Monocoques classes 1, 2 & 3 : rêve de gosses et futurs “Pros”

Pierre-Yves Guennec / CJD
DR

l y a ceux pour lesquels la Route du Rhum était un rêve de gosse, un aboutissement. Pour d’autres, elle constitue un tremplin vers la course au large version pro. Dans tous les cas, ils seront sur la même ligne de départ que les champions, même s’ils arriveront de l’autre côté de l’Atlantique un peu plus tard. Le règlement précisant que la ligne sera fermée 10 jours après l’arrivée du premier monocoque, il leur faudra ‘mettre du charbon’, certains bateaux n’étant pas vraiment taillés pour la course. “ Le directeur de course peut décider de repousser cette limite, précise Sylvie Viant, présidente du comité de course. « Pour ces marins qui ont aussi traversé l’océan, c’est formidable de couper la ligne d’arrivée.”

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Les bateaux de Classe 1 (de 50 à 58 pieds) et de Classe 2 (de 45 à 50 pieds) ont des vitesses relativement comparables. Les seconds, certes plus petits, sont en effet souvent de construction plus récente, ou ont été remis au goût du jour et équipés de matériaux plus modernes.
En Classe 1, parmi les coureurs, Pierre-Yves Guennec (Jeunes Dirigeants) et Bruno Reibel (Ville de Dinard), vainqueur en 2002, n’en sont pas à leur première Route du Rhum. Et si le patron de la marina de Pointe-à-Pitre, Philippe Chevalier (Antilles-Sail.com) affirme tranquillement n’être qu’un ‘skipper de série sur un bateau de série’, la majorité des skippers de cette classe rêve du podium. Cette année, le skipper de Jeunes Dirigeants, qui n’en n’est pas à son coup d’essai – il sillonne les océans depuis plus de 20 ans entre convoyages et courses au large – compte bien inscrire une victoire à son palmarès, tout comme Arnaud Dhallenne (TAT Express), qui affiche lui aussi de nombreuses transats à son actif ainsi que plusieurs expéditions (Groenland, Antarctique…)

« C’est mon Everest »
En Classe 2, même si l’expérimenté américain Kip Stone (Artforms) semble favori, il devra composer notamment avec la jeune Servane Escoffier (Vedettes de Bréhat Cap Marine) pour laquelle l’enjeu prend une ampleur supplémentaire. En effet, après deux Transat Jacques Vabre, la Malouine participe pour la première fois à la Route du Rhum – La Banque Postale et espère faire de la course au large son métier. Luc Coquelin, pour sa part, en sera à sa troisième participation sur la Route du Rhum. Si son ketch n’est plus tout jeune (1995), le Guadeloupéen d’adoption entend bien « finir à la meilleure place possible ». Enfin, le chirurgien-dentiste Denis Douillez, sur AOI-Solidarité Dentaire Internationale (l’ancien Branec III, de Roger Langevin) vient pour participer une unique fois à la Route du Rhum – La Banque Postale. « C’est mon Everest, mais je n’y monterai qu’une seule fois, si j’y arrive, parce que la passion peut être nuisible à la famille.»
 
Ils sont six inscrits en Classe 3 (bateaux de 40 à 45 pieds). Régis Guillemot (Régis Guillemot Charter Martinique), le cousin de Marc, vient défendre son titre de champion de la dernière édition sur le même bateau. Il sera confronté au ‘postier’, Alain Grinda sur Fantasy Forest et au Belge Michel Kleinjans (Roaring Forty), ancien concurrent de la Whitbread, qui connaît parfaitement son bateau. Le Néerlandais Jankees Lampe, lui, n’a jamais traversé l’Atlantique. En revanche, à la barre de son 45 pieds au nom plein d’espérance (La Promesse), il a accumulé un nombre de milles impressionnant. Didier Levillain (A fond contre la Spondylarthrite) prendra son troisième départ de la Route du Rhum. En 1998, il avait franchi une ligne d’arrivée fermée à la barre du plus petit bateau de la flotte. Pour la Route du Rhum – La Banque Postale, le skipper costarmoricain n’a pas le meilleur bateau. Il est ancien et peu puissant, mais la cause qu’il défend porte les espérances de 200000 malades atteints de Spondylarthrite. Le même projet de professionnalisation que celui de Servane Escoffier habite la jeune Anglaise, Aurelia Ditton, inscrite de dernière minute en classe 3, à ceci près qu’elle est également artiste et q’elle a prévu, à l’issue de la course, d’exposer une moitié (dans le sens de la longueur) de son Dangerous When Wet à Sao Paulo et l’autre à New York. Un projet à faire frémir bien des concurrents…

Source La Route du Rhum – La Banque Postale