Louis, projettes-tu une deuxième participation au Vendée Globe ?
Louis Burton : « Oui, bien sûr. Je peux même dire que je serai au départ du Vendée Globe 2016 grâce au soutien de mon partenaire Bureau Vallée. Ma première tentative n’a pas été la bonne et je ne veux pas rester sur ce goût d’inachevé. Je garde un excellent souvenir du travail passionnant réalisé en amont de la course. En moins d’un an, mon équipe et moi avons mobilisé une belle énergie pour être au départ. J’ai vraiment vécu de beaux moments. Mais le Vendée Globe est un challenge très complet, la course en solitaire la plus difficile qui soit. L’épreuve est longue, il faut suivre sportivement et techniquement. Elle est aussi pleine d’aléas : tout le monde a beau se présenter au départ bien préparé, il y a encore beaucoup d’abandons… »
Quels enseignements tires-tu de ta première tentative autour du monde ?
L.B. : « Je sais désormais à quel point le temps de préparation est important. La dernière fois, j’ai su officiellement que je partais en janvier 2012, pour un départ début novembre. J’ai donc un peu travaillé dans la précipitation. En démarrant très tôt mon projet pour 2016, je suis cette fois dans le bon timing pour arriver plus compétitif et serein sur la ligne de départ. Je vais pouvoir identifier et solutionner les éventuels problèmes. Cela permettra aussi d’embarquer moins de choses superflues à bord. Un exemple tout bête : en 2012, je n’étais pas certain de la fiabilité de mon dessalinisateur. Dans le doute, j’ai embarqué énormément d’eau. Aujourd’hui, ce système est fiabilisé et j’embarquerai donc environ 300 litres d’eau douce en moins. J’étais aussi sceptique sur les hydrogénérateurs, ce qui m’a conduit à prendre trop de gasoil. Là encore, je ne ferai plus cette erreur de jeunesse. Ce ne sont que deux exemples parmi bien d’autres. Mis bout à bout, ces détails accroîtront les performances de mon bateau. »
Tu garderas donc ton bateau actuel, l’ancien plan Farr Delta Dore de Jérémie Beyou ?
L.B. : « Tout à fait. Mais en le modifiant en profondeur en 2015, lors d’un grand chantier d’optimisation. Il s’agira d’alléger le bateau, qui reste lourd par rapport aux unités plus récentes. Nous gagnerons du poids dans la coque, mais aussi en changeant le mât, la quille, la bôme, les safrans et les dérives – tous ces appendices datent de 2008. Au final, j’espère aligner un bateau 1,5 à 2 tonnes moins lourd qu’en 2012. »
Côté sportif, ta 5e place dans la Transat Jacques Vabre 2013, aux côtés de Guillaume Le Brec, a été une belle expérience après la déception du Vendée Globe…
L.B. : « Oui, cette épreuve en double s’est très bien passée. Le matériel a résisté dans des conditions météo exigeantes. Et le résultat sportif a été à la hauteur de nos espérances. Pendant la moitié de la course, nous avons bien tenu le rythme des quatre plans VPLP/Verdier (PRB, Macif, Safran et Maître Coq) et de Cheminées Poujoulat. Puis nous avons décroché, ce qui était normal face à des bateaux bien plus récents. Je suis regonflé à bloc pour faire aussi bien en solitaire ! »
Source : Vendée Globe




















