Flotteurs terminés, coque centrale pontée en fin de semaine, mise en place des ballasts, le planning de construction du Maxi- Sodeb’O avance comme prévu en Australie. Début février, le bras arrière et le bras avant seront assemblés. Il sera alors temps pour une partie de l’équipe technique de filer de l’autre côté de la terre pour valider les positions des winches, l’électronique à mettre en place et l’aménagement intérieur encore à l’état de maquette. Il faudra que Thomas et ses boys confirment aussi les périphériques du moteur, de l’électronique, de l’électricité, et de l’hydraulique. Ils devront aussi valider tous les points cruciaux comme les circuits d’assèchement – une somme de details techniques auquels il faut penser et qu’on ne soupçonne pas.
Thomas et son équipe ont opté pour trois sources d’énergie différentes. Ils regrettent de ne pas avoir pu poursuivre dans l’exploration de la mise en service de la pile à combustible pour de vulgaires problèmes d’approvisionnement d’hydrogène dont la livraison est compliquée à cause de son caractère volatile. Avec une éolienne plus des panneaux solaires qui répresentent quelques 26 mètres carrés auquel il faut ajouter un groupe électrogène, Thomas nous explique que si l’une des trois sources tombent en panne, la somme des deux autres est suffisante pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement normal du bateau.
Pour les voiles, l’équipe des Sodeboys est fière d’avoir pu fournir aux maîtres voiliers le plan total avec tous les encombrements. Ce qui signifie que Jean-Baptiste Levaillant qui dirige le projet Sodeb’O chez Incidences à La Rochelle ne devrait pas avoir à recouper lors des premiers essais début juin. Ensemble, ils ont opté pour du Cuben Fiber déjà testé sur Orange 2 et que Thomas a pu voir en situation quand il a fait le tour du monde en multicoque sur Doha 2005. “ C’est un matériau léger, hydrophe et tolérant dans le temps. C’est un matériau souple sur un tour du monde”
Quand au mât et à la bôme ils quitteront Lorient le 6 mars et seront acheminés vers Sydney par transport maritime avec le gréement courant.
Côté appendices, le chantier Boat speed où est construit le trimaran réalise la dérive “ Ce qui est logique” nous precise le skipper “puisqu’ils construisent le puits de dérive et que le premier métier du chantier était de construire des appendices”. Une nouvelle fois,il a fallu accepter les compromis de matériau : “ nous avons opté pour une dérive qui sera dans un module intermédiaire pour des raisons de tolérances”. Pour Thomas Coville, issu de la culture du 60 pieds, pas facile de se dépouiller de son caractère extrème technologiquement parlant. “ Il ne faut jamais oublier que le tour du monde en multicoque et en solitaire reste une approche pionnière puisque seuls deux trimarans ont à ce jour réussi cet exploit. Nous sommes en permanence entre la volonté de gagner du poids et la recherche de redondance des matériaux pour privilégier la durée”.
La mise à l’eau de ce nouveau 105 pieds – soit 32 mètres – est toujours prévue début juin. Elle sera suivie des premiers essais. Pour le moment, Thomas veille avec son équipe à l’organisation qui nécessite que toutes les pièces soient là en même temps. “Rien ne doit faire défaut pour éviter de stopper l’ensemble de ce puzzle horizontal” conclut le skipper de Sodeb’O.
Source Sodeb’O