Louis Burton, benjamin de la course

Bureau Vallée Louis Burton
DR

Pendant son adolescence Louis Burton a fait beaucoup de voile et à l’âge de 18 ans a acheté son premier bateau. Six ans après en 2009 il a acheté un deuxième bateau plus grand et visait la Route du Rhum 2010, qui allait marquer un tournant dans la carrière du jeune skipper, qui a ensuite participé à la Transat Jacques Vabre avec son frère Nelson.  Quand la possibilité de faire le Vendée Globe s’est présentée, il a sauté sur l’occasion, mais c’est une ambition toute récente. « Petit, je voulais que mon père participe au Vendée Globe (rires). Personnellement, j’ai pour ambition de faire le Vendée depuis le mois de décembre 2011. Tout le monde peut comprendre et imaginer le côté mystique de faire le tour du monde. Normalement dans une vie, on n’a pas le temps de visiter tous les pays du monde et 95% des gens ne changent pas de continent dans leur vie. Ensuite, on rajoute au mythe le fait qu’il n’y a qu’un seul homme sur un bateau extrêmement puissant qui va affronter tout seul pendant trois mois des choses incroyables, faire face aux tempêtes les plus grosses et les plus dangereuses. Après il y a toute une littérature comme le Tour du monde en 80 jours. Il y a le contexte de cette course, avec des hommes et des femmes qui y ont participé et qui sont chacun à leur niveau des hommes et des femmes d’exception. Enfin, les deux autres éléments sont le danger, avec des morts et des accidents et la joie immense, intense, qui est atteinte par chaque skipper qui coupe la ligne aux Sables d’Olonne. »

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Son goût de l’aventure, Burton le doit peut-être à son père et à un de ses aïeux, Richard Burton, l’Anglais, qui a exploré la péninsule arabique avant des expéditions en Somalie et vers l’Afrique centrale, où il a découvert le lac Tanganyika et le lac Victoria au milieu du 19esiècle. Cependant, le jeune Louis est bien conscient des risques au moment où il aborde son premier Vendée Globe. Il veut certes réaliser une bonne performance, mais en même temps ressent une certaine appréhension. Il se dit très content d’avoir pu profiter des conseils de Marc Guillemot, qui lui a accordé un peu de temps. «  J’ai pu discuter avec lui de Bureau Vallée techniquement et également de moi-même, donc par rapport à sa vision et son expérience qui est hors norme. Pour moi, c’est un grand monsieur et même si aujourd’hui, on va être concurrent, il me voit comme un jeune qui arrive dans un milieu qui a besoin justement aussi de renouvellement et du coup il me réserve un super accueil depuis que je suis arrivé. »

Si certains skippers disent qu’ils ne sont pas superstitieux, Louis Burton avoue qu’il l’est en bateau. « Il y a des grandes légendes. Comme, par exemple, pourquoi on ne parle pas des lapins à bord et globalement des animaux. Moi sur mon bateau, il n’y en a pas. Je n’ai pas de dessin d’animaux ni rien de tout ça car à l’époque de la marine à voile, on cuisinait de la viande sur pattes donc vivante car on ne pouvait pas stocker. En fait, les animaux mangeaient le calfat. A cause de ça, certains bateaux ont coulé. Il y avait également des maladies qui se transmettaient donc c’est pour ces raisons que les animaux sont bannis dans mon bateau. Dans mes expériences passées, j’ai déjà eu des mecs à bord qui disaient « lapin » en pariant que cela ne marchait pas et que cela ne voulait rien à dire. À chaque fois globalement, j’ai eu des merdes. Une fois, j’avais pété un safran et une autre fois, j’avais démâté. »