dans le sud mais ce ne sera pas évident avec le courant, les bancs de sable et les zones interdites (DST). On va lutter pour progresser toute la journée ! » Le constat est partagé par Will Harris : « il y a beaucoup d’obstacles qui nous attendent, d’autant que la marée est très forte, ce qui complexifie un peu plus la navigation ». Et le skipper britannique rappelle « qu’une fois dans le détroit de Douvres, ça ne va pas s’arranger ! » En somme, le jeu consiste désormais à se faufiler entre la côte anglaise et le rail des cargos.

« On va tirer des bords toute la journée, en faisant du ping-pong entre les deux, décrypte Paul Meilhat. On n’aura jamais plus d’une demi-heure sans manœuvre jusqu’à la fin de la course ! » Malgré la répétition des efforts et la fatigue qui se fait sentir, tous sont prêts à tout donner, jusqu’à l’arrivée demain matin.

L’équipe Holcim-PRB a réussi à colmater le trou dans la coque en carbone de leur IMOCA. Un moule a été produit pour créer une nouvelle section en fibre de carbone. Cette pièce a été ajustée avec précision à la coque, et le processus de moulage et d’installation s’est achevé hier soir. Cette étape a permis de traiter une grande partie des dommages. Bien que les travaux ne soient pas encore terminés, il s’agit d’un progrès significatif et le bateau commence à reprendre forme.

En parallèle des travaux qui se poursuivront ce matin sur la coque, une partie de l’équipe Holcim-PRB commencera à réparer les dégâts sur le gréement bâbord causés par la collision. En particulier, le hauban d’outrigger (D0) doit être remplacé. Un expert en gréement arrive sur place pour assister l’équipe dans ces opérations délicates et certifier la fiabilité des réparations.

Pour cette réparation, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les architectes du bateau, notamment Guillaume Verdier, Hervé Penfornis et les experts du chantier naval Knierim Yachtbau. Nous leur sommes profondément reconnaissants, ainsi qu’à notre propre équipe de techniciens, pour leur concentration, leur expertise et leur esprit de résolution de problèmes, garantissant que les réparations soient effectuées en toute sécurité et efficacité. Cette solution pré-moulée a été choisie pour la solidité, la résistance et la fiabilité qu’elle offre. Les réparations seront finalisées dans les prochains jours. L’équipe reste prudemment optimiste quant à un retour à l’eau dans les jours à venir.

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The Ocean race Europe. Spectaculaire collision au départ entre Team Holcim-PRB et Allagrande Mapei Racing !

Le départ de la première étape de The Ocean Race Europe à Kiel, en Allemagne, a donné lieu à une spectaculaire collision entre les 2 IMOCA de Team Holcim-PRB skippé par la Néerlandaise Rosalin Kuiper et Allagrande Mapei Racing du skipper italien Ambrogio Beccaria.

Deux minutes après le passage de la ligne de départ, alors qu’ils naviguaient bord à bord au près, avec un vent de 15 à 19 nœuds, le bateau Holcim-PRB et le Mapei se sont heurtés avec leurs appendices latéraux. le foil bâbord de Holcim-PRB a déchiré la voile d’avant et la grand-voile de Mapei, tandis que ce dernier a percé la coque de son concurrent possiblement avec son foil ou avec son outrigger. Les deux monocoques ont très vite fait demi-tour pour rentrer au port et réparer pour repartir en course.

Phil Lauwrence, directeur de course, a réagi : « Suite à une collision survenue après le départ de la première étape, Team Holcim-PRB et Allagrande Mapei Racing ont suspendu la course et sont retournés au quai de Kiel pour évaluer les dégâts et planifier la suite des opérations. À ce stade, nous comprenons que les deux équipes espèrent reprendre la course et nous devrions en savoir plus lundi (11 août). Concernant l’incident entre les deux bateaux, une réclamation officielle a été déposée par Team Holcim-PRB contre Allagrande Mapei Racing. Cette affaire sera examinée par le jury international à une date ultérieure. »

Pendant que ces équipes retournaient à Kiel pour évaluer les dégâts et commencer les réparations, Biotherm a pris l’avantage en tête de la flotte IMOCA à la porte de pointage du phare de Kiel, s’assurant ainsi les deux premiers points de la course, suivi de près par Paprec Arkéa. Les skippers avaient prédit une étape intense et tactique, avec un trafic maritime important et de nombreux repères à contourner autour du Danemark.

Plus tôt, les équipes ont participé à une édition inspirante de la Sailor’s Parade, défilant devant une foule enthousiaste à l’Ocean Live Park avant de se rendre sur le ponton pour les dernières interviews avant le départ.
Les conditions devraient être intenses pendant les premières 24 heures de la course, avec des vents forts et des vitesses élevées jusqu’au nord du Danemark, avant de s’accalmer.

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The Ocean Race. Johan Salen : “Nous avons maintenant un évènement chaque année !”

12 January 2023,Speed Tests ProAm Race 2 in Alicante

C’est désormais trois courses internationales que The Ocean Race organisera sur les trois prochaines années. La première, The Ocean Race Europe, partira de Kiel ce 10 août, puis The Ocean Race Atlantic en 2026, et enfin The Ocean Race en 2027. On fait le point avec Johan Salen, co-propriétaire, avec Richard Briscius, de The Ocean Race

La seconde édition de The Ocean Race Europe partira ce 10 août prochain de Kiel.
7 bateaux prendront le départ ce 10 août. Il y avait un projet d’équipe allemande, mais il n’a pas été finalisé. Idéalement, nous aurions aimé avoir davantage de bateaux, mais avec les escales, il est difficile d’accueillir une flotte plus grande. Le projet TR Racing et Mapei ayant fusionné, cela nous fait une équipe de moins. De plus, la course se déroule l’année de la fin du Vendée Globe, ce qui complique les choses pour les équipes, notamment en raison de nombreux contrats de sponsoring qui prennent fin. Mais le plus important pour nous est d’avoir une flotte compétitive. Les équipes sont à fond dans leur préparation, avec des équipages performants, ce qui nous permettra de promouvoir une belle course. La tendance pour l’avenir est plutôt positive : beaucoup d’équipes veulent participer, mais il leur reste à trouver des financements.

