Les voiles latines : un patrimoine inestimable.

Voiles Latines
Voiles Latines

La voile latine semble remonter à l’antiquité grecque où elle apparaît sur un bas-relief de la tombe d’Alexandre de Milet, au II siècle avant JC. Voiles des «galères», des «tartanes», des «felouques», des «pointus» toulonnais, des «barques» marseillaises, des «gozzis» sardes et autres embarcations de tradition, la voile latine est méditerranéenne par excellence. Ce fut la voile des croisades et de toutes les découvertes, celles de Christophe Colomb, Magellan ou Vasco de Gama. Mais aussi la voile des pêcheurs, des marchands et des contrebandiers. L’invention de cette voile triangulaire révolutionna à jamais les échanges commerciaux et culturels entre les peuples.

- Publicité -

Contrairement à la voile carrée (trapézoïdale) qui ne fonctionne que par vent arrière et à laquelle nos lointains ancêtres devaient substituer la nage aux avirons en cas de vents contraires, la voile latine est longitudinale dans l’axe du bateau, pouvant ainsi prendre le vent des deux côtés.

La voile latine est enverguée sur une "antenne" mobile, composée de deux parties reliée l’une à l’autre: le "quart" (partie basse) et la penne (partie haute). On peut la faire pivoter autour du mât (l’arbre) et l’orienter diversement vers la poupe ou la proue, la border en travers ou sur le côté, la tirer à droite ou à gauche. Ainsi capable de recevoir tous les vents, elle permet au navire de louvoyer voire de remonter au vent. Mais attention: ce n’est pas une voile facile, ni une voile de navigateur solitaire. Et «si on ne connait pas, on ne touche pas», rappelle un adage de marin.

Les voiles latines représentent un patrimoine inestimable mais menacé, qu’il faut à tout prix sauvegarder. L’association Latina Mora fait tout son possible pour réhabiliter et pérenniser la voile latine en Corse, au travers de manifestations nautiques populaires et festives. Elle conseille et oriente les propriétaires d’embarcations traditionnelles, organise des conférences-expositions et gère un site internet d’informations (http://latina-mora.fr). Depuis 2006, elle organise la Course des Contrebandiers qui rallie Bonifacio à la Maddalena. Cet événement (fin septembre) procure bien des plaisirs tant aux acteurs qu’aux spectateurs, permet de susciter des coups de cœurs et de dynamiser ainsi les personnes qui souhaiteraient s’investir dans une démarche de valorisation, de sauvegarde ou de restauration d’une embarcation.

Avec les voiles latines aujourd’hui, on y perd peut-être son latin, mais on retrouve le plaisir de naviguer au gré du vent, sur des bateaux de tradition et de séduction.

Avec près de 20 années d’expérience, une flotte de quasiment 200 embarcations grées à voiles latines, et des régates tous les dimanches, l’île voisine est pour les membres de Latina Mora une source d’inspiration sans pareil. Grâce à un partenariat fructueux avec l’AIVel (Association de classe Voile Latine, reconnue par la Fédération de Voile Italienne), les membres de Latina Mora participent régulièrement à des manifestations en Sardaigne (la Maddalena, Olbia, Porto Rotondo voire même Carloforte).

Source : EuroYacht
www.euroyacht.fr