Si l’hiver était marqué par une longue attente, qui semblait interminable suite au rapport des annonces concernant l’organisation de la Coupe de l’America, et des interrogations sur ce qui se passait à l’intérieur des équipes, le printemps débute avec de nouveaux affrontements, hélas trop fréquents dans l’histoire récente de la Coupe. Dans un milieu où chaque décision peut être considérée en tant qu’option stratégique et que chaque refus est vu comme une tactique pour déjouer les plans des autres, la proposition de l’aile (rigide) commerciale de l’organisation divise les équipes. En voulant encourager les uns (Team France et Ben Ainslie) à monter à bord, le bateau a pris de l’eau et Luna Rossa se voit contraint de débarquer. Reste à savoir si Team New Zealand peut rester à bord dans ces eaux troubles.
Dans un communiqué publié par Emirates Team New Zealand, l’équipe fait part de sa tristesse suite à l’annonce du retrait des Italiens de la Coupe de l’America. Grant Dalton déclare : “Franchement, nous sommes dépités de voir que les mesures prises par l’ACEA provoquent le retrait d’un de nos meilleurs amis, Luna Rossa. C’est une indication à tout le monde que les manoeuvres intéressés concernant les règles du plus ancien Trophée dans le monde du sport engendrent des conséquences non seulement à l’intérieur de la Coupe de l’America, mais pour la voile en général.” En attendant le jugement de la Commission d’Arbitration, l’équipe ne souhaite pas faire d’autres commentaires.
Artemis évoque également sa tristesse de voir partir « une équipe qui a toujours apporté sa passion, son style et son enthousiasme à l’épreuve ». Les Suédois estiment que Luna Rossa « s’est comporté d’une façon honorable pendant toutes ces négociations » et qu’il faut respecter sa décision tout en avouant leur déception de ne pas pouvoir affronter l’équipe sur l’eau.
Quant à l’ACEA, le responsable commercial Harvey Schiller se dit déçu de ces informations et « regrette que Luna Rossa n’accepte pas la décision de la majorité. » Il continue d’affirmer que c’est dans l’intérêt de la Coupe de réduire les coûts avant de dire que le retrait des Italiens le laisse perplexe étant donné que « c’est Luna Rossa qui voulait que l’on tienne compte de la majorité et que l’unanimité ne soit plus requise. » On note que l’ACEA ne profite pas de cette occasion pour annoncer de nouvelles équipes potentielles mais préfère évoquer l’arrivée d’une « nouvelle génération avec des gens comme Ben Ainslie, Nathan Outteridge, Jimmy Spithill, Franck Cammas et Pete Burling », soit les quatre challengers éventuels déjà annoncés, Artemis, Ben Ainslie Racing, Team France et Team New Zealand et que ces trois derniers n’ont pas encore bouclé le budget nécessaire pour assurer leur particpation.