Comment pourra-t-on suivre la course ?
Nous continuons à travailler avec Warner Bros. Discovery, qui a l’expérience de la dernière édition et souhaite élargir la diffusion. En plus de deux documentaires hebdomadaires, il y aura des directs depuis les bateaux. Nous collaborons avec une société de diffusion espagnole pour installer un système efficace à bord, afin de suivre la course en temps réel. Les bateaux seront équipés de Starlink ou d’un équivalent, ainsi que de caméras embarquées.
Ce dispositif sera également utilisé pour les autres courses. Si on regarde le profil du public qui suit la voile, il s’agit de celui qui suit déjà le SailGP ou la Coupe de l’America. Nous travaillons pour élargir cette audience, à l’image de ce que réussit très bien le Vendée Globe, afin de toucher un public international. C’est crucial pour l’avenir du sport de développer la base de fans.

On retrouve les équipes IMOCA engagées sur le Vendée Globe, mais où sont les équipes internationales qu’on voyait auparavant sur The Ocean Race ?
Il y a toujours un intérêt de la part des équipes internationales, mais elles peinent à trouver les financements. En Espagne, la situation est un peu différente : une loi fiscale permettrait de déduire les coûts marketing si une entreprise sponsorise une équipe de The Ocean Race. Cette loi n’a pas encore été votée au budget de l’État fédéral espagnol.
Elle avait permis à Mapfre, lors de la dernière édition, de déduire 90 % des coûts de ses spots TV qui affichaient le logo de la course et soutenaient une équipe. On espère que cette loi sera adoptée cette année.
Vous avez créé The Ocean Race Atlantic. Quel était l’intérêt d’ajouter une troisième course ?
Il y a plusieurs raisons. La première est de construire un calendrier plus dense de courses en équipage, car certaines équipes ne font pas de solitaire. Ensuite, nous étions en contact depuis plusieurs années avec Barcelone, qui souhaitait monter un projet après la Coupe de l’America. Enfin, pour nos sponsors et pour l’organisation, nous voulons offrir une plateforme avec un événement chaque année. Cela permet d’éviter des périodes creuses entre les éditions. Aujourd’hui, tout le monde souhaite qu’il se passe toujours quelque chose.

Le parcours de The Ocean Race 2027 est-il finalisé ?
Pas complètement. Le départ se fera d’Alicante et l’arrivée est prévue en mer Rouge, avec une étape à Auckland. Il est très probable que nous fassions escale à Cape Town, en tant qu’escale technique avant d’aller dans le sud. Nous venons de confirmer Itajaí au Brésil. Cela a pris un peu de temps à cause des élections locales.
Nous discutons aussi de deux escales aux États-Unis. Ensuite, la flotte retournera en Europe, à Cascais, et nous aimerions inclure une escale en France avant de descendre vers le Portugal — ce serait l’idéal, mais rien n’est encore acté. Il n’y aura pas d’escale en Asie, car cela rallonge trop le temps de course. Les équipes ne veulent pas dépasser six mois, sinon cela devient trop long et augmente les coûts. De plus, avec un départ en janvier d’Alicante, les conditions dans le sud deviendraient compliquées. Mais rien n’est fermé pour les prochaines éditions.

Quels sont les budgets moyens des équipes pour participer à la course ?
Pour une équipe IMOCA déjà existante, il faut compter environ 250 000 €. Si vous devez louer un bateau, le budget monte à environ 1,5 million d’euros. Pour The Ocean Race, le surcoût pour une équipe existante est d’environ 2,5 à 3 millions d’euros, tandis qu’un projet complet avec un bateau neuf demande entre 12 et 15 millions d’euros.
Pour The Ocean Race 2027, nous espérons réunir entre 8 et 10 bateaux, avec des projets de qualité. Ce serait une belle réussite. Nous sommes très heureux d’avoir fait le choix de la classe IMOCA. C’est crucial d’avoir une base solide de bateaux et d’équipes déjà impliquées dans la classe. Notre ambition maintenant est d’attirer davantage de projets internationaux. Nous y travaillons activement.

La 2e édition de The Ocean Race Europe partira de Kiel, en Allemagne, le 10 août prochain, pour se terminer à la mi-septembre au Monténégro, dans la baie de Kotor. Le niveau s’annonce relevé. Les équipes inscrites à fin juin sont les suivantes :

  • Team Holcim : L’équipage mixte, désormais skippé par Rosalin Kuiper, sera l’un des favoris avec Nicolas Lunven, Franck Cammas, Carolijn Brouwer et Alan Roberts.
  • Team Paprec-Arkéa : Il faudra compter sur Yoann Richomme, à la barre du bateau arrivé 2e du Vendée Globe, désormais optimisé. À son bord: Corentin Horeau, Pascal Bidégorry, Mariana Lobato, Gautier Levisse et Louis Dubois.
  • Allagrande Mapei Racing: Le bateau de Thomas Ruyant, désormais aux couleurs de l’équipe italienne d’Ambrogio Beccaria, devrait également être à la pointe avec Thomas Ruyant, Morgan Lagravière, Manon Peyre.
  • Team Malizia: Boris Herrmann sera accompagné de Will Harris, Francesca Clapcich, Justine Mettraux et Loïs Berrehar.
  • Biotherm: Paul Meilhat sera entouré d’Amélie Grassi, Jackson Bouttell, Benjamin Ferré et Sam Goodchild.
  • Canada Ocean Racing : Scott Shawyer skippera l’ex-Groupe Dubreuil de Sébastien Simon. Il sera accompagné de Pip Hare, Chris Pratt, Brian Thompson, Georgia Schofield.
  • Team Amaala : Alan Roura, avec Simon Koster et Conrad Colman comme co-skippers. Jessica Berthoud,
    Lucie De Gennes, Guillaume Rol, Felix Oberle, Mathis Bourgnon, Rebecca Gmuer, Yann Burkhalter.
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Éric Loizeau sur la Route du Rhum 2026 à la barre de Flo

À plus de 70 ans, Éric Loizeau, qui incarne comme personne les croisements d’expérience entre la course au large et la haute montagne, annonce son retour en mer pour participer à la Route du Rhum 2026. Et pas à bord de n’importe quel voilier puisqu’il a choisi Flo, l’ancien trimaran de Florence Arthaud, comme compagnon de route pour cette prochaine participation à la plus populaire des transats en solitaire.

En 2026, Éric Loizeau repart en course, mais pas pour battre des records dans un pur objectif de performance entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. « Ce n’est pas un baroud d’honneur. Ce projet, c’est un hommage à Florence, une navigatrice exceptionnelle. Et c’est aussi une manière de dire qu’à tout âge, on peut repartir, transmettre, et faire mieux avec moins », explique celui qui entend de nouveau l’appel du large. Et surtout « se sent d’y aller ; prêt physiquement et mentalement ». Ce sera la troisième participation d’Éric Loizeau à cette course prestigieuse, marquée par une victoire dans sa catégorie en 1982, et un abandon en 1986 lui laissant « un goût d’inachevé. » Et si à l’aube des années 90, le skipper a poussé en grand la barre pour se tourner vers la montagne, ce retour aux sources s’impose comme une évidence.

« À la base, je suis marin… toute ma vie tourne autour de la mer, et je n’ai jamais cessé de naviguer », souligne celui qui tirait ses premiers bords à Portsall dans les Abers, dès l’âge de sept ans.

Son eau de jouvence, l’auteur du Cap Horn à l’Everest la puise dans la pratique du sport au quotidien. Pour ce nouveau défi, il suit un entraînement régulier « spécifiquement adapté pour développer le haut du corps plus sollicité en mer qu’en montagne ». « Il s’agit d’être en bonne forme et suffisamment affûté pour ne pas me faire mal », indique-t-il. Pour cultiver le dépassement de soi – essuyer des tempêtes, ou éviter les crevasses -, il applique la même recette : mener une vie équilibrée, à l’écoute de ses propres limites.

Pour se donner les meilleures chances de bien vieillir en laissant peu de prise au temps, cet insatiable éco-aventurier a toujours su nourrir ses passions, entre navigations et ascensions. Ancien barreur d’Éric Tabarly aux côtés duquel il a appris la navigation astronomique, vainqueur de trois transats, recordman de l’Atlantique en solitaire, Éric Loizeau a aussi gravi l’Everest en 2003, 50 ans après la première cordée.

Rescapé de cette périlleuse expédition, où il laisse plusieurs phalanges, il gagne aussi la certitude que la course océanique et le monde des altitudes extrêmes cultivent un même esprit d’engagement vis-à-vis des éléments. Un constat qui à toujours poussé le fondateur du Trophée Mer Montagne à faire se ren-contrer « les marins et les montagnards qui ont toujours tant de choses à apprendre les uns des autres ».

Un appel à partenaires pour porter un message fort

Éric Loizeau se révèle par ailleurs un fervent militant de la lutte contre la pollution plastique, ce fléau gangrénant les océans. Un engagement que ce défenseur de l’économie circulaire partage dans des livres ; et lors de conférences inspirantes auprès du monde des entreprises et des décideurs économiques. Un juste retour des choses pour ce touche-à-tout, qui de la crête des vagues au toit du monde, a toujours mené ses aventures sous les couleurs de partenaires.

« En compétition, comme lors de mes expéditions, quand je rencontrais des obstacles et des difficultés, cela m’a toujours beaucoup aidé d’être prêt à tout pour inverser la situation, par respect aussi pour la confiance qu’on m’avait accordée. »

Pour son nouveau défi, Éric Loizeau lance un appel à des mécènes, des fondations, des sponsors et des institutionnels, partageant ses valeurs. Le budget prévisionnel du projet, estimé entre 500 000 à 600 000 euros, inclut la fiabilisation du bateau qu’il a déjà convenu de louer auprès de son actuel propriétaire, Emmanuel Le Roch (Nautic Sport).

À partir du mois de juin 2026, et tout au long des cinq mois de préparation et de prise en main du bateau, il envisage de le baser à Brest.
Pour le faire revenir dans les meilleures dispositions possibles sur la course qui l’a vu naître, le skipper finistérien aimerait en raccourcir le mât et l’équiper d’une nouvelle grand-voile.
Vainqueur de l’édition 1990, ce trimaran de 60 pieds reste le tout premier de la longue saga des lauréats de la Route du Rhum, nés des planches à dessin des architectes VPLP (Van Peteghem-Lauriot Prévost). Chargé d’histoire, c’est dans la catégorie Rhum-Multi, qu’Éric Loizeau, quatre ans après Philippe Poupon, projette d’aligner à nouveau ce multicoque patrimoine.

Dans cet objectif, il recherche aujourd’hui le soutien d’acteurs engagés dans la longévité active, la transition environnementale, ou encore le monde maritime… Et il invite ces potentiels partenaires à embarquer dans cette Route du Rhum 2026, qui bien au-delà du défi sportif, incarne un message fort : celui du lien entre générations, du respect de la nature ; et de la capacité à se réinventer…

Source CP

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IRC. Achille Nebout : 3e de la Rolex Fastnet Race « Overall » et champion d’Europe IRC Double !

C’est un été particulièrement fructueux pour Achille Nebout. Le skipper Amarris, qui attend un nouveau mât pour son Class40, a participé à plusieurs courses en IRC Double à bord du tout nouveau Pogo RC. Et le bilan est de haute volée : une victoire à la Cowes-Dinard (avec Gildas Mahé), une 3e place (en IRC Overall) à la Rolex Fastnet Race (avec Tanguy Bouroullec) et un titre de champion d’Europe IRC Double ! De quoi faire le plein de confiance en attendant impatiemment son retour en Class40 début septembre.

Il a fallu peu de temps à Achille Nebout pour rebondir et retrouver le sourire. Son été le démontre, lui qui a dû repenser toute sa saison après un démâtage à la CIC Normandy Channel Race fin mai. Il le dit à sa manière : « dans les moments durs, il y a toujours de belles opportunités possibles ». Ces dernières semaines l’ont prouvé de façon spectaculaire. En effet, le chantier Pogo Structures a proposé à Achille et Gildas de participer au développement du Pogo RC (10,25 mètres) en disputant des courses prestigieuses du calendrier IRC.

Une première Rolex Fastnet Race « exceptionnelle »

Le duo a relevé le challenge non sans talent : début juillet, ils ont terminé 5es de La Trinité-Cowes avant de remporter Cowes-Dinard dans la foulée. Ensuite, Achille a pris part à la Rolex Fastnet Race fin juillet. Un sacré défi pour l’Héraultais qui n’avait jamais disputé cette course iconique et qui souhaitait initialement y concourir à bord de son Class40 Amarris. Toujours à bord du Pogo RC, cette fois-ci aux côtés de Tanguy Bouroullec, Directeur Général du chantier Structures, il s’est donné sans compter tout au long de la course. « On a eu des conditions assez soutenues au près jusqu’au Fastnet avant de revenir au portant au spi, raconte-t-il. Le bateau a montré un potentiel exceptionnel à cette allure ».

Le ressenti à bord s’est également matérialisé au classement : à la 30e place au classement IRC Double au moment de contourner le Fastnet, le Pogo RC s’est offert une belle ‘remontada’. Ils bouclent la course à la 3e place chez les IRC Double mais surtout à la 3e place « Overall » (le classement en temps compensé des monocoques toutes catégories). « La fin de course, c’était l’apothéose, s’enthousiasme Achille. Terminer 3e sur 380 bateaux, c’est assez exceptionnel. C’est rare que la météo soit aussi favorable aux petits bateaux et je savoure ce résultat ! » Et qu’importe si le duo n’a pas pu voir le mythique rocher du Fastnet. « On l’a passé de nuit et il y avait tellement de brouillard qu’on ne voyait même pas le feu du phare ! » .

Champion d’Europe, le trophée inattendu

Quoi qu’il en soit, la satisfaction était au rendez-vous à l’arrivée à Cherbourg. D’autant qu’Achille a eu une belle surprise : il a découvert qu’il était devenu champion d’Europe IRC Double ! « C’est un trophée qui récompense les meilleures performances combinées à la Cowes-Dinard et à la Rolex Fastnet Race, précise Achille. C’est très prisé par les spécialistes du double » Cela démontre également sa constance au fil de son expérience en IRC Double. « C’est vrai qu’on a bien rentabilisé notre temps sans Class40 ! Une victoire (Cowes-Dinard), un podium (Rolex Fastnet Race) et un titre de champion d’Europe, c’est un bon bilan ! »

Une mission réussie et heureuse, qu’il juge « très bénéfique » et qui a permis « de beaucoup apprendre ». Désormais, Achille va profiter de quelques jours de repos. Le skipper compte bien revenir d’attaque pour la rentrée. Début septembre, son nouveau mât sera livré et dans la foulée, il pourra reprendre les navigations avec Gildas Mahé. Ce sera le moment d’accentuer la cadence des entraînements avec la Transat Café l’Or (ex-Transat Jacques Vabre) en ligne de mire. Le départ sera donné le 26 octobre prochain et le duo Achille-Gildas compte bien faire partie des acteurs majeurs de la course. Et Achille de conclure : « si on continue à faire des podiums comme en IRC Double et avant notre démâtage, je signe tout de suite ! »

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Grand Pavois à la Rochelle du 23 au 28 septembre : Entretenir le rêve !:

Le salon nautique du Grand Pavois La Rochelle 2025 reste le grand RDV de la filière nautique française et européenne et de tous les passionnés du monde de la mer. 800 marques internationales attendus, 700 bateaux présentés dont 300 à flot, plus de 70.000 visiteurs attendus en six jours, 100 avant-premières et nouveautés présentées en moyenne, 1 500 baptêmes, essais et sorties en mer.

Entretenir le rêve, rêver l’impossible devenu possible, raconter de belles histoires, permettre de visiter des bateaux inaccessibles… Aussi, comme chaque année, le Grand Pavois La Rochelle va mettre en lumière des bateaux aux histoires incroyables. Voyage dans un rêve, mais les yeux grands ouverts !

T-ONE-ONE OU… ECUREUIL D’AQUITAINE II
Si ce bateau a marqué de nombreux esprits, il reste et restera légendaire… En effet, sous sa belle livrée blanche étincelante, ce monocoque n’est autre que l’ancien Ecureuil d’Aquitaine II, vainqueur de la première édition du Vendée Globe (1989/90) en 109 j 08 h 47 min 55 s avec Titouan Lamazou à sa barre. Ce monocoque va connaître ensuite de nombreux propriétaires et de nombreux autres noms avec Groupe LG skippé par Bertrand de Broc puis Gerry Roufs, et enfin Hervé Laurent. Il changera de nom pour devenir Hawaiian Express puis Margaret Anna, Carrecamino, Capitaine Flint avant de terminer sa folle course au Venezuela, posé à terre, alors à vendre. Le 27 novembre 2019, Alexandre Treillard annonce qu’il a retrouvé le bateau vainqueur de la première édition (après 2 ans de recherche) : « j’ai inspecté le bateau qui n’est pas, il faut le reconnaître, en très bon état mais tout à fait sauvable. La coque est restée saine mais le pont en balsa se délamine, tout le gréement dormant est pourri mais le mât en carbone est toujours en bon état. Quant aux voiles, elles sont inutilisables… ». Le bateau va ensuite réussir à rallier la Guadeloupe par la mer et traversera l’Atlantique, vers Brest, par cargo. Il est entièrement restauré, prend le nom de T-One-One et reverra même Titouan Lamazou naviguer à son bord… Incroyable histoire et sauvetage pour ce bateau qui marquera à jamais l’histoire de la course au large et celle, bien évidemment, du Vendée Globe !

A noter que le bateau sera présent les vendredi, samedi et dimanche et qu’un film « Ecureuil d’Aquitaine II : le récit d’une légende » qui lui est consacré sera diffusé sous la tente « Le Spot » le dimanche dès 14h avec un temps d’échange après.

Présent vendredi, samedi et dimanche
Espace Bateaux Evénements – Ponton 2

33 EXPORT, DES MILLES AUTOUR DU MONDE…
Alors là, une sacrée belle histoire ! « C’est sous le nom de Raph que ce voilier de course dessiné par l’architecte naval français André Mauric est mis à l’eau en 1968 pour Alain Gliksman, navigateur et rédacteur de la revue Neptune Nautisme. Mais les évènements de Mai 1968, période mouvementée en France, entraînent des retards de livraison. Alain Gliksman grâce à l’aide de ses collaborateurs réussit à aligner le bateau au départ de la OSTAR, transat anglaise en solitaire. Sur les 34 concurrents, 18 seulement arrivent à Newport. Raph, pourtant en tête, abandonne à Saint-Pierre et Miquelon. Son nom fait référence à son premier sponsor raphaëlois (83). Comme Pen Duick III et Pen Duick IV (qui deviendra Manureva), Raph est un des premiers prototypes de l’architecte André Mauric construit en France en alliage léger d’aluminium. En 1973, il est racheté par Jean-Pierre et Daniel Millet pour participer à la Whitbread Round the World Race, première course autour du monde en équipage et par étapes. Il change de nom pour prendre celui de son nouveau sponsor 33 Export. Huit hommes prennent alors le départ de la course, dont un jeune cameraman, Georges Pernoud. Entre Le Cap et Sydney, Dominique Guillet, co-skipper, disparait en mer. 33 Export est gréé en ketch jusqu’en 1977 afin de faciliter la navigation en solitaire. Le skipper Alain Gabbay modifie son gréement en sloop pour la Whitbread de 1977 où il remporte une victoire d’étape (Le Cap-Auckland). Racheté en 1986 par l’américain Tony Lush pour participer au BOC Challenge, il ne participe finalement pas à la course. A l’abandon dans un chantier de Newport, il est sauvé de la démolition en 2018 par son actuel armateur français. Son objectif est d’engager le bateau pour The Ocean Race de 2028. Mais il reste un gros travail de restauration à effectuer. En 2024, 33 Export a quitté la Martinique afin de rejoindre le Musée maritime de La Rochelle pour incarner l’exposition consacrée à Thalassa, l’émission de Georges Pernoud. » (Source Musée Maritime de La Rochelle). En résumé : un vrai bateau de légende exposé u Grand Pavois La Rochelle 2025 !!!

A noter que le bateau sera présent toute la semaine et qu’un film « Le grand océan » qui lui est consacré sera diffusé sous la tente « Le Spot » le dimanche dès 13h.

Présent toute la semaine – Visible au Musée Maritime de La Rochelle
Espace Héritage & Savoir-Faire – Ponton 7

JOSHUA
Le mythique Joshua de Bernard Moitessier sera là… Que dire de ce bateau qui a marqué à jamais les esprits et construira toute cette philosophie de la voile au long cours et du grand voyage ! « Ketch rouge mythique, derrière lequel se dessine en filigrane la silhouette de Bernard Moitessier, grand écrivain de mer et premier homme à avoir eu dans son sillage un tour du monde et demi sur les mers du globe, en solitaire et sans escale. Ce voilier en acier de 12 mètres a été baptisé Joshua en hommage au célèbre navigateur Joshua Slocum. À son bord, Bernard Moitessier participe en 1968 à la première édition du Golden Globe, première course autour du monde sans escale. Homme et bateau entrent tout droit dans la légende : après avoir doublé les Caps de Bonne Espérance, Lewin et Horn, Moitessier, largement en tête de tous les concurrents, décide de renoncer à la course et change de cap. Aventures et voyages se succèdent jusqu’à ce jour de 1982 où Joshua, happé par un cyclone, est jeté à la côte. Bernard Moitessier, que d’autres horizons appellent, fait alors don de son compagnon à deux jeunes américains qui le remettent en état… En 1989, le rédacteur en chef de Voiles et Voiliers, Emmanuel de Toma, contacte Patrick Schnepp, alors directeur du musée maritime de La Rochelle, et lui apprend que Joshua a été retrouvé aux USA. Il lui suggère de ramener ce ketch mythique à La Rochelle. Le 14 septembre 1990, Joshua embarque sur un cargo à Seattle et fait une entrée triomphale au Grand Pavois La Rochelle avec Bernard Moitessier à la barre. » (Source Musée Maritime de La Rochelle). Magique…

MAGIE NOIRE… PUIS MAGIE BLEUE
Ce voilier a une histoire incroyable… Et le Grand Pavois La Rochelle est fier de le présenter à ses visiteurs passionnés qui ne resteront pas insensibles à cet incroyable passé et cette incroyable renaissance. Magie Noire est née en 1985 sur plans de Jean-Yves Tanton. Un bateau hors-norme avec ses 21 mètres de long, ses 14 tonnes de déplacement, un gréement goélette avec deux mâts profilés autoportants et tournants en fibre de verre. Ce long monocoque va vivre neuf traversées de l’Atlantique et prend les Antilles pour destination de charter. Défauts de paiement de clients, avaries trop couteuses, la fin de l’aventure sonne pour Magie Noire en 2001. Il rentre en 2002 en cargo, le bateau étant devenu non navigable, et termine « sa navigation » dans… un champ à Augé dans les Deux-Sèvres, démâté, abandonné, quille plantée dans la terre et squatté. La destruction est envisagée. Un dernier SOS est lancé en mars 2021 et… le rêve, l’incroyable, l’improbable se produit : la fondation Icape Planète Bleue décide de reprendre le bateau, en phase avec sa vocation de sauvetage du patrimoine et de protection des océans.

Un long process de refit et de rénovation est entrepris aux chantiers Grassi Bateaux à La Rochelle dès l’arrivée du bateau en juillet 2021. De nombreux partenaires et professionnels rochelais se mobilisent autour du projet. C’est une vraie renaissance ! Erik Lerouge, l’architecte, planche sur une nouvelle adaptation où seule la coque est conservée. 6 mois seront nécessaires pour mettre la coque à nu. Tout est revu et refait à neuf. L’intérieur est complétement redessiné et refait, le roof est refait, le cockpit et la jupe arrière aussi. Le principe des deux mâts de 21 mètres autoportants et tournants est conservée. Ils seront en fibre de carbone. Le principe des deux grand-voiles « épaisses » est aussi conservé et seront réalisées par Incidence. 6 à 7 personnes travaillent à temps plein sur le bateau…
Le bateau change de nom et de Magie Noire devient… Magie Bleue. S’il a retrouvé l’élément salé cet été, c’est une incroyable grande première que de l’avoir ici au Grand Pavois La Rochelle.

Sa vocation aujourd’hui ? Servir de supports à des actions éducatives, solidaires, scientifiques et environnementales ; Conserver l’ADN du bateau et son concept révolutionnaire de propulsion en l’optimisant ; Être mis à la disposition d’associations engagées dans des projets de préservation de l’univers marin ; doter la fondation Icape Planète Bleue d’un moyen et d’un outil maritime pour soutenir ses activités sociales, environnementales et humanitaires, en France mais aussi à l’international. Magie Bleue est aujourd’hui là, devant nous !

Présent toute la semaine
Espace Bateaux Evénements – Ponton 2

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Imoca. Un IMOCA Tour pour Benjamin Dutreux

Benjamin Dutreux et son équipe d’Eole Racing donneront le coup d’envoi de l’IMOCA Tour, un événement itinérant mêlant voile, sensibilisation environnementale et rencontres humaines du 1er au 5 septembre. Deux escales sont prévues : Bordeaux et Nantes, siège de 4CAD Group, soutien majeur du projet cette saison. Le skipper vendéen espère pouvoir construire un nouveau bateau pour le prochain Vendée Globe.

Conçu comme une parenthèse à la fois humaine, éducative et collective, l’IMOCA Tour a pour vocation d’ouvrir les coulisses de la course au large. Au programme : projections de documentaires, conférences, sensibilisation des plus jeunes avec l’association Water Family – Du Flocon à la Vague, rencontres avec Benjamin Dutreux… et, chose rare, visites du bateau ouvertes au public sur inscription. « L’idée, c’est de créer du lien, d’emmener notre univers au plus près des gens, dans des lieux où nos bateaux n’ont pas l’habitude d’accoster », explique le navigateur.

À Bordeaux, la tournée débutera par une soirée d’ouverture avec projections et échanges. Le lendemain, la journée sera rythmée par des actions éducatives auprès des scolaires, des visites réservées au public, ainsi que des temps dédiés aux invités de Coyote, partenaire officiel depuis six ans. L’entreprise française, qui accueille régulièrement Benjamin au siège de Suresnes, trouvera dans cette étape une opportunité de valoriser son ancrage local.
Sur place, près de 50 collaborateurs œuvrent au développement de l’application Coyote et des solutions B2B du groupe. Après un convoyage vers Nantes, l’évènement se poursuivra avec une nouvelle séquence riche : accueil d’élèves et de collaborateurs de 4CAD Group, visites privées et publiques, projections… autant d’occasions de créer des passerelles entre le monde de la voile et celui de l’entreprise, entre l’univers marin et les citoyens.

« C’est une fierté pour 4CAD Group d’accueillir l’IMOCA de Benjamin Dutreux en plein cœur de Bordeaux et de Nantes, mais aussi une formidable occasion pour nos clients, partenaires, salariés ainsi que pour le grand public de découvrir ce géant des mers. Cela permet de mettre en lumière la belle collaboration entre notre entreprise et Benjamin, avec lequel nous partageons des valeurs communes d’innovation, de performance, et d’écoresponsabilité », souligne Stéphane Letheule, Président de 4CAD Group.

Cette tournée, s’inscrit dans la logique d’engagement portée par Benjamin Dutreux depuis plusieurs années. Membre actif de la Water Family depuis 2017, il défend une approche pédagogique et constructive de la transition écologique.
« C’est important pour moi de faire passer ces messages de manière concrète, accessible, et de continuer à construire des ponts entre notre sport et les enjeux environnementaux », précise le Sablais.

Lancée dans le cadre d’une saison particulière — marquée par la transmission de son ancien IMOCA à Arnaud Boissières avec qui il a noué une collaboration — l’opération symbolise aussi une forme de continuité. Les deux skippers partagent désormais partenaires et ambitions communes, et se préparent ensemble pour les prochaines grandes échéances : le Défi Azimut – Lorient Agglomération en septembre, puis la Transat Café de L’Or à l’automne. L’IMOCA Tour vient ainsi enrichir cette dynamique de transition, en offrant un temps pour ralentir, dialoguer, et sensibiliser.

Un nouveau bateau pour 2028 ?

10e du dernier Vendée Globe, Benjamin Dutreux entend bien rejoindre la première division sur le prochain Vendée Globe. Avec son partenaire principal, 4CAD il cherche un second pour lancer le projet sur un budget global de 14 M€ jusqu’à la Route du Rhum 2030. « Cela permet d’amortir le bateau qui sera mis à l’eau en 2027. On a un projet intéressant avec un budget maitrisé. On a consulté tous les architectes. On aimerait bien mutualiser les couts avec une autre équipe comme Justine ou Yoann. Ce qui permettrait d’économiser entre 700 et 1,2M€.  Les nouveaux bateaux s’annoncent assez radicaux avec un écart avec la précédente génération. Il devrait y avoir un gros travail sur les formes des coques, sur la partie aéro . J’ai hâte de pouvoir passer au niveau élite et de me battre avec les meilleurs. Ce sont tous des copains de Figaro devant, avec qui j’ai bataillé pendant des années. »

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Rolex Fastnet Race. Alexis Loison et Jean-Pierre Kelbert vainqueur de l’édition du centenaire, un podium 100% français !

C’est une performance majuscule qu’Alexis Loison et Jean-Pierre Kelbert viennent de signer sur le centenaire de la Rolex Fastnet Race. Les deux marins s’imposent au classement Overall. Avec un record de 444 bateaux au départ cette année, allant de quillards de 30 pieds aux immenses trimarans ULTIM, la course au large britannique n’a jamais été aussi populaire. Les ingrédients de la victoire restent inchangés : expérience, audace, talent, un bateau performant… et une pincée de réussite.

Dès hier, Léon s’est imposé dans la flotte IRC Two, forte de 70 bateaux. Dans la nuit, il est devenu évident qu’aucun concurrent encore en mer ne pourrait le dépasser en temps compensé. « Nous avions un très bon bateau », commente Alexis Loison. « Je courais avec Jean-Pierre, le constructeur des bateaux JPK, désormais bien connus sur la scène internationale de la course au large. On s’est vraiment régalés. On s’est battus, on n’a rien lâché. Il a fallu se battre contre de très bons bateaux, sur un parcours vraiment exigeant. Cette victoire a beaucoup de sens pour nous. Depuis hier, je reçois des dizaines de messages de félicitations, c’est un peu la folie. »
Alexis Loison rejoint le cercle fermé des marins ayant remporté plus d’une fois la Rolex Fastnet Race. Sa première victoire remonte à 2013, avec son père Pascal, à bord du JPK 10.10 Night & Day. À l’époque, l’arrivée se jugeait encore à Plymouth, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ce fut un moment fort, d’autant plus marquant que le duo père-fils avait été le premier équipage en double à battre tous les équipages en équipage complet. Douze ans plus tard, Loison savoure cette deuxième victoire avec la même émotion :
« C’est vraiment le même sentiment que la première fois. Une victoire inattendue, mais une joie immense. Et cette fois, on arrive chez moi, à Cherbourg, la ville de mon cœur. »

C’est la troisième fois que la Rolex Fastnet Race se termine à Cherbourg, mais c’est la première qu’un équipage français s’y impose en temps compensé. En 2021, c’est le bateau britannique Sunrise qui l’avait emporté. En 2023, c’était le Suisse Caro.
Cette année, ce sont même les équipages français en double qui monopolisent le podium. Derrière Léon, on retrouve Lann Ael 3, un Manuard Nivelt 35 mené par Didier Gaudoux et Erwan Tabarly. En troisième position : Amarris, un Pogo RC skippé par Achille Nebout et Tanguy Bouroullec. Alexis Loison souligne le point commun entre ces trois tandems :

« Ce n’est pas un hasard s’il y a des figaristes à bord des trois bateaux de tête : moi-même, Erwan Tabarly et Achille qui est troisième. On est tous passés par la meilleure école de course au large au monde, le circuit Figaro. »
Les bateaux JPK dominent la scène offshore depuis plus d’une décennie. Il était donc logique que leur créateur, Jean-Pierre Kelbert, fasse partie de l’équipage vainqueur. Il se réjouit des performances de ce 10.50 pieds nouvelle génération : « Ses performances au reaching sont incroyables. Avec cette carène puissante, on peut porter de grandes voiles à des angles très serrés, même dans 25 nœuds de vent. C’est un vrai bolide. »

Cette édition a été marquée par des conditions météo souvent légères, ce qui laisse à penser que Léon n’a pas encore montré toute l’étendue de son potentiel dans la brise. Jean-Pierre Kelbert devrait être de retour dans deux ans, et ses bateaux, sans aucun doute. Quant à Alexis Loison, il a déjà annoncé qu’il serait au départ en 2027. La Rolex Fastnet Race coule dans ses veines. À 40 ans, le marin de Cherbourg-en-Cotentin a encore de belles pages à écrire.

Cinq jours après le départ de la Rolex Fastnet Race, qui célèbre cette année son centenaire, plus de 280 des 380 bateaux de la flotte IRC ont franchi la ligne d’arrivée, et seuls 17 ont abandonné. Deux multicoques de la flotte MOCRA sont toujours en course. À mesure que le déluge d’arrivées s’intensifie, le trafic dans le village de la course, perché sur les quais du gigantesque port Chantereyne de Cherbourg-en-Cotentin, passe d’un filet à un torrent, puis à un déluge, beaucoup se dirigeant vers le bar géant et la zone de restauration, la bière et la restauration rapide étant des remèdes bien connus contre les jours passés dans les embruns, la fatigue, l’inconfort général et les émotions exacerbées.

Le palmarès du JPK 1050 Léon de Kelbert est impressionnant cette année : non seulement la victoire en IRC Two, mais aussi en IRC Two-Handed, où Kelbert a remporté sa deuxième victoire dans cette catégorie (la première en 2019). Loison a remporté son sixième titre IRC Two-Handed, et ce en seulement 11 éditions depuis 2005 (sa première), année où la course a introduit une catégorie en double. Mais le plus significatif est que Loison a remporté sa deuxième victoire absolue dans la course, la deuxième seulement en 51 éditions, après celle de son père Pascal à bord de leur JPK 1010 Night And Day en 2013, qui avait permis à un équipage en double de remporter l’historique Fastnet Challenge Cup.

La ligne d’honneur IRC Three a été remportée par le J/120 Hey Jude de Philippe Girardin, l’un des bateaux les mieux classés de la flotte. Il a conservé la tête non seulement sur l’eau, mais aussi en IRC pendant une grande partie de la course. Il a été davantage ralenti par la marée défavorable, autour d’Aurigny et de la péninsule du Cotentin, que les bateaux moins bien classés qui sont arrivés plus tard à cet endroit.

Il a finalement pris la sixième place après correction du temps IRC, à moins de quatre minutes derrière Mzungu ! « Nous avons été satisfaits de la météo cette année, car Philippe a des problèmes de dos – nous sommes maintenant des hommes âgés », a déclaré Louis-Marie Dussiere, membre d’équipage et navigateur double très expérimenté, qui est ami avec Girardin depuis leurs études dentaires il y a 40 ans. « Nous avons pris un très mauvais départ, mais nous avons réussi à remonter vers la tête de la flotte IRC Three en quittant le Solent. Nous avons très bien négocié la sortie des Shingles et nous étions de nouveau en tête de la flotte IRC Three à Portland. Au Rocher, il y avait un peu de pluie et des nuages très bas. Nous ne voyions rien, pas même la lumière du Fastnet Rock jusqu’à ce que nous soyons à un mille, et nous avons viré très tard pour Fujitsu British Soldier.

C’est finalement le J/99 Whimjy 99 de Julien Bentz qui a franchi la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin à 00h42 heure locale, remportant la victoire en IRC 3 après une correction de 19 minutes au classement IRC. « Les conditions ont beaucoup changé et ont été très difficiles au cours des dernières 24 heures, car le vent était instable et le courant difficile », a commenté Bentz. « Ce fut une véritable montagne russe émotionnelle, mais nous nous sommes battus jusqu’au bout et cela a payé.

« Pour la plupart des membres de l’équipage, c’est notre premier Fastnet, c’est donc une grande réussite. Nous travaillons sur ce projet depuis deux ans et, même si ce fut un mélange de course intense et d’aventure, nous avons également fait beaucoup de découvertes en cours de route.

Quelle a été la recette de leur succès ? « Un mélange de beaucoup de choses, bien sûr, et nous nous sommes très bien préparés pendant deux ans. L’équipage et l’ambiance aussi – nous naviguons ensemble depuis très longtemps, peut-être 45 ans avec Romain Troublé. »

« Ce fut une très bonne course pour ce bateau, au vent et sous le vent, sans reaching, c’était parfait », a ajouté Romain Troublé, fils de l’ancien skipper de la Coupe de l’America Bruno Troublé. « Le Fastnet Rock il y a deux jours, dans le brouillard et dans l’obscurité, à deux heures du matin, reste un souvenir incroyable pour nous. »

La commodore du RORC Deb Fish et Rob Craigie sur le Sun Fast 3600 Bellino ont pris la deuxième place en temps compensé et ont également été le premier bateau en double dans la catégorie IRC Three. « C’était une belle course, bien plus agréable que la dernière édition, avec des conditions beaucoup plus clémentes », a déclaré Fish. « Nous avons fait une assez bonne course, même si nous avons commis quelques erreurs. Nous aurions pu faire mieux au TSS au large des îles Scilly et nous aurions pu naviguer plus à l’ouest.

« Mais le retour a été un rêve. Nous avons tout fait correctement, nous avons pris la bonne route et l’arrivée a été vraiment intéressante. Nous avons trompé la marée dans les îles Anglo-Normandes, nous nous sommes rapprochés de la côte à Aurigny pour échapper aux marées très fortes. C’était fascinant, vraiment intéressant du début à la fin, et nous avons bien navigué. »

En tant que commodore du RORC, Fish a ajouté : « C’est également un moment très spécial pour le club, avec une flotte record pour le centenaire de la Rolex Fastnet Race. Cela fait 100 ans que sept bateaux ont pris le départ de la première Ocean Race, comme on l’appelait alors. Je pense que ceux qui ont navigué sur ces bateaux et ont ensuite fondé l’Ocean Racing Club seraient stupéfaits aujourd’hui de voir près de 450 bateaux et un tel engouement autour de cette course. Je pense qu’ils seraient vraiment ravis de ce qu’ils ont lancé. »

Le JPK 1030 Blue Skies de Luc Fourichon et Gérard Quenot a complété le podium, à seulement 5 minutes et 20 secondes derrière Bellino en IRC. « Pour nous, c’est un bon résultat », déclare Quenot, qui est président de La Rochelle Nautique, l’un des principaux clubs nautiques de la côte atlantique française. « Je navigue depuis longtemps avec Luc, mon coéquipier. Nous avons remporté ensemble la Transquadra en 2012. Il nous a fallu beaucoup de temps pour atteindre le Fastnet, car le vent soufflait de face, mais le retour à toute vitesse et sous spinnaker a été fantastique. »

Pendant ce temps, de nombreux bateaux entament leur sixième nuit en mer ou se préparent au choc culturel de leur retour sur la terre ferme après leur long périple vers l’Irlande et retour. Cet après-midi, le Sunstone de Will et Jenny Taylor-Jones négociait la course d’Alderney en route vers la péninsule du Cotentin et la ligne d’arrivée où ils devaient arriver ce soir. Célébrant son 60e anniversaire, Sunstone est un S&S 39 à coque en bois verni, rendu célèbre par les exploits considérables et couronnés de succès de ses précédents propriétaires, Tom et Vicky Jackson, en course et en croisière autour du monde.

Cette Rolex Fastnet Race a été très importante pour les Taylor-Jones, basés à Ipswich, comme l’explique Jenny Taylor-Jones. « Le père de Will est décédé en septembre dernier. L’une des choses que nous voulions vraiment faire était de terminer une Fastnet de son vivant. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous étions si frustrés de ne pas avoir terminé la dernière fois. Cette fois-ci, cela a été très émouvant pour nous tous, car nous avons emporté une partie de ses cendres avec nous et les avons dispersées au large du Fastnet Rock. Nous avons laissé un peu de lui là-bas, car c’était l’un de ses endroits préférés. » Mike Taylor-Jones était un passionné de courses RORC dans les années 1980 et 1990, d’abord à bord de son S&S34 Deerstalker (il a terminé deuxième au classement général à une occasion), puis sur un Mount Gay 30.

La course de cette année a donc été une affaire de famille. Jenny poursuit : « Nos deux enfants, Issy et Sam, sont à bord, ce qui est vraiment sympa, ainsi que mon beau-frère Tom et deux très vieux amis de la famille. Nous avons donc un équipage formidable. »
Le voyage de retour depuis le rocher a été béni par la présence de dauphins autour du Sunstone et son équipage a même aperçu une baleine. Après avoir longuement étudié les atlas des marées et observé ce que faisaient les autres bateaux, le Sunstone naviguait cet après-midi à une vitesse de 7,5 à 8 nœuds dans un vent apparent de 13 nœuds. « Tout est mouillé : les sacs de couchage, les matelas, les vêtements. Ce ne serait pas une course au large sans ça, n’est-ce pas ? »

